
1 1 O ALB
Proferpine, félon Cl au die n , qui nomme les trois
autres Orphneus, Æthon 8c Difteus; noms qui
marquent tous quelque chofe de funefte 8c de
ténébreux. On donne aufli le nom d Alafior à certains
efprits malins qui ne cherchent qu'à nuire,
autrement appelés Telchines.
ALAUDA, alouette. On donna ce nom à la
cinquième légion qui, ayant été levée dans les
Gaules Tranfaipines, fut appelée Alauda par Jules-
Céfar. Ce nom lui fut donné parce que les fol-
dats qui la compofoient, portoient une aigrette
à leur cafque , comme l'alouette huppée, ou
parce qu'ils portoient l'alouette elle-même pour
cimier de leur cafque.
A L B A , en Italie. Alba , en lettres étrufques.
Les médailles autonomes de cette ville font :
RRRR. en argent.
O. en or.
O. en bronze.
ALB AINS. Lorfque Tullus Hoftilius eut détruit
A lb e , il en tranfporta à Rome les habitans,
qui s’y établirent fur le mont Coélius. Ce n'eft
pas de cette colonie d'Albains qu'il faut entendre
les paffagts fuivans; l’un d’Hérodien ( v u . y. 21):
Vifum eft militibus iis , quorum ad urbem Romam
fub monte Albano caftra erant, atque in his liberi
eorum , conjugcfque reliiïa. neci dedere Maximi-
num ; l'autre de Capitolin ( Maximin. cap. 23 ) :
Timentes milites, quorum ajfeftus in Albano monte
erant. Les empereurs romains avoient établi fur
les ruines de l'ancienne Albe un camp, dans lequel
ils tenoient une divifîon de troupes en réferve,
8c qu'ils faifoient venir à Rome pour les joindre
ou les oppofer aux prétoriens. C'eft de czsAlbains
que parlent Hérodien 8c Capitolin.
ALBAR1UM, efpèce de Stuc. V. ce mot.
ALBARII, ouvriers qui travailloient ce ftuc.
ALBATRE. Pierre calcaire formée par concrétion,
ce qui empêche d'en avoir de très-grands
blocs. Elle eft plus tendre que le marbre ; c'eft
pourquoi fon poli eft moins vif. U albâtre, qu'il
fa ut bien diftinguer de î'alabaftrite, offre prefque
toutes les couleurs ; 8c lorfqu'elles font formée?
par des couches arrondies, on l’appelle albâtre-
onyx. Il eft fujet à être percé dans quelques endroits
| ce qui vient de la manière dont il eft
formé : c'eft le réfultat d'infiltrations 8c de ftalae-
tites. Le noyau des ftala&ites eft vuide 8c reffemble
à un tuyau. Lorfque Xalbâtre eft coupé perpendiculairement
à ce tuyau , il eft percé dans le milieu
d'un trou, quelquefois allez gros, que les ouvriers
bouchent avec de la fubftancë du même albâtre.
On tiroit d'affez grands blocs de cette pierre
des carrières de Thèbes. Le tems nous a enlevé
prefque tous les ouvrages d'albâtre. Entre les ftatues
égyptiennes d'albâtre, il ne s’eft confervé que
deux ïfis : elles font aftifes 8c tiennent Horus fur
leurs genoux. L ’une eft au collège Romain, haute
de feize pouces de France ; l’autre eft à la Villa- I
Albani. Celle- ci fut trouvée en creufant la terre J
A L B
pour pofer les fondemens du féminaire Romain
des jefuites, à l’endroit où étoit le temple d'ifis
au champ de Mars. La partie fupérieure qui
manquoit a été reftaurée avec de Xalbâtre d'Italie.
» LJalbâtre de cette ftatue eft plus clair 8c plus
blanc que ne l'eft ordinairement Xalbâtre oriental 3
comme Pline le remarque de celui d'Egypte. Il a
quelques veines ondoyantes plus blanches que le
fond. Jean de Saint-Laurent s’eft donc trompé
dans fa differtation fur les pierres précieufes , en
difant qu'il n’exiftoit point de ftatues égyptiennes
d'albâtre. Cette ftatue, dit Winkelmann, (Hift.
de l'Art. 1.) détruit encore une autre affertion du
même auteur, qui affure que fi les Egyptiens
euffent. fait des ftatues d'albâtre, elles auroient
été très-allongées & dans, la forme des momies.
