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cour aux empereurs, fans cette chaufîîire & ces
croiifans.
CAPRARIUS , furnom de la famille Cæ-
CILIA.
CAPRE OL U S } hoyau , ou houë à deux fourchons
dont on fe fert pour remuer la terre dans
les vignes. Columelle (xi . 3. ) en fait mention:
Vert deinic , priufquam coeperit germinare 3 câpre
0 lis 3 quod genus bicornis ferramenti eft 3 terra
commoveatur. La reflemblance de ces deux fourchons
avec les cornes d’un chévreau,, l’avoit fait
appeler capreolus.
CAPRICORNE. C’eft un des lignes du zodiaque
j quand le foleU y eft arrivé, il eft au
folftice d’hiver. Cette conftellation eft compofée
de 28 étoiles. Macrobe a cru que ce ligne avoit
été nommé capricorne 3 parce qu’il imite en quelque
forte la nature des chèvres3 q u i, en paif-
fant 3 grimpent toujours de bas en haut., De
même le foleil 3 en entrant dans ce ligne, commence
à monter de bas en haut. C’étôit chez les
anciens le dixième ligne du zodiaque 3 lorfque le
foleil y étoit, il fixoit le folftice d’hiver par
rapport à notre hémifphère, & commençait à
retourner au tropique méridional'vers la ligne.
Quelques-uns en parlent enccire de même 3 mais
les aftres ayant avancé vers l’orient d’un ligne
entier, le capricorne n’eft plus que l’onzième, &
c’eft à l’entrée du foleil dans le fagittaire , &
non plus dans le capricorne, que fe fait le folftice.
Cependant on parle toujours de la même manière
que Içs anciens, quoique les chofes aient changé 3
& l’on appelle le tropique du capricorne 3 comme
li ce ligne touchoit encore au point du folftice.
Ce ligne eft repréfenté ayant la partie fupérieure
d’un bouc , & la partie inférieure d’un poifion 5
c'eft-à-dire, en queue de poiflon le plus Couvent
entortillée , & quelquefois droite : ces figures
fe trouvent fur plufieurs monumens antiques, fur
des pierres gravées , comme on le peut voir
dans Gorlæus, n®. lxxxv & lxxxvii , fur
plufieurs médailles, entr’autres fur quelques-unes
d’Augufte. Patin en a fait graver quelques-unes
dans fon Suétone, pag. 80 & 1 3 9 . C’étoit la
forme d’ un atgipan. Voyeç ce mot ci-deflus. On
peint aufli le CAprïcome fous la forme entière
d’ un boue.
Suétone dit ( in O&avio , c. 94, ) qu’Augufte
fit graver la figure du caprieorne fur fes médailles,,
parce qu’ il étoit né fous ce ligne, & en confé-
quence d’unhorofeope avantageux que Théogène
lui en avoit tiré lorfqu’il étoit à Apollonie, quelque
tems avant la mort de Jules. On ne peut pas
faire accorder facilement cela avec ce que dit le
même Suétone ( ibid. cap. y. ) , que ce prince
naquit le neuvième jour avant les kalendes d’oc-,
tobre, c’eft-à-dire, comme Dion le témoigne aufli
(dans fon cinquante-fixième livre), le vingt-troi-
ième de feptembre, un peu ayant le lever du
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fole il, dit encore Suétone. De plus, Augufte
mourut le quatorzième des kalendes de fep.
tembre, ou le 19 d’août (Suéton. ibid. cap. 100.
Dion. I. lvi .) 3 ayant, félon Suétone, foixante-
feize ans moins trente-cinq jours, ou, félon Dion,
foixante-quinze ans dix mois vingt-lix jours. 11
faut donc qu’il fût né le 23 de feptembre; cependant
le 23 de feptembre, un peu avant le lever du
foleil, le capricorne étoit au méridien des antipodes
: comment donc Augufte étoit-il né fous ce
ligne ? Scaliger (de Emend. temp* lib. n . cap. 1.) 3
& le père Petau ( de DoB. temp. lib. x. cap. 64,
& lib. x i. cap. 6 .) 3 difent que Suétone s’eft
trompé. Babelon, auteur du Commentaire Dauphin
fur Suétone, à trouvé un moyen très-naturel
de concilier Suétone avec lui-même. Il dit
que Théogène ne prit point le thème de la naif-
fance, mais celui de la conception d’Augufte.
