
qu’Augufte a voit compofé dans le b a in . Pline le
'eune dit que fon oncle dictait ou écoutoit des
edtares utiles pendant qu’on le frottoit & qu’on
l'effuyoit hors du b a in .
Après s’être baignés & lavés, les anciens fe
faifôient racler la peau avec des lamçs élaftiques,
de cuivre ou d’argent, pour enlever la craffe. On
les frottoir enfuite avec des parfums & des huiles
odoriférantes. Elagabale ne fe baignoit même
que dans des eaux parfumées'avec du fafran Sc
d’autres plantes aromatiques.
Pour la difpofition des pièces qui formoient
les b a in s y voyez T h e r m e s .
On chauffoit les b a in s publics avec des boules
de matières combuftibles enduites de poix.
Les b a in s d’Àbafcantus étoient lîtués dans la
première région, Rufus & Viélor feuls en font
mention. On ne connoît point cet Abafçantus
auquel les Romains en étoient redevables.
Les b a in s d’Agrippa, J
---- — -p- de Novatus. > Voye^ T hermes,
--------.— d’Olympias. $
Les b a in s d’Agrippine. Viétor les délïgne par
Je mot Lavacrum ; de manière qu’on ne peut les
confondre avec une fontaine. Us étoient lîtués
dans le Viminal, la cinquième région. Les antiquaires
s’accordent tous à placer ces- b a in s de
la mère de Néron fur la colline qui fait face à
l’églife de Saint-Vital. On affûte que des ouvriers
y trouvèrent dans des fouilles deux ftatues de
Bacchus, avec l’infcription fuivante ; in l a v a -
c r o a g r i p p in a e . U paroit d’après cette inferip-
tion, que ç’ étoit un b a in particulier, la v a c r um ,
& qu’il faifoit partie de la maifon d’Agrippine.
Les- b a in s d’Alçxandre-Sévère étoient en grand
nombfe j car cet empereur en fit conftruire dans
tous les quartiers de Rome, félon Lampride , &
plufieurs portèrent fon nom.
Les b a in s d’Ampélis ou d’Apellis étoient, félon
V ié lo r , dans la quatorzième région au-delà du
Tibre. On ignore quel étoit cet Ampélis ou Apel-
Jis ; mais des baffins de marbre trouvés auprès de
la porte Settimiane, ont renouvelé le fouvenir
de ces b a in s ou de ceux de Prifcillianus, auxquels
ils ont certainement appartenu.
Les b a in s de Boîanus & de Mamertinus étoient
placés dans la première région. Ces deux Romains
n’ont joué aucun rôle remarquable dans les annales
de leur ville.
Les b a in s du dictateur Céfar étoient de forme
ovale y terminés par quatre demi-çerçles. C’eft
ainfi qu’on les voit figurés fur un ancien plan
de Rome publié par Bpllori.
Les b a in s de Claudius Hétrufcus font connus
par les vers de Stace ( S y l v . i , j . $4.) & de Martial
( v i . 42. 8); On ignore cependant l’endroit
où les avoit conftruits cet affranchi de Claude.
On fait feulement qu’ils étoient recommandables
par la variété & le prix des marbres, par la grandeur
& la belle proportion dçs appartenons * &
enfin par les canaux & les robinets, qui étoient
d’argent maffif.
Les bains de Daphnis fe trouvoient, félon
Rufus & Viétor, dans la quatrième région» celle
du temple de la Paix. Pancirolle c roit, avec allez
de vraifemblance , que leur nom- venoit d’un
petit bois de laurier, auprès duquel ils étoient
litués.
Les bains de Narciffe, affranchi de Claude,
étoient ficués auprès de la Balilique de Murcien.
V o y e ^ B a s il iq u e .
Les bains de Néron faifôient partie de fa
maifon.
Les bains Palatins prenoient leur nom de la
montagne fur laquelle ils étoient bâtis. On en
voit encore aujourd’hui de précieux reftes ornés
de peintures, d’arabefques, de mofajques, de
dorure, &c. Ils fer voient aux'empereurs, & re-
çevoient une partie de l’eau Claudia, qui y étoit
conduite par des aqueducs qui fubfiftent encore
en partie.
