
anciennes monnoies ? Eft-ceque les fonds de l'ètat
croient en matières de cuivre ? Il eft bien plus
probable qu une grande partie étoit en matières
• Urgent j & que par confe'quent, pour effeâuer
parfaitement un profit de cinq iîxièmes, il falloir
diminuer a la refonte les efpèces d’argent dans la
rneme proportion qu'on diminuoitcelles de cuivre.
Ee denier fut donc réduit à la taille de foixante-
douze a la livre, fut du poids d’une fextule, de
meme valeur que le didrachme afîàtique, & feulement
a un vingt - quatrième plus grand que la
drachme attique ou des grecs. Ceft peut-être de
cette égalité approximative du denier romain de
ce temps-la & de la drachme attique, que la plupart
des écrivains, tant Grecs que Romains,
conferverent au denier le nom de drachme, lors
meme qu ij fut a la taille de quatre-vingt-quatre,
8c même de quatre-vingt-feize à la livre. La proportion
de l’argent au cuivre fut donc, comme
auparavant, fur le pied de izo à i. »
« Si la reforme dont nous venons de parler avoit
eu lieu durant 1 intervalle de la première guerre
punique # comme l’écrit Pline , on tropverok que
fous le confulat de L. Métellus, le fetier de
bled 3 mefiire de Paris , fe vendoit à Rome 3 liv.
12 1. 6 den. de notre monnoie, en calculant fur
la monnoie de cuivre 5 ou bien trente-deux fous,
en calculant fur la monnoie d’argent. 11 feroit
bien étonnant que le modius de bled qui , 230
ans auparavant, fous le tribunat de Minutius Au-
gurinus y fe vendoit une livre de cuivre lorfqu’il
étoit au plus bas prix 3 ne fe vendoit plus que deux
«nces , c’eft-à-dire , un fîxième de ce qu’il avoit
valu. II y a néanmoins des gens qui trouveroient
ce dernier prix plus raifonnable * tant on eft per-
luade ^Ue ^es monétaires étoient moins
abondans & plus prédeux qu’ils ne le font aujourd’hui.
»»
«Démofthènenaquit en 381,&■ mourut322 ans
avant 1 ère chrétienne > le milieu de fa carrière fut
donc vers l’an 404 de la fondation de Rome , cent
ans avant 1 epoque du triomphe de Métellus. Or3
cet orateur célébré nous apprend que de fon
temps le medimne de bled fe vendoit ordinairement
a Athènes ta fomme de cinq drachmes. Le
fetier de b ed de Paris fe feroit donc alors vendu
dans la Grèce pour la fomme de 17 liv. 3 f. de
notre monnoie ; c’ell un peu plus qu'il ne fe vendoit
a Rome dans les années d’abondance. »»
•»Poîybe j qui vivoit 60 ans après l’époque du
triomphe de Metellus, nous apprend (IL, 103. )
que de fon temps le modius de bled ne valoir ordinairement
en Italie que quatre oboles. Il paroit
que ces quatre oboles font une réduction de mon-
noie romaine en monnoie grecque ; on ne fait !î
elle a été bien faite r quoiqu’il en fort, il fuit de
ceci qu au temps de Poïybe le- fetier de bledau-
roït valu en Italie 10 liv. 6f. Il pourroit encore fe
taire qu il s agît ici du modios attique > car fl P9-
lybe s'exprime-en monnaies attique* , pourquoi
ne s’exprimeroit-il pas également en mefures attaques
? Dans ce cas, le fetier de bled auroit valu
13 liv. 14 f. »»
ct On voit j par les plaidoyers de Cicéron contre
Ve rre sque dans la Sicile 3 où, à caufe de là
grande fertilité de cette ifle , le bled devoit être à
bas cirix, le modios, mefure du pays, y valoir ordinairement
quatre fefterces, ou un denier de 84
à la livres d’où l’on infère que le fetier de
Paris y auroit valu 16 liv. 17 f. de notre mon-
noié. » -
« Il eft donc démontré que l’argent n’étoit pas
plus précieux fous les règnes de Philippe & d’A-
lexandre-le-Grand , que fous celui d’Augufte &
qu’il ne procuroit pas une plus grande quantité de
chofes nécèflaires aux befoins de l’fiomme l ’ait
. 400, que l’an 75-0 de la fondation de Rome. Il y
a plus i-.c’eft que dans la fuite le bled ne valut
quelquefois que trois fefterces: ceft à ce prix que
le fit réduire Néron, pour foulager ou pour calmer
le peuple après l’incendie de Rome : Sed folatiunt
populo exturbato & profugo , campum Mords ae
monumenta Agrippe., kortos quitm etiam fuos pâte-
fecit 3 & fubitaria édifieia exftruxit, que multitu-
dinem aCciperent : fubvectaque utenfilia ab lîoftid .
