
afflidtion fon amante, quelle en mourût de regret.
Voyei Rh é su s . ,
ARGÉ, foeur d’Hébé 8c de Vulcain, naquit
de Jupiter & de Junon, lorfque ce dieu trompa
fa femme, étant caché fous la figure d’un cou-
çou.
A rgé o u A rg é e , nymphe qui fut changée en
biche par le foleil, en punition de ce qu’elle avoit
ofé dire d’un cerf qui fuyoit devant elle : que,
quand il iroit auffi vite que le foleil, elle fauroit
l’atteindre. ( îiu g in ).
ARGEE, fils de Licimuius, frère d’Alcmène,
fuivit Hercule, qui promit à fon- père de le ra-
! mener. Mais le jeune homme étant mort dans
Je voyage, Hercule fit brûler fon corps pour en
recueillir les cendres & les rapporter à Licimnius.,
voulant fatisfaire, autant qu’il étoit en lui, à fon
engagement. On dit que c’eft le premier exemple
de corps brûlés après la mort .Argée avoit un frère
nommé Aeonus, qui périt auffi miférablement,
en fuivant fon coufin Hercule. V . A e o n u s .
f A rg é e oh A r g é e s , fête que les veftales cé-
lébroient tous les ans aux ides de mai, & pendant
laquelle elles jetoient dans le Tybre des figures
d hommes faites de jonc, appelées-auffi argées.
Les premiers peuples qui habitèrent les bords du
Tybre, dit Plutarque, jetoient dans le fleuve tous
les Grecs indifféremment. Mais Hercule leur per- _
fuada de renoncer à un ufage auffi barbare, &
les engagea, pour fe purger de ee crime,'à infti-
tuer des facrificçs &. une fête dans laquelle ils
fe contenteraient de jeter dans le fleuve des figures
d ’hommes. Le même auteur donne à cette fête
une autre origine. Evandre, arçadiçn, ennemi des
Argiens, s’étant établi en Italie, ordonna, pour
perpétuer fa haine contr’eux , qu’on jeteroit tops
les ans dans le Tybre des figurés d’argiens ou
d’argées.
Ovide parle de cette cérémonie dans fes Faites,
Tum quoque prifiorum virgo fïjnulacra virorum
M it tere roboreo fcirpea ponte-foief.
Elle fe pratiquoit fur le pont Subliçius par les
veftales, félon Feftus 8c Varron. Cç. dernier fubftj-
tue cependant des prêtres aux veftales, à moins
que fon ne prenne dans le fehs deprêtrejfes le mot
facerdotibus dont il fe fert.
A R G E I . Ce mot avoit deux lignifications dans
la topographie de Rome. Tantôt il défignoit des
terreins indiqués par Numa pour la célébration'
dés facrifices. Tite-Live ( i . 21. ) dit que ce nom
leur fut donné par les pontifes : M ulta alla fâ cri-
ficia locaque facris faciendis, qu& argeos pontifie es
vocant, A uma dcdicavit. Tantôt il défignoit , félon
Feftus, des terreins confacrés par les corps de,
quelques illuftres Grecs qui y étoient enterrés :
Argei loca etiam Rome, appellabantur, qüod in hjs
fcp itlti ejfent quidam Argivorum illufires viri. 3 .
Argei pôntifices,' étoient fans doute les prêtres
des endroits facrés appelés Argei.
ARGEIPHONTE ou A r g ip h o n t e , quia tué
Argus, de <plvoç3 meurtre. Ce furnom fut donné
à Mercure, après qu’il eut tué Argus, gardien
d’Io.
APrEinN EOPT-AI , fê te s des Arg ien s,. dont
on ne connoît pas les noms particuliers. Parthé-
nius (Erotic. 13.) parle d’une des fêtes des Argiens
que l’on célébroit par ùn feftin public.
Plutarque ( Grec, queft. ) fait mention d’une
autre, dans laquelle les enfans fe railloient publiquement
eh fe jetant des figures fauvages. On .
vouloit peut-être rappeler par cette fête le fou-
venir du tems d’Inachus, où les Grecs fe nour-
rifioient dé fruits fauvages, & vivoient dans les
bois.
Aenéas (Poliocert. c. 17.) nous a confervé la
mémoire d’une troifième fête des Argiens, dans
laquelle une foule d’habitans fortoit armée d’Ar-
gos, & faifoit folemneilëment le tour de la ville.