Lçs'bains de Paullus. Rufus & Viétor les placent
dans la région du haut Sentier. On croit qu’ils
étoient fitués auprès de la tour de Conti, &
qu’ils ont fait donner à cette petite élévation le
nom de Bagnapoli ou Magnapoli', comme le
peuple l’appelle aujourd’hui. Bagnapoli veut dire
bains de Paulus. Donatus refufe de reconnôïtre
les relies de ces bains dans un portique fouterrein,
qui cft orné de colonnes de briques,- & qui eft:
circulaire comme une portion de théâtre.
Les bains de Poyçlète étoient placés auprès
de l’école du gladiateur Æmilius Lepidus.
Les bains de Sura. Aurélius Viétor, (epift. c. 13.
n. 6 .) dit que Trajan éleva des bains en l ’honneur
de Sura, qui lui avoir procuré l’empjre. On pçut
conjecturer d’après Publius ViCtor, qu’ils étoient
fitués fur le mont Aventin ; car c ’étoit là qu’avoit
fa maifon L. Licinius Sura, conful fous Nerva
&r fous Trajan. Dion dit qu’il fit bâtir un gymnafe
à fes frais. Sur l’ancien plan de Rome, publié par
Bellori, on voit des poitiques & d’autres bati-
mens qui ont pu fervir à fes bains, fur le mont
Aventinv *
Les bains de Torquacus étoient fitués auprès
de fes jardins. V. Jardins.
î*Les arts ont répété & répéteront toujours
la repréfentation des objets que les hommes ont
le plus fouvent fous les yeux : ainfi les Humains
ont fréquemment repréfenté les fimations qui
^voient rapport à leurs bains. L ?ufage du bain
leur étoit prefque néceffaire, pour fuppléer au
défaut du linge , & utile pour la fanté ; mais ce
qui les flattoit plus encore, c’eft qu’il fervoit à
leur volupté. Aufli ont-ils repréfenté plus fouvent
des femmes, ou lorfqu’ elles étoient dans les
étuves , ou dans les momens auxquels, dépouillées
de tout vêtement, elles entroient dans le
bain, ou s’effuyoient après en être forties. Le
plus grapd nombre de ces figures ne préfente
aucun
B A J
aucun attribut de Vénus s cependant les modernes
font, généralement parlant, dans lhabitude de
les regarder comme des repréfentations de cette
déeffe, 8e conféquemmënt de leur donner ion
nom. Pour m’élever contre cet abus , je rapporte
cette figure, & je la donne pour exemple : elle
me paroît ne repréfenter qu’une femme ordinaire ;
& jaurois eu un grand nombre'd’autorités pour
•en faire une déeffe ». \ .
„ L’objet que cette femme tient dans fa main
fermée, n’eft point a fiez apparent pour être reconnu.
La difpofition de cette figure eft froide,
&: le travail eft aulfr commun que peu agréable».
Caylus 3 - pi' 44- n°' r , , .
BAISAMPSA , près du golfe Arabique.
Coltzius feul attribue à cette ville des médailles
impériales grecques."
BAISER, fo y e i Embrassement.
Bâ JULE , nom d’ un office de la cour des empereurs
grecs. Les bajules étoient les précepteurs
des princes. Il y avoit le grand baju.lt & les bajules y
le grand étoit le précepteur en chef, & les bajules
■ étoient les -fous-précepteurs. On trouve le mot
bajulus y galaXtç, dans le feholiafte de Sophocle,
( in Ajace lorario') : Uiahiyayas veitci'oTfiÇr,ç,
« x*yipevcç fietlnXoç. Un manuferit de Theophane,
qui eft à la bibliothèque du R oi, porte guyoXti ;
mais c ’eft la prononciation moderne des Grecs
qui a caufé cette erreur : car ils prononcent le
r comme I j il faut refticuer r -■» (iJ.xXov «m.
Le-premier bajule que l’on trouve dans Ihif-
toire Byfantine, eft fous Théodole ie jeune, qui,
félon Cedrenus, établit Antiochus intendant,
parrice '& ft>n bijule, rtiPutuXov uvrv. Depuis,
cet officier fut appelé grand bajule. C eft d apres
■ cet ufâge des Grecs, que les Italiens ont appelé
bajule d’un royaume, celui que les Anglois ont
pommé protecteur. On vouloit exprimer .par ce
tnot le foin que doit avoir d un prince fon précepteur.
Il doit l’aimer comme le nourricier chérit
l’enfant qu’il a porté, bajulavit, dans fes bras.
