
BAÏÏAEYS. Voyer ARCHONTE-ROI.
bazia eïs. Les Grecs ont donné quelquefois
le nom de ,3xri\tis aux jeunes céfars, quoiqu'ils
ne leur ayent jamais donné celui de rex : témoin
une médaille du jeune Caracalla , de Vaillant, fur
laquelle on lifoit antoneinoc Baci. Mais tous
les antiquaires ne convenoient pas que cet Anto-
nin fût Caracalla. Le P. Jobert cite, à l'appui de
ion opinion, que nous venons d'expofer, Hanni-
baliien, que Conftantin fit appeler rex. Mais le
baron de la Baftie dit que le P. Jobert avoit
mal choifi cet exemple j Hanniballien n'ayant jamais
été ni imperator, ni c&far. Son oncle lui
donna la Cappadoce & l'Arménie, avec le titre
de rex.
Entre les médailles de rois grecs rapportées
par Spanheim, on en trouve une de Tryphon &
une de Tigranes, fur lefquelles on voit réunis les
deux titres, eacïaeyc & AYTOicrATOP.
BASIL1A. Voyei Basilée.
BASILICUM, regaie. Ces deux mots étoient
employés par les écrivains latins, pqur défigner
quelque cnofe de magnifique & de riche. C'eft
ainfi que Plaute appelle un nomme vêtu de riches
habits, b’afilicc exornatus (Poen. iil. i. 74.) j Sr
bafdicus (Rud. il. 4. 18.) un homme célèbre. Le
même écrivain défigne encore (Pfeud. 1. y. 43.) ,
par le mot bajilicus, l'état le plus heureux de la
vie. Bafilice Je gcjfijfe 3 défigne, dans Perfie (y. 2.
25.), un mime qui avoit joué parfaitement fon
rôle.
BASIL1CUS. Les anciens défignoient par ce
mot le coup de dé le plus avantageux que l ’on
pouvoit amener, en tirant au fort, pouf élire
un roi du fejlin, arbiter bibendi. Gomme les Grecs
appeloient ce roi gue-iXi&sy il eft naturel de penfer
que bajilicus devoit défigner le coup de dé auquel
il devoit fa royauté On fait que c'étoif le même
çoup qui portoit ordinairement le nom de Venus;
c’eft-à-dire, le coup qui amenoit des points diffé-
rens fur les quatre dés.
Cette explication eft de Lipfe, qui s*en fert
pour interpréter naturellement les vers fuivans 4e Plaute (Cure, il, 3.79.) :
Tu la s arripio , invoço a Imam meam nutricem Her-
culem ,
Jacio bafilicum.
Le parafite, qui fait ce récit appelle, avec raifon,
le fils d'Alcmène nutricem meam , fa nourrice 5
parce que les anciens confacrant quelquefois à
ce dieu la dixme de leurs biens, donnoient dans
fon temple un repas public, auquel les parafites
affiftoient très-exaélement.
Turnèbe a ponétué autrement ces vers, & a
joint Herculem avec bajilicum, croyant qu’ils défignoient
un hercule-roi, ou paré des ornemens de
& royauté ; chofe inconnue à toute l’antiquité.
B AS I L IN D E , fêtes que l'on çélébioit en
| l'honneur de Vénus à Tarente. PoIIuX ( lib. 9.)
dit que ce nom défignoit un jeu des Grecs ,, où
I celui que le fort avoit fait roi, commandoit à fes
camarades.
BASILIQUE, B a s i l i c a . Les Romains défignoient
par ce mot un bâtiment fomptueux,
dans lequel les magiftràts rendoient la juftice à
couvert > ce qui le diftinguoit du forum , où les
magiftrats tenoient leurs féances en plein air.
