
rodien ( iv . iy. 8.) affure que ces talons font
tendres & délicats.
Les anciens firoient du Chameau une fubftance
plus utile} c’étoit le poil, dont ils faifoient placeurs
fortes de tiffus , commq. on le pratique
encore. On fait que ces tiffus ont été appelés
camelots, dans le te ms où ils n’étoient remplis
que de poil de Chameau. Mais ce qu’Elien rapporte
au ftrjet de ce poil (Biß. I. 17. c. 34.^
nous doit paroître fort extraordinaire : il ^aflure
qire le-s Habitans des rives de la mer Cafpienne
avoient une efpèce de Chameaux égaux en hauteur
aux plus grands chevaux, dont le poil éto'it
auSi doux que la laine des brebis de Milet., &
que les prêtres & les''grands en compofoient
leurs vêtemens. Il faut fans doute reconnoître
ici le Lama, qui repréfente dans l’Amérique le
Chameau de l’Afie, & qui habite les cordillièr
res & les pays froids, tels que le font les bords
de la mer Cafpienne.
C h a m e a u (le) fur les médailles, eft le fym-
bole de l’Arabie (Jobert). Il fe trouve cependant
furies médailles de quelqu’autre peuple,comme
fur celles de la famille Phutia, fur laquelle on
voit une tête de femme avec une couronne
murale , A. Pl a u t iù s . a e d . c u r . s . c . Et au
revers dans le champ Iy d æ u s , dans l'exergue
B a c c h iu s , &: pour type un homme à genoux
qui tient de la main gauche un Chameau par la
bride, & qui tient, de la droite une palme.
C’eft alors un ligne d’alliance avec l’Arabie.
(Beger.)
CH AM OS, dieu des Moabites, à qui Salomon
éleva un temple pour plaire à une de fes
femmes qui étoit de cette nation.Vofiius (de idol.
28.) a cru que c’étoit le Cornus des Grecs & des
Romains. «
CHAMP, étoit un lieu ouvert dans la campagne,
où les jeunes gens s’affembloient pour faire
leurs exercices, pour y célébrer certains fpeCta-
cles , &c. & où les citoyens tenoîent aufii leurs
comices, ou les affemblées dans lefquelles il
s’agifloit de délibérer de quelque affaire publique.
On comptoit à Rome un grand nombre de Champs:.
il y avoir le Champ d’Agrippa, le Champ Bru-
tien , le Caudetan , le Lanatarius , le Martius ,
le Pecuarius , le Se tari us , le Viminalis , &C. }
mais par le nom de Champ tans addition, on en-
tëndoit toujours le Champ de Mars.
Le Campus- Agonius étoit fitué entre la vallée
Murtia & le cirque de Flaminius : ce n’étoit qu’un
marché.
Le Champ d’Agrippa étoit dans la feptième
région de la ville, entre le capitole & ce qu’on
appelle aujourd’hui le College Romàim
Le Champ B’utien ou Bryïien étoit dans la
quatorzième région de la ville, au Janicule,près
du fauxbourg Brutianus, à peu de diitance des
murs de la ville. Il avoit été ainfi nommé des
BrutienSj ou,comme d’autres le prétendent, d’un
Brutus qui l'avoit fait orner.
Le Çoèztanus fe trouvoit aufïi dans la qua->
torzième région, & avoit été ainfi nommé d’un
petit bouquet de bois, entre lequel on imagina
quelque reftèmblance avec la forme de la queue
d’un cheval,. . , .
Le Cdelimontanus étoit dans la fécondé région ;
on en ignore la place, à moins que ce Champ
n’ait été le même que le Campus Mdrtialis.
L‘Efquilinus étoit dans la cinquième région ,
au haut du mont Efauilin, où Ion étoit dans
biffage d enterrer la populace & les pauvres :
*Pantolàbum feurramN ornent ànum que nepotem.