Le cabinet de Sainte-Geneviève en renferme une
de cette forme. Mais la bafe de l'Ifis de la Villa-
Albani a trente-fix pouces françois de longueur,
& la hauteur du fiege fur lequel elle eft affife,
jufqu'aux hanches de la figure , en a autant, y
compris la bafe.
■ L'albâtre n'étant autre chofe qu’une concrétion
calcaire, fe forme tous les jours fous nos
yeux. Comme on, réparoit un de ces aquéducs
qu'un pape avoit fait conduire autrefois dans le
quartier de Saint-Pierre, on trouva une concrétion
attachée à la maçonnerie. C'étoit du véritable
albâtre, 8c le cardinal Girolamo Colonna en fit
feier des tables. Cette formation de Xalbâtre fe
fait remarquer journellement aux bains de Titus
à Rome, 8c dans les caves de l’obfervatoire de
Paris.
Il ne faut pas le confondre avec une autre efpèce
d’albâtre qu'on* tiroit également des carrières de
Thèbes en Egypte , & de celles de Damas en
Syrie. Cette efpèce eft appelée onyx par Pline,
8c elle diffère entièrement des agates de ce nom.
On la reconnoît aux nuances de fes couches, qRi
la font* reffembler à l'agate-onyx. Les anciens en
firent des colonnes 8c des vafes d'ornement. La
Villa-Albani renferme une colonne & albâtre fleuri,
c'eft-à-dire, de couleurs diverfes, haute de feize
ieds de France : c'eft la plus grande & la plus
elle que l’on connoiffe.
Le prince Altieri à Rome, poffede le plus grand
vafe d‘albâtre qui ait été confervé, 8c qui foit de
la forme des amphores. II l'a trouvé en faifant
creufêr la terre à fa Villa près d'Albano. Le plus
grand vafe d3albâtre qui ne foit pas taillé en
forme àl amphore-3 mais qui reffemble à une poire,
fe trouve dans la Villa-Éorghèfe* C'eft une urne
blanche qui renfermoit les céndres d'un mort,
comme l'indique l'infeription fuivante gravée fur
ce Yafe:
P. CLAU DI-US P. F.
AP. N. AP. PRON.
PULCHER. Q. QUÆSlTOR.
PR. AU Gr-U R.
A L B I I I
Celui dont cette magnifique urne renfermoit les
cendres, ne peut être que le fils du fameux
P. Clodius ou Claudius. r
La Villa-Albani renferme deux grands vaies
albâtre fleuri, de fix pieds 8c huit pouces françois
de diamètre , qui ont été trouves rompus
avec les fragmens de plus de dix autres, a 1 ancien
port du Tibre, au-deffous du mont Aventin. Ces
grands vafes ont toujours été deftines a fervir
à la décoration des édifices, puifqu ils n ont point
d'ouverture. On voit fur l’un deux la tete ae
Médufe, 8c fur l'autre celle d’un triton ou d'un
fleuve. ,
Valbâtre étant formé par couches feuilletees,
& n'ayant pas comme le marbre blanc une adhérence
folide entre les parties, il eft beaucoup plus
difficile à travailler, parce que les couches dont
il eft compofé fe détachent facilement. Aufli ne
voit-on pas que les anciens ayent jamais exécuté
des figures entières d'aucune efpèce d'albâtre,
comme nous pouvons le juger par les ouvrages
qui fubfîftent de cette pierre. Les extrémités ,
la tête , les mains 8c les pieds étoient d’une
autre madère, 8c vraifemblablement de bronze.
Les chairs font polies, 8c les poils de la barbe
font tenus bruts. A Rome, il ne s'eft confervé
qu'une feule tête à! albâtre, 8c encore n'eft-Ce
que la partie de devant ou le vifage d’une tête
d'Adrien , qui fe trouve au mufæum du Capitole.
La même ville renferme deux figures entières
de femme d’albâtre; ce font deuxDianes au-deffous
de la taille naturelle. La plus grande eft au palais
Verofpi, 8c la plus petite à la Villa-Borghèfe.
