
B U S T U M , étoit proprement le bûcher qui
■ confumoit les morts.
B u s t v m , étoit l'endroit du champ de Mars
dans lequel on brûla le corps d’Augufte , & dans
la fuite ceux de plufieurs empereurs & princes.
Strabon (k. p. 163.) dit qu’il étoit placé au milieu
du champ de Mars, & qu’il étoit fait de pierres
blanches} qu'une grille l’entouroit, & qu’il étoit
planté d'aulnes. Nardini croit que Péglife de
Saint-Auguftin eft bâtie fur fes ruines. Il ne faut
pas confondre le buftum avec le maufoiée d’Augufte.
B u s t vm an. S. Jérôme appelle de ce nom le
foyer d’un autel. (Turneb. Adverf x ix . 2 i ) .
BU TEO étoit * félon Pline (x. 8.)* un oifeau
du genre des .éperviers , que l'on furnommoit
triorches 3 à eau-fe de fes trois tefticules, & auquel
Phoemonoë a (ligna le premier rang dans l’ordre
des oifeaux qui ïervoient aux augures. La famille
F a s i a porta quelquefois le furnom B u t e o 3 à
caufe d’un épervier qui fe pofa fur le vailfeau que
montoit un Fabius; ce qui fut pris pour un bon
augure.
BÛTES , un des argonautes, fut honoré après
fa rnort par les Athéniens, comme un héros. Il
eut même un autel dans le temple d’Ereéfchée. II
ne faut pas le confondre avec un autre Butes , fils
d’Amycus, réfugié en Sicile, où il fut accueilli
par la courtifanne Lvcafte, furnommée Vénus,
qu’il rendit mère d’Eryx. Eoye^ERYX.
Paufanias (Attic.) a parlé du-premier Butes,
& Virgile (Æneid. v. $71.) dit du fécond :
ldemque ad tumulum , quo maximus aceubit Heâtor3
Victorem Buten immani corpore , qui fe
Bebryciâ veniens Âmyci de gente ferebat,
Perculit, & fulvâ moribundum ex_tjend.it. arenâ.
BUTHROTUM, en Epire. b ï t p o t ig n .
Les médailles autonomes de cette ville font :
RRRR. en bronze.
O. en or.
O. en argent.
Devenue colonie romaine, cette ville a fait
frapper des médailles latines en l’honneur d’Augufte
, avec la légende :
c . A. b u t . ou b u t e r . Colonial Augufta Bu
throtum•
B U T T S ÎA 3 mot latin fynonyme de bovici-
dium y facrifice d'un boe u f, & traduit du grec
fiiSToricty qui lignifie la même chofe. Suétone dit
que Néron fe fit rafer pour la première fois pendant
que l’on immoloit un boeuf aux dieux (c. 12.
n. I I .) : Inter Buthyfis apparatum barbam pofuit.
BUTO 8 c B utus. Les Egyptiens adoroient
■ ne divinité de ce nom, que les Grecs transformèrent
en Latone. Jablonski (Panthéon. Mgypt.)
croit que Buto étoit un fymbole de la pleine lune,
comme Bubafte étoit celui dé la nouvelle lune.
Etienne de Byzance dit expreflèment que les
Grecs appel oient Latone. la divinité adorée à
Butus y ville d’E gypte, qui avoir pris fon nom
Buto de cette divinité : E’xatAe/ro Je B*rà>, «<p‘ iie
Ku) ÿ As tu Bisra. Cette ville étoit fituée dans la
Baffe-Egypte, près de Sébennys & de l’embouchure
du N i l, appelée Sébennytique. Hérodote
(lib. i l . c. 156.) y avoir été & y avoit vu Tille
Chemnis, qui flottoit, difoit-on, fur un grand lac
près du temple de Latone à Butus. Les Egyptiens,
félon le même hiftorien , afliiroient que Buto, une
des huit divinités adorées par eux dès les tems lés
plus reculés, habitoit Butus, & quelle avoir été
chargée de garder le jeune Horus. Buto voulant
le fouftraire aux pourfuites de Typhon, le cacha
dans l’ifle flottante} de forte qu’elle fut appelée
depuis la nourrice des enfans d’Ifis & d’Ofiris,
c’eft-à-dire, d’Horus ou d’Apollon, & de Bubafte
ou Diane. De-là vint, ajoute Hérodote, la fable
inventée par Efchyle, fils d’Euphorion, qui fai-
foit Diane fille de Cérès, 8c qui parloit de l’ifle
flottante ou de Délos. Voilà , de l'aveu même du
plus ancien hiftorien grec, l'origine égyptienne
de Latone & de fes enfans.
