
portoient leurs femmes & leurs enfans fur des
carpenta ( Ammian. 3 1 . 2. ) , qui leur fervoient
de maifons : Cum carpentis , in quibus habitant.
Les Romains s’en fervoient auflipour les voyages
( Cod. T/icod. lib. vi 11. leg. 15. )-j 8c Apulée
( Met. xi. ) fe tranfporta à Rome fur un chariot
de cette efpèce : Romain dehinc carpento
pervolavi. On vit les chefs des Gaulois combattre
fur ces chariots ; & Bituitus, l’un d’eux.,
fut conduit à la fuite du triomphateur fon vainqueur,
dans un carpentum d’argent, fur lequel il
avoit combattu ( Florus. n i. 1. ) : Rex Bituitus
argenteo in carpento , qualis pugnaverat.
Le carpentum fut tiré de la clalfe des voitures
fimples 8c. communes,par l’ufage qu’en firent dans
Rome les dames romaines. 11 étoit alors attelé de
mules ( Lampr. Heliogab. 4. ) : FaHafunt fenatus
confulta, que. veherentur carpento mulari ,• „cette
di-ltinéfcion n’appartint qu’aux damés les plus il-
iuftres & aux princefifes, 8c ce fut le fénat qui
la leur accorda dès le tems de la république. Les
empereurs firent du carpentum un ufage habituel,
& cet ufage devint une des prérogatives des Au-
guftes. Ils le permirent cependant fous le bas-
empire. i° ., au préfet du prétoire ( Cajfiod. Vet.-
vi. 3* ) • Ipfe primum hujus dignitatis infulas
confecravit, ipfe carpentum reverendus afoendit.
Au vicaire de Rome, (ibid. vi. i.j. ) : Ad
fimilitudinem fummorum carpento vekeris. Les
Pontifes 8c les Flammes fe fervoient aufli du 'carpentum
, furtout pour tranfporter au capitole les
chofes facrées qui ne dévoient point être' ex-
pofées aux regards des profanés. Tacite (Annal.
xii. 42. 3. ) , le dit expreflement : Suum quoque
um aidas extollere , carpento capitoliuip.
ingredi , qui mos facerdodbus & facris antiquitus
conccjfus. On vit aufli le carpentum paroître
dans les pompes du cirque, d’où lui vint le fur-
nom pompaticum ( ïfidor. xx. 12. ) Il portoit les
imagés des impératrices mortes , à la fuite de
celles des empereurs , qui étoient placées fur des
-chars. Ce fut Caligula qui accorda cette prérogative
à la mémoire de fa mère ( Suet. Calig. c.
I J. ) : Inftituit matri circenfes , carpentumque quo
in pompa traduceretur. Mefialine & Agrippine
l’obtinrent dès leur vivant.
On voit des carpentum pompaticum fur les médailles
de Julie , d’Agrippine & de quelques
autres princefles. Les tombeaux étrufqués de
marbre , publiés en grand nombre par Gori, en
offrent aufli plufieurs ; 8c l’on en trouve quelques
uns dans les peintures d’Herculanum.
Vopifcus nous apprend de l’empereur Aurélien,
qu’il fe promenoit dans .un carpentum, pour fe
délafler des fatigues du gouvernement, en s’entretenant
familièrement avec fes amis : Ibi cum
animus caufts atque a nçgodis pubticis fdlutus
ac liber vacaret, fermohem multum a palado
ufque ad hortos Valerianos inftituit*
CARPISCULUS, chauflure des Romains que
les Grecs appeloient 8c Ces
mots grecs nous apprennent que le càrpifculus
étoit ouvert, c ’ e f t - à - d i r e , découpé en plufieurs
endroits. Aurélien ayant vaincu les Carpi, peuple
d’Afrique, fut décoré par le fénat du furnom
Carpicus ( Vopif. c. 30. ) , comme il l’avoit été
des furnoms Parthicus , Gothicus , &c. Mais
cette nouvelle dénomination ne lui fut pas agréable,
à caufe de l’analogie qui fe trouvoit entre
Carpicus 8c Càrpifculus.
