
A G O
les gymnafes. Le nom de Y agonifiarque nous a été
«onfervc dans l’infcription fuivante :
A p o l l in i . in v i c t o
S A C R U M
M. À U R E L I U s. M. A U G
L ib. A p o l l o n iu s
A G O N I S T A R C H A. C O M
M O D I A N U S . Mercurialis.
A G O N I S T IQ U E . L'art athlétique ou des
athlètes : la fcience des combats auxquels s'exerç
a n t les athlètes. On l'appeloit encore gymnastique.
L ’agonifiique de Pierre Dufaur eft: un fupplé-
ment de la gymnaftique de Jérôme Mercurialis.
a AGONIUS^ furnom donne à Janus, dans les
fetes agonales que l’on célébroit en Ton honneur.
C è'toit aufli le nom d'un dieu particulier, qui
prélîdoit aux avions en général.
AGONOTHETES, d’A y « , combat y & S-trw,
qui ordonne. Ces magiftrats préfîdoient aux jeux
publics chez les Grecs j ils veilloient à l'obfer-
vation des réglemens, examinoient les athlètes
& les pièces de théâtre qui concouroient pour
les prix. On n'en créa que deux dans l'origine j
mais z la quatrième olympiade, leur nombre fut
porté à fept. Paufanias ( Eliac. i . ) dit que trois
d'entr'eux préfîdoient aux courfes de chevaux,
trois au pentathle, & les autres aux divers exercices
difrérens de ces premiers. C'étoient eux qui
diftribuoient les prix aux vainqueurs j de-là vint
qu’ils portèrent aufli le nom de brabeuu.
Les agonothetes étoient vêtus de pourpre pendant
les jeux, comme nous l'apprend Lucien , dans
YAnacharfis. Ils faifoient le tour du cirque dans
un char de triomphe, & tenant des feeptres d’ivoire
furmontés d'un aigle. (Juvenal, fatyr. x i. 192.) :■
Similifque triumpko.
P rida cabatlorum prit or fedet. . . .
Lorfqu'ils pafîoient devant les cochers ou conducteurs
des chars, ceux-ci les faluoient en s'inclinant
profondément 8c en abaiflant leur fouet,
comme les foldats faluoient avec la pique. On
v i t , félon Dion, l'empereur Caracaîla s incliner
très-refpe6tueufement, comme les autres cochers
avec lefquels il allait courir, devant les agonothetes.
Car les Romains, en adoptant les jeux des
Grecs , admirent aufli les agonothetes , qu’ils appe-
loient defignatores y curatores muneris, ou nume-
rarii.
Les d evoirs de ces magiftrats étoient tracés
avec autant de précifion que ceux des aréopagiftes
eux-mêmes. Ils écrivoient d'abord fur un regiftre
le nom & le pays des athlètes qui fe préfentoient j
pour les jeux, & l’ouverture de ceux-ci.fe faifoit'
par la proclamation du contenu de ce regiftre,
que faifoit un héraut. Les agonothetes exigeoient J
en fuite dés athlètes qu’ils s'engageaient par feraient
à obfcrver «ès-religieufçmçnt Jç$ loix pref- j
a g o
erites pour chaque efpèce de combat, & a ne
rien faire directement ou indirectement contre
l'ordre & la police établis dans les jeux. Ils faifoient
punir fur-le-champ les contrevenans par des
huifliers ou licteurs armés de verges, & nommés
mafiigophores. Enfin , pour régler les rangs de
ceux qui dévoient difputer le prix dans chaque
efpèce de combat, ils les faifoient tirer au fort,
& ils jugeoient les çenteftations qui pouvoient
s’élever entr’eux. Leur autorité n'étoit pas fubor-
donnée même à celle des amphyCtions. En effet ,
quoique ceux-ci fiflent l'office de juges aux jeux
pythiens , on appeloit de leur décifîon à Yagono-
thtte ou intendant des jeux, & de celui-ci à l'empereur.
Placés au bout ou à l'un des côtés du ftade, les
agonothetes terminoient les jeux en diftribuant les
couronnes aux vainqueurs. Leurs places étoient
marquées par des javelots élevés devant eux, pour
marquer leur autorité.
