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En général, Tes médailles grecques font fort
rares. M. l’Abbé Jean-Baptifte Vifconti en pof-
sède Une unique en bronze latin, avec b légende :
Ti. Claudius C æ s a r . A u g . F. Britannicus. j
Néron fit détruire foigneufement tous lés nio-
numens de cet infortuné prince : M. le Chevalier
Azara de Rome , pofsède cependant une
ftatue de marbre échappée ù fa fureur. Elle a
été trouvée près de Tivoli, dans le défère appelé
Its PIfo.is , & elle repréfente Britannicus en Bac-
chus , comme on le voit gravé fur fes médailles
grecques.
BRITANNIQUE. _Solin ( c. 24. ) dit que Minerve
portoit ce furnom , parce qu'elle préfîdoit
aux fontaines de la (Grande-Bretagne.
Plufieurs empereurs fe font fait appeler Britannique
, parce qu’ils avoient porté les armes
dans la Grande-Bretagne. Commode l’a porté
pour une raifon contraire, félon Lampride (c. S.) :
Appeltatus ejl Commodus etiam Britannicus ab
adulatoribus, cum Britanni etiam Imperatorem
contra eum deligere voluerunt. Sévère l’a porté
aufli, & les antiquaires ne le lui donnoient pas
avant la dernière année de fon règne. Mais Bâte
ly a publié dans fes Antiquitates Rutupins., une
médaille de ce prince , ou' le furnom Britannique
eft joint à la fécondé puiffance Tribuni-
«ienne.
Caracalla a fait mettre le même furnom fur
une de fes médailles de grand bronze qui avoit
appartenu à de Boze, & que l’on voit au cabinet
du Roi. Elle a pour légende autour de la tête :
Æï- au R. A ntoninus pius A ug. P. B. G. Max :
c eil-a-dire , Perjîcus , Britannicus , Germanicus ,
Maximus. On'lit au revers , autour d’un b«iffeau
garni d’épis , æternum beneficium.
BRITOMARTIS ,. Nymphe de Diane, qui ha-
bitoit Pille de Crète , où on lui rendit après fa
mort un culte religieux. Voye^ A pe-i e a ,
On attribue à Britomartis l'invention des filets
dont fe fervent les chafleurs ; & cette invention .
lui fit donner le furnom de Di&ynne, du mot
grec S'ùtivtt 3 filet. Quelques écrivains confondent
, à l'exemp’e d’HefycHius, Britomartis avec
Diane de Crète-, ou Diélyiine. S olin( o. 17 J les
a fuivis. Mais le Scholiafte de Caliimaque , expliquant
.l’hymne troifième compofé à la louange
oc Diane , dit que Britomartis eft une Nymphe
à esufe de laquelle on honore Diane en Crète ,
fous le nom de Britomartis même.
Le Scholiafte d’Ariftophane ( Grtnouil. Acl.
r. Sc. 2.) l’appelle Brctimartis, & raconte que
cette Nymphe fe trouvant un jour embarraffée dans
des filets, fût délivrée par Diane , en l’honneur
de qui elle bâtit un temple & créa le furnom
de Dictynne , relatif aux filets.
Diodore- de Sicile nie que le premier Minos,
ce f.ige roi , ait brûle pour Britomartis d'une *
B R O
flamme impure, comme nous l’avons dit à l'article
Aphea. Mais Voflius ( de Idol. I. 1. c. 17,
; <& /. ï§ c. 25'. ) a réfuté Diodore, & expliqué le
fa it, en diftinguant deux rois de Crète , du nom
de Minos.
Britomartis fignifioit,félon Solin cité plus haut,
une douce vierge 5 parce qu’on àppeloit une vierge
Mardi dans l’ancienne langue des Crétois , &
Brito ce qui eft doux.
B R IT O V IO ( M arti).
Gruter ( 57. 10. ) rapporte, l’irifcription fai-
vante trouvée à Nîmes > .
AUG. MARTI. BRITO '
yIO. SALVIUS
SECUNDI. FIL
EX, VQTO
BRIULA, en Lydie, bpioyaeitqn-.
