
&r celui de l’églife feriniarius celui qui a foin
des papiers , des a êtes. Cependant on les confond
fouvent; à caui'e de la relfemblance de leurs
fonctions.
CHARTRES. Voyei C h a r t e s , qui fe dit ordinairement
pour ckanres.
CHARTULAR1US 3 notaire du prince , qui
écrivoit les aêtes publics dont le Chartophylax
avoit la garde. 11 en eft fait mention dans les loix
de Juftinien. Cet officier étoit appelé commenta-
rienfis fous les Céfars.
CHARYBDE, félon la fable , avoit été une
femme qui habitoit furies côtes de Sicile. Ayant
dérobé les boeufs d’Hercule, elle fut frappée de
la foudre en punition de ce larcin, &r changée
en monftre marin. Ce monftre, dit Homère * qui
habite près d'un écueil de Sicile engloutit les
flots, trois fois par jour, & trois fois il les rejette
avec des muginemens horribles. <* Qu il ne vous
»? arrive pas, dit Circé à Ulyffe, de vous trouver
d3 là quand elle abforbe fes vagues ; car Neptune
»? ne pourroit vous tirer de ce danger ». Charybde
çft un rocher efearpé du côté de Mefiine, &
vis-à vis Scylla, près duquel Teauje précipite
avec impéruofité dans des gouffres & des tourbillons.
Ce pafifage, appelé aujourd’hui Capo di
Ftiro , ne mérite pas même l’attention des matelots,
CHASSE. Cet exercice eft aufïi ancien que le
befoin ou le defir de manger les animaux. Mais
les Grecs, jaloux de rapporter à leur nation
tous les arts & toutes les fciences , firent honneur
aux Laconiens de cette invention, & à
Dercetus en particulier, ( Grat. Cyneget. n.
rc°. ).
Diane étoit la divinité tutélaire des ckaffeurs. ,
Une nymphe tombée par mégarde dans des filets '
& expofée aux bêtes féroces, échappa à leur
fureur par la protection de Diane, à qui elle
avoit promis par un voeu folemnel de bâtir
un petit temple fi elle la tiroit de ce péril. Des-
lojs la ckajfe 8c- les ckajfeurs furent mis fous la
proteêlion de la fille de Lato ne.-On l’invoquoit en
partant pour la ckajfe , & on lui préfentoit en
offrande des filets , des javelots , des arcs, des
carquois & des flèches, que Ton fufpendoit aux
voûtes de fes temples, ou aux arbres qui lui
étoient confacrés dans les forêts. Apollon par-
tageoit avec fa foeur l’encens des ckajfeurs , parce
qu’il excelloit comme elle à lancer des flèches.
Ce culte fit attribuer auffi aux enfans de Latone
Part de drefter les chiens, qu’ils communiquèrent,
difoit-on, à Chiron , pour honorer fa juftice ,
S? par le moyen de ce fameux Centaure, à la plu»-
part des héros qui furent fes difciples.
Désarmés des ckajfeurs ne furent pas les feules
offrandes qu'ils confacrèrent à Diane , ils attachaient
auffi à leurs portes en fon honneur des
bois de cerf &: des défenfes de fangîier ( Sym-
mdck. Epijî. v. 66. ) : Honori numinum datur
cornua Jacrare cervorum , 6* aprinos dentes limi-
nibus affigere. Agathocle, tyran de Syracufe, fui
confacra même le fquelette & la peau d’un cerf
qu’il avoit tué , & au cou duquel il attacha
un collier , portant cette infeription : Acofté^s
Les Grecs étoient paflionnés pour la chaffe ;
8c le u r m y th o lo g ie a v o it re n d u c é lè b re c e lle d u
fa n g îie r d e C a ly d o n , q u i eft re p ré f e n té e fi fo u -
v e n t fu r les m a rb re s a n tiq u e s , & fu r la q u e lle o u
c o n fu lte ra l’a rtic le d e M é l é a g r e .
La ckajfe fut auffi eftimée par les Romains que
par les Grecs > & ceux qui ont affuré qu’elle
étoit abandonnée chez eux aux individus des
dernières claffes de la fociété , étoient dans
l’erreur.