Plutarque (de I f de) dit qu’ïfis éleva 8c nourrit
a Butus , Horus qui fe forma au milieu des exha-
laifons humides Cf des nuages. Cet Horus étoit le
foleil d’hiver, qui perce au-trayers des nuages} 8c
Ms chargée de fon éducation, étoit Buto. Les
Egyptiens croyoient (Plutar. eodem loco) que la
Lune fe nourriftoit des exhalaifons humides de la
terre, & qu’elle étoit mère de la rofée, dont la
terre fe nourriffoit à fon tour. Cette rofée étoit
pour eux un bienfait précieux, à caufe de la féche-
refte de leur climat : c'eft pourquoi ils rendoient
un culte à la plerné-lune'ou à Buto\ c’eft-à-dire,
félon Plutarque (Sympof l. 3.), à cette phafe de
la lune pendant laquelle ils croyoient que la rofée
étoit le plus abondante. Bubafte défîgnoit donc la
nouvelle lune ; & Buto , nourrice de Bubafte, ou
qui lui avoit fuccédé, étoit la pleine lune dans la
langue facerdatale.
BUTONTUM,, dans L'Apulie. Bïto n t in g n .
Pellerin en a publié une médaille autonome de
bronze.
BUTUS. Voyeç Bu t o .
BUXUM . Ce nom propre du buis défignoit
auffi un cornet à jeter les dés; parce qu'il étoit
fait ordinairement de ce bois.
BUBLIS. Voyeç Biblis.
BYBLOS , ville maritime de Phénicie. Elle
étoit fituée fur un coteau , encre Tripoli 8c Bé-
ryte. Quelques auteurs en ont parlé comme de
la plus ancienne ville du monde, & lui ont donné
pour fondateur Saturne, fils du Ciel 8c de la Terre.
' Les
Les flots avoieht jeté le corps d'Ofiris lùr cette
cdtÇj lorfqu’Ifis , qui le cherchoit, palfa à By-
-blosy ‘£c y reçut un bon accueil de.la part de Ma-
léandre 8c d'Aftarté fon épôufe, qui y régnoient.
On aprétendu que ce voyage d’Ifîs avoit occafionne
la dénomination de la ville ; parce que ce f u t lé
lieu où cette priuceffe, pleurant Ofiris, depofa
fon diadème qui étoit de papier ; & le mot grec
Bu£W fignifie la ' plante' qui f o u r n i f f o i t la matière
dont on faifoit le papier. D’autres v e u l e n t
que ce nom vienne de Ce que le papier fe con-
fervoit dans c e t t e ville tant que l’on v o u l o i t , fans
fe gâter.
Quelques auteurs ont dit que C.inyras, père
d’Adonis, avoit régné dans cette ville. Ce qu’il
y a de certain, c’eft que Vénus y avoit un t e m p
l e , d a n s lequel on célëbroit les cérémonies du
çulte d’Adonis. On voyoit un autre temple fur le
Mont-Liban, à une journée de Byblos, proche
la rivière d’Adonis , qui étoit cônfacré à V éhus
Amphacitide > ou Amphacide ; furnom pris du
lieu où ce temple fut bâti. A un certain jour de
l’année on faifoit , difoit-on , defeendre à f o r c e
d’invitations , d u fommet du M o n t - r L ib a n , un
feu fous la forme d ’ é t o i l e s , qui s’eiifonçoit dans
la rivière vüifine ; 8c on prétendoit que ce feü
étoit Vénus elle-même. La fête de ce temple fe
«élébroit par des abominations qui' faifoient rougir
la nature. Conftantin le détfuifît.
On racontoit une particularité fort extrabrdi-
naire, relative àèes fêtes. Les Alexandrins, difoit-
on , écrivoient aux femmes de Byblos une lettre
dans laquelle ils mandoiént qu’Adonis étoit retrouvé;
ils enfermoient cette lettre dans un vafe
de terré , qu’ils Ccelloient ; 8 c après quelques cérémonies
, ils le lïiettoient fur la mer. Ils aflii-
roient que ce vafe fe rendoit de luumême, dans
certains jours dé l’année, à Byblos, où des
femmes chéries de Vénus le rêceVoient, & , après
avoir ouvert la lettré , ceftbient de pleurer,
comme fi Vénus eût retrouvé fon cher Adonis.
Lucien dit avoir vu à Byblos la tête de carton
que les Egyptiens y envoyoient tous les ans,
fans autre cérémonie que de la" jeter dans la mer.
