
abondantes. Un décret du fénat 8e du peuple
chargea de ce foin le cenfeur Appius, Tan 444 ,
fous le confulat de AI. Valerius Maximus 8c de
P. Decius Mus. Ce cenfeur amena à Rome Y eau
qui porta fon nom. Voye% A p p i a aqua. On conf-
truilît enfuite différens autres aqueducs, fuivant
le befoin ou le luxe des Romains. Les cenfeurs 8c
les édiles eurent l'intendance des eaux 3 des aqueducs
, des châteaux d’eau, 8c des prifes d’eau
accordées aux particuliers gratuitement, en forme
de réçompenfes ou avec la charge d’une impofi-
■ tion. Les empereurs s’attribuèrent à eux feuls le
droit d’accorder ces faveurs.
Les Romains divifoient les parties d’eau attribuées
à chaque édifice public ou particulier, en
doigts & en pouces. Le pouce, uncia, étoit la
douzième partie du pied romain, & le doigt n’en
étoit que la fixième.
L'eau Albudina. Il n’en eft fait mention que
dans Viétor , qui paroît l’avoir créée pour compléter’Un
certain nombre à?eaux , qu’il fe propo-
foit de retrouver.
U eau Alexandrine. Les uns veulent que cette
eau ait porté le nom d’Alexandre-Sévère, parce
qu’il la fit conduire à Rome dans fes thermes,
auprès de ceux de Néron. D’autres penfent qu'il
détourna les eaux des thermes de Néron pour les
amener dans les liens, 8c qu’il leur donna fon
pom.
L’eau Algentina. Elle prenoit fa fource au mont
Algide , couloit au bas des coteaux de Tivoli 8c
arrivoit à Rome, mais on ne fait par quelle porte.
On en voit encore quelques arcades à moitié chemin
de Frefcati. C’eft peut-être ta même eau que
le cardinal Aldobrandin fit conduire à fa villa de
Tivoli, appelée Belvédcre.
L’eau Alfia. Voyez Y eau Sednat
L’eau Alfetina fojtoit d’un lac de même nom,
fitué près de 1a voie Claudienne, & fut conduite
à Rome par Augufte, dont elle prit le nom. On
voit des reftes de fon aqueduc auprès de la nau-
machie d’Augufte, au-delà du Tibre.
L’eau Annia. On ne ta connoît point, à moins
que Ton n’ait voulu défigner par ce nom les ruif-
feaux dérivés de l'Anio, Anius.
L’eau à’Antonin prit fon nom des thermes d*’A'n-
tonin Caracalla, qui l'y fit conduire-.
L’eau d’Appius. Voyez A ppienne. .
L’eau d‘ Augufte. On donna ce nom à un ruilïèau
d’eau bonne & falubrequ’Augufte fit amener &
réunir, par un aqueduc fouterrein, à Y eau Mar cia, ’
qui tariffoit dans l’été. Son canal particulier étoit
long de huit cens pas. Par la fuite, Y eau Marcia
étant devenue plus abondante, conduifit l’eau
d’Augufte jufqu'à celle de CLaudius, à laquelle on
la réunit de nouveau.
L’eau Aurélia fut ainfi appelée de L. Aurélius
Cotra, qui, étant conful fept ans avant ta troi-
fîème guerre Punique, fitconftruire une voie, le
Jong de laquelle couloit cette eaq,
L’eau du Capitole étoit deftinée uniquement à
l’ ufage du temple , aux luftrations, aux facri-
fices, &c.
L ’eau Cimina. Voyez ClMINA.
L ’ eau Claudienne. V. CLAUDIENNE.
L ’eau Crabra. V. CRABRA.
L ’eau Félix. V. FÉLIÇE.
L ’eau Herculanea ou Herculea. Cette eau prenoit
fa fource auprès d’un temple ou d’une ftatue
d’HercuIe. Elle porta depuis le nom d’eau Virgo,
& elle étoit très-agréable à boire. C ’eft pourquoi
Nerva la fépara de YAnio no-vus, auquel on l’avoit
réuniç.
L’ eau du Jahiçule, étoit ta njême que l ’eau de
Trajan,
L’eau de Julius portoit Je nom d’un romain qui
l’avoit découverte, & dont l’hiftoire ne fait aucune
autre mention. Agrippa raffembla polir la
former plufieurs fources dans le champ de Tuf-
culum , Sc les conduifit le long dé la voie Latine,
pendant douze milles, l’an 721 de Rome. JUne
partie de cette eau fe diftribucrit à la porte Nævia,
8c l’autre fur le Viminal. Augufte ta détourna par
un canal fouterrein de huit cens pas, pour groflir
Y eau Marcia y lorfque des chaleurs trop prolongées
ta mettoie.nt à fec. Aurélien répara fon aqué*
duc, dont on voyoit dans le fiècle dernier des
ruines fur l’Efquilin, entre ta porte de ce nom &
les trophées de Majrius, tranfportés depuis au
c apitoie.