Le Champ Ë fquilin fpt hors de la ville jufqu’au
tems de Servius Tullius, fous lequel il y fut
réuni : on y éleva dans la fuite des édifices, &
Mécène finit par en faire fes. jardins, ainfi
qu’Horace nous l’apprend dans la fatyre Olim
truncus eram, &c. où l’on voit encore que c étoit
là que les magiciens alloient faire leurs incantations
noCi urnes. .. /. . . _-
Le Figulinus étoit dans la treizième région,
entre le Tibre & le mont Aventin : il a. pris fon
nom des potiers qui habitoient ce quartier. ^
«Le Campus Flora. , ou Champ de Flofe, étoit
dans la neuvième région : ce fut là qu’on bâtit
le théâtre de Pompée > on y*publioit les lo k ,
les édits & les réglemens du fénat, on y cele-
broit les jeux appelés ƒ oryz/ziz, en l’honneur d une
des affranchies de Pompée,, : d’où il fut appelé
Campus Flord, ou d’une courtifane de l’ancienne
Rome qui avoit amaffé a fiez d’argent pour fonder
des jeux en fa mémoire. Dans la fuite des
tems ,■ la gravité romaine, offenfée de ces fêtes,
tâcha d’én abolir la honte en les perpétuant,non en
l’honneur de la courtjfane ,mais de la deefie des
fleurs} cependant les feux. continuèrent toujours
à fe reffentir de leur première inftkimon,. par
la liberté des ’aétions & des paroles qui y ré-
gnoit.
Le Campus Horqtiorum ; on n’en connoit pas
la place : c’étoit pfeut-être l’endroit du combat
des Horaces & des Curiaces.
Le Campus Jovis, c’eft, félon quelques-uns ,
le même que le Campus Martius-major, ou Jupiter
vengeur avoit en effet fon temple * d autres
au contraire, veulent que ce fut le Campus
Marti us-minor3 où il y avoit une ftâtue co-
lo.fiale de Jupiter.
Le Lanatarius* étoit dans la douzième région}
il fut ainfi nommé, à ce qu’on dit, des marchands
de laine qui y étoient établis ou qui s’y afietn-
bloient. • .
Le Campus Martialis étoit dans la fécondé
région, furie mont Coelius }il fut nommé Martialis
de Mars, dont on y célébra les equiria ,
lorfque le Champ de Mars fut inondé |?ar le
tibre. C’eft actuellement la place qui eft devant
l’églife de S. Jean de Latran.
Le- Campus Martius , Champ de Mars , qui fe
nommoit par excellence Campus , ou Campus
Màrtius-màjor3poüv lé diftinguer du CampusMar-
tius-minor, étoit dans la neuvième région } il
fut confacré ’à Mars par Romuîus même, fui-
vant quelques ■ uns 5 Sc fuivant d’autres, par le •
•peuple , après l’expulfion de farquin le füperbeà
qui fe l’ étoit approprié & qui le faifoit cultiver.
Quoi qu’il en fo it , ce n'étoit dans lès commen-
cemeris qu’une prairie ou la jeuneffe romaine
-alloit s exercer, &•• où 1 on faifoit paître lès elle- •
•vaux. Les romains en firent dans la fuite un des
principaux lieux dedetirs affemblées ,•& un des !
endroits de Rome les plus remarquables par les
décorations. Ils ’étendoit depuis la porte Flaminia
jufqu’au Tibre, Jk, comprenoit ce qu’on appelle
aujourd'hui la place Borghefe , le Panthéon , les
places*^/ Carlo-Farnefe , di Pônti, di Nàvone ,
Nicofea, &c. avec la longue rue di Scrofa, & l’en- ;
trée du pont S. Ange. 11 étoit hors de la ville 5
,Jules-Céfar eut le deffein de l’y -renfermer ; mais
Aurélien paffe pour l’avoir exécuté , en conduisant
les murs de la ville depuis là porte Colline
jufqu’au Tibre. Ce cham. étoit très-agréable par
fa fituation ; c’ étoit le lieu des exercices militaires.
On y luttoit , & lorfque les jeunes gens
étoient couverts de fueur & de pouifière , ils fe
jetoient dans le Tibre qui l’arrofoit. C’étoit-là!
que fe tenbient les cpmices ou affemblées générales
du peuple. Plusieurs grands hommes y
avoient leurs Sépultures. Les ftatues y étoient fi
nombreufes , que pour en peindre l’effet, les
auteurs ont dit qu’011 les eût prifes de loin-pour
une armée. L ’empereur Augufie y avoit fon tombeau.
