
on l’a d it, fauter un calendrier , 8c pafler d’un !
premier à un troifième. J 'a i, par exemple , à
calculer l’année 1198 de l’Hégire , furies années
de Jéfus-Chrift 1783 & 1784 , qui lui correfpon-
dent. Après avoir commencé ma fuppucation fur
le calendrier E qui eft celui de 1783 , je vais
l ’achever, non fur le calendrier D , qui fuir immédiatement
, mais fur le calendrier C , qui vient
après celui-ci 5 parce que l’année bilfextile 1784,
a pour lettres dominicales D C , dont la dernière
marque le calendrier propre à cette année. L ’opération
même peut fe faire auflï facilement que lï
les deux calendriers étoient contigus , lorfqu’on
lait feulement que la fécondé des deux années
eft bilfextile, fans s’embarrafler de la double lettre
dominicale qui la cara&érife. Ainfi , connoilfan't
par la table chronologique , que l’apnee 1783 eft
commune , St Pannée 1784 bilfextile, je confulte
d’abord le calendrier de la première > après quoi"
fautant le calendrier fuivant, je prends celui qui
lui fuccède, pour avoir la fuite de l’année 1198
de l'Hégiré.
Tout s’ arrange d onc , tout fe combine dans
ce calendrier avec la plus grande facilité'. 11 s’adapte
de lui-même à toutes les efpèces d’années
lunaires , folaires, chrétiennes judaïques arabiques
, per fa unes, égyptienes , &c. en forte que
le tqyre d’univerfel ne lui convient pas moins que
celui de perpétuel.
Des Lettres Dominicales.
. Ehcoreune ou deux obfervations fur les lettres
dominicales. Quoiqu'elles fe fuivent d’année à
autre dans l'ordre rétrograde , cependant elles
roulent entfe-elles fur chaque jour de la femaine
dans l’prdre direéfc, comme on le voit dans nos
fept calendriers. L'un eft la fuite de l'autre. Par
exemple , iï la lettre du dimanche eft A , celle du
lundi fera B , celle du mardi C , & ainfi de fuite.
De-là il réfulie que l'année commence toujours
par un A , quelle que foit la lettre du dimanche.
Cela étant, pour favoir quel jour de la femaine
a commencé ou commencera telle année qu'on
voudra 3 il n’eft Befoin que de la lettre dominicale
de cette année ; o u , fi elle eft b ifle x tile d e la
première des deux lettres dominicales qu* lui appartiennent.
Je veux connoïtre 3 par exemple, le
jour initial de l'année 1770 j j’examine la lettre
dominicale de cette année qui eft G , & j’en
conclus que cette année commence par un lundi,
parce qu’il y a fept lettres dans l’ordre direél 3
depuis A jufqu’à G inclufivement.
Comme la lettre dominicale fert à faire connaître
le jour initial de l’année , celui-ci réciproquement
eftpropre à indiquer la lettre dominicale.
Par exemple , je fais que l'année commence par
un dimanche > j’en conclus que la lettre dominicale
eft A , parce que l’année débute toujours ,
comme on l'a d it, par cette lettre. Si je vois un
lundi marqué pour le jour initial de Tannée, j'en
infère que la lettre dominicale eft G , par la raiCon
que le feptième jour de cette année tombant le
dimanche , doit concourir avec la lettre G , qui
eft la feptième dans l’ordre diredfc. Même raifon-
nement pour les années qui s-'ouvrent par le
mardi, le mercredi, & les jours fuivans.
. D’après ces remarques , on pourroit dreffev un
calendrier perpétuel fur les fept jours de la fe-
mainè 3 comme -fur les-fept lettres dominicales.
Le premier des calendriers dont il feroit compofé3
s’appelleroit le calendrier du lundi, & répondrait
à notre calendrier G. Le fécond fe nommerait
le calendrier du mardi, & répondrait à notre
calendrier F. Le troifième, qui prendrait fon
nom du mercredi, feroit en corréfpondânce avec
le calendrier E , 8t ainfi des autres,-Notre premier
deflein avoit été de fuivre cette méthode.
Mais pour cela il eût fallu ajouter la férié initiale
aux années de Jéfus-Chrift dans notre Table
chronologique, comme on a fait à celles de
l’Hégire, & c’eft ce qui, faute d’efpace , ne pou«
voit s’exécuter. D’ailleurs, l’autre méthode eft
plus fimple, & par là méritoit, même en cas de
choix, la préférence.