Les vents la portôient tout droit à fa deftination
dans fept jours : c’étoit le tems q u ’ o n employoit
ordinairement pour paffer d’Egypté à Byblos.
Voye\ A donis , A phac ite , C y n ir a s .
Byblos , dans la Phoenicie. btbagt & BY-
^AIGN.
^ Cette ville a fait frapper des médailles impériales
grecques eu l’honneur d’Augufte , de
Claude, de Commode, de Crifpine , de Sévère ,
de Domna , de Caracalla , de Géra, de Diadu-
ménien , d’Elagabale & de Valérien.
BYGOIS, Buylfj, Nymphe qui avoit éc rit,
dans la Tofcane, un livre fur l'art d'interpréter
les éclairs. On confervoit ce livre à Rome dans
le temple d’Apollon , avec quelques autres de
Antiquités , Tq(U£ h
même nature. Servius en parle à l'occafîon de ce
vers de l’Enéide ( lib. 6 . 71 . ) :
Te quoqiie fnagnà marient regnis pejietralia no fr is .
BYSSUS. On n'avoit écrit que des chofes
vagues ou contradiétoires fur le byjfus des anciens
, jufqu’ à l'an 17 7 6 , où M. Jean Reinold-
Forfter, membre de la Société royale de Londres
, a publié une excellente Differtation fur ce
fil je t , intitulée : Liber fingularis de byjfo antiquo-
rum. ( Londini , /Vz-8°. )•
Npus ne croyons pouvoir mieux compofer cet
article , que d'en faire l’analyfe.
Les Romains reçurent des Grecs le nom byjfus>
fiooxros y en recevant d'eux les étoffes de cette
matière, que fourniftbiènt à l’Occident les Pco-
lpmées y 8c PHiladèlphé en particulier. Mais ils
donnoient à ce mot différentes acceptions , qui
ont égaré les Philologues modernes. Hefychius ,
par exemple, Suidas 8 c le grand Etymologifte
(’expliquent de la couleur pourpre : cet abus
étoit cônfacré. fans doute à l’époque où ils ccri-
voieiit. Ifîdore, Pollux, Saint Jérôme & le plus
grand nombre des écrivains a (Turent que le byjfus
étoit une efpèce de lin. Le premier, dit ( Origin.
i<j. a 17. ) : Byjfum genus eft quoddam Uni,
nimiltm candidi & mollijf mi : 8c ( ibid. c. 22. ) ,
byjfna candida , confeÈta ex qüodam genere lini
grpjfioris. Sunt Cf qui genus quoddàm lini Byjfum
ejfe ■ exiftiment. Pollux ajoute que cette efpèce de
lin vient des Indes & de l’Egypte^. ( Onomaft.
lib. v in . c. 17. ) 1 K«»/ fet* km Ttt fivo-riict, xeci 5
fivà-tros, A/vov Tl ttdoç itcif I»bots. km) txaÇ
Àt'yvTtUoiç ctnra %vXoo rt tptov yiyvtTeti. L Egypte
fembloit être la patrie du byjfus, félon Saint
Jérôme ( in E\ech. c. 27. ) : Byjfus in Ægypto
quam maxime nafeitur.
Plufîeurs anciens ont dit encore expreflèment,
que le byjfus étoit un lin ou une laine produite
par des arbrifteaux. Amen (pag. 179. edit. H.
fteph.) : EcrôijTi d'i ly dot Tuvcjj %ptoirots , Kuretve,) Xeyerxt
btectp%oç. Xivov tov eixo tüiv btrbpee/T. Tertullien
à parlé auffi de cette laine des arbres dont on
s’habilloit dans les Indes ( de Pallio ) : Quoniant
& arbitfla vcftiunt. On lit dans Mêla que les Indiens
s’habilloient avec une efpèce de lin , ou
une laine que produifoient les arbres (lib, 8. c. 8.):
Lanas filvs ferunt , 8c peu après : Lino .alii v e f
tiuniur3 aut lanis quas diximus. On peut conclura
de tous ces paffages, que le byjfus étoit une
efpèce de lin que l’on tiroit des plantes & des
arbrifteaux , dans l’Inde , dans l’Arabie, en
Egypte, appelée par les Barbares Gojfipion, &
qui eft le Coton des modernes. Les habitans de
ces contrées en compofoient la crame des étoffes
appelées par les Romains Subsericæ ( V . ce mot.’',
dont la chaîne étoit de foie , & que les femmes
de Cos 8c d’autres lieux défaifoient, pour