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nous apprenons d’une ancienne infcriptîon qu’ ils I
pouvoient même exercer le facerdoce, qui étoit |
attaché au corps des athlètes xyftiques.
L. Aurelio. Apolausto. Memphio. Augg. |
L IB . HIERONICÆ. C O R O N A T O . E T . T O N . D I A -
P A N T O N . A P O L U N I S . S A C E R D O T I . SO L I V I T -
T A T O . A R C H IE R E I . S Y N H O D I . E T . A ü G G . L .
A urelius. Paniculus. Q U I . E T . S A B A N A S .
P A T R O N O . O P T IM O .
Us marchoient dans les funérailles avant le corps
de leur patron , 8c ils portoient le bonnet des
hommes libres.
On pouvoit remettre fous le joug de la fervitude
les affranchis qui témoignoient de l’ ingratitude
envers leurs anciens maîtres. Cette légiflation ,
établie par les loix d’Athènes , fut adoptée^ par
les Romains ; & cette ingratitude confiftoit t j e -
fufer fes fervices ou fon afiiftance à l’ancien maître
ou à fes fils. Les annales de Rome nous ont con-
fervé les noms de quelques affranchis 3 dont les
richeffes prodigieufes furpaflerent de beaucoup
celles de leurs patrons. Tels furent Demetrius,
Pallas, Narciffe , Calliftus , Licinus & Crifpinus.
Leurs richelfes devenoient la propriété du patron 3
lorfqu ils mouroient fans enfans 8c. ab iriteftat. .
Tel étoit à Rome l’état des affranchis. 11 étoit
a-peu-près le même à Athènes 3 8c reffembloit
beaucoup à celui des Métoëtes. Ceux-ci étoient
tenus à beaucoup d’égards 8c de déferenee envers
leurs proftates 3 ou patrons 3 8c les affranchis envers
leurs anciens maîtres ou celui qu’ils étoient obligés
de fe choifir pour patron. Mais ils parvenoient
rarement à l’état des citoyens libres, fur-tout s’ils
avoient reçu la liberté d’un maître plutôt que de
la république, 8c en récompenfe de leurs fervices.
Ces derniers ont obtenu quelquefois tous les privilèges
des citoyens , malgré les réclamations du
peuple. Ariftophane s’en explique ouvertement par
la bouche d’un de fes interlocuteurs, dans la fixième
fcène du fécond a6te des grenouilles.
Keti y*p uiryjcv U t , pttv vetVfMt%i{r*VTcef pictv ,
H X a r e t ta s Eù ô vf t h t t t 3 x m t ) J'«*»* iïto-iroTUç.
» Il eft honteux d’égaler aux héros de Platée ,
s» & aux citoyens libres des efclaves, pour s’être
v> trouvés à un feul combat naval. » Le crieur
public les proclamoit libres dans les affemblées du
peuple, mais non dans les jeux publics. Ces‘affranchis
enfin portoient à Athènes le nom de bâtards,
Vofrôi : comme s’ils tenoient, à l’égard des citoyens
libre s, le même rang5 que les enfans naturels a
F égard« des fils légitimes.
Affranchi ( Fils d’ ) , Libebjinus. Voyez
Ce mot.
AFFRANCHISSEMENT. Les Romains diftin-
guoient trois fortes d’affranchiffemens. Le premier
s appeloit manumiffio per vindittam ; le fécond ma-
numiffio per epiftolam & inter atnicos $ 8c le troisième
manumiffio pçr tefiamentum•
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affranchiffement per vindiâam étoit le plus
folemnel, 8c les Latins l’exprimoient par une locu-
tionparticulière,v*Wic<zrei/i libertatem. On a donné
deux.étimologies différentesde ce mot vindicare. U
vient, félon les uns, de l’efclave Vindicius , qui,
ayant découvert la confpiration des fils de Brutus,
en faveur des Tarquins , fut affranchi pour
fa récompenfe. D’autres le dérivent de la baguette
vinditta , avec laquelle le préteur frappoit
l’efclave que fon maître vouloit mettre en liberté.
Cette première efpèce d'affranchiffement fe pra-
tiquoit ainfi : Le maître tenoit fon efclave par la
main , enfuite il le laiffoit aller ; d’où eft venu le
mot manumiffio. 11 lui donnoit en même-tems un
léger foufflet, qui étoit le fignal de la liberté.
L’efclave étoit enfuite conduit par fon maître au
conful ou au préteur, qui le frappoit légèrement
avec fa baguette, en prononçant la formule : aio
te liberum ejfe more quiritum. Après cette formalité
on inferivoit l’efclave fur le rôle des affranchis. Il
fe faifoit rafer la tê te , & la couvroit avec un
bonnet appelé pileus, qui n’étoit la coëffure que
des vieillards ou des infirmes de condition libre.