O r , ce prince étant né le 23 feptembre , jour
auquel le foleil entroit dans le capricorne : moment,
dit Julius Firmicus ( v i i i . Mathém. ) ,
très-heureux dans un horofeope, & qui ne promet
pas moins que des feeptres & des empires.
L t. capricorne étoit , félon les Mythologues,
P an , q u i, à l’ arrivée du géant Typhon dans
l’Egypte, fut fai fi d’ une telle crainte , qu’il fe
métàmorphofa en bouc par le haut, & par le
bas en poiflon. Jupiter , furpris d’une pareille
métamorphofe, le tranfporta dans le ciel. On
peut voir fur cet aftre le Ciel Aft/onomique de
Cæfius, pag. 89, & Saumaife fur Solin, page
m 7 r:
Quelques anciens reconnoifloient dans le capricorne
la chèvre Amalthée, placée dans cette conf-
tellation par fon illuftre nourriflon, le fouyerain
des dieux. Aratus le dit expreflement : voici fes
vers traduits par Germanicus-Çéfar :
.........................................; Ilia pütatur
Nutris ejfe Jovis , f i vere Jupiter infans
U ber a Crêtes, mulfit fidijfima Capr& ,
Sidéré que. claro grâtum tefiatur Alumnum.
Ce ligne étoit fous la protection de Vefta,
comme le dit Manilius ( tv. 243.) :
Vefia, tuos capricorne fovot penetralibus ignés.
Et ( ir. 445.) : ■
A i que Augufta favet capricorni fidera Vefta.
C a prico rn e ( le ) fe trouve nop-fêule-ment
fur les médailles d’Augufte frappées à Rome.,
mais encore fur les médailles de Commagène^ea
Syrie & de Cyzîque.
C A P R I F I C A T IO N , manière d’élever les
figuiers, dont les anciens ont parlé avec adrcurae
a p
tion, & qui fe pratique encore aujourd’hui dans
les ifles de l’Archipel. On y rend lés figues do-
meftiques bonnes à manger par la piquûre d’un
infeéte particulier aux figues fauvages, que l’on
tranfporte fur les premières dans certaine faifon,
& qui les fait parvenir à une pleine maturité.
CAPRIF1C IE L , nom que donnoient les peuples
de l’Attique au jpur où ils commençoient la
récolte du miel. Çê: jour étoit çonfacré à Vul-
cain , félon Pline ( xi. 1 y. ).
CAPRIFICUS Romuli. F o y^ F iguier fau-
vage.
CAPROTINE , furnom que les Romains donnèrent
à Junon, en mémoire d’un fait fîngulier
rapporté dans les Saturnales de Macrobe,
c. 12. Après que les Gaulois eurent quitté Rome,
les peuples voifins, croyant que la République
étant épuifée, ils pourroient aifément le rendre
maîtres de la ville , vinrent i’afliéger , fous la
conduite de Lucius, dictateur des *Fidénates. 11
fit demander aux Romains leurs, femmes & leurs k
filles. Les èfclaves, par le confeil d’une d’entre-
elies, nommée Philotis, fe revêtirent des habits
de leurs maîtrefles , & allèrent fe préfenter à
l’ennemi, q u i, les prenant pour les Romaines
qu’il 'avoit demandées, les diftribiia dans tout
le camp. Elles feignirent de célébrer ce jour-là
une fête , & excitèrent les capitaines & les foldats
à fe réjouir & à boire largement. Enfuite quand
ils furent enfevelis dans le fommeil, elles donnèrent
le fignal à la ville de defliis un figuier .fam-
vage, nommé en latin caprificus. Les Romains
fondirent aufli-tôt fur leurs ennemis, remplirent
le camp de carnage , récompenfèrent le fervi^e
de leurs efcîàves par la liberté, & avec une
fomme d’argent qu’on leur donna pour fe marier.