Carpisculus étoit aufli un ornement d’archi-
teélure, refendu plufieurs fois , peut-être celui
dont on àécoroitles naiflances des frontons, &
qui reflembloit à un acroftôle. Il en eft fait
mention dans l’infcription fuivante :
TEGULAS AENEAS AURATAS
CUM CARPISCULIS ET
VESTITURIS BASIUM.
CARPTOR.
CARPUS. I V°y‘l Ecuyer tranchant.
CARQUOIS, pkaretra 8c corytus. On trouve
des carquois de plufieurs fortes fur les monumens
antiques j mais il feroit difficile d afligner à quelques
uns exclufivement aux autres, certain tems,
ou certaines contrées. Nous allons pourtant en
faire mention, afin de donner aux peintres le
moyen de jeter de la variété dans leurs compo-
fitions. 11 y a des carquois ronds 8c terminés en
pointe prnée : d’autres reflemblent à un obélifque
dreffe fur 1a pointe j d’autres enfin qui renferment
ordinairement l’arc avec les flèches, font contournés
comme les confoles Yur lefquelles on place
des buftes , ou qui portent les corniches. -
Carquois. On en voit un fur les médailles
de Cnoffus, de Cos, de.Myndus, de Sinope ,
de Theflalonique.
CARRAGO, retranchement fait avec des
chariots. Il en eft fouvent parlé dans Végèce, &
dans les écrivains de l’hiftoire des Auguftes.
CARRARE. Voye^ Ca r ar e .
CARREFOURS. Muratori (98. y. Thef. Infer.)
rapporte l’inferiptipn fuivante ;
BIVIIS t r iy i is
QUADRUVIIS
EX VOTO SUSCEPT©
POSU1T PRIMUS
VICTOR
V. S. L. 3L. m .
On croit qu elle s’adrefle aux génies des carre*
fours.
CARRHÆ, en Méfopotamie. kapp.
Les médailles autonomes de cette ville font :
R R R R . - e n b r o n z e . \ . ( Pellerin.)
O. en. or.
O. en argent.
Haym lui en a attribué qui appartiennent à
Cartha , dans I’ifle de Ceos.
Devenue Colonie Romaine , elle a fait frapper
des médailles grecques en l’honneur de M. Au-
rèle, de Verus , de Commode , de Sept.-Sé-'
vère, de Caracallà^, d’Elagabalé , d’Alex. Sevère,
de Gordien-Pie, de Tranquilline , avec les légendes
:
A Ï P . K A P PH N S 2N . 3>IÀi2P. Aurelienfiüm Carrke-
norurn Philorom&orum.
K O A . K A P P H N . Colonia Carrhenorum.
CARRUCA, chariot couvert à quatre roues,
très-reffemblant au Carpentum & à la Rheda. Pline
( xxxiii. h .) dit que les Romains couvrirent
les premiers cette voiture d’argent cifelé. La car-
ruca étoit traînée par des mules, comme le carpentum
8c la rheda j mais elle differoit de la dernière
, parce qu’elle étoit couverte, 8c peut-
être de la première par la fimplicité 8c la modeftie
des ornemens de fa couverture. Elle perdit cependant
peu-à-peu cette modeftie, au moins la
carruca dont fe fervoient les fénateurs, comme on
peut en juger par la permiffion que leur donna
Alexandre-Seyère de la faire argenter ( Lamprid.
Alex. Seve/Ç'c. 43. ) : Carrucas Roma & rhedas
fenatorihfs omnibus ut argentatas haberent permi-
fit. Aurélien leur accorda de nouveau cette prérogative
î 8c fon hiftorien nous apprend que les
carruca n’étoient auparavant ornées que d’ivoire
8c d’airain ( opife. Aurelian. c. 46.). Ces voitures
, qui défignoient les fénateurs 8c les grands
officiers, furent fans doute aiïujetties à une forme
8c à des ornemens déterminés, que l’on ne pou-
voit changer fans la permiffion des empereurs.
Les particuliers eurent, dès le tems de Pline, des
carruca ornées d’argent cifelé, 8c d’or au fiècle de
Martial 0nFj6i f . )Y: .