De-là vint que le pileus fut pris pour le fymbole
de la liberté. A la mort de Néron, le peuple parut
dans la ville avec ce bonnet, comme s’il eut recouvré
la liberté des beaux jours de la république.
Les efclaves terminoient la cérémonie de leur
affranchiffement, en allant au temple de Férbnie ,
diéeffe des affranchis , pour y prendre le pileus 8c
la toge avec plus de folemnité. On confervoit dans
ce temple un fiège de pierre qui leur étoit deftiné ,
8c fur lequel étoit gravée cette infeription : béni
M E R I T I S E R V I S E D E A N T , S U R Ç A N T L IB E R I .
Lorfqu’un maître, ayant invité fes amis à ua
repas, admettoit fon efclave à fa table, & l’y
faifoit affeoir en fa préfence, il l’affrànchiffoit per
epiftolam & inter'amicos. Les Romains fe feroient
regardés comme déshonorés , s’ils avoient mange
avec un efclave 5 de forte que, pour le faire affeoir
à leur table , ils étoient obligés de l’affranchir.
Juftinien exigea, pour la légitimité de cet aéte ,
la préfence de cinq témoins ou amis du maître.
Quand un teftateur ordonnoit à fes héritiers de
donner la liberté à tel efclave qu’il défignoit par
ces mots : Davus ,fer*vus meus , liber efto , il l’affran-
chiffoit per tefiamentum ; 8c cet affranchi étoit
appelé O r c i n u s . V. ce mot. Quelquefois le teftateur
prioit fimplement fon héritier d’affranchir
l’efclave : rogo her&dem meum ut davum manu mittaty
alors l’héritier confervoit le droit de patronage.
On appeloit cet efclave ftatu liber3 lorfque l’époque
de fon affranchiffement étoit fixée par le teftateur; 8c
il ne jouiffoit de la liberté qu’à cette époque. Les
héritiers pouvoient, jufqu’à cet inftant, vendre
l’efclave , qui devoit rendre à fon nouveau maître
le prix de fon acquifition, au moment où fon
efcîavage étoit fini.
Les deux dernières efpèces d’affranchiffemens
furent toujours en ufage chez lés Romains > mais
A F R
Premiers , manmijfio P'r
•quelques changemens fous les empereurs ch'etKns.
!.. Depuis que ceux-ci eurent embrafle e chtm a
\ nifrne, les affranckifemens ne fe fù'eM f> .
temples des faux dieux. On condu.foit i efclave
[dans une églife, où l’on oftroit fur 1 “ t e l . °
lifoit l'aftepar lequel le maître affranchiffoit fon
[ efclave. Un ou plufieuts ecclefiaftiques fignolent
I cet acte , lorfque les fignatures etoient en ulage,
I & alors l’efclave devenoit libre. Cette maniei
; d’affranchir, nommée manumiffio in JaçroJanàtis
ecclcfiisAzvintfortàla m o d e . Les affranchis lurent
I appelés eccléfiaftiques & tabulaires, parce quen
I leur donnant la liberté dans les eglifes, on en
I écrivoit l’a&e fur des tables. Us etoient , eux 8c
I leur poftérité, fous la protection de 1 cglife , qui
| leur fuccédoit quelquefois au défaut d enfans.
L’églife de Sainte-Croix d’Orléans conferve un
de ces aétes d’affranchiffemens, grave fur un des
piliers de fa grande porte- U attefte que Letbert
a été affranchi par Jean , evêque, & par AJhert,
yaffal de cette églife , en préfence duquel 1 acte a
été paffé. E x b e n e f i c i o s a n c t æ C r u c i s p e r
J o H A N N E M , E P IS Ç O P U M , E T P E R A L B E R T U M
s a n c t æ C r u c i s c a s a t u m , f a c t u s e s t l i b e r
L e T B E R T U S T E S T E H A C S A N C T A E C C L E S IA .
AFRANIA , famille romaine dont on a des
• médailles.
RR. en argent.
R. en bronze.
O. en or.
AFRICANÆ. V. Panthères.
AFRICANUS, furnom de la famille CorneliA.
AFRICIA , efpèce de gâteau facté. :
AFRIQUAIN. V. S c i p i o n . Gordien prit ce
j furnom à caufe de la famille des Scipions, dont il
I defeendoit. , . •
AFRIQUE. Ce que les anciens écrivains ra-
[ content de fa fertilité , furpaffe toute croyance.
