
militaires, les aqueducs, les thermes, lés çloa- |
ques , les cirques, les amphithéâtres, les temples,
les palais, le champ de Mars, les tombeaux,
les épitaphes, les puits, les fouterreins,
les ilatues, les médailles , &c. 5 tout'prouve que
cette ville, aujourd’hui fort petite, étoit autrefois
aufli étendue que flormante , • & que fon
origine remonte à la plus haute antiquité.
La pierre à fept coins pofée aujourd’hui au
milieu de la place , fut fubftituée dans le treizième
lïècle a une autre plus ancienne & d’une
élévation extraordinaire. A cette pierre 'commencent
ou viennent aboutir fept chemins militaires
, vulgairement appelés chauffées Brunehaut :
le premier fe dirige vers la ville de Mons, au
nord-eft : le fécond vers celle de Tongres , ou
vers les peuples Aduatiques , à l’orient : le troi-
fiême vers Trêves, au fud-eft : le quatrième
vers Rheims , au midi : le cinquième vers Soif-
fons, au fud-ouefl : le fixième vers Cambrai ,
chez les Morins, à l’ouell, & le feptième enfin,
qui fait une fourche , vers Gand & Tournay ,
au nord.
Les habitans de Bavay appellent murs des
Aidus , les relies du bel aquéduc qui amenoit
de l’eau de cinq lieues de dillance, depuis Flour-
fie & Avefne. Elle paffoit fous la - Sambre , re-
aïontoit par destuvaux de plomb , dans un château
d’eau , & couloit ainfi fur des colonnes maf-
fives, appelées vulgairement les tournelles , qui
le communiquoient l’eau les unes aux autres ,
parle moyen d’une voûte fupérieure, fur laquelle
étoit le canal pavé de terre cuite. A l’embouchure
de cet aqueduc, on remarque encore les
velliges des bâtimens fpaçieux & magnifiques qui
fermoient les thermes. Les bains étoient pavés
de pierres bleues très-polies & d’une grandeur
extraordinaire. Les cloaques qui formoient les
décharges des eaux de «es bains , fervent aujourd’hui
de caves au habitans de Bavay.
Il y avoit dans l’enceinte des vieux murs ruinés
de cette ville, un fuperbe monument érigé en
l ’honneur de Tibère, lors de fon arrivée à
Bavay : les ftatues de cet empereur & de Livie
la mère, en marbre blanc , y étoient placées
avec l’infcription fuivante : Tiberio C&fari s Au-
gufii filio, divi nepoti , adventui ejus , facrum hoc
Cneus Licinius curavit fieri voluntarios navos (pour
yoluntarius navus ). Cette infcription encailrée
dans la muraille qui entoure la maifon des Ora-
toriens, ainli que les deux ftatues placées aux
côtés de la grille , attellent l’entrée triomphante
de Tibère à Bavay, vers l’an 12 de l’ère chrétienne.
Car 10. , Tibère dans cette infcription,
n’efl point appelé Tiberius Claudius Nero, mais
Tiberius Ce far. Ainfi, ce fut après fon adoption
par Augufte, & conféquemment après la mort
de Caïus & de Lucius Céfar, fils d’Agrippa ,
qui avoient été adoptés avant lui. 19. Comme
il n'eft point nommé Augufie, mais feulement
Céfar, on a droit de conclure que c’étoit avant
l’an 14 où ce prince parvint à l’empire. 3e. enfin,
l’infcription n’efl point Divi filio , mais Augufii
filio ; ainfi , l’époque de l’entrée de Tibère à
Bavay, doit tomber avant l’apothéofe d’Augufle :
en effet, on voit conllamment fur les médailles
de 'l ibère, après cette apothéofe, Tiberius C&far,
divi Augufii filius Augufius«
BAUBO. Voyeç Stele.
