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On rejette affex unanimement comme une fable *
l ’exiftence de cet a rc , dont aucun auteur ancien
n’ a vu de traces.
b*arc de Janus, Voyez S jcrtportu's.
Uarç de MarçrAurele & de Faufline fut bâti par
Commode leur fils , dans le forum d’Antonin. Il
n’exifte plus.
L 'arc de Marc-AurcU & de Virus étoit placé
dans la feptième région. On n’en connoît aucune
trace.
L ’arc de Néron fut bâti par ordre du fénat ,
te placé dans le capitole ; mais il ne fubfifte plus.
L'arc neuf étoit placé dans la feptième région ,
félon Rufusj qui a voulu défigner par-là celui de
Confiaiuin décrit plus haut, 8c qui avoit été bâti
peu de teins avant^et écrivain.
U arc d‘ Oftavius, père d’Augufte, fut bâti en
fon honneur, dans la dixième région, par ce fils,
devenu maître du monde. Il ne fubfifte plus.
L ’arc de Lapone neuve ne fubfifte plus. Nardini a
cru en voir un refte dans une corniche de marbre
*- à l’entrée de la voie Flaminienne, auprès d’une
hôtellerie appelée Borghetto. Peut-être avoit-il
été élevé en l’honneur d’Augufte, qui fit travailler
avec tant de foin à la voie Flaminienne.
Les deux arcs de Romulus n’étoient que de
briques, & cependant les Romains ne les revêtirent
pas de marbre, ainfi que les nouveaux arcsy
afin de conferver la mémoire des'premiers tems.
L ’arc de Scipion VAfricain étoit placé au bas
de la montée du capitole. On n’en connoît aucune
trace.
Le grand arc de Septime-Sévère fut élevé par
le peuple romain, en mémoire de,la victoire que
remporta Sévère fur les Parthes & fur les autres^
nations barbares ennemies de Rome 5 comme on
l ’apprend de l’infeription fuivante, gravée fur les
deux faces de Yarc :
IMP. CÆS. LUCIO. SEPTIMIO. M. FIL. SEVERO..
P IO. PERTINACI. AUG. PATRI. PATRIAE. PAR-
THICO. ARABICO. ET. PARTHICO. ADIABENIÇO.
PONTIF. MAX IMO . TRIBUNIC. POTEST. XI. IMP.
X I. COS. I I I . PROCOS. ET. IMP. CAES. M. AUR E-
1 IO. L. FIL. ANTONINO. AUG. PIO. FELICI. T R l-
BUNIC. POTEST. V I. COS. PROCOS. P . P. OPTIMIS.
FORTISSIMISQUE. PRINCIPIBUS. OB. REMPUBLI-
CAM. RESTITUTAM. IMPERIUMQUE. POPULI.
ROMANI. PROPAGATUM. INSIGNlBUS. Y lR TU -
T 1BUS. EORUM. DOMI. FORISQUE. S. P. Q. R.
Ces lettres étoient de bronze, 8c les Goths les
enlevèrent. Mais on a lu cette infeription par le
moyen des trous que remplifloient les tenons des
lettres ; comme on a déchiffré depuis l’infcription
de la maifon carrée de Nîmes. En l’étudiant, on a
découvert que les mots o p t im i s . f o r t i s s im i s -
q u e . PRINCIPIBUS, avoient été mis par ordre de
Caracalla à la place des fuivans, e t . P. s e p t im ïo .
g e t a e . n o b il i s s im o . c a e s à r i . o . p . , que fa
haine pour fon frère Géta avoir fait effacer. On
A r c
voit que le tu arbre a été creufé fous ces nouvelles
le tt re s , & qu’elles - mêmes fon t d’ une hauteur
inégale.
Cet arc de triomphe eft placé au bas de la montée
du capitole. Serlio affure qu’il a été fabriqué avec
différentes ruines d’anciens édifices > mais fa conjecture
paroît hafardée. Quoique cet arc de triomphe
foit enterré 8c mutilé en partie, on y diftingue
encore des bas-reliefs intéreffans. Aux deux côtés
de la voûte du grand arc, on voit deux Victoires
ailées qui portent des trophées, deux Génies
chargés de parfums, de fleurs 8c de fruits, fym-
boles des provinces foumifes parSévère, 8c quatre
fleuves, dont deux paroiffent .être barbares ou
étrangers à la domination romainè. La même voûte
eft ornée de compattimens & de rofaces de très-
bon goût. Huit colonnes cannelées d’ordre corinthien,
foutiennent la frife qui portoit l’infcription.