Vitruve décrit fort au long les bafliques , & l'on
peut conclure de fa defcription, que ces bâti-
mens confiftoient ordinairement en une vafie falle
tournée.vers l’o rient, comme tous les édifices
publics des anciens, 8e partagée en trois parties
par deux rangs de colonnes. La partie du milieu
étoit terminée d'un côté par la porte principale,
& de l'autre par une vafte niche ou renfoncement
demi-circulaire, dans lequel on plaçoit les lièges
des magiftrats qui rendoient la jullice dans la bafi-
liqu'e. V. Ch a lcidicum . Les deux parties latérales
ou les deux ailes n’avoient pas la même élévation
que celle dû milieu 5 elles étoient traverfées par un
plat-fond qui fupportoit des galeries ou des falles
hautes, ayant leurs ouvertures fur la partie du
milieu, afin que l’on put voir les magifirats de
tous les points de la bafilique» Ces galeries for-
moient un étage fur les ailes : des juges inférieurs
y terminoient les différends de moindre importance
; les avocats y donnoient leurs çonfulta^.
rions, 8e les jeunes orateurs s'y exerçoient quelquefois
à la déclamation. Les ailes étoient fouvent
accompagnées de falles extérieures, femblables aux
chapelles placées autour des bas-côtés, dans les
égliles gothiques, & qui font les copiés de ces ailes.
Dans les moindres bafliques., les ailes étoient
occupées par des boutiques de marchands, 8c on
les echauffoit en hiver, à caufe dé ces négociais.
Vitruve (V. 1.) : Bafilicarum loca adjuncta
fori-s quiim calidijfimis partibus oportet conflitui,
ut per hyemem fine moleftia tempeftatum fie con-
ferre in .ea negotiatores pojfent.
Dans les fouilles faites à Otricoîi, fous le pape
Pie IV, on a découvert une bafilique. Il étoit
impoflible de la confondre avec un temple, parce
que celui-ci a pour l’ordinaire des colonnes tout
autour de la cella J tandis que cette bafilique eft
renfermée par un grand mur plein & dénué d'or-
nemens. Elle eft comme divifée en trois parties
par deux rangs de colonnes, & entourée de
chambres ou falles particulières. La porte eft nlié ;
on fait que celle des temples étoit fort ornée.
A l’oppofite de la porte eft un enfoncement circulaire
, dans lequel on plaçoit fans doute le tribunal.
L'églife de Saint-Philippe du Roule à Paris,
offre la même conftruétion intérieure, les galeries
exceptées.
Publius Viéfcor comptoit de fon tems dix-neuf
bafliques dans Rome, & l'on fait qu’il en étoit
tombé deux avant le tems ©ù il écïiyoit. Ce
nombre ne doit pas étonner , parce qu il y avoit J
une bafilique jointe .à chaque forum , afin que les
maeiftrats puftent s’y retirer pendant les tems
pluvieux. Le nom de bafilique remplaça meme
quelquefois celui de forum; de manière que par la
bafilique de Nerva, dé Trajan, &c. c’eft leurs
forum qu’il faut entendre. Il ne paroît pas que
le contraire foit jamais arrivé5 c’eft-à-dire, que
l’on ait défigne quelque bafilique par le nom de
forum. • -
C’étoit dans les bafliques que les centumvirs
& les tribuns rendoient la juftice. Pline le jeune
nous a confervé la manière dont on etoit placé
dans ces bâtimens immenfes. Les juges fe par-
tageoient en quatre compagnies ou tribunaux ;
autour d’eux fe plaçoient les jurifconfultes 8c les
avocats, & de nombreux auditoires lés entou-
roient. Le refte de la bafilique 8c 1 etage fupe-
rieur étoient remplis d'hommes & de femmes,
qui ne pouvoientique voir rendre les jugemens ,
étant trop éloignés pour les entendre {cpifi. vi.
33. 3.) : Sedebant judices centum & oclogintay tôt .
efim quatuor confiliis confcribuntur j ingens utraque
advocatio , & numérofi fubftllia y pr&terea denfa
cïrcumftantium corona latijfunum judicium multiplia
circulo ambibat. Ad hoc Jhpatum tribunal,
atque etiam ex fuperiore bafilicAparte, quafoemms ,
qua viri 3 -& audiendi , quod erat difficile, & , quod
facile , vifendi Jludio imminebant.
Le nom de bafilique a été confervé par les Romains
modernes. Us ne le donnent plus à des
falles de juftice, mais aux principales églifes de
leur ville. .
La 'bafilique de Sainte-Agnès fut bâtie par
Conftantin, hors de l’enceinte du Viminai.'
La bafilique Alexandrine fut bâtie par Alexan-
dre-Sévère, entre le champ-de-Mars tk les fepta
d'Agrippa. Elle étoit longue de mille pieds romains
anciens, l^rge de cent pieds , Sc portée
entièrement fur des colonnes. La mort trop
prompte d’Alexandre empêcha de la voir finir.