BAÜCALIS. \
BAÜCALIUM. J V°y'l BoeAI"
BAUCIS. La fable de Philémon & de Baucis
étoit ùn dé ces événemens que les anciens ra-
contoien.t, pour prouver que la vertu de l’hof-
pitalité étoit toujours récompenfée. Jupiter &
Mercure parcourant la terre fous la figure humaine
, furent rebutés par tous les habitans d’un
village de la Phrygie, où ils pafsèrent 5 la feule
cabane de Baucis &~de Philémon leur fut ouverte
: c’étoient de vieux époux quicompofoient
feuls toute leur famille & tout leur domeftique ,
& qui vivoient heureux dans leur pauvreté. Ils
firent aux dieux le meilleur accueil dont ils furent
capables, fans reconnoïtre leur dignité. A
la fin du repas, les hôtes s’annoncèrent .comme
des dieux. Ils emmenèrent enfuite les vieillards
fur une haute montagne voifine du hameau., &
leur dirent de regarder derrière eux. Philémon &
Baucis virent tout le village fubmergé , excepté
leur maifon , qui fe changea en un magnifique
temple.
Jupiter ayant voulu favoir ce qu’ils defiroienc
pour récompenfe de leur fidélité, ils ne demandèrent
autre chofe que d’être les miniftres de ce
temple , & de ne pas fe furvivre l’un à l’autre.
Leurs voeux furent exaucés : lorfqu’ils furent
parvenus à une extrême vieilleffe, ils furent mé-
tamorphofés en même-tems , Baucis en tilleul,
& Philémon en chêne.
La vieilleffe de Baucis paffa èn proverbe , &
Perfe fe fert de fon nom ( Sat. 4. v. 21. ) , pour
défigner une vieille marchande de plantes odo-
férantes :
Dum ne détenus fapiat pannucea Baucis ,
Citm bene difeinélo cantaverit ocyma verni.,
BAUDOUIN, premier du nom & premier
empereur françois à Conftantirtople.
On ne connoît point de médailles de cet empereur.
B a u d o u in II. Cinquième & dernier de«
empereurs françois à Conftantinople.
Il ne paroît pas que l’on ait frappé de mé*
dailles pour Baudouin II.
BAUDRIER, balteus & cingulum ; car on
confondit dans les tems poftérieurs ces deux
mots, qui défignoient deux parties différentes de
l’irafture de« foldats. Le« figures grecques qui
«epréfentent des perfonnages que l’on fuppofoit
avoir vécu dans les tems héroïques , portent
leurs épées fufpendues par une courroie fem-
blable au baudrier moderne , mais plus courte.
C’étoit fans doute le TeXct/aw, très-different du
ceinturon, Z*>fct, qui fe mettoit autour des hanches
, des reins & du ventre. Cette diflinéiion
s’évanouit bientôt, & l’on confondit fouvent
le baudrier & le ceinturon.
Virgile,, qui cherchoit à peindre les moeurs des
tems héroïques, l’a confervée dans quelques
endroits de l’Enéide (■ vm. 459. J :,:v. i«
Tum lateri atquè humeris Tege&um fubligat enfem. ■
Et ( XII. 941. ; .
Humero ciim apparuit alto
Balteus, d? notis fulferunt cingula bullis.
Ce vers femble calqué furie cent trente-cinquieme
du il. Livre de l’ Iliade , où Homère parle d’une
épée qui étoit fixée auprès des épaules d une
courroie, avec' des doux argentés. Delà vient que
les épées font appelées par Virgile ( Æneid. x.
49Û. ) :. H
Immanis pondéra baltei.
Au tems où écrivoit Ifidore 0 on confondoit
le baudrier & le ceinturon : car il donne le premier
nom indiftin&ement aux deux parties de l’armure
qui foutenoit les épées. { x 1 x. 33. ) ;
Balteus dicitur non folitrn quo cingimur , fed etiam
d quo arma dépendent. Dans le même endroit il
dit expreffément que le balteus étoit appelé ceinturon
du foldat, à caufe des marques particulières
qui y étoient placées , & qui défignoient
entre les nombres fix mille fix cents, qui formoient,
la légion, celui du foldat : balteus cingulum mili-
tare efi dicius , propter quod ex eo figna dépendent,
ad demonftrandum legionis militaris fummam,
id efi 1 fex millium fexcentorum , ex quo numéro
& ipfi confiftiunt.