Un efcalier de marbre, pratiqué dans l’ intérieur
de l'édifice, conduifoit à fon fommet, où étoit
placé Caracalla avec fon père 8c fon frère, - dans
un char de triomphe tiré par fix chevaux. A leurs
côtés étoient debout des foldats, qui accompa-
gnoient le triomphateur.
L ’arc de Tibère fut bâti par Claude auprès du
théâtre de Pompée, dans la neuvième région. Il
11’en exifte plus.aucune trace.
'L’arc de T itus, placé entre le forum Romanunt
8c le Colifée, eft un des plus anciens arcs qui
aient confervé leur infeription. Voici la fienne:
SENATUS. POPULUSQUE. ROMANUS
DlVO. TITO. DIVI. VESPASIANI. F.
VESPASIANO. AUGUSTO
Cette infeription annonce,, par le mot diva ,
que Y arc n’a été élevé qu’apres l’apothéofe de
Titus, qui eft repréfenté afïis fur un aigle à la
voûte du portail. La frife de Y arc de triomphe eft
fupportée par deux colonnes d’prdre corinthien ,
8c l'on y voit failptés les apprêts d’un facrifice.
Aux deux côtés intérieurs du portail, eft placé
Tibère dans fon char de triomphe tiré par quatre
chevaux, que conduit Rome tenant une hafte 8c
portant une lance. Les HCieurs accompagnent le
char, ainfi que la Victoire, qui couronne Titus.
Ce char eft précédé par les dépouilles du temple
de Jérufalem, que l'on porte fur des brancards.
Ce-font le chandelier à fept branches, les tables
de la lo i, la table d’or des pains de propofition ,
8c d?autres vafes précieux.
L ’arc de Trajan terminoit fon forum , félon
Dion. Il n’en exifte plus que les bas-reliefs appliqués
à Y arc de Conftantin. Panciroles a cru voir
les reftes d’un fécond arc de Trajan dans les ruines
qui font auprès de la porté de Saint-Sébaftien , &
que nous avons attribuées à celui de Drufus.
Les arcs de triomphe qui ornoient le chemin &
les rues par lesquelles marchoient les triomphateurs
avec toute leur pompe, n’étoient que de
bois , & on les d é tru ite auffitôt après le triomphe.
il*
Ils étoient ornés de trophées., des repréfentations j
des villes prifes, des nations vaincues 8c de captifs
enchaînés. O11 ménageoit au-deffus des efpaces
pour placer des joueurs d’inftrumeris 8c des hommes
cnargésdé trophées. Le plus magnifique de ces <
arcs étoit placé à l’entrée du pont triomphal, dont
on voit des reftes à la gauche du Tibre, auprès de
Saint-Jean des Florentins. Le portail ou la plus
grande des trois portes-fervoit au paflage du triomphateur
8c de fon cortège $ les deux petites portes
étoient réfervées aux perfonnes diftinguées, 8c aux
parens & amis du héros.
L ’arc de Vérus étoit dans le forum de Trajan. U
fut élevé pour conferver la mémoire de fes victoires
fur les Parthes. On n’en connoît aucun veftige. ^
On voyoit encore dans le fiècle dernier, près
de la collégiale des SS. Celfe 8c Julien, les reftes
d’un arc de triomphe, que l’on croyoit avoir ete
confacré aux empereurs Gratien, Valentinien 8c
Théodofe. ,
Les arcs de triomphe ne furent pas renfermes
dans l’enceinte de Rome feule. Nous avons déjà
parlé de ceux d’Augufte, élevés fur le fommet des
Alpes & à Rimini j nous allons faire mention de
quelques autres encore plus remarquables. ^
L ’arc de triomphe dLAncône fut eleve en 1 honneur
de Trajan, de Plotine fon époufe, & de
Marciana fa foeur. Il eft de marbre blanc, & bâti
avec beaucoup plus de folidité que les monumens
-de cette efpèce. On trouve peu d édifices antiques
où l’on ait employé des blocs de marbre
d’un aufli grand volume. L’embafement de 1 arc ■
jufqu’au pied des colonnes eft d’un feul morceau :
il porte en longueur vingt-fix palmes romains 8c
un tiers (environ dix-huit pieds françois), en largeur
dix - fept palmes 8c demi ( environ douze
pieds), 8c en hauteur treize palmes (environ huit
pieds. On avoit placé fur le faîte de cet arc, la
ftatue équeftre de Trajan j & l’on conferve encore
à l’hôtel-de-ville d’Ancône > une corne du pied
de fon cheval.