Sylla., Sertorius , Pompée , Juîes-Céfar, Cicéron
, Marc-Antoine chez les Romains, ont appuyé
& approuvé l’exercice de la ckajfe par leur autorité
& par leur exemple. Le paffage de Salufte
qu’on a apporté en preuve du fentiment contraire
, a été mal entendu. Horace favoit fans
doute quelle eftime les Romains faifoient de la
ckajfe ,* & il dit dans VEpitre xni* du premier
livre : « que la ckajfe eft un exercice dé tout
» tems en ufage chez les Romains , quelle con-
» tribue à la famé & même à la réputation. Les
» Romains l’aiment, aimez-la, vous fur-tout qui
» êtes plein de vigueur, bon cavalier 8c capa-
» ble de paffer les plus vîtes chiens à la courfe ,
» & de venir à bout des plus vigoureux fan-
» gliçrs ».
Romanis folemne viris opus, utile famé,
Vit&que & membris. . . . &c.
C’eft à Lollius qu’Horace recommande la ckajfe ,
& Lollius n’étoit point un efclave. Ce n’eft point1
d’un efclave dont parle encore Horace dans l'Ode
première du premier livre,
, . . , Manet fub Jove frigide
Venator, tener& conjugis immemor;
Seu vifa eji catulis çerva fdefibus^
Seu rupit teretes Marfus aper plagas.
Les empereurs romains qui vécurent après
Sallufte 8c Horace, penfoient que la ckajfe^ etoit
un exercice noble & glorieux. Voici ce qu’en dit
Pline dans le Panégyrique de Trajan : «« c’étoit
»autrefois le premier exercice , le plus doux
» plaifir de la jeuneffe, de pourfqivre à la courfe
» les bêtes fugitives , de vaincre par la force les
»? plus courageufes, de furprendre par adreffe
» les plus ru fée s , 8c on ne remportoit pas peu
» de gloire pendant la paix quand on favoit-
„ éloigner des campagnes le$ bêtes féroces, Sg
#• mettre lès laboureurs à couvert de leur irrup-
» tion. Ceux même d’entre les princes qui pou-
» voient le moins prétendre à cette forte d'hon-
» rteur, ont voulu fe l’attribuer. Ils faifoient
» renfermer des bêtes fauves ; & après qu’une
» partie de leur férocité avoit été domptée, on
» les lâchoit, 8c on fe moquoit de ces empereurs
»? qui tiroient vanité d’une fauffe adrefle , quand
» ils les avoient tuées. Trajan joint la peine de
» les chercher à celle de les prendre, & le plus
»9 grand , le plus agréable plaifir pour lui , c’eft
» de les trouver ».
C h a s s e amphithéâtraîe. Les Romains l’appe-
loient venatio ludicra. ou amphitheatralis. Elle fe
faifoit dans les cirques, au milieu de l’amphithéâtre
, &ç. On lâchoit toutes fortes d’animaux
.fauvages qu’on faifoit attaquer par des hommes,
•appelés de cet exercice bejiicrii ( Voyez Be s t ia i r
e s ) , ou ils étoient tués à coups de flèches par
le peuple même, amufement qui l’accoutumoit
au fang 8c l'exerçoit au carnage. L’an de Rome
J02 , on y conduifit cent quarante-deux élé-
phans qui avoient été pris en Sicile fur les Carthaginois
; ils furent expofés 8c défaits dans le
cirque. Augufte donna au peuple dans une feule
ckajfe amphithéâtraîe, trois mille cinq cents bêtes.
Scaurus , donna une autre fois un cheval marin
&r cinq crocodiles $ l'empereur Probus , mille
autruches, mille cerfs mille fangliers , mille
daims, mille biches 8c mille béliers fauvages.
Pour un autre fpe&acle, le même prince avoit
fait raffembler cent lions de Lybie , cent léopards
, cent lions de Syrie , cent lionnes 8c trois
cent^ours^ Sylla avoit donné avant lui cent lions ;
Pompée trois cents quinze , & Céfar quatre cents.
Si tous ces récits ne font, pas outrés, quelle
etoit là richefle des dictateurs, des confiais ,
des quefteurs , des préteurs & des édiles qui
faifoient ordinairement la dépenfe énorme de
ces jeux, quand il s’agiflbit de gagner la faveur
du peuple pour s’élever à quelque dignité plus
importante ?