Lampride, ( Alex.-Sêv. c. 16, ) , - .A
La bafilique Antonine étoit placée , félon V ictor
, dans la neuvième région appelée le cirque
de Flaminius.. On croyoit autrefois que la douane
de terre étoit conftruite fur fes ruines 5 mais Nar-
dini a réfuté vi&orieufement cette opinion , &
il aflure que c'étoit un temple d'Antonin , &
non fa bafilique.
La bafilique des Orfèvres , bafilica argentaria.
On en ignore la fituation. Pauîlus ( /^. 32 , §.^ 4.
de aur. leg. ) en fait mention. C etoit un batiment
voûté, foutenu par des colonnes & entoure
de boutiqiies d'orfèvres.
La bafilique Bafiellaria. Viftor l’appelle vafcel-
laria, & d'autres vafiellarîa. On en ignore la fî-
tuatîon.
La bafilique de Caius & de Lucius, fils adoptifs
d'Augufte , fut bâtie en leur honneur par ce
princeainfi que fon portique. Quelques - uns
veulent h reconnoi’.re dans les ruines d un batiment
rond & voûté, qui font placées entre
l’églife de fainte-Bibiane, & les murs de Rome.
Urfini n’eft pas de cet avis , parce que ces ruines
n'ont aucune analogie avec la defcription que
Vitruve nous a 1 aillée des bafilîques j & il croit
qu'il faut la chercher plutôt dans^ les reftes du
temple de la fortune virile, auprès de laquelle
on a trouvé les infcriptions fuivantes, gravées
fur des pierres de l'efpèce appelée travertin :
Ç. CAESARI. AUGUSTI. F
PONTIFICI. COS. DESIGNATO
PRINC1PI. JUVENTÜTIS.
Et l'autre :
L. CAESARI. AUGUSTI. F
AUGURI COS. DESIGNATO
PRINCIPI JUVENTÜTIS.
La bafilique de Conftantin fut bâtie par cet
empereur, dans la quatrième région appelée du
temple de la paix.- On la nomma depuis la bafi-
lique du Sauveur , & elle a été remplacée par la
bafilique de S. Jean-de-Latran.
La bafilique de la Croix fut bâtie par Conftantin
, à l'extrémité de la colline des Efquilies.
La bafilique FLofcellaria. Viétor l’appelle filli-
cellï , d’autres fiofcelli ; & ’c'eft tout ce que
l'on fait de cette bafilique.
La bafilique Fulvia fut bâtie par le c.onful Paul-
lus, fur le forum , à l'oppofite de l'endroit où
fut depuis conftruite la bafilique Julienne. Elle
étoit magnifique, 8c avoit coûté 1500 talens
envoyés des Gaules par Céfiir.
La bafilique de faint-Jean dans le palais de
Latran , fut bâtie par ConftantinV, fous le nom
de bafilique du Sauveur..
La bafilique Julienne étoit bâtie fur le forum ,
auprès de la ftatue équeftre de Domitien , qui ,
placée dans le milieu de cette place célèbre, regardait
le palais des Céfars, au bas duquel cette
bafilique étoit bâtie. Vitruve qui en avoit été
l’archite&e, nous en a laifte la defcription (r.^.).
Les centumvirs y jugeoient les caufes qui étoient
1 de leur reftort. Pline ( epift. v. 21 .). Defcende-
ram in Bafilicam Juliam auditurus , quibus pro-
ximâ comperendinatiône rcfpondere debercm. Sedebant
judices a Çentumviri vénérant , obfervaban-
tur àdvocati.- Les magiftrats qui rendoient la
juftice dans cette bafilique, fe divifoient en quatre
comités ou tribunaux, comme nous l’avons vu
dans un partage de Pline , cité plus^ haut.
La bafilique de S. Laurent fut bâtie par Conf-
tantîn , hors de la porte des Efquilies.
La bafilique de Marciane , foeur d© Trajan ,
fut élevée par cette princefte , dans la neuvième
région appelée le cirque de Flaminius.
On voyoit dans la même région une bafilique
4e Matidie, nièce de Trajan, & fille de Marciane.