Il étoit encore remarquable par un obélif-
que, furmonté d’une boulé dorée qui féryoit de
gnomon à un cadran folaire. Cet obélifque,
après avoir refté pendant plufieurs fièclés énfe-
veli fous les ruines de l’ancienne Rome , & fous
les maifons de la- Rome nouvelle', fut rélevé par les
foins de Benoît XIV. Ce pontife acheta foutes
les maifons qui le couvroient, & le rétablit dans
fon ancienne fpTendeür. Le Campus Martius comprenoit
diffère nsportiques , la VilU-P ublieà 3 le
• Panthéon , les Thermes Néroniens , les T’hermes
d’Agrippine , le théâiré de- Pompée , le cirque
Flaminien, la colonne d’Antoriiti , la bafilique
: d’Antonin , le Dirlbïtorium , différéns temples,
& üne infinité de chofes reqvarquablès, C’eft
^aujourd’hui un des quartiers dé Rome les plus
habités.
- Le Campus Martius mïnot'éttoitf"ütie partie-du
i Campûs Martius major, & la même chofe que le
" CampüsTibèr.ihià-, oui avoit été donné au 'peuple
'par Caiÿ Taratia ; H s’eteiidoit depuis le pont
Janicule , ou , fuivant le pqhï modèrnè , depuis
lé pont de Sixte, jufqu’ au pont S .■ A nge .Çe te nd roit
' eft aufii cdiivert de maifons.'
< Lé ÇamjÀLs ÙcfaviUs'^Qirn ^ufàitpà's'îa pofitionj
' on con)eifture‘ lèulemeJit 't^uc;xè ■ àvcffnp fut ainfi.
nommé par Augufte , en mémoire de fa foeut
Oétavie.-
Le C am p u s P e c u a r iu s étoit dans la neuvième
région. 11 étoit ainfi appelé du commerce des
beftiaux qui s’y faifoit.
Le Campus Rediculi étoit devant la porte Ca-
pène j ce fut dans cet endroit qu’Annibal campa,
.lorfqu il. fe fut approché de Rorpe avec fon
armée.
Le C ùm p u s Scélérat,us étoit dans la fixième région
, à peu.’de diftance de la porte Colline. Il
y avoit là un fouterrein. dans.lequel on deljpen-
doifles yeftales convaincues d'avoir péché contre
leurs voeux} elles y étoient enterrées toutes vives-
.Ce fouterrein ne iérvoit qu’à cet ufage.
Le Campus Tergeminorum étoit placé , félon
quelques-uns, dans la onzième région, Se fuivant'
d’autres, dans la treizième. Il étoit ainfi
appelé de la porte Tergeminà3 au-devant dé laquelle
•étoit l’endroit où les Horaces & les Curiaces
avoient combattu. Mais on ne fait précifément
en quel endroit étoit la porte Tergemina,- on
conjecture feulement que c’étoit entre le Tibre
Sf le mont Aventin , à l’extrémité de-la; ville b‘ù
eft actuellement la porte d Oftie.
Le C am p u s V a t i c a n u s étoit. dans la quatorzième
région , entre le mont Vatican & Je Tibre , où
eft aujourd’hui la C i t ta L e ç n in a .
Le C am p u s V im in a l i s étoit, dans la quinzième
région, près du rempart ( Apger) de Tarquin.
Cet emplacement eft occupé par la V ilia- Pe-
retti.
C h a m p des pleurs. V o y e 1 C a m p a g n e .
C h a m p pierreux. V o y e ç G é r io n .
CHAMPIGNON. Les anciens étoient auffi
friands de ce végétal que les modernes 3 mais ils
préféroient celui qui étoit né dans les prés {H o r a t .
n i . S a t . 1 v, 26. ) :
. . . . P r a t e n f ib u s o p t im a f u n g i s
N a tu r a eft'. . . -’'..J '-'
Entré toutes les variétés ou efpèces de c h am p
ig n o n s qu’ils adrnettoient fur leurs tables, le
b o le tu s étoit le plus recherché , & coûtoit des^
fommes plus fortes que la valeur d'un manteau,
comme nous l’éprenons de Martial ( x m ..
A r g e n tum a tq u e a u rum f a c i l e e f t 3 l& n am q u e ,,
to g am q u e
M i t t e r e , b o le t o s m i t t e r e d i f f ic i le e ft.
Ce fut dans urî ragoût de b o le t u s que l’empereur
Claude fut empoifonné }. c’eft pourquoi. Néron,
appeloit ce végétal l e r a g e â t d e s D i e u x . .
CHAMPS ÉLYSÉES. Voy e-p É l y s é e s ..
CHæMU~L£US. C étoit un traîneau fort-bas,,