L’ eau de Jutume avoit fa fontaine çtans ta forum.
On en buvoit pour guérir de certains maux, & on
l’employoit dans les facrifices..
L’ eau Labicana prit fon nom du champ où étoit
fa fource. Sévère-Alexandre la conduifit à, Rome,
L ’ eau Marcha. , V . MARCIA.
L ’eau Mariana, ainfi appelée à çapfe de ta ville
du même npm, auprès de laquelle elle prenoit fa
fource, entroit à Rome par la porte de Gabies,
près de ta porte Majeure, paffoit entre le grand 8ç
le petit mont Coelius, fuivoit 1a voie Appienne,
8c fe jetoit dans le Tibre au pied du mont Avenr-
tin, non loin d? ta rue qui conduit à Sainte-
Sabine.
L ’eau de Mercure étoit près de ta voie Appienne ,
hors de ta porte Capène. Le peuple s’y rendoit 4
certain jour ; on mouilloit avec cette eau de$
branches de-laurier, 8c on tas fecouoit fur les têtes
les uns des autres, en invoquant Mercure. On
croyoit, par cette ablution, être abfous de tous
fes crimes 8c fur tout des parjures. Les marchands,
après avoir façrifié au même dieu ta veille des ides
de mai, remplifloient des cruches de cette eau,
& en arrofoient leurs magafins §c letirs marchai^
difes.
L’ Acqua Paola. V . PAOLA.
L’ eau Pctronia. Les magiftrats paffbient auprès
de cette eau lorfqu’ils fe rendoient au champ de
M$rs pour remplir quelqu’une de leurs fonctions,
Oi)
On n’eft pas inftruit d’aucun autre détail au fujet
de cette eau.
L’eau Sabatina, ainfi nommée du lac d’où on
l ’avoit tirée, & qui s’appelle aujourd’hui le lac
d’Anguillara. On voit des ruines de fon ancien
aqueduc hors de ta por.te de Saint-Pancrace. Elle
fut appelée par ta fuite Aureliana, parce qu’elle
fuivoit ta voie Aurélienne 5 8c Septimiana, a caufe
de 1a porte du même nom. Cette eau eft divifée
aujourd’hui en deux branches ; elle fournit une
fontaine de 1a place de Saint-Pierre, 8c arrofe les
jardins du Vatican. -
L’ eau Salonia, ainft nommée du territoire de.
Salone, où elle prenoit fa fource, a été réunie
par Fie IV à l’Acqua Vergine ou de Trevi.
L ’eau Septimiana. Voyez SEPTIMIANA.
L’ eau Setina. On donnoit à cette eau te no1?
du champ de ta Campanie, d’où on' la croyoit
amenée à Rome, Setinus; ou de ta voie qu’elle
fuivoit dans fon cours3 via Setina. Dans 1a Notice
de l ’Empiré 3 t lie eft appelée Alfia 8c Setina y mais
Alfium 8c Setia font ani-deftbus du niveau de
Rome. C’eft donc une faute des copiftes} il faut
lire Alfietina, 8c réduire ces deux eaux en une
feule.
L’eau Sixtina. V. SlXTïNA.
L ’ eau-Tepula3 étoit probablement ainfi nommée
de l’endroit où elle prenoit fa fource, auprès
de Tufeuîum. L ’an de Rome 627, C. Caflius Lon-
ginus étant cenfeur, ta conduifit à Rome, 8c-
Augufte ta réunit à Y eau Julia.
Veau de Trajan. V. TRAJAN.
L ’ eau Virgo. V. TREVI.
L’ Italie offre encore de fuperbes débris d’aqueducs.
Tels font ceuxde Drufus , de Rimini, de T iv
o li, 8cc. On lit fur l’ouverture du conduit de
Yaqueduc que l’on admire encore à Tivoli, cette
infeription, remarquable par fa fimplicité:
CAPE. ME
TUA. S U M.
• Les Romains portèrent dans tous tes pays qu’ils
conquirent, ce goût pour tes grands -édifices, 8c
fur-tout pour les aqueducs 3 qui étonnent les^peu-
ples modernes. On voit encore aux environs de 1
L y on , des arcs de differentes hauteurs, qui ame-
noient de l’eau fur 1e haut de la montagne où
étoit bâtie l’ancienne ville. Les arcs ont jufqu’à
quarante pieds de hauteur, dans une plaine où ils
fervoient à porter l’eau d’une colline à l’autre.