ARGENT, confidéré comme Mo n n o ie . Voycç
ce mot. Confidéré comme métal, voye% A ffin
a g e , O r , M in e s . Caffiodore ( Var. i v . 34.)
afliire qu’un roi des Indes mit en ufage le premier
ce métal. Erichton l’apporta le premier dans
l'Attiqüe. Les Romains n’en firent de la monnoie
qu’en.l’année 485 de la fondation de leur capi-,
taie.
Il ne paroît pas que les Romains ayent réduit
Y argent en filets ou en lames, pour le mêler au
tiffii des étoffes,' avant le règne d’Aurélien, qui
défendit ce luxe, 8c ordonna que l’argent ferait
employé uniquement comme il l’avoit été fous
fes prédeceffeurs. Jfo lu it, dit Vopifcus, argen-'
tum in fuo ufu manere. Cet ufage prévalut cependant
fous les empereurs grecs. On porta beaucoup
d’étoffes tiflues & argent. Elles étoient appelées;
vefiimenta fyrmatina. Saumaife allure, (in Vopifcf)
que toutes les fois qu’on lit dans Codin le mot
irvp^ter'u'vàf, on doit le rendre par ceux-ci : tijfu
de fils d argent. Carbilius Pollion, en avoit déjà
tilfu les couvertures des lits de table.
\Jargent fut prodigué fous les empereurs pour
tous les'objets de luxe. On en a trouvé une preuve
frappante à Lanuvinum, dans les ruines de la
maifon de campagne d’Antonin-le-Pieux. C’eft: un
coq & argent, qui fervoit de robinet pour les conduits
dés bains. Il pefo.jt plus de trente livres
romaines (plus de vingt livres feançoifes) 5 & il
po.rtoit pour infeription ces mots : F a u s t in æ
NOSTRÆ. Dans les bains de Claude, on voyoit
auffi l’eau couler dans des tuyaux d'argent.
Ce luxe infeéla également les armées romaines.
Pline dit (lib. 3.3, c. 12.) que les foldats en cou-
vroient leurs armes. Les' généraux, qui etoient
jaloux de faire revivre l’ancienne difeipline mili-.
taire à laquelle les premiers Romains avoient dû
leurs conquêtes, ne manquoient pas de proferire
l’qfage de Y argent travaillé. Scipion affiégeant
Nuiïî|nçe ^
Numance , défendit à fes foldats d’aVoir un vafe |
émargent qui pût contenir plus de deux cotyles
,( | de pinte ) , & encore moins une cuvette de
même métal. Pefcennius ayant vu dans une marche
des foldats qui buvoient dans une taffe d’argent,,
fit enlever tous les vafes de ce métal que loti
trouva .dans fon armée, & obligea les foldats de
\ji’employer que des vafes de bois, fuivant l’ancien
ufage.
Argentum. ( ad)_ 8c ab argento ejfe ,* expre liions
qui défîgnoient l’affranchi ou l’efclave chargé du
foin des vafes & argent des Auguftes & de leurs
époufes. Les recueils d’épitaphes en faut tres-
fouvent mention. - ,
Argentum balneare , défignoit les baignoires 8c
les vafes d’argent qu’employoient les riches dans
leurs bains.
Argentum cavum ou concavum, vafes d argent
cifelés , appelés *<wAov par les Grecs.
Argentum efearium, vailfelle plate qui fervoit
aux repas. , '
Argentum factum, vafes d’argent de toutes les
efpèces.
Argentum xinfectum, argent en malle, tel qu en
renfermoit le tréfor public de Rome.
Argentum potorium, vafes d'argent qui fervoient
à préparer les liqueurs dont les anciens faifoient
ufage y telles que le vin, l’hydromel, 8cc. 8c à ]es
boire. L’épitaphe fùivante parle de ceux de Livie :
OSSA
VIBIAE. SUCGESSAE. LlVlAE. AUG. SERY.
AB. ARGENTO. POTORIO.
Argentum purum, vafes émargent qui n etoient
pas .cifelés. Juvénal, (S a t. i x , ) :
Ârgenti vafcula puri.