& propinquis municipiis ,* pretiumque frumend mi-
nutum ufque ad ternos numos (Tacit. Annal, lib.
cap. 39 ). (Métrologie de M. PauHon).
As ou Ash, nom fameux dans les Mythologie*
feptentrionales. Selon l’opinion commune, c’étoit
un Dieu des peuples du Nord. Sperlmgius a fou-
tenu à fon fujet une opinion particulière dans les
nouvelles littéraires de la mer Baltique, année
i 6 yy3 pag. 174. Selon lui, les Aiîatiques, chafles
de leur pays par Pompée, fe retirèrent dans le*
contrées feptentrionales. Comme ils étoient polis
& délicats, ils méprisèrent les noms barbares des
feptentrionaux , qui les regardoient avec admiration
& comme des efpèces de divinités. Pour exprimer
quelque chofe de grand , d’excellent , de
magnifique, ils fe fervirent des mots afe 3 tfer#
& les donnèrent à leurs Dieux mêmes.
ASAMINTHE, baignoire faite en forme de
fiége, arctfwQùç. Pollux donne ce nom à un vafe à
boire> fans doute à caufe de fa forme.
Dans fa première acception, ce mot étoit co»-
facré dans le temple de Minerve Cranea. Ce temple
étoit bâti fur une montagne-efcarpée ; iT écoit
entouré de portiques & de cellules cîeftibées au
logement de ceux qui étoient attachés au culte de
la DéelLe, & du Grand - Prêtre en particulier.
Celui-ci devoit être toujours un jeune garçon fans
barbe. Ilfervoit cinq ans en cette qualité; auflï
Télifoit-on fi jeune, qu'il n*a voit pas encore un
feul poil follet au moment de fon abdication^-
Pendant les cinq ans de fon facerdoee, il ne
quktoit point le fervice de là Déeffe > .& il étoit
obligé d’employer, pour prendre le bain, des 1
afaminthes , ainfi que le pratici noient les peuples
de ces contrées avant leur civilisation.
ASANDER, roi du Bofphore.
Ses médailles font :
RRR. en or.
O. en argent.
O. en bronze.
A’SA’NIAON| mot compofé de Y» privatif &
de <rtms, planche. Pollux appelle de ce nom une
efpèce de pont dans les navires, qui n’en occupoit
que la moitié.
ASÀROTON, pavé peint ou fait de pièces de
rapport. Ce nom, compofé de Y» privatif & de
trctîp*3je balaye3 lui avoit été donné, félon Pline,
(36. 2 j.) , parce qu’il paroiffoit toujours fale,
non-balayéy couvert de corps étrangers, &c. peut-
être que les joints des petits corps dont eft formée
la mofaïque occafionnoient cette illufion. Stace
parle des afarota, comme de pavés chargés de
deflîns, de fleurs & d’ornemens. ( Syh- 1 , J ,
SS-)'- ■
Varias ubi pilla per artes
Gaudet humus , fuberunique novis afarota figuris.
ASBAMÉE, fontaine dédiée à Jupiter, auprès
de Tyane, dans la Cappadoce. Philoftrate dit dans
• la vie d’Apollonius, que fes eaux font froides à la
fource, & bouillantes lorfqu’elles s’en éloignent ;
quelles paroiflent belles, tranquilles & agréables
aux gens-de-bien, efclaves de leurs fermens j
tandis que les méchans & les parjures n y trouvent
qu’un poifon funefte.
Jupiter avoit un temple au pied de cette
fontairie, & il en portoit le nom d'Asbaméen.