Mais celui des aqueducs bâtis dans tes Gaules
par tes Romains, qui mérite 1e plus notre admiration
, eft celui de Metz. Les fources abondantes
de Gorze fournifloient l’eau à ta naumachie de
cette ville : elles fe réuniffoient dans un vafte
réfervoîr ; de-là elles étoient conduites par descanaux
fouterreins de pierre de taille, fi fpacieux,
qu’un homme y pouvoit marcher droit. Elles
pa'ffbient ‘ta Mofelle fur ces hautes 8c fuperbes
arcades qu’on voit .encore à deux lieues de Metz 3
Antiquités 3 Tome I*
fi b ien m a ço n n é e s ,8c c im e n t é e s , q u ’ e x c ep té U
pa r tie d u m ilieu em p o r té e p a r le s g la c e s , e lle s
o n t ré fifté 8c r é fiften t en c o r e au x in ju re s d u .tem s
8c à ta v a r ié té des fa ifo n s . D e c e s a r c a d e s , d’au tre s
aqueducs c o n d u ifo ie n t tes e a u x a u x ba ins 8c a la
n aum achie. ^ . <
S i l’o n en c r o i t C o lm é n a r è s , Y aqueduc d e S e -
g o v ie p e u t ê tre c om p a r é au x plu s b e au x o u v ra g e s
de l’ an tiqu ité : i l en refte c en t c in q u a n t e -n e u f
a r c a d e s , to u te s de g rand es pierre s fans c im en t.
C e s arcades , a v e c te refte de l’ é d i f ic e , o n t c e n t
d eu x pied s de h a u t , 8c fo n t d ifp o fe e s en d eu x
rangs tes unes fu r tes au tre s.' L 'aqueduc tra v e r fe
ta v i l l e , 8c patte par-deftiis ta plu s grande p a r tie
des maiforts q u i fo n t d ans 1e fo n d .
AQUILEGUS. M u ra to r i (p a g . 48 9- 4- de fon
Thef. infer.') rap p o rte l ’in fc r ip tio n fu i v an te ;
M. AURELIUS. VESTI
NUS. AQUILEGUS
LYMPHEU.. .
ET. FONT. A. SUA.
1MPEN. REÆT.
O n a p p e lo it de c e n om c e lu i q u i c h e r c h o ï t *
d é c o u v ro i t 8c c o n d u ifo i t tes fo u rc e s .
A QU IL A , V o y e z A q u i l i a .
_ AQ U IL ÏC IUM o u A q u æ l t c t u m » fa c r ific e
o ffe rt au x d ie u x , 8c à Jupiter Pluvius en p a r t ic
u lie r , p o u r d emand er ta p lu ie . D a n s c e s o c c a -
f io n s , o n p rom e n o it dans R om e 1a pier re n om m é e
Lapis Manalïs, q u i é to it p la cé e o rd in a ir em en t,
h o r s d e ta p o r te C a p è n e , au jo u rd ’ h u i de Sa int-
S é b a ft ie n , près d’ un tem p le de Mars.
A Q U I L 1 F E R , c e lu i q u i p o r to i t l ’a ig le d’ une-
lé g io n .x II en e ft fa it fo u v e n t m e n tio n dans le s
- in fc r ip tiô n s . ' • ' - ;
AQ U IL L IA o u A qu i l ia , fam ille rom a in e
. d o n t on a des m éd a ille s :
R . en o r , q u i fo n t im p é ria le s 8c ap p a rtien n en t
à A u g u fte .
R . en argent.
R R R . en b ro n z e .
L e fu rn om de c e t t e fam ille e ft F l o nu s.
G o it z iu s en a p u b lié qu e lq u e s m é d a ille s , in co
n n u e s d ep u is lu i.
AQUILON ( Mythologie ). V. Borée.
V it r u v e ap p e lle aquilon 1e v en t de N o rd -E ft:
o u p lu tô t c e lu i qu i fou fîte à qu a ra n te - c in q d e g r é s
d u N o rd , en tre 1e N o rd 8c l’ E ft.
AQUIMANALEy a ig u iè re d’ arg en t a v e c u n
ba xiln, q u i fe r v o it à la v e r tes mains a v an t les repas.
O n a p p e lo it aufli c e t t e a ig u iè r e guttus 8c nafi-
. terna.
AQU IM IN A R IUM o u A m o l a . O n a t r o u v é
d ans d es ma ifons p a r ticu liè re s d’H e r cu ta n um , plu-
fîeurs v a fe s d eftiné s à c o n ten ir l’e au lu ftrale (aquir
. minariay WtpipŸuyléptd). C a r to u te s tes fam ille s r o maines
a v ô ie n t c h e z e lle s leu r s pro p re s fiera,
privata y foyer facré , o ù l’ on e n tr e te n o it co n ftam -
m e n t d u f e u , a v e c leu rs au te ls 8c leu r s fê t e s
K k