Des Calendes , des No'nes, des Ides.
Ces trois noms font ceux dont fe fervoient nos
anciens, à l’imitation des Romains, pour marquer
tous les jours du mois. Ils appeloient calendes
, comme tout le monde fait, le premier
de chaque mois , en ajoutant le nom du mois
8t celui des calendes : par exemple , caleadis ja-
nuarii , calendis februarii, pour le premier du
mois de janvier ou de février. Ils défignoient les
jours fuivans par ceux d’avant les nones, & ils
appeloient nones le cinquième jour de chaque
mois, excepté mars, mai, juillet St octobre.
Dans ces quatre mois , les nones /zo/ri-y marquoient
le feptième jour j noms mardi le fept de mars,
& c . Dans les huit mois ou nonis marque le cinquième
jour , le fécond eft marqué par quarto
nonas ou iv nonas , c eft-à-dire , quarto die ante
nouas 3 le quatrième jour avant les nones. On
fupprime ordinairement les mots die 8t. ante. Le
troifième jour de ces huit mois eft défigné par
tertio ou rri nonas y le quatrième par pridie ou
ir nonas, & enfin le cinquième par nonis. En
mars , mai, juillet & octobre, le fécond du mois
eft marqué par fexto ou iv nonas-y le troifième
par quinto ou v nonas y le quatrième par quarto
ou iv nonas y le cinquième par tertio ou in
nonas y le fixième par pridie , en abrégé prid. ou
pr. 8c en chiffre 11 nonas y & enfin le feptième
par n,onas. On fait que le mot nous, vient de ce
qu'il marque le neuvième jour avant les ides de
chaque mois.
En effet, les ides, idibus, marquent le quinzième
de mars, de mai, de juillet 8c d’o&obre,
qui font les quatre mois, comme nous venons
de le dire, 011 nonis marque le feptième du mois5
dans les huit autres où nonis marque le cinquième
du mois, idibus marque le treizième j ainfi dans
les uns & les autres , idibus marque toujours le
neuvième jour après les nones. Quant aux fept
jours pleins qui fe trouvent renfermés entre les
nones 8c les ides, & que nous comptons aujourd’hui
par 8 , 9 , 10 , 1 1 , 1 2 , 13 , 14 en mars,
en mai, en juillet & octobre , les Romains 8t
les anciens, à leur exemple , comptoient gftavo
OU VIII idus , feptimo OU VII idus , fexto OU VI
iaus , quinto ou V idus , quarto ou IV idus ,
tertio ou III idus , en fous-èntendant toujours
ante 3 comme nous l’avons dit en pariant des
nones. Pour les autres huit mois où les nones
marquent le cinquième, au-lieu de notre 6 3 7 ,
8, 9 , 10 , 11 & 12 du mois, les Romains &
nos anciens comptoient octavo idus , feptimo, &
le relte jufqu’à pridie idus , qui défignoit en
huit mois le douzième jou r , au-lieu qu'il défignoit
le quatorzième à ces quatre autres mois ,
mars, mai, juillet 8c octobre. Le mot idus viept
de l’étrufque iduare , en latin dividerc , divifer,
parce que le jour des ides partageoit le mois à-
peu-pres en deux parties égales.
Tous les jours, depuis les ides jufqu'à la fin
du mois, fe comptoient par les calendes du mois
fuivant. Par exemple, le quatorzième de janvier ,
qui étoit le lendemain des ides du même mois,
étoit défigné par decimo-nono 3 ou XIX calendas ,
ou ante kalendas februarii y le quinzième decimo-
ociavo , ou XVlll calendas februarii, 8c tous les
autres jours de fuite , en rétrogradant toujours
jufqu’à pridie OU II kalendas februarii, qui mar-
quoit le 31 janvier. Comme les ides marquent en
certains mois le treizième jo u r , ainfi que nous
l'avons dit, en d'autres le quinzième, 8c que tous
les mois n’ont pas un égal nombre depuis le decimo
nono 3 ou x ix kalendas, ne convient pas
toujours au lendemain des ides ; il n’y convient
qu’en janvier, en août & décembre > decimo-
fe x to , ou XVI en février 5 decimo-feptimo , ou
x v i i en mars , en mai, en juillet 8c en o&obrej
decimo-oElavo, ou x v in en avril, en juin , en
feptembre & en novembre > comme on peut le
remarquer dans tous les calendriers dont notre
calendrier perpétuel eft compofé.