Hunter poflfédoit une médaille autonome dé
bronze , avec la légende ci-deffus & Cybële au
revers, que M. Combe attribue à Briula.
Cette ville a fait frapper quelques médailles
impériales grecques , félon le P. Jobert.
BRIZO , Dé elfe du fommeil, qui étoit honorée
à Dé ios , félon Athénée. Elle préfidoit aux
fonges ; c’étoit elle qui les propofoit comme des
oracles. Les Déliennes lui offroient , en recon-
noiflance , de petites -barques pleines de toute
forte de préfens, les poiffons exceptés > pour
obtenir l’heureux fuccès des navigations. Soft
nom vient de fyi'Çuv , dormir.
BRIZO MAN CIE , même fupërftition que
l’Enhypniomancie & l’Onirocritiqué. C ’étoit une
divination, par le moyen des fonges que
le fommeil fait naître. Ce mot vient dt^fyiÇuv,
dormir.
BROCCHUS, furnom de la famille F u r ia .
BROCHES de Diane. Diane d’Ephèfe eft fou-
vent repréfentée entre deux cerfs, & ayant les
mains foutenues par des -appuis que Minutius
Félix appelle broches. On peut voir dans le. The-,
faurus Brandeblirgenfis les conjectures de Béger
fur les divifions globulaires, qui forment ces
appuis j & dans les Antiquités Grecques de Gro-
novius (rom. 7. p.. 30 7 .) ; une diflertation de Holf-
ténius fur ces broches myftérieufes.
BROCHET ; ce poifton étoit l’objet d’un culte
religieux à Oxirinque en Egypte.
BRODEQUIN. Nous donnons aujourd’hui ce
nom à l’efpèce de chauflure que portent les
acteurs tragiques, & à des bottines qui ne s’élèvent
pas au-defïus du gras de Ta jambe. Elles rêpré-
fentent les efpèces de chaufTures que les anciens
appeloient C amp a g u s , Co t h u r n e , & celles
que nous avons décrites à l’article Bot t in e s .
V:ve?t ces mots.
B R O
BROMALES. Ce nom fe trou ve expliquédans
Théodore Balfamon. au 62e canon du,concile de
Conftantinopie , appelé in Trullo , comme s il
vcnoitde Bromius^ Éromien , furnom de Bacchus:
mais il faut l’expliquer par les B r u m a les des
Latins. Voye^ ce mot. *
BROMIÈN,-) • , I , „ HSj
b BR0MIUS, j nom qMui fut donne a Baccnus,
ou à caufe du bruit que faifoient les. bacchantes,
ou parce qu’il naquit, dit-on, au bruit d'un coup
de tonnerre qui fit accoucher Sémélé fa mère;
ou enfin parce que les buveurs font fujets à faire
beaucoup de bruit. Ce mot vient de fyUa, je
frémis , je fais dit bruit ; ou de fi? cft s , bruit.
Ovide a chanté ce furnom de Bacchus (Met,
4. n .) :
Thura dabant, Bacchumque vocant, Bromiumque
Ly&cumque,
BROMOS. Voyez Bleb.
BRONTÉE ou Bronton, machine dont les
anciens fe fervoient dans leurs théâtres pour imiter
le tonnerre, appelé Gpovrîj en grec. C'étoit un
vafe d'airain, caché fous le théâtre, dans lequel
on faifoit rouler des pierre». Feftus appelle cette
machine le tonnerre Claudien, du nom de Claudius
Pulcher, qui l'avoit inventée.
BRONTES, un des Cycîopes qui forgèrent
la foudre dont fut armé Jupiter. Il étoit fils du
Ciel & de la Terre, félon. Héfiode. D'autres lui
donnent pour père Neptune, & Amphitrite pour
mère. Son nom vient du mot grec , tonnerre.
BRONTEUS, furnom qu’on donne à Jupiter
qui lance le tonnerre. Ce mot vient de /Spovr*?,
tonnerre, & il eft fynonyme du fuivant, bronton.
BRONTON. Gruter a rapporté plufieurs inf-
«riptions dans lefquelles Jupiter eft appelé Bronton 3
tonnant. Muratori rapporte la. fuivante, où cette
divinité particulière des habitans d'Aquilée eft
mal nommée Broton :
BONO DEO
BROTONTI (Thefi infer, 8. 8.)