Aurea quod fundi pretio carruca paratur.
CARTEIA, en Efpagne. Ca r te ia .
Les médailles autonomes de cette ville font KC.
en bronze.
O. en or.
O. en argent.
Leurs types ordinaires font :
Neptune debout. — Un dauphin. — Une proue
de vaifleau.
CARTES G ÉO G R A PHIQ U E S. M. Paw
( Recher, fur les Egypt. c. 1. p. 2.20. ') dit des
Egyptiens, « qu’on a toujours fuppofé qu’ils fa-
Voient bien deffinec des cattes géographiques, dont
Apollonius de Rhodes & Euftathe leur attribuent
finvention, Nous fommes étonnés lorfque Clément
d’Alexandrie fait cette prodigieufe énumération
de toutes les connoiffances que devoit pof-
féder celui d’entre les prêtres égyptiens qu’on
devoit nommer Scribe facré, ou lliéro-Gram-
matifte : il faut qu’il foit verfé, dit-il, dans la
cofmographie 8c la géographie j il faut qu’il
connojfle le mouvement de la lune, celui du fo-
leil, 8c celui des cinq autres planètes j il faut
qu’il fâche îa chorographie de l’Egypte , 8c qu’il
n’ignôre rien de ce qui concerne le cours du Nil
( Stromat. 6. ).
« Il paroït que tant de chofes n’ont pu s’arranger
avec quelque précifion dans l’efprit d’un
homme , finon par le fecours dés cartes. Mais
quelle idée doit-on fe former de ces cartes là ,
lorfqu’on réfléchit que les Egyptiens ne voya-
geoient pas, 8c qu’ils ne naviguoient point, ni
fur la Méditerranée, ni fur la Mer-rouge? Avant
la vingt-fixième dynaftie , qui étoit celle des
Saites , ils ne femblent avoir eu des notions pré-
cifes que fur l’intérieur de l’Ethiopie , ce que
Strabon a voulu à tort leur difputer. Les autres
contrées adjacentes- , comme l’Arabie , la
Judée & la Phénicie, ne leur étoient connues
que par le rapport d’autrui , c’eft-à-dire , celui
des Pafteurs., ou.des nomades. Quant aux côtes
de la Grèce , les ifles de l’Archipel, la Libye
inférieure , & les parties occidentales de l’Afrique,
ils n’en favoient que quelque chofe de fort
vague. Je né doute pas qu’ils n’aient été en une
communication étroite avec les prêtres du témole
de Jupiter Ammon 5 mais il n’eft pas prouvé que,
la célébrité de cet oracle ait attiré dans la Mar-
marique des voyageurs ou des pèlerins venus de-
différens pays très-éloignês les uns des autres,
furlefquels on pouvoit s’in(truire par leur moyen.
Et encore cela eût-il fiiffi pour dreffer des cartes
telles que celles dont on nous parle, & où l’on
avoit indiqué le giffement de toutes les côtes de
V Océan , 6? toutes les grandes routes de Vancien
continent? Quand même il feroit vrai que quelques
Egyptiens, attachés au collège facer'dotal de
Saïs , eiment tenu à Solon le merveilleux difeours
que Platon leur attribue fur l'Atlantide, il ne
s’enfuivroit pas que ces Egyptiens - là aient eu
une connoiffance géographique fur quelque terre
fituée fort avant vers l’oueft, pnifque rien n’eft
-phxE confus , ni même plus manifeftement faux,
que ce qu’on, en lit dans le Timée & le Critias.
■ «Voici comme il faut réduire à de juftes bornes,
ce qu’il y a d’exagéré dans Clément d’Alexandrie.'
Les prêtres n’ont pu avoir d’autres tartes que
de Amples tableaux topographiques Je l’Egypte
tel que celui qu’on voyoit dépeint fur le voile
d’îfîs. Comme toutes les terres de ce pavsavoient
été mefurées, il n’étoit pas difficile d’approcher
par ce moyen, beaucoup de la précifion. D’ailleurs
le cours du Nil, 8c l’uniformité de dire&ion
dans deux chaînes de montagnes qui courent du
fud au nord jufqu’à la hauteur de Memphis,