
BALANEA , en Syrie, b a a a n e ü n .
Les médailles autonomes de cette ville font :
RRRR. en bronze. ( Pellerin) . g
O. en or.
• O. en argent.
Cette ville a fait frapper une'médaille impériale
grecque , non en l’honneur d’Augufte-., comme Ta
cru Vaillant, ce qui eft plus que douteux 5 mais
en 1 honneur de Marc-Antoine, comme fa fait voir
M. Pellerin.
BALANTIO N, monnoie des Romains. Voyez
Pholl'is.
B A L A U S T IU M , fleur du grenadier, que les
anciens employaient pour la teinture de pourpre.
Le fameux Gobelin s’en fervit à Paris fous François
I , pour faire l’ écarlate.
Ceux qui prennent pour le balauftium la fleur
•que l’on voit fur les médailles de Rhodes, l'y.
reconnoiflent pour l’emblème du grand commerce
que faifoit cette ifle d’étoffes.teintes en pourpre..
M. d’Aubenton a reconnu la fleur quieit fur les
médailles d’argent de l’ifle de Rhodes, pour celle
de la rofe Ample.
BALAYEUR des temples. Voye£ Néocore.
BALBEK. L’hiftoire furvit à tous les fiècles,
&’ les hommes croient en conféquence immor-
talifer les faits qu’ils lui confient. Souvent ils ont
eu à s’applaudir de cette confiance. Il ne refte
pas aujourd hui une feule pierre qui nous indique
l ’endroit précis où étoient fituées Troye , Baby-
lone 8c Memphis ; 8c cependant l’hiftoire nous
entretient depuis deux ou trois mille ans des
merveilles qu’elles renfermoient. Nous trouvons
au contraire des ruines de villes anciennes , dont
elle fait à peine mention. Il en exifte entre-autres
de fi riches & de fi précieufes pour la fculpture
& l’architeéture, que les monumens dont elles
atteftent l’exiftence , ont été les plus beaux qui
foient jamais for fis des mains des hommes. Pal-
myre 8c Balbek ^ l’ancienne Héliopolis de Syrie ,
n’offroient depuis long-tems ces débris refpec-
tables qu’à des Arabes ignorans, ou à des Turcs
fuperftitieux j lorfqu’en 1678 des commerçans
anglois, qui fe trouvoient à Alep , eurent la cu-
riofité de vérifier les récits des Arabes. L’hyperbole
fi familière aux Orientaux, pouvoit facilement
avoir exagéré les faits dans leurs bouches ;
& l’imour de la vérité , appanage des peuples
éclaires, devoit cherchera difïiper le merveilleux ,
& a eloigner les fables. Les premiers efforts de
ces majch'ands furent infru&ueux, parce qu’ils
furent pillés par les Arabes ; mais leur zèle ne fe
refroidit pas. Treize ans après ils firent une fécondé
tentative , 8c pafsèrent quatre jours à
Palmyre
De quel étonnement ne durent pas être frappés
les favans d’Europe , en lifant dans les Tranfac-
tions Philofophiques, la relation de ce voyage,
& la defcxiption des monumens qui fubfiftent
encore eft partie ! Pouvoient-ils croire qu’on eût
ignoré depuis Zénobie, le climat où avoit exifte
la capitale de fon empire ; 8c qu’une ville aiifii
avantageufement fituée pour le commerce, eût
été entièrement effacée delà mémoire des hommes !
Placée en effet entre le Tygre 8c l’Euphrate ,
entre Séleucie & Antioche, fur les frontières du
royaume des Parthes , à cinq journées de la Méditerranée
, elle fut fous les Séleucides & les empereurs
romains, l’entrepôt du commerce de
l’Europe & des Indes. Cependant on en ignoroit
abfolument la pofition ; 8c .quelques favans
jetèrent des doutes fur l’authenticité de la relation
publiée par les commerçans anglois. Les chofes
relièrent dans cet état d’incertitude jufqu’en 1751,
que MM. Dawkins 8c Wood nous donnèrent la
defcription des monumens qu’il ayoient trouvés
8c delfinés a Palmyre 8c à Balbek, fous la protection
de la Porte 8c des bachas de Syrie. A la
beauté dfes delfins ils ont joint des recherches fur
l’ état ancien de ces deux villes , & ils femblent
avoir épuifé cette matière. Quant aux infcriptions
palmyréniennes, grecques & latines qü’ils ont
rapportées, toute l’Europe favante eonnoît le
travail de M. l’Abbé Barthélemy , 8c fait qu’il a
retrouvé l’alphabet palrnyrénien , à l’aide duquel
il les a toutes expliquées. Cette découverte pré-
cieufe pour l’intelligence des langues orientales ,
peut conduire un jour à quelques vérités importantes,
& à des faits dont l’ignorance jette peut-
être de grandes obfcurités fur l’hilïoire ancienne.
Environnées de déferts, Palmyre 8c.. Balbek
ont' confervé beaucoup plus de reftes de leur
ancienne fplendeur , qu’aucune autre ville ancienne
î parce que l’avidité des Arabes n’a pu
trouver aucun emploi de leurs ruines. Il aurait
été trop difpendieux de les tranfporter jufqu’aux
villes les plus prochaines5 8c le nombre des habi-
tans qui vivent au milieu de ces débris , eft trop
'petit, pour qu’ils ayent pu les difliper entièrement.
D’ailleurs, la beauté du climat fous lequel il ne
pleut prefque jamais, & la dureté des matériaux,
qui font tous de marbre & de granit, ont
beaucoup contribué à leur confervation. Entre
autres débris de temples qu’offre Palmyre, ceux
du temple du Soleil, qui eft confervé en grande
partie, font dignes des plus beaux fiècles de l’ar-
chite&ure grecque; 8c le périftylequi l’environne
fembleroit avoir fervi de modèle à la colonade
du Louvre , fi Perrault, qui s’eft immortalifé par
ce fuperbe monument, en avoit pu prendre con-
noiffance. Tant il eft vrai que les proportions des
anciens ordres renferment toutes les beautés de
Parchiteélure, &que les artiftes habiles qui fauront
les méditer 8c les combiner, en tireront les mêmes
réfultats. A quelle autre caufe en effet pourroit-
on attribuer une reflfemblance aufli parfaite de
deux édifices conftruits à près de mille lieues „
8c deux mille ans de diftaoce l'un de l’autre » 8c
fans aucune communication entre les monumens
8c les architectes ?
Les favans anglois trouvèrent à Balbek un plus ,
grand nombre de monumens, affez bien-coufervés
pour pouvoir juger de leur enfemble , 8c reftituer
dans les deflins les parties que le tems a con-
fumées, ou que les Ottomans, peuple né pour
être le fléau des fciences 8c des arts, ont abattues.
Les dimenfions du grand temple étonnent par
leur grandeur : un fuperbe portique conduifoit
par deux branches égales au temple proprement
d it, auquel on montoit par un efcalier dont la
longueur des marbres pouvoit