Bronton, machine. Voye?y Brôntée.
BRONZE. Par le. mot bronze on ne défîgne
aujourd'hui qu'un alliage de cuivre, d'étain &
de zinc, employé aux ftatues qui décorent les
places publiques &f les temples. Mais les antiquaires
ont donné à ce mot une acception plus
étendue ; ils appellent bronzes tous les reftes .précieux
de l'antiquité qui font de cuivre allié, ou
de cuivre pur; de forte que ce métal porte toujours
le nom de bronze dans leurs écrits. Cet ufage
nous oblige à traiter dans cet article tous les
objets relatifs à la connoiifance ^ue doit avoir du
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cuivre un antiquaire inftruit; & nous y appellerons
toujours bro:‘i^e le métal même. L aigreur qui relie .
encore aux ouvrages de ce métal que nous ont
biffés les anciens, en nous apprenant qu’ils ne
favoient pas, ou qu’ ils ne vouloient pas le fepa-
rer exaélement des autres métaux & de mi-me taux,
j 11 ftifiera allez l’emploi que nous ferons du mot
bronze.
Les armes des Egyptiens &■ des premiers Grecs
étoient-elles de bronze, comme 1 afture.poiicive-
ment Héfiode dans ces vers ? (Oper. & Dier. 149 )
«Leurs armes étoient de bronze ; leurs maifons
m en étoient couvertes ; ils fabriquoient leurs
.» outils avec le bronze y & le fer , ce métal obf-
:«> cu r , n’étoit pas encore employé :
Tolç P ijv fétv Ttv%ti 3 J'é te oikci ,
X#;A*<5 «f’ eîp'yhÇoyTo, fcsùctf J ’ é » \<ntt noipog ;
comme Paufanias a eîïayé de le prouver par un
grand nombre d’exemples dans fes Laconiques ;
comme on -peut le conjecturer d’un paftage de
Plutarque dans la' vie de 1 Hé f é e o u il rapporte
' que les armes de ce héros trouvées dans rifle
de Scyros & apportées à Athènes par Cimon, fils
de Miltiade, étoient de bronze.
Ce métal étoit-il fufceptible de la trempe,
propriété néceflaire à un métal que l’on deftine
à faire des armes tranchantes , épées , poignards,
&C ? Les recherches du favant comte
de Caylus l’ônt mis plus à portée que nous ne
pouvons l’être , de repondre a ces queftions.
C’eft pourquoi nous allons le laifTer parier.
<x L e cuivre, dit-il dans fon Recueil d’antiquités i ,
p. 239, fe tire de la terre avec facilité, & on l’y
trouve en parties fort étendues. Il fe met aife-
ment en fufion , & aucun métal ne prend mieux
le moule. Auffi l’hiftoire nous apprend qu’ il a
été le premier & le plus généralement employé.
Le fer au contraire n’èft point du tout apparent
dans la mine ; on ne le trouve qu’en très-petites
parties / qu’une première fonte ne fert qu’à réunir.
Il fau: au moins deux fois plus d’opérations
pour le mettre en état d’être mis en oeuvre ,
parce que l’on ne peut le jeter en moule que
pour des ouvrages greffiers. Il faut donc toujours
le fprger, c’eft-a-dire -, le travailler chaud & au
marteau. Ainfi , en convenant qu’ il étoit connu
dans la Grèce, dans l’Afie & dans lf ta lie , on
doit avou.er aijffi qu’il devoit être fort rare &
très-cher dans tou.s ces pays. »
« Je ne l’ai jamais regardé comme inconnu aux
anciens : les auteurs attellent trop fouveut le contraire
> pour que nous puiffions en douçer ; mais
il y a de grandes-diftinCkionsi à-faire à cet égard
dans les anciennes hiftoires; & je fuis perfuadé
que i’eftime toujours attachée aux chofes rares,
a fouvent engagé lès anciens à parler de ce métal
par métaphore, &, qu’enfin ils ont .été fui ce t