L’auteur de la vie de Louis-le-Debonnaire, dit
que Charlemagne donna A moud pour bajule f
ce prince; c’eft-à-dire, pour confeil, pour mi-
niftre. Hincmar (ep. 2 . c. 2 ) décrit au long les
qualités des bajules. Balfamon dit (lib.y. médit.') \
dans Leuncîavius, que l’on appelle en.general
bajules les précepteurs des enfans. Grégoire vde
Tours parle en effet (vies des Pères, c. 6 .) dés
bajules de S. Gai, qui n’étoie pas fils de roi. Quelques
auteurs modernes ont dérive du mot bajule
celui de bailli, ballivus.
B AL A s furnom de la famille Ælt-a.^ ,
BALANCE. Cet inftrument ne paroît point
parmi les hiéroglyphes ; & les feuls monümens
égyptiens fur lefquels on puiffe le voir, font
une des momies expliquées par Alexandre Gordon,
& un fearabée de fardoine,de Stofch.-
Dans toutes les découvertes d’antiquités faites
.avant celle d’Herculanum , on n’avoit trouvé
Antiquités t Tome 1 ,
B A L 4°9
ejjü’une feule efpèce de b a la n c e , celles qui reffem-
blent à nos p e f o n s ou r om a in e s \ c’eft - a-dire,
qu’elles font formées par tine^ verge ou fléau,
fur lequel le poids augmente à proportion qu’il
s’approche de fon extrémité. Ce poids a affez ordinairement
la figure dtm petit bulle de divinité.
A une des balances qu’on- voit dans le cabinet de
Pordci, eft fufpendue la tête de l’Afrique, telle
qu’on la trouve fut des médailles. C-n lit fur un
autre fléau : t i - c l au d . e x a c t , c u r a a e d il .
Ces balances d'Herculanum ont toutes un baffin
à la place du crochet ou crampon que nous mettons
à celles de la même efpèce dont nous faifons
ufage : il tient par trois ou quatre chaînes bien
travaillées & paffées dans une plaque ronde, qui
donne la facilité de les refferrer plus ou moins.
Le cabinet de Sainte-Geneviève^ renferme un
de ces buftes, qui fervoit de poids à une romaine
ancienne. Al. le duc de Chaulnes poffède un fléau
antique de romaine, long de plus de trois pieds.
On peut conjeélurer que la plupart des buftes de
divinités antiques qui ont une bélicre ou anneau,
ont fervi de poids.
Herculanum a enfin donné aux antiquaires quelques.
balances avec deux baffins, telles qu^on les
voit repréfentées fur les médailles & fur d'autres
monümens. il y en a de fi petites, qu on pourroit
croire quelles ont fervi de trébuchcts.
Mercure préfidoit aux balances &r aux poids.
( V o y e1 Mercure). C/eft pourquoi fa tête & fon
biifle. fervent de poids à plufieurs balances des mu-
féum de Florence & d Herculanum. On voit fur
une cornaline du baron de Stofch ce dieu debout,
.tenant de la main droite le caducee , & de la
gauche une balance. Devant lui eft place le cancer;
les poiffons 8r le feorpion font derrière lui.
La pofition de ces lignes du Zodiaque, gravés fur
cette pierre, eft exprimée par ces vers de Mini
lius :
Æquatâ tum L i b r a , die cum tempore noftis
Attrahit ardenti fulgentem Scorpion ajtro.
On retrouve encore dans la même colleélion
une cornaline, fur laquelle Mercure porte une
balance. Ce dieu n’y a d’autre attribut que les
’ talon nié res.
Les poètes difoient que ce figne du Zodiaque
étoit la balance d’Aflree, retirée dans le ciel a
l'époque du Cède de fer. Virgile voulant faire
l’éloge de l’équité d’Augufte, 1 affûte qu apres fa
mort il ira demeurer dans le figue de la balance.
La balance eft l’attribut ordinaire de Thémis &
de l'Equité. On la voit aufli fur les médailles dans
les mains des femmes qui repréfentent la déefte
M o n e ta . Elles font' quelquefois au nombre de
trois ; peut-être à caufe des trois métaux employés
par les Romains à fervir de monnoie.
BAL A N E , une des huit filles d'Oxilius 8e de
la nymphe Haraadryade. V . Ham a d r y a .de.