
lo n g s , flexibles comme ceux de Y alun, mais
dépourvus de faveur, & trcs-differensde l’amiante.
Diofcoride a parlé de cette fubftance piérreufe,
qu’il a très-bien diftinguée de l’amiante, & qu’il
dit n’avoir aucun goût ni aftriétion.
Le t (avant voyageur apperçut aufli dans les
grottes une di Ablution Üalun qui diftilloit goutte à
goutte, 8c que l’on croiroit être Vnhm liquide,
originaire de Mélos, félon Pline. Mais on peut
voir dans Diofcoride que cette efpèçe d*alun n’ étoit
pas vraiment liquide ; 8c , comme nous l’avons
déjà d it , les deferiptions faites par les anciens,
prouvent évidemment qu’il n’étoit pas en liqueur.
ALUNT1UM. f^oyei Alontinüm.
A L VON A , en lllyrie. a a to n .
Les médailles autonomes de cette ville, font:
R R RR. en bronze.
O. en .or.
O. en argent. > ,
A L Y T A , étoit chez les Eléens un officier
dont l’emploi répondoit à celui des maîtres de
cérémonie modernes.
ALY TARCHIE , charge, dignité de l’Àlytar-
q u e , ou magiftrat d'Antioche v 11 y a voit dans
cette ville dés jeux appelés jeux de Y alytarchie :
c ’étoient des jeux olympiques inftitués par Afra-
nius , premier alytarque, l’an 260 de l’ ère d’Antioche
, & abolis par l’empereur Juftin, l’an y68
de la même è re , comme nous l’apprend Jean Ma-
léla dans une chronique manuferite. Cet auteur
compte jufqu’alors 77 alytarques } ce qui montre
que Y alytarchie duroit quatre ans comme l’olympiade.
Noris , Epoc. Syr. p. 220.
ALYTARQÜE j c’étoit félon Noris, le nom
du pontife de la ville d’Antioche. Une loi du code
Theodofien ordonne qu’il foît permis à Y alytarque
de planter plufieurs cyprès, & d’en couper , un.
L ’alytarque n’étoit pontife que de la ville d’Antioche
; celui de toute la province s’appeloit Syriaque.
Noris Epoc. Syr. p. 220.
Tout ce que dit à çe fujet Noris, ne prouve
cependant pas que Y alytarque fût un pontife, mais
un magiftrat ou officier de la ville d’Antioche. En
çffet, alytarque eft uu nom grec compofé des mots
Uxoms 8c ipyji. Le premier lignifie, félon l’étymolo
gie, la mêmechofe que , fcacvyljpofis3
porte-verge , ou huiffier , bedaut. On (ait; que
dans lés jeux des anciens il y aveit de ces porte-
verges qui veilloient au bon ordre & à la tranquillité
des fpe&ateurs 8c des athlètes 5 de forte que
Xalytarque n’étoit que leur chef : en quoi nous
fommes d’accord avec le grand étymologifte,
ALYZIA , dans l’Acarnanie, a a y .
Les médailles autonomes de cette ville font ?
RRRR. en argent. Jfickel,
O. en or.
' O. en bronze.
Leur type eft pégafe volant.
A M A L T H Æ A ou A m a z tw æ u m . Pom?
»onius Atticus avoi; d«n«é ce nom à un téduif
agréable de fa maifon de campagne, en l’honneur
de la chèvre Amalthée. Cicéron en parle
dans plufieurs, de fes lettres.
AMALTHÉE} c’ efl le nom de la chèvre qui
alaita Jupiter : le dieu, par reconnoiflance, la plaça
parmi les aftres, où elle forme le ligne qui porte
fon nom. C’eft d’une des cornes de cette prétendue
chèvre que les Grecs,ont fait leur corne
d'abondance. LaCtance Ait que la nourrice ds
Jupiter fut Amalthée , fille de Melifîîis, roi d'une
contrée de la Grèce. Bochard fait venir ce mot.du
Phénicien Amantha, qui figrvifie nourrice } 8c
Hygin donne à la nourrice de Jupiter le nom d’A-
damanthée. J^oye^ Adamanthee , Curètes *
Melisse.