ASBESTE. V. Amiante. On devroit dqnner
le nom d’Amiante aux filamens fouples & foyeux,
& celui dyAsbefte3 aux filamens durs & difficiles à
détacher les uns des autres.
ASCAGNE, fils d’Enée & de Créüfe, fille
de Priam, étoit encore enfant lorfque Troye fut
détruite. 11 fuivit fon père en Italie , félon Virgile,
& régna après lui. Afcagne continua la guerre
contre Mézence, roi d’Etrurie, dont il tua le
fils. Il bâtit une nouvelle ville appelée Albe la
longue , dont il fit la capitale de fon petit royaume
, & mourut après un règne de trente-huit ans.
Son fils Iu’es ne lui fuccéda point dans la royauté,
mais feulement dans le facerdoee. Voye1 Enée ,
Iulus.
Tl s’appeloit, félon Virgile, îlus a Troye , &
Iulus 3 depuis le départ de la Phrygie : At puer
Afcanius , cui nunc cognomen Iulo additur, Ilus
trot y dum rts fi eût Ilia regno•
A5CALAPHE, étoit fils de l’Achéron & d'Or-
phné, Nymphe des enfers. Jupiter ayant promis
à Cérès que fa fille Proferpine retourneroit fur la
terre , à condition qu’elle n’auroit rien mangé
depuis fon arrivée dans les enfers, Afcalaphe
rapporta qu’il l’avoit vue avaler fix pépins d uns
grenade qu’elle avoit cueillie dans les Jardins ds
Pluton. L’arrêt fut changé, & Proferpine obligée
de pafler fix mois dans l’enfer, & les autres
fix mois chez fa mère. Mais la princefle, pour fe
venger de l’indiferétion d’Afcalaphe , le méta-
morphofa en hibou. Il y a des auteurs qui ont
dit qu’il fut changé en lézard ; d’autres ont débite
que Proferpine l’avoit couvert d’une groffe pierre.
Voye^ Proserpine.
ASCALAPHUS, fils de Mars & d’Aftioché, u#
des deux chefs des Grecs , qui conduifoient ait
fiége de Troye les Béotiens d’Orchomène fur
trente vaifleaux.
ASCALON, en Paleftine. A T & A C & a c k a ASU
Les médailles autonomes de cette ville fost i
RRRR. en argent.
R. en bronze.
O en or.
Leur type ordinaire eft u» navire.
Cette ville a fait frapper des médailles impériales
grecques avec fon ère , en l’honneus
d’Augufte, de Tibère, de Claude, de Néron , de
Tite, de Domitien, d’Antonin, de Sept.-Sévere,
d’Elagabale, d’Aîex.-Sévère, de Trajan , d’Ha»
drien.
On y voit ordinairement une femme couronnée
de tours, appuyée de la main droite fur une hafte,
tenant la gauche un éperon de navire , ayant
à fa droite un autel, & à fa gauche une colombe.
Diodore de Sicile dit que Derceto, Déefle adorée
à Afcalon Sc dans les autres villes de la Paleftine ,
; ayant mis au monde une fille, en conçut tant de
honte , qu’elle l’abandonna dans un défert. Des
colombes la nourrirent d’abord de lait, & enfuite
de fromage, qu’elles alloîent prendre dans les
maifons des bergers pour le lui apporter, &pour
le mettre dans fa bouche. C’eft pour cette raifon ,
dit le cardinal de Noris, que l’on voit des colombes
fur les médailles d'Afcalon.
ASCARUS ou Ascarum. C’étoit , fuivant
Pollux , üOnomaf. lib. 4 , cap. 9 ) & Mufonius ,
( de luxu grec. cap. 7 . ) , un inftrument de mufi-
que de percuflîon, quarré & d’une coudée en
tout fens, fur lequel étoient tendues des cordes
qui rendoient un fon femblable à celui d’une
crotale, quand on les faifoit tourner. Selon les
mêmes auteurs, YAfcarus & le Pfitkyra font le
même inftrument inventé par les Troglodites ou
les Lybiens. Pollux ajoute qu’Anacréon'' appelle
auffi Yafcarus nyagade, & que CantlurW en attribuait
l iüYemion aux Thraces»