Ils inftituèrent aufli une fête à Junon, qui, en mémoire
du figuier fauvage-, du haut duquel le
fignal avoit été . donné , fut furnommée Capro-
tine. Le jour auquel Rome fut ainfi délivrée ,
& qui étoit les nones de juillet, fut appelé les !
noriès caprotines. Plutarque & Àrtrobe ont aufli
parlé de cette viéloire fingulière.
. Caprotines , fêtes de Junon caprotine, qui
fe célébroient le 9 de juillet, en faveur des
femmes efclaves. Pendant cette folemnité, elles
coiiro.ient & .fe battaient à coups de fouet & à
coups de poings. IÏ n’y avoit que des femmes ,
pour miniftres des facrifices offerts dans ces
fêtes., .
CAPSARIUS. , nom de l’efcîave qui fuivoit
les jeunes Romains aux éçofe-s, & qui portoit
dans une boîte, cap fa , j e s livres &: les jetons
néceflaires pour leurs etudes. Ce nom défignoit
aufli Tefcîave qui renfermôit dans des boîtes particulières
les habits de ceux qui entroient dans
les bains publics.
CAPSUS. On appéloit ainfi , félon Ifidore
*(xx. 12. >,• ün chariot couvert, carruea undique
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contexta y mais du tems de Vitruve (x . i ^.), ce mqc
ne défignoit encore que l’efpèce de fiege terme, ou
de coffre fur lequel on s afleioit dans certains
chars. _
CAPTIFS (Rois) du Capitole. Voye^ Rois
captifs* . . . ' ,
CAPTURA. Les Romains appellent -de ce
nom les gains infâmes que faifoient les profti-
tuées, & tous ceux dont la profefiion etoit vile.
( Sueto. Caligul. c. 40. n. y.).
CAPÜA, en Italie. C a p .u. & k am i ia n o .
Les médailles autonomes de cette ville font :
RRRR. en argent* avec k a p u ... ( Hunier).
C. en bronze.
O. en 'or.
Ses fymboles ordinaires font :
Un Tangiier.
Un lion. 7
La vidoire couronnant un trophée.
CAPUCHON. Vers le milieu des bas-reliefs
de la colonne Trajane, on voit plufieurs hommes
vêtus de grands manteaux avec des capuchons
pendant. On ne fait s’ils font Romains ou etrangers,
mais ils n’ont point de barbe, de meme que
les Romains. Les Daces, au contraire, portent
tous de la barbe fur ce beau monument. Un peu
plus haut des hommes ayant de la barbe, portent
des manteaux avec de femblables capuchons. V oyez
Ba rdocucullus.
Cc j f u Ul a t o r } 0 n aPPc,oit Cûpula ; un
vafe à deux anfes qui fervoit à tranfvafer 1 huile
des grandes jarres dans de petits va fes. Lorfque
les empereurs faifoient des largefles d huile au
peuple, ceux qui la lui diftribuoient éroient appelés
Capulatores. Us formoient un collège, où
une corporation 5 car Sextüs Ru fus & P. V iétor
placent dans la troifième région de Rome une
fchola capulatorum.
\ Capulus étoit le nom d’ un
CAP U LU S. f f
cercueil 5 & l’on appela par analogie capulans
fenex, un vieillard près de defeendre dans le
tombeau. Plaute l’appelle encore capuli decus
( Aftn. r. i . 42.) : . ^
Pcrii mifera ! ut ofculatur carnife.x , capuli decus!
C A P U L A T I Sacerdotes Diana. Muratori
(T k e f Infer. f l 2. I..) rapporte l’infcription fui-
vante, où l’on peut lire Capulati & Capulatores»
Voyez ce dernier.
COMINIAE
L. FIL
, VIFSANIAE
DIGNITATI
: c . F.
CQLLEGIUJM
CAPULATORUM