
nation , dans les aflemblées générales de la Grèce.
PhM,a,Vc ° V ° e pheS Corinch^ du tems de
Phidias, des concours de peinture, & des juges
Ç Pplits pour cet objet. Strabon nous a con-
lervé les noms des premiers concurrens, qui
furent Paneus parent de Phidias, & Timagoms
de Cha c is , déclaré vainqueur. Ce fut devant
du P, f ! ! S ,US5?Aq,"e Pa;ut Aè'n°n, avec fon tableau
du mariage d Alexandre & de Roxane. Proxé-
n d e s , prefident de l’affemblée, prononça le
filTe^n"^ 1“ ,aCC° rda la Palme; & lui donna fa
_ i I l e .en n?“ iage. Un nom célèbre.nen impofoit
pas a ces juges, & ne les empêchoit pas de rendre
luftice au mérite : Parrhafius étant venu a" Samos
difputer le prix de la peinture, dont le fujet
«toit le jugement fur les armes d'Achille, vit
fr/^bs eaU-ne T,mant,he déclaré par tous les fuf-
frages meilleur que le lien. Ces juges n'étoient
point etrangers aux arts; car i lV eut un !ge
d'a(Tid„i!e' T eS G trCS feqoontoiènt avec autant
d aHiduite les attehers des anifles que les écoles
das P, lloropl>es i & cela, dit Ariftote, (Polit g . )
afin de parvenir à la connoiffance du vrai beau
S f g , SapP'IqU0,t exactes en meme-remsa.u deffin & =>«* feieuces
Les anifles grecs aînfi aiguillonnés , travail-
îoient pour I immortalité. Les récompenfes qu'ils
T h T l ^ T MgeS> k s mettoienf
S S É K S ,brllIer leurs talens fans aucune
vue cl interet. Polygnote ayant peint le Poecile
fameux portique d'Athènes, ne voulut recevoh
aucun paiement pour fon travail ; & il paroît
q uil en ufa de même à Delphes, où il représenta
la guerre de Troye dans un édifice public.
Ln reconnoiflance de ce dernier ouvrage, les
Amp lifiions firent des remerciemens folemnels
a ce généreux artifle, & lui affignèrent des loged
e 'k GrèclePenS d“ publicdans t0UEes les villes
Artistes romains. « Ce feroit en vain, dit
le comte de Cayhas, que j'entrcprêndrois de faire
des recherches fur l'état où étaient les a‘r ts 1
S e S i ' T B o P? ra'ers, tems de la fondation
de cette ville. On fait feulement en général, que
les Romains eurent recours aux Etrufques pour
k s principales conilruaions, & pour Tes otne-
mens dont i s embellirent leur capitale; Cependant,
f l eft à préfumer que f. Ion eût confervé
a Home le gouvernement monarchique, le goût
poüt les arts s'v ferait formé & foutenu, puifJ
qui! avoir des-lors fait tant de progrès-en Etrurie
& dans la grande Grece. Mais la: république, qui
dVtP„;CCUr* deS mof ens de s'affermir &
d etendre fa puiffance, n écouta que les eonfeils
de ambition, & ne jouit prefque jamais de cette
henreufe tranquillité, fi favorable, & même fi
artseflComa a Iîa,ffance. ou à Ia perfeftion des
arts Comment les pratiques ingénieufes & les
fines operations de efprit & de la main qu'ils
exgenr, auroienc-elles pu convenir à un peuple :
de foldats, qui ne connoifloit d’autres lèntimens
que 1 amour de la patrie, & d'autre fupêriorité
que celle des armes? »
“ Après I* prife de Corinthe par Mummius;
apres je triomphe de Paul-Emile & celui de
Pompee, les ncheffes de ia Grèce & de l'Afie
s étant répandues dans Rome, fes habitans ouvrirent
les yeux fur l’utilité des arts; mais comme
us les aimèrent moins par un goût éclairé, que
par luxe & vanité, ils abufèrent bientôt de tout
ce qui les avoit frappés. Semblables à ces hommes
J nouveaux, qui font eux-mêmes étonnés de fe voir
riches & comblés d'honneurs, ils voulurent pof-
leder fans s'appliquer à connoître ; & incapables
de travailler à faire fleurir les arts en
les etudiant, ils firent briller l'or & l'argent aux
yeux des anifles étrangers, & les Grecs accoururent
en foule. ■»
“ Le jugement que je porte fur les Romains
par rapport aux arts, ne vient pas d’une aveugle
prévention ; il n'eft que trop juffifié par les mo-
numens qu ils nous ont laiffés ; & la conftitutioa
“e r™L8°uvernement en découvre la véritable
cauie. fout citoyen romain s'imagmoit être uu
perionnagç important, parce qu'il avo.it droit de
le trouver aux aifemblées pour y traiter des plus
grandes affaires, & il croyoit que fes décifions
etoient d un poids infini pour le gouvernement
de letat. La jeûnelfe, occupée des exercices du
corps, de letude des loix,des brigues & des
cabales qui agitoient la ville à chaque éleftron.
negligeoittout autre objet, ou étoit, pour mieux
dire , perfuadee qu’il n'y en avait point d’autre
capable de la fixer. »• ■ .
-Les^Komains, barbares en ce point, abandonnèrent
prefque toujours à leurs efclaves la
connoiffance. & la pratique des arts libéraux,
qui leur venoient des Grecs. Mais que pouvoient-
s attendre cfune foule dfart ifi es mercenaires»
en qui la perte de.Ia liberté étouffait le génie,
& qui, loin d’envifager dans le fuccès un adou-
ciuement a leurs peines, n'y vovoient qu’un
efclavage eternel, & une gêne qui augmentoit
a mefure que leurs talens fe développaient ? Il*
épargnèrent des frais'confidérables à leurs maî-
' reV £!£ profitoient allez fouvent de l'induftrie
oc de 1 habileté de ces efclaves, pour les vendre
plus cher qu ils ne leur avoient coûté. Par une
efpeoe de conféquence, le goût romain eft en
general lourd, mou-, fans fineffé ;- il fe fent de
I état de fervitud’e où étoient réduits les anifles
de cette nation : & prefque tous les ouvrages
romains ou Ion apperçoit une forte d'élégance,
font dûs aux Grecs dont Rome fe trouva rem-
plie, principalement fous les empereurs. »
“ Quand! là fource de ces anifles fut tarie,
“ .qtrf la ,Grf ce fe trouva hors d'état d'entretenir
les, écoles d'Italie , on celfa d’y cultiver
les arts, gui reprirent cependant quelque vigueur
fous Trajan, Hadrien & d’autres princes dont
la protection les rétablit un peu ; mais enfin,
ils s’éteignirent j & le liège de l’Empire tranf-
porté à Conftantinople 5 fit une diverfion qui leur
fut aufli fatale, que la prife de cette ville par les
Turcs leur fut avantageufe dans la fuite. Les arts*
pratiqués dans l’intervalle de ces deux événfe-
rnens, font rangés dans une clalfe connue fous
le nom de Bas-Empire y & l’on comprend à peine
comment des hommes qui étoient environnés
de chef - d’oeuvres dans tous les genres, & qui
avoient entre les mains tous les inltrumens né-
celfaires pour les imiter, ont pu lailfer à la pofté-
rité de fi mauvaifes productions. « Caylus, Rec,-
d‘Ant. i. iy j.
ÀR TOCR EA S , mot compofé de deux mots
grecs, âpres, pain, & xptuç, viande. Perfe leSaty-
rique fait mention d’un mets des Romains appelé
artpereas. Les racines de ce mot feroient croire
que c’étoit un p âté, ou un hachis de viande
mêlé avec du pain. .
A R T OL A G A N U S 3 ( R lin. 8. 2*) efpêce de
gâteau ou de pâtilferie. Ce mot ell compofé
d’çtpToç, pain , & de », q u i, dans Héfy-
chius, eft un gâteau fait de fleur de farine pétrie
avec de l’huile, & cuit dans un plat. Cicéron
ne trouvoit pas un grand attrait dans ce mets j
car il dit avec dédain (Famil. 9. 20.) : Dedifcénd&
funt ti'ôi fportelU & artolagani tui.
ARTOPHAGES. Les Grecs défignoient les
habitans de l’Egypte par l’épithète d‘Artophages,
parce qu’ils vivoient principalement de deux fortes
de pain, nommées en leur langue Petofiris &
TGoliefte, qu’on faifoit d’un grain fur lequel les
favans vont hafardé beaucoup de conjectures j
car quelque peu croyable que cela parôifle, il
eft certain quril règne de l’ obfcurité dans l’hif-
toire des plantes les plus généralement cultivées
par les anciens. Les mêmes noms ne lignifiant
plus les mêmes chofes à beaucoup près, on eft
réduit à former des conjectures, & l’on fe trompe
de tems en tems. Il paroît que c’eft Hécatée,
qui, le premier, s’eft fervi du terme d’Asroif*yoi,
pour défîgner les Egyptiens.
A R T O P T A , vafe ou efpêce de four de campagne
, dans lequel les Romains faifoient cuire
leur pain. Pollux (10. 25.) dit expreflement :
Nihil intererit etiam vas, in quo panes coquant 3
fic nominare , quod nunc àrtoptam voûtant.- Plaute
a empolyé ce mot dans fa comédie intitulée :
Aulularia ( i l . 9. 4 ,) :
Ego hinc, ,artoptam ex proximo utendam peto.
Et Pline ( 1 8 .2 . ) d it , au fujet de ce vers de
Plaute : Artoptam Plautus appellat in fabula j
quam Aululariam fcripfit : magna ob id côncerta-
tione eruditorum, an is verfus fit poetA illïus. Ce
v<5ÿs de Plaute paroît fuppofé à plusieurs érudits.
ARTS. Amen nous apprend que les Gadariens
adoroient les arts avec la Pauvreté, parce qu’en
effet celle-ci eft la mère des a rts3 ou de l’invention.
Voyi’i Pau vreté.
ARVALES. On appeloit de ce nom ceux qui
faifoient les facrifices des Ambarvales. Ils étoient
douze choifis entre les perfonnes les plus diftin-
guées de Rome, & s’appeloient Freres Arvales
ou le collège des Frères Arvales. Ils furent infti-
tués par Romulus, qui fe mit lui-même du nombre.
La marque de leur dignité étoit une couronne
d’épis liée avec une bandelette blanche. On dit
que les conteftations relatives aux limites des
champs, étoient de leur reffort. Pline les appelle
Arvorum fiacerdotes. Voici l’origine de ce facer-
doce : Acca-Laurentia, nourrice de Romulus ,
avoit coutume de faire,.tous les ans / un facri-
fice pour la prbfpérité des champs, dans lequel
elle faifoit marcher devant elle douze fils qu’elle
avoit : l’un d’eux étant mort, Romulus, pour
honorer fa nourrice, offrit d’être lui-même fon
douzième fils. C’eft de-là que vinrent le nom
du facrifice, le nombre des douze & le nom de
frères. Ce facerdoce ne finiffoit qu’avec la vie*
l’exil & la captivité ne le faifoient point ceffer.
Pline (18. 2).
L’analogie de notre langue feroit dire les frère#
A rv a u x , mais l’ufage contraire a prévalu. Voye£
Ambarvales.
ARUERIE , félon là tradition égyptienne »
étoit fils d’Ifis & d’Ofiris. Ceux-ci, difoit-on ,
avoient été conçus dans le même fein, s’y étoient
mariés ; & Ifis, en naiffant, étoit déjà grofle
à’Arueris. Cet Arueris fut, dit Plutarque, le prototype
de l’Apollon des Grecs.
A R U G A , ariga & aringa, bélier qui fervoit
de viélime chez les Romains. Les Grecs appe-
loient un bélier npôÇoiTov %p}v>, d’où, par corruption,
les prêtres de Rome auront dérivé le
mot Barbare aruga.
A R U G IA . Voyez A rrugta.
ARUINA, graiffe. L’embonpoint extraordinaire
de quelques individus de la famille Cornélia.
de Rome, leur fit donner ce furnom.
ARUNDEL (marbres d’ ) (chronologie d’)
On ignore le nom de celui qui les fit graver y
mais on fait que Peyrefc les avoit découverts
& acquis au commencement du dernier fiècle.
Ils échappèrent des mains de cetilluftre françois,
& paflerent dans celles de Thomas Pétrée, qui
avoit été envoyé dans le Levant par le lord
HoWard, comte d’Arundel, pour y acquérir les
plus rares morceaux d’antiquité. Exilé & éloigné
des affaires, .ce comte cherchoit à adoucir l’ennui
de la folitude par la culture des beaux art*.
Il avoit ramaffé, dans cette vue, une précieufe
colleélion de tableaux, de deffins & d’antiquités.
Quoique les maibjçs, qui en faifoient la plu#
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