Je ne penfe pas, dit Hérodote , que, pour
[ ce qui concerne la fertilité, on puiffe com-
| parer l’Afrique avec l’Afie & l’Europe, fi 1 on en
[ excepte la Cynipe, qui porte le même nom que fon
| fleuve : en effet, il n’y a point de terre qui foit
t plus favorable que cette dernière pour le bled, &
I qui en produife davantage ; auffi eft-ce une terre
I noire, arrofée par des fourçes abondantes. Elle
| n’éprouve ni les grandes féchereffes, ni les grandes
| pluies , quoiqu’il pleuve dans cette partie de
K Y Afrique. Cette terre ne rappporte pas moins que
I la Babylonie. La contrée des Evefpérides eft auffi K • fort bonne ^ & dans les meilleures années, elle
1 rend le centuple ; mais celle de Cynipe rapporte
K trois cents pour un.
A l’égard du pays de C yr|ne, qui eft le plus haut
I de la Lybie, & où habitent les Lybiens bergers , I
I il contient trois plages qui font dignes d'admiration.
Quand les grains font mûrs dans la première ,
l qui eft maritime , & que la moiffon y eft faite,
[ ceux de la fécondé , qu’on appelle les vallées,
Antiquités, Tome I.
A F R 8i
mùriflertts 8c s pendant le tems qu'on en fait U
récolte, ceux de la plus haute plage parviennent
à la maturités tandis qu'on confomme les premiers
fruits, les dernierss'accroiffent Se mûriffent. C eft
ainfi que le tems de la moiffon dure huit mois
les Cyréniens. Ces peuples étoient une colonie de
pille deThéra, l'une des Cyclades: elle fut fondée
par Battus. Plufieurs autres Grecs firent voile dans
la fuite vers la Lybie , 8c fe joignirent aux Cyre-
niens. Ce pays abondoit aufli en pâturages , en
troupeau* & en laines.
Poffidonius, au rapport de Strabon.( l ib .x y i i ,
p. Ippl ) 3 dit qu’il y a des contrées^ en Afrique ,
où la terre produit deux fois dans 1 annee, & ou
l’on fait deux moiffons , l’une auprintems, 8c
l’autre dans l’été. Le chaume y eft de la longueur
de cinq coudées, & de la groffeur du petit doigt ;
la femence rend cent quarante pour un. Les habi-
tans ne répandent point de femence au printems ;
mais , après avoir arraché les mauvaifes herbes »
ilslaiffent la fécondé récolte fe reproduire des grains
qui font tombés des épis en faifant la première.
Varron dit que dans les campagnes de la province
(YAfrique, c’eft-à-dire, dans le territoire de
Cafthage , aujourd’hui le royaume de J\ unis , les
terres rendoient cent pour un. Un arpent de t^ re>
à ce compte, aurôit rendu un produit net d environ
cinquante-deux fetiers de b led, 8c auroit fuffi
pour la fubfiftance de plus de.vingt perforines. On
ne doit pas s’étonner après cela que , dans le tems
de la dernière guerre punique , la ville de
Carthage fut peuplée de fept cents mille habitans ,
comme on l’apprend de Strabon , ( p■ f7 3 *) >
qu’elle eut dans fa dépendance trois cents autres
villes dans Y Afrique.
Pline, flib. x v n i , c. i c . ) , enchent encore
fur cette admirable fertilité des terres de Y Afrique.
U n’ y a point, dit-il, de femence qui fe multiplie
comme le froment. La nature, qui 1 a deftine a
faire la principale nourriture de l’homme , a pris
foin de le douer d’ une merveilleufe fécondité; 8c
cette fécondité eft telle , que fi la femence en eft
confiée à un fol qui lui convienne parfaitement,
comme celui des plaines de Byfacium en Afrique,
il rend jufqu’à cent cinquante modius pour un.
Le gouverneur qu’Augufte avoit donné a cette
contrée, envoya à ce 'prince, comme une curiofité
8c un prodige de la nature, le produit d’un feul
grain ae bled, dont étoient forties environ quatre
cents tiges de chaume 8c autant d’épis. On envoya
aüffi à Néron un pièd de bled de ce pays , dont
les rameaux s’étoient multipliés au nombre de trois
cents quarante. En ne fuppofant que trente grains
dans chaque ép i, il s’enfuivra qu’un grain de bled
peut produire jufqu’à douze mille grains..
Pline dit encore des chofes^ plus étonnantes ,
mais moins croyables , du territoire de Tacape ,
ville du même canton. Il y a , dit-il, une ville
d'Afrique , fituée fur la route de Leptis, au milieu
des fables de la petite Syrte, mais dans un terreiu