La partie méridionale de la France , fituee
entre le Dauphiné, le Rhône & la Méditerranée r
. offre quatre arcs de triomphe antiques en differens
états. On ne voit plus que des ruines & des veftiges
de ceux de Cavaillon & de Car^entras. L’ arc de
Saint-Remi en Provence eft plus entier^: il n’a
qu’une porte, au-deffus 8’ aux deux cotes de-
laquelle font placées des vi&oires. Deux figures
d’hommes maltraitées par le tems, rempliffent les
intervalles que biffent deux colonnes cannelées,
dont 1a porte de Y arc eft accompagnée.
L’arc de triomphe d’ Orange eft mieux confervé
que les trois dont nous venons de parler. Il fert
.-de porte à la ville d’Orange, 8c fut érigé , félon
l’opinion commune , à l’occafîon de b victoire
que Caïus Marias & Catulus remportèrent fur
les Teutons, les Cimbres Sc les Ambrons. Cet
arc a environ onze toifes de longueur, & dix
toifes dans fa plus grande hauteur. Il eft formé
Antiquités Tome I.
par trois arcades ornées en dedans de comparti-
mens, de feuillages, de fleurons 8c de fruits. ^
Sur l’arcade du milieu eft une longue table d’attente
,• & la repréfentation d’un combat que fe
livrent des fantaflîns 8c des cavaliers, les uns nuds,
8c les autres armés 8c habillés. Sur les petites
portes des côtés font des amas de boucliers,
d’épées, de poignards, de javelots, de trompettes,
de cafques 8c d’enfeignes militaires fculp-**
tées en bas-relief. On y voit aufli d autres tabler
d’attente, avec des trophées de victoires navales,
des éperons, des acroftoles, des ancres , des
proues, des apluftres, des rames 8c des tridens.
Au-deffus des trophées de la face orientale'eft un
foléil rayonnant, au milieu d’un 'arc parfeme
d’étoiles. Des inftrumens de facrifice occupent
le haut de Y arc, au-deffus de 1a petite porte du
feptentrion. A b même hauteur, du côté du midi #
on voit le bufte d’une femme entourée d’un grand
voile. Les frifes principales font ornées de fan-
taffins qui combattent. Tous ces attributs fe rapportent
à deux victoires remportées, l’une fur
mer, 8c l’autre fur terre.
Quoique l’archite&ure moderne ne foit pas du
reffort de ce Dictionnaire, nous ne pouvons cependant
pas taire une remarque d’après laquelle
-on jugera fi l’admiration pour les arts des anciens,
nous fait dédaigner ou méconnoître ce que ceux
des modernes offrent d’eftimable 8c de véritablement
beau. Nous nous croirons exempts de ce
reproche, que l’on fait tous les jours aux anti-
, quaires, après avoir rappelé à nos leCteurs que
Paris renferme un arc de triomphe fu^érieur à
tous ceux qui font décrits dans cet article, & pac
fa hauteur 8c par fa noble fimplicité. C’eft 1a porte
de Saint-Denis. Ses bas-reliefs 8c fes inferiptions,
» qui ont été compofées par 1 architecte, ne depa-
’ reroient pas les débris de 1 arc de frajan > 8c ils
font d’une beauté dont ne peuvent a^rocher ni
les fculptures des arcs de triomphe d Italie, ni
telles des arcs de Provence. i
ARC A. Ce mot avoit chez les Romains différentes
acceptions, qu’il faut diftinguer foigneu-
fement. _
Area cufiodi&y étoit une efpèce de cachot ou de
cage de bois, dans laquelle on renfermoit les
criminels que l’on tenoit au fectet, Cicéron, (jpro
M i Ion. 22.) : Subito accepti in qu&flionem , tamert
feparantur a CAteris , & in arcàs coniiciuntur, ne quis
cum his colLoquipojfet. Le bois de chêne, robur3
dont ces cagés étoient fabriquées, leur fit donner
par 1a fuite le nom de robora.
' Area finalis. On donnoit ce nom à des pierres
qui fervoient de bornes dans les champs, 8c qui
étoient taillées en forme d’arche ou de coffre.
Cette forme les fit confondre quelquefois avec des
tombeaux. Sénèque ( epifi. 13 ) dit de lui-même:
In ipfâ Scipionis Africani villa jacens h&c tibi
feribo adoratis manibus ejus & area , quam fepul