AGORÆUS, furnom que les Lacédémoniens
donnoient à Mercure, comme pour dire Mercure
du marché 3 forenjis, parce qu'il avoit une ftatue
dans le marché ( a 'y0fit, ) de Lacédémone. Cette
ftatue portoit entre fes bras Bacchus enfant. Il y en
avoit une autre, fous le même nom, à Phares
en Achaïe. Paufanias dit qu’elle rendoit des
oracles, quelle étoit de marbre, de médiocre
grandeur, de figure quarrée , & debout, fans
piédeftal.
Agoræus, c'étoit le nom d’un magiftrat fubal-
terne dans les villes d'Afie. Ces officiers étoient
chargés de rendre la juftice aux artifans & au
peuple. Les Romains les appeloient defenfores
civitatis. F', ce mot.
AGOR AH, monnoie ancienne de l'Egypte 8c
de l'Afîe. V. Gerah.
A G O R A N O M E S . C’étoient à Athènes des
magiftrats ou officiers, établis pour maintenir le
bon ordre & la police dans les marchés. (A’yopa ,
marché , & v\/xuv , difiribuer ) , pour mettre le
prix à toutes les denrées, excepté le bled, pour
juger des conteftations qui s'élevoient entre le
vendeur & l ’acheteur, & enfin pour examiner les
poids 8c mefures.
11 y avoit dix agoranomes à Athènes, cinq dans
la ville & cinq pour le Pirée. Petit croit qu'il y en
avoir quinze, dont cinq pour le pirée , qui étoit
le tiers de la ville entière d’Athènes & de fes
fauxbourgs. On les a quelquefois appelés Aoyi?«).
Ceux qui venoient vendre des denrees au marché ,
leur payoient un droit qu'ils percevoient en nature,
comme il paroît par la quatrième fcène du premier
a été des Acarniens d'Ariftophanes, où DicæopoKs
demande à un béotien î’anguille qu'il porte,
comme le tribut du marché, ayopSé; TtXoç.
On reconnoît à ces fonctions celles qu'exercèrent
depuis à Rome les édiles 5 mais ceux-ci
avoient de ' plus l’infpeétion. des bâtimens ou
la YQÎerie i qui étoiç léfervée à Athènes auâ
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' eftynomes. Les Romains ont cependant oonnu les
agoranomes & leurs tondions a comme il paroît
par ces vers de Plaute dans les Captifs :
Euge pe ! ediCtiones idilitias hic habet quidem ;
Mirumque adeo eft. ni hune fecere ftbi Jsttoit
Agoranomum.
AGRAFE. V. Fibule.
A G R A l, nom d'un des titans, fuivant^ban-
choniaton. Il lignifie champêtre. <
A G R A IR E . Confuîtez la Junfprudence pour
connoître les lois agraires des Romains.
AGRANIES, Agrianies ou Agrionies ,
fêtes inftituées à Àrgos en l'honneur dune hile
de Proëtus. Plutarque décrit ainfîj cette fete : les
femmes y cherchent Bacchus (A’ypianoç, feroce) ,
& ne le trouvant point, elles ceflent leur pour^
fuite, difant qu'il s'eft retiré auprès des mufes. Elles
foupent enfemble, 8c après le repas elles fe pro-
pofent des énigmes. Ces myfteres fignifioient que
^érudition & les mufes doivent accompagner la
bonne chère, & que fi l'ivrefle y prend place, fa
fureur eft cachée par les mufes qui la retiennent
chez elles, c'eft-à-dire, qui en répriment l'excès.
Cette fête fe célébroit la nuit, & on s'y cou-
ronnoit de lierre. > t 1
C’étoit probablement la même que l'on cele-
broit à Thèbes en l'honneur des morts, fous le
nom d‘agrionies. §
Il y avoit à Orchomène une particularité remarquable
dans la célébration des agrionies ; c'eft
que les femmes d’une famille devenue odieufé par
quelqu aétion barbare, • étoient exclues de cette
fê te , & dévoient s'éloigner des lieux où les autres
femmes avoient réfolu d’aller. ^Celles-ci mar-
choient, ayant à leur tête le prêtre de Bacchus
qui portoit une épée nue, avec laquelle il pouvoit
tuer une de ces Etolées', AUxtclï, (on leur donnoit
ce nom) s’il la rencontroit fur fon paflage. Du
tems de Plutarque, il y en eut une de tuée, &
les Orchoméniens n’y trouvèrent point à redire.