C h a s s e . Muratori (919. 6. Tkef Infer. ) rapporte
l’infeription 'fuivante , dans laquelle, il eft
fait mention de l'officier de l’empereur, prépofé
à la garde_.de fon habit de ckajfe.
M. ULP1US AU G. L1B.
EUPHROSINUS
A VESTE -VENATORIA
CHASSEUR ( Jupiter). Cn voit ce dieu fur
des médailles de Tralîes en Lydie , & de Mida
en Phrygie. Il y paroît fuivi de trois chiens de
chaffe 5 & c’eft ce Jupiter qui eft repréfenté affis
fur.un Centaure de la Villa-Borghèfe.
- Ch a s s e u r s . Pollux ( Onomajlic. v. cap. 3. )
dit que les ckajfeurs pourfuivant les bêtes, fauves.
doivent avoit leur chlamyde entortillée autour
du bras gauche, en guiic de bouclier. C eft ainl-i
que la porte Méléagre fur les bas-reliefs qui
repréfentent la chaffe du fangîier de Calydon.
Lts ckajfeurs portoient auffi un calque & des
cothurnes ou bottines , femblables à celles des
voyageurs. On voit Méléagre ainfi chauffé. Hors
la chlamyde les ckaffeurs font tout nuds.
CHASUBLE. V o y e i C a s u l a .
CHAT. Les chats étoient, entre toutes les
bêtes à quatre pieds , celles dont les Egyptiens
puniffoient plus févèrement la mort, foit qu’on
l’eût procurée par inadvertance, foit de propos
délibéré. On étoit toujours criminel quand on
tuoit un chat, & ce crime ne s’expioit que par
les plus cruels fupplices. Mais quand le chat meurt
de fa mort naturelle , dit Hérodote, tous les
gens de la mai fon où cet accident, eft arrivé , fe
rafent les fourcils en figne de trifteffe 5 on embaume
le chat & on l’enfevelit honorablement à
Bubafte. La vénéracion des Egyptiens pour le chat,
étoit fondée en partie fur l’opinion qu’ils avoient
qu’lfis, la Diane des Grecs, voulant éviter la
fureur de Typhon & des Géans, s étoit cachée
fous la figure de cet animal. Ils repréfentoienc le
dieu chat tantôt avec toute fa forme naturelle,
& tantôt avec un corps d’homme portant une
tête dé chat.
ht chat étoit honoré d’un culte particulier dans
quelques cantons de l’Egypte, 8>c fur-tout à
Bubafte. Il y étoit regardé comme le fymbole
d'ifis ou de la Lune ; 8c dans le nombre de rap-;
ports qu’on lui trouvoic avec cette planète, on
füppofoit qu’il faifoit autant de petits qu’il y a
de jours dans un mois lunaire : on ajoutoit que
les portées étoient aifujetties à la .progreffion
naturelle des nombres, depuis l’unité jufqu’à 28,
c’eft-à-dire, que dans la première il mettoit bas
un petit, dans la fécondé deux, dans la tioifième
trois, & ainfi de fuitejufquà ce que le nombre
de vingt-huit fut rempli. Plutarque rapporte cette
extravagance 8c ne la réfute point ( de Ifid. &
OJirid. ). Horapollo ( Hieroglypk. 1. c. 10. ) a
attribué mal-à-propos au chat 3 les opinions reli-
gieufes que les Egyptiens avoient fiir le lion , &
fur fes prétendus rapports avec le fojeil. 11 eft
certain que les Egyptiens ont toujours comparé
le chat à la lune ou à Ifis j c’eft pourquoi on le
voit ordinairement fur les fiftres confacrés à cette
déeffe.
Il nous refte un fi grand nombre de -monu-
mens qui nous rappellent le culte du dieu chat 3
que le comte de Caylus ( Rec. il. pl. 7. ) n’auroit
pas fait grayer celui-ci fans l’extrême fîngularité
qu’il lui a paru avoir. On ne peut regarder cet
animal repréfenté avec fes deux petits, comme
un ouvrage de fantaifîe. La houffe ou l'étoffe
travaillée dont fon poitrail eft orné, .& les hiéroglyphes
qu’on diftingue, quoique avec peine*