.Ces deux figures n'ont d'antique 8c d'albâtre que
la draperie ; la tête, les pieds Sc les mains modernes
font de bronze. Toutes deux font de Xalbâtre
appelé agatino, à caufe de fa reffemblance avec
l'agathe, & toutes deux font drapées de la même
maniéré. On voit à la Villa-Albani, en albâtre,
la partie fupérieure d'une figure, qui eft aufli une
Diane, 8c dont la partie inférieure eft reftaurée.
Mais la plus grande ftatue d'albâtre antique
qui exifte, eft, après l’Ifis de la Villa-Albani,
décrite plus haut, un beau torfe dans fon armure.
Il a paffé avec la coîle&ion d'Odefcalchi à Saint-
Ildefonfe, en Efpagne. La tê te , les bras 8c les
jambes font de bronze doré, 8c reftauré par un
maître moderne qui en a fait un Jules-Céfar, -
comme on le lui avoit commandé.
Aux figures d3albâtre dont je viens de faire
mention (dit Winkelmann, qui nous a fourni
prefque tout cet article ) , j’ ajouterai les buftes
8c les hermès Quatre des derniers de grandeur ordinaire
8c d'albâtre fleuri, décorent la Villa-Albani5
a l’exception de ces quatre morceaux, on ne con-
noit point d'hermès de cette efpèce. Quant aux
buftes^, ou pour parler plus exaélement, quant
aux tetes dojnt la poitrine eft d'albâtre 3 on en
voit cinq au mufæum du capitole. Les buftes
A L B
d'Hadrien, de Sabine, de Septime-Sévère, font
d’albâtre-agathino3 ceux de Jules-Céfar, de Fauf-
tine l'ancienne, 8e celui qui eft furmonté d’une
tête de Pefcennius Niger, font & albâtre fleuri.
La Villa-Albani rénferme treize buftes de cette
nature ; il y en a trois de grandeur naturelle, 8c
deux entre ceux-là font d'un albâtre appelé coto-
gnino, parce que fa couleur reffemble à celle du
coing cuit. C’eft aufli de cette efpèce qu’eft le
torfe de Saint-lldefonfe. Le troifième bufte, ainfi
que les dix autres qui font tous au-deffous du
naturel, font & albâtre-agathino. Un autre bufte
femblable avec une tête de femme, fe trouve à
Rome, dans l'hôtel du marquis Patrizi-Moa-
toria.
Albâtre gypfeux. V. Alabastrite.
Albâtre , mefure. Le, P. Kircher, dans foa
(Sdipus Ægy. tom. 2 , p. 288 , dit que Xalbâtre,
alabaftrum, étoit une mefure égyptienne qui con-
tenoit>9 koft, autre mefure, 8c 9 livres d'Egypte;
c'eft-à-dire, félon lu i , 24 livres, ou 24 fetiers
romains.
A LB EGM 1NA. V. A blegmina.
ALBESÎA. On donnoit ce nom à de certains
boucliers dont fe fervoient les Albiens, peuple
de la nation des Marfes. On les appeloit aufli
> decumana, à caufe de leur grandeur. Les Romains
employoient quelquefois decumanus 8c decimus
pour maximus, croyant que la progrelfion d’un
jufqu'à dix exprimoit un excès de grandeur con-
fidérable. C'eft ainfi qu'ils diioient fluttus decumanus
ou decimus , pour fiuftus maximus , 8c
qu'Ovide a dit :
Décima ruit impetus und&.
A L B IA , famille romaine dont on n’a des
médailles que dans Goltzius.
A L B IN .
D bcïmus Clodius Sejptimus A lbinus A u-
gustus.
Ses médailles font :
R RR R. en or.
R. en argent. RR. avec le titre d'empereur.
Une chez le roi d’Efpagne, au fevers pax. aug. ;
elle eft unique.
R. en G.' B. de coin romain ; quelques revers
font, RR.
R. en M. B.
O. de colonies.
RRR. en G. B. grec.
RRR. en M. B.
Il y a des médaillons latins de ce prince : Vaillant
en a rapporté trois avec un grec ; ils font d’une
extrême rareté.
ALBINUS, furnom des familles Ju s ia , P os-
TU MI A.
ALBION 8c Borgion , deux géans , fils de
Neptune, contre lefquels Hercule combattit, 8c
qu’ il eut beaucoup de peine à vaincre. Il avoit
déjà épuifé t«us fes traits, 8c fa vie étoit en péril,