Mais les Romains , qui étoient maîtres de la Grèce,
ne voulurent point fouffrir de fuperftition barbare
, & condamnèrent la ville d’Orchomène à
une forte amende.
Les filles de Mynias, tranfportées de la fureur
des bacchantes, maflacrèrent Hippafus, fils de
Leucîppe, & le fervirent fur leur table. Leur
famille fut exclue pour toujours des agrionies.
AGRARIUM. On donnoit ce nom au navire
qui portoit les empereurs grecs, & fur lequel
les grands officiers de l’empire pouvoient monter
feuls avec eux.
AGRAULE. V . Aglaure.'
AGRAULÏES, fêtes ainfi nommées, parce
quelles dévoient leur inftitution aux Agraules,
peuples de l’ Attique ,'de la tribu Ele&héïdes, qui
avoient pris leur nom d'Agraule ou Aglaire. Cette
fête fe célébroit en l'honneur de Minerve.
Les Cypriotes célébraient aufli cette fête dans
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le mois aplirodifius, en immolant des vi&imes
humaines.
AGREUS, furnom d’Ariftée. \ ,
AGRICULTURE. Les Egyptiens faifoient honneur
de fon invention à Ofiris, & le prétendu
fouet qu’ils placent dans fa main, étoit une
charrue fîmpîe. V. F o u e t . Les Grecs en re-
connoifloient pour l'inventeur Cérès, ou plutôt
Triptolème, fon fils. Les premiers habitans de
l’Italie placèrent au rang des dieux Saturne 8c
Janus, en reconnoiflance de cette invention, dont
ils leur faifoient honneur.
L'agriculture a fait les délices des plus grands
hommes chez les peuples anciens. Cyrus le jeune
avoit planté la plupart des arbres de fes jardins,
8c ne dédaignoit pas de les Cultiver lui-meme.
A la vue des jardins de ce jeune prince , Lifandre
de Lacédémone, un des chefs de la république,
s’écrioit avec admiration : O prince, que^ tous les
hommes vous doivent eflimer heureux, d’avoir fa
joindre ainfilavertu a tant de grandeur & de dignitéi
Lifandre dit la vertu y comme fi l’on eût penfé
dans ces tems qu'un monarque agriculteur ne pouvoit
manquer d'être un homme vertueux ; & il eft
fur au moins qu'il doit avoir le goût des^ chofes
utiles & des occupations innocentes. Hiéron de
Syracufe, Attalus, Philopator de Pergame, Arché-
laüs de Macédoine, & un grand nombre d'autres
princes, font loués par.Pline & par Xénophon,
qui ne louoient pas fans connoîflance, & qui
n'étoient pas leurs fujets, de l'amour qu'ils ont
eu pour les champs & pour les travaux de la campagne.
La culture des champs fut le premier objet du
légiflateur des Romaias 5 & pour en donner à fes
fujets la haute idée qu'il en avoit lui-même, la
fon&ion des premiers prêtres qu'il inftitua, fut
d’offrir aux dieux les prémices de la terre, & de
leur demander des récoltes abondantes. Ces prêtres
étoient au nombre de douze 5 ils étoient appelés
xirvales , de arva, champs , terres labourables.
Un d'entr'eux étant mort, Romulus lui-même
prit fa place j & dans la fuite, on n'accorda cette
dignité qu'à ceux qui pouvoient prouver une naif-
fance illuftre.
Dans ces premiers tems, chacun faifoit valoir fon
héritage, 8c en tiroit fa fubfiftance ; car dès le tems
deRomulu$, les terres étoient divifées en portions
égales entre tous les citoyens fans diftinéhon. Ces
portions étoient exemptes d'impôt. L’état avoit de
grands domaines, appelés faites, 8c de l’étendue
de huit cens jugères , qu’il affermoit à des publia
cains, lefquels les fous-affermoient à d'autres par >
ticuliers, pour ies faire valoir au profit de la république
: Scripturarius ager publicus appellabatury
in quo ut pecora pafcantur, certum as tribuitur,
quia publicanus feribendo conficit rationem cum pafi
tore ( Pomp. Fcftus. )
» Eiiam nunc in tabulis cenforiis pàfcua dicuntur
çmnia , ex quibus populus reditus habet, quia diù