AM AND, tyran fous Dioclétien.
C n b u s S a l v i u s A m a n d u s A u g u s t u s .
Ses médailles font:
O. en or & en argent.
RRRR. en P. B.
O. en G. 8c M. bronze.
AMANDE (Couleur d’ ) , color amygdalinus.
Le nom françois de cette couleur eft châtain.
Ovide, (Art. n i . 183,^:
Nec glcaïdes Amarylli tus. , nee amygdala défunt,
AM AN S . Les amans ajoutoient foi à toutes
fortes de prodiges, 8c employoient toutes fortes
de moyens pour s’ afîurer de la réuffite de leurs
âmours. En Sicile ils tiroient un bon augure du
bruit que faifoit une feuille qu’ils écrafoient entre
leurs doigts : Théocrite, (Idylle, in . 19 J. Le
pétillement du laurier embraie formoit au(fi un bon
préfage. Ilsen tiroient un également avantageux,
quand ils toücnoient au plafond avec des pépins
de pommes lancés avec deux doigts, comme les
enfans jettent encore aujourd’hui les noyaux de
çerifes. Horace en fait mention, ( Sat. n . 3. i j i ) :
Quid cum P i cents excerpens femina pomis ,
Gaudes , f ie amerqm pereuftiforte.
Les amans fe rçndoient après le çepas du foîr
(bus les fenêtres de leurs maîtrefles. Si elles nç
ïçs attendoient pas fous le veftibulç de leurs mai-
fons , ou à leurs fenêtres, ils fe promenoient
lentement en fifflant, ou en affe&ant de toufler,
pour fe faire entendre. Tibylle 1. 7. 35
Et fmulat tranfre domum, mox-deinde recurritt
Solus & ante ipfas excredt ùfque fores.
Les maris eux?mêmes rentrans dans leurs mai-
fons , fiffloient pour fe faire ouvrir. Apulée,
(Met. ix . p. 27I) ,
Quand çe bruit léger ne fuflifoit pas pour reveiller
ou appeler leurs maîtrefles, les amans
fredonnoient des chanfons amoureufçs. Ovide,
(Faß. ir . locjj :
Primus amans carmen yigilatum noéte negatf
Dieitur ad claufâs cqncinuijfe fores»
Plaute nous en a confervé une dans le Curcuhon
t - 1 ,7 ) i & l'on doit mettre au .nombre de
ces chanfons, l’ode dixième du troflïeme livre
d'Horace! LesGrecslesappeloient..|^*««3 "f*y
romance de la porte. Les amans les ,er,av0,,en5 •
quefois fur la porte elle-meme, ou ds les ecrivoient
fut des tablettes qu’ils attachoient. aux portes de
leurs maîtrefles. Ovide. (Amor. 5. i ./ :
Ah quoties foribns duris incifa peperidi,
Non verita h populo pr&tereunte legi.
Si leurs chanfons ne fléchifloient point le coeur .
des filles qu’ils aimoient, ils adrefloient leurs, voeux
à la porte elle-même, 8c imploroient fon aflutance,
comme-ils l’auroient demandée a une divinité.
Ovide, (-Art. am. n. 527.):
Poftibus & durs precïbus blandire puelle.
La porte elle-même s’en plaint dans Properce,
( / . 1 6. 1 5 . ) :
Ille meos numquam patitur requiefeere pôfies ,
Arguta referens carmina blanditia.
Les amans ne fe contentoient pas de la fupplier,}
ils l’arrofoient de vin, ainfi qu’on le pratiquoit
fur les autels des dieux. Plaute, ( Curcu. 1 . 1.80,) :
. Eaque extemplo ubi vino has confperji fores ,
De odore adejfs me f e i t , aperit illico.
Et 188:
" Agite , bibite feftivs fores ,
Potate , fite mihi volentes prqpitie.