Argentum pufiulàtum, argent réduit en grenaille
par fa transfufion du creufet ou il a ete purifie,
dans un vafe rempli d’eau froide. Les Romains,
qui croyoient que c’étoit Y argent le plus pur,
Tappeiojent auffi granulatum. Martial, (/. 7.70.) :
Nu lla venit a me
Argenti tibi libra puftulati.
Et Suétone dk de l’empereur Néron, qu’il ralfem-
bia avec beaucoup de dureté une grande quantité
à'argent en -grenailles : Exegit ingenti faftidio &
Acer firent e argentum pufiulaxum.
Argentum fcenicum, fommes deftinées^ pour les
jeux publics 8c pour les autres fêtes d’appareil.
Une épitaphe, qui étoit autrefois dans les jardins
du palais de Carpi à Rome, nous a confervé
le nom de l’affranchi qui*avoit la garde de eçt
argent- dans le palais des Cefars :
T. AELIUS,. AUGUSTORXJM. L!B. AMEMPTUS
AB. ARGENTO. S.CENICO
Argentum fignatutn, argent monnoye». .
Antiquité s, Tomç I,
Argentum vintorium, foftinies deftinécs aux frais
des voyages.
A r g e n t . ('numifmatique) Les Romains ne fabriquèrent
des monnoies d’argent que vers l’an
4S; de la fondation de leur ville. Les premières
fe trouvent dans la fuite des médaillés confulaires
ou de familles, & les autres forment la fuite S argent
des impériales. Quoique Yargent monnoyé
des Romains foit à un titre plus bas que nos mon-
noies actuelles du même métal, tandis que leur
or eib moins allié que le nôtre ; on appelle cependant
argent fin , Yargent des médaillés jufqu a Sep-
time-Sévère, par comparaifon avec celles des
princes qui fontfuivi iufqu’à Conllantin, & dont
l'argent eft bas 8e allie. Malgré le beau nom dVr-
g en tfin , elles valent affez conllamment un fixième
de moins que nos monnoies courantes, fi on ne
les évalue que d’après leur valeur intrinfèque.
Didius Julianus ou Julien I, corrompit le premier
le tirre des médailles d’argent, pour remplie
plus aifément iejréfor public, épuifé par les las-
geffes qu'il avoit faites aux Prétoriens, en achetant
l’Empire. Depuis ce prince, le titre alla toujours
en baillant ; & certainement fes médailles
ont moins d’alliage que celles de Septime-Sévère.
Ce dernier a été cependant appelé r b s t itu to x
mo n e tæ. Ses monnoies, à la vérité, font moins,
mauvaifes que celles de Sévère-Alexandre. Sous
Gordien, c’eft encore pis ; 8c peut-être eft-ce par
cette raifon, dit le baron de la Baftie, que l’on
trouve fous cèt empereur les médailles d’un module
plus grand. En effet, quoique ce module foit
connu dès le tems de Septime-Sévère, de fa femme
Juiia-Pia 8c de fon fils Caracalla, il eft cependant
vrai qu’il y a peu de' grand module fous ces princes,
tandis qu'il y a,très-peu de petit module fous
Gordien.
Le tirre des médailles d’argent de Galiien va
encore en bai (Tant ; 8c il paroît que cette monnoie
, quoique mêlée de quatre cinquièmes d’alliage,
fut la feule monnoie A’argeni qui eut cours
dans l’Empire. On comloït, à la vérité, des médailles
d’argent du tyran M. Aurèle-Julicn de
Probus 8c de Magnia Urbica; mais ces légères
exceptions n’empêchent pas d’affurer généralement
que depuis Claude le Gothique jufqu a Dioclétien
, qui rétablit la monnoie d’argent put, il
n'y a plus d’argent dans les médailles. On a frappé
dans cet intervalle fur le cuivre, feul, recouvert
d’une feuille d’étain. De-là vient cet oeil blanc
des médailles faucées, tel que l’offrent plusieurs
Claudes, les Auréllens 8c les fuivans, jufqu’à Nu-
mérien inclulivement. Ces médailles faucées re-
paroiffent quelquefois fous Dioeiétien, Maximien r
Conftance-Chlore 8c Galère-Maximien, quoique
l’ufage de frappet fur Y argent pur fût rétabli. On
ignore fi quelque cabinet peut fournir des Lici-
nius, des Maxences 8c des Maximins de cette
efpèce ; on y trouveroit plutôt du vrai billon. H
1 fembie qit’ij n eft plqs fait mention des métJaiUçs