Le baudrier étoit de cuir de boeuf dans l’origine
, comme le dit Properce ( iv. il. ij. ).
Pnbebant csfi baltea lenta boves.
On l’ornoit avec des doux, bullis, & des
plaques de différens métaux & de diverfes couleurs.
Winckelmann cite à la pag. 11 de la Préface
de fes Monumenti inediti , le baudrier d’une
figure peinte, dont les doux ou les plaques
étoient de couleur jaune.
Une longue chaîne formoit quelquefois le
baudrier. Nous avons fous les yeux le deffin
d’une femblable chaîne de bronze, trouvée autour
d'un fquélette, près de Saint-Florentin, dans
la Paroiffe d’Avrolle, diocèfe de Sens j appartenant
à M. le curé de Champloft , voifin de
«ctte paroiffe. C’eft une chaîne de cinq pieds
de longueur, terminée d’un côté par un^ crochet
qui fe fixoit dans la chaîne a differente
hauteur, fuivant l'épaiffeur du corps de celui
qui la portoit. A l’autre extrémité , eft un ornement
du même métal, carré fur trois cotes,
& arqué fur celui où eft rivé le bout de la
chaîne. De cet ornement partent trois^petits boutons
attachés par trois courtes chaînes. Trois
femblables boutons plus courts, font ifolés dans
l’ornement, comme pour former une petite ba-
luflrade ; & fur les deux bandes qui forment la
bafe & l'appui de cette baluflrade, font gravés
trois cinq ou trois V renverfés, correfpondans
à de femblables V , femblablement gravés au
revers. Ces V , ou ces X ( en réuniffant ceux de
l’endroit avec ceux du revers), exprimeroient-
ils le nombre occupé par le foldat dans fa légion
? Les trois boutons pendans , défigneroient-
ils le rang occupé par fa cohorte?On peut le croire
d’après le paffage d’Ifidore , cité plus haut.
Nous ferons obferver encore que les épées des
foldats, fculptées fur les colonnes Trajane &:
Théodofienne, font attachées aux ceinturons,fans_
que l’on voye aucun baudrier ,• tandis que celles
des chefs pendent de l’épaule gauche, & font
portées par un baudrier.
Le fculpteur qui a réparé le prétendu gladiateur
mourant, du muféum Capitolin, a fait une
grande faute, non-feulement dans la forme de
l’épée , dit Winkelmann , mais encore dans le
baudrier qu’il a lié à la moderne avec une boucle.
On voit fur les mpnumens qui repréfentent des
ftatues héroïques, la vraie forme des baudriers »
( T&ctpomç). C’étoit toujours une fimple courroie
, pareille à celle du baudrier qu'Achille
donna à Diomède avec une épée. Cette courroie
étoit liée au fourreau vers fon ouverture, paffoit
fur la poitrine & fur l’épaule droite , d’où elle
tomboit en traverfant les reins, & s’attachoit à
la pointe du fourreau. Sur une ftatue héroïque
de îa villa Albani, on apperçoit très-diftinélement
cet agencement du baudrier, & même les franges
qui en accompagnent les deux bouts.
Cet ufage de lier le baudrier à l’épée, en lui
faifant faire plufieurs tours fur Je fourreau , appartient
aux tems les plus reculés 5 & ce n’eft
que dans les fiècles poftérieurs à la guerre de
Troie, que l’on attacha au fourreau des anneaux
pour recevoir le ceinturon , comme on les voit
: à la bafe de la colonne Trajane.
Pour rendre cet article complet, voye% Ceinturon.
Baudrier-, balteus, devint par extenfion le
nom de cette courroie, qui panant fur l’épaule
droite des muficiens & fous leur bras gauche ,
comme-les baudriers modernes,foutenoit la grande
lyre garnie du magas , appelée par Apulée ,
cithara apta baltheo.
BAXDA, efpèce de chaufture qui s’atucho«