Une couvtifanne dit dans la même comédie,
’ <*• i - i - ) : ' (
■ F Los veteris vint trieis naribus objeBus eft :
Ejus amore cupidam me hinc prolicitpertenehras.
Ces portes étoient aufli arrofées de parfums
liquides. Lucrèce, ( iv . 117c. ) :
A t lacrymans exclufus amator limîna fspe
Fl'oribus , & fertis operit , poftefque fùperbos
Ungit amariçino. ■
Les amans les baifoient amoureufement. Lucrèce ,
( Ibid. ) :
Et foribus znifer ofcula figit.
Properce, ( 1. 16. 43. ) :
.Ante tuas quoties yerti me perfida poftes ,.
Ofculaque imprejfis nixa dedi gradibus.
Ils chantoient leur trifte deftinéé en s’accompagnant
avec des flûtes. Properce , ( 11. 6 . 1 1 .>) :
Aut mea3 cum taies çaneret tibi Cynthia fomnos
Tibia , funefta triftior ilia tuba.
Horace, ( Çd. m. 7. 29,. ) ; : ;
Prima noéle domum claude : nèque in yias
Sub cantum queruls defpice tibis.
Pour attendrir leurs maîtrefles j ils demeuraient
à leurs portes en verfant des larmes. Martial,
O *
Ad noBurna jaces faftofs limina moechs,
/ Et madet heu lacrymis janua furda tuis.
Ceux qui avoient encore plus de patience, fç cou-
choient fur le feuil de la porte, & y pafloient la
huit. Ovide, (Amor. 11. 19. 21. ) :
. . Et fine me ante tuos projeBum in limine poftes
Longa pruinofa frigora noBe pati.
Horace, (Od. n i . foi 19.?) :
Non hoc femper erit liminis, aut aqus
Csleftis patiens latüs.
Ils attachoient des couronnes aux portes dé
leurs maîtrefles. Tibulle, (r. 2. 13 .) :
Te memihijfe décet, qus plurima voce peregi
Supplice s cum pofti fonda ferta darem.
Ovide, (de Rem. Amor. n. 31.) : , *
Et tegqt ornqtas multa corona fores.
Les amans-, détachoient de leurs têtes ces couronnes
qu’ils avoient portées dans les feftins.
Ovide, ( Amor. 1. G. Gy.) :
A t tu non Istis detraBa corona. capillis
Dura fuptr tota limina noBe jaces.
■ ( De Art. am. n . 527.) :
Poftibus & dura precïbus blandire puells,
Et capiti demptas limine pone rofas.
Ils jetoierît fur le feuil les torches qui les avoient
éclairés au retour du fouper. Properce, (r. 16.7.) :
Et mihi non défunt turpes pendere corolls
Semper , & exclufi figna jacere faces.
Ces amans infenfés menaçoient même de s’eri
fervir pour brûler les maifons de leurs maîtrefles.
Ovide, (Am. 1. G. $G, ) :
ExcUts pofte feram ,
Aut ego jam ferroque ignique paratior ipfe ,
: Quam face fuftineo teBa fuperba petam.
Ils prenoientles charbons qui fe formoient à leurs
torches , & écrivoient fur la porte des vers licen-
tieux 8c injurieux à leurs maîtrefles capricieufes.
Une porte s’en plaint elle-même dans Properce,
(r. 16.9V)1: ' '
Nec pojfum infamis Domine defendere noBes,
1 Nobilis obfcsnis tradita carminibus.
Çe n’étoit pas aflez de couvrir les portes de
vers obfcènes , ils les chargeoient d’opprobres
& d’injures. Tibulle , (/. 2. 7 . ) :
Janua difficilis Domina, te verberet imber,
Te joyis imperio fulmina mijfa pétant.
Janua jam pateas uni mihi vicia querelis ,
• Nec furtim verfo cardine aperta fones.
Et mala f i qua tibi dixit dementia noftra ,
Ignofcas ) capiti fint precor3 ilia -swe.