
fur le devant de la plinte indiquent un objet
de fuperftition. Cette ckàte] accompagnée de fes
deux petits, pourroit lignifier une plus grande puif-
fance, un culte plus étendu que cette divinité
avoit acquis j les deux petits chats conduifent à
cette idée. Mais la ckate étant, fuivant plufieurs
auteurs, l'emblème de la Lune, & la Lune étant
Ifis, on pourroit avoir par cette idée l'explication
de ce monument. En fuppofant un des
petits chats blanc & l'autre noir, ils repréfente-
roient les phafes de la lune.
On voit à Rome, dans la Villa - Borghèfe ,
une Ratue égyptienne qui a une tête de chat.
CHATAIN. Les Romains appeloient cette couleur
color amygdaltnus , ou pkoeniceus , du nom
grec çoûtZ que portoit le palmier-dattier, dont
les fruits ou dattes font châtain-foncé.
CHATEAU-St.-Ange. Voye£ A d r ia n u m .
CHATEAU-d’eau. Les Romains appeloient
çafiella les chateaux-d' eau , ou réfervoirs deftinés
a la diftribution de l'eau des aqueducs ; 8c caf-
teLlarius l’officier ou l'infpeéfceur prépofé à cette
diftribution,
CHAT-HUANT de Minerve. V. Chouette.
CHATIMENS militaires. Voyeç C a s t ig a -
TIO, & le Dictionnaire de Y Art Militaire.
C h a t im e n s , fûpplices. Voye^ le Dictionnaire
de Jurifprudence.
CHAUD. Les Romains voluptueux aimaient à
boire chaud dans les repas fomptueux j 8e c'étoit
dans les vafes mnrrhins que l'on verfoiç le vin
chaud (Martial. xiv. 3.) :
S i calidum potas , ardenti myrrha Falerna
Convenu, & melior fit faper inde mero.
On préféroit ces vafes pour les boiflons chaudes
aux coupes de verre > parce que ces dernières
étoient briféçs par la dilatation fubite (ibid, x i i .
74- J-) :
Nullum falliçitanç h&c , Flaççe , toreumata
furetn ,
Et nimium calidis t\on vitiantur aquis,.
Quelques Romains croyaient que les boiffbns
çhaudes rendoient pâles ceux qui en ufoient habituellement.
Martial fait allufion dans les vers
fuivans à cette opinion {tbid. xu. 60. j. )■ :
Nat ali p aller $ fuo , ne ça Ida- fabello
Défit.
Ce fut Néron, fi l'on en croit Pline ( x x x i. 3.)
qui imagina de faire chauffer l'eau & de la rafraîchir
cnfuite dans la neige-, au-iicu de »lettre,
félon l'ufage ordinaire de fon te ms, de la neige
ou des glaçons dans l’eau même.
CHAUDRONS de Dodone. Voye[ D o d o n e .
CHAUSSEES. On appelle en France de ce nom
les anciens chemins romains.'
CHAUSSES longues. Les Troyens, les Phrygiens
, les habitans de la Tauride, en un mot
tous les barbares portent fur les monumens grecs
des chauffes longues, femblables à nos pantalons,
mais plus longues & plus pliflees. Les Gaulois
fe diftinguèrent depuis par ce vêtement, appelé
braccA par les Latins , & qui fit même nommer
une .partie des Gaules Gallia braccata.
Les Grecs ne portoient point de chauffes ,
comme nous l'apprenons de deux pafîages de Théo-
phralle. Dans l'un voulant peindre un fo t, ou
un homme inconfîdéré , il dit ; qu étant affis il
laiffoit fa tunique relevée fur les genoux 3 de maniéré
que ton voyait à découvert les parties de fon
corps , que la pudeur ordonne de voiler. C'eft de
l'homme imprudent qu,'il parle dans l'autre, paf-
fage , où il le peint relevant a deffein fa tunique ,
afin de découvrir ce que la pudeur ordonne de voiler.
Théophrafle n'auroic pu s'exprimer de la forte,
fi les Grecs euffent porté des chauffes ou culot*-
tes. Nous trouvons dans Ovide des vers qui difent
exprefiement que cet habillement des barbares
étoit inconnu aux Grecs. Le poète y reproche
aux habitans du Pont, qui fe difoient d’origino
grecque , d'ayoir adopté les chauffes des Perfes *
leurs ennemis mortels {Tri fi. 10. 31.) $
If as qupque qui geniti Graiâ creduntur ab urbç
Pro patrio cultu Perfiça braccà tegit.
Les athlètes feüls chez lçs Grecs portoient une
écharpe autour de la ceinture, afin de cacher
leur nudité 5 elle reffembloit au tablier ferme des
boulangers, au campestre des Romains (Voye%
ce mot ) , & au fubligaculum , qui étoit vraifem-
blablement la même chofe. Us l'appelèrent Z «a,«« j
& on en trouve la figure dans le lirtius des viéli-
maireSi
Dans les premiers tems de Rome, on ii'y
porta point de chauffes , parce que la tunique
defeendoit jufqu'aux genoux, 8c la toge jufqu'à
mi-jambe. On y fopçrléoic par le. c am p e s tr e ,
lorfqu’on étoit arme $ & par des b a n d e l e t t e s ,
fafctA crurales, dont on s'enveloppoit les cuiffes
quand on craignoit le froid. Mais enfin les Gaulois
, les Germains & les Goths s'étant mêlés
avec les Romains, çeux-ci adoptèrent généralement
les chauffes longues des premiers, comme
Lampride le dit d'Alexandre-Sévère (c. 40.) :
Fafciis femper ufus efi....Braçcas albas habuit.
Outre les monumens fur lefquels ceux qui font
vêtus de la toge au de la tunique fimple, ne
portent point de chauffes, nous ayons des paffages
4’écriva.ins
d’écrivains romains qui prouvent la même chofe.
Afconius {in Cicer. p. 178. ) dit que Caton étant
préteur, & rendant la juftice pendant les grandes
chaleurs, ne portoit point de tunique fous' fa
toge , mais un fimple campefire , fine tunica. . . .
campefiri fub toga cinctus. Suétone ( Jul.. c. 82.
n. 3.). raconte que Céfar étant près de tomber
fous les coups des conjurés, défit pardevant les
plis de fa toge , afin de ne pas découvrir dans
fa chute les parties du corps qui font cachées*
chez tous les peuples policés : finum vefiis ad
ima crura deduxit. Gette précaution eût été inutile
fi Cé'far eut porté des chauffes. Un empereur romain
donnant un repas d'appareil aux foldats,
leur ordonna de fe couvrir du fagum , afin qu'étant
à demi-couchés fur les lits de table, ils
n’offriffent pas un fpeétacie indécent ( Trebell.
Pollio. xxx. Tyrann. c. 23.) : Convivio difeum-
bere milites , ne inferiora denudarentur, cum fagis
jfifill
Il parok, d’après ce paflage, que les foldats
ne portoient qu'un campefire, .ainfi que le pratiquaient
encore au commencement de ce fiècle
les montagnards d'Eco fie, quoiqu'ils fuffent habitans
d'un pays froid. Les officiers paroiflent fur
plufieurs monumens , 8e en particulier fur la
colonne Trajane, avec des chauffes qui defeen-
dent jufqù'aux genoux, ou peu au-delà. Cara-
calla portoit fans doute l'habit militaire & celui
des officiers, lorfqu'il fut affaftiné par Martialis 5
car Hérodien ( /. 4. c. 24. p. 153. ) dit qu'il avoit
dans ce moment rabattu fes chauffes fur fes cuiffes
pour fatisfaire à des befoins preffans.
Ceux qui montoient fur les théâtres de Rome,
furent toujours obligés, à caufe de la bienféance,
de porter des chauffes longues, comme nous
l'apprend Cicéron ( Offîc. 1. 35.) : Scenicorum
mos tantam habet veteris difciplinA verecundiam ,
ut in feena fine fubligaculo prodeat nemo ,* &
comme le montrent deux petites Ratues de marbre
confervées à la Villa-Mattei, qui repréfente
nt des comiques.
Oii portoit ordinairement dans les bains publics
le campefire ou fubligaculum ,* comme on le
voit dans les vers de Martial fur Chioné au bain
( ni. 87. 3.) <•
Telia tamen non hac , quâ debes , parte lavaris :
.S.i pudor efi , trans fer fubligar in faciem.
CHAUSSE-TRAPE.
Le comte de Caylus a publié ( Rec. iv. pl.
«F8. n. 3-.) le defiin d'une chauffe-trape de bronze.
» Ce monument, dit-il, mérite d’être rapporté
, Br par lui-même, 8c par la raifon.que je
ne me fouviens point d'en avoir vu dans aucun
recueil d'antiquités. On donne ce nom en fran-
ço'is à l'efpèce d'inftrument que les Romains
déngaoient par celui de murex ferreus . ou tribu*
Antiquités, Tpmc f,
lus , ou flimulus. Quinte Curce' ( Lib. iv. ) 8c
Valère-Maxime ( Lib. ui. ) les appellent Murices.
Ces quatre pointes égales entre- elles & longues
de dix-huit pouces, étoient fondues & liées avec
un globe de fept lignes de diamètre , & difpo-
fées de façon que de quelque manière qu’on les
jettât ou qu'on les laiflat tomber, trois de ces
pointes fervoient toujours d’appui à une qui fe
trouvoit perpendiculairement en l'air, & qui produisit
l'effet que l'on pouvoit attendrie cette
arme défenfive. Cette difpofition eft conforme à
celle que Végèce ( Lib. m. ch. 24. ) a décrite ;
il les appelle tribulos : Céfar ( Lib. vu.') en
avoit parlé avant lui dans la difeription du fiége
d'Alife. Hérodien ( Lib. iv. ) fait mention Je
cette machine légère 5 & Léon ( Cap. n. n5*. 27. )
dans fa Taélique , en parle comme d'une défera
fe pour tenir lieu de fofles ».
On voit une chauffe-trape femblable dans le
cabinet de Ste Geneviève.
CHAUSSURE j Nous ne trouvons dans les
anciens écrivains aucun détail fur les chauffures-
des peuples que les Grecs & les Romains
appeloient barbares , c'eft-à-dire , de tous les
peuples , eux feuls exceptés. On fait cependant
que les Egyptiens faifoient leurs chauffurcs avec
le papyrus , ou avec des feuilles de palmier ; ic
que Pythagore, jaloux de reproduire les ufages
de ces peuples qui avoient été fes maîtres, obligea
fes difciples à porter de femblables chauffurcs ,
auxquelles on donna le nom de baxe&. Quant
aux autres barbares , on. ne peut juger de
leurs chauffures. que par les monumens. Les bas-r
reliefs de Perfépolis repréfentent les Perfes
avec des efpèces de chauffons : fur les bas-reliefs
Grecs les barbares portent cette chauffure que
les Romains appeloient aluta laxior.
Un foulier de terre cuite, publié par M. Guat-
tani , dans fon journal d’antiquités^ ( An. 178^. )
nous en offre le vrai modèle. C'eft une petite
bottine liée au-deffus de la cheville du pied ,
foucenue derrière le talon par une bande de cuir
très-fort , & pliflee fur le coude-pied , pour en
faciliter les mouvemens.
Le comte de Caylus ( Rec. d'antiq. r. iér. &
ni. 400. ) a publié des defiins de figures Gau-
loifes dont la chauffure eft faite comme un chauf-
fon de cuir. Elle re(Tenable à celle des Etrufques , 8c à celles que les artiftes Grecs Sc Romains
donnoient à tous les barbares. Le fécond des
defiins du comte de Caylus que nous venons
de citer , repréfente un légionnaire Romain, portant
le ehauffon Gaulois , orné cependant des
bandelettes dont le cothurne & les fandales
éroient garnis. Ce qui prouve , félon lui, que
les légions placées,en dation dans le climat froid
des Gaules , pour fe garantir de fes rigueurs ,
adoptoient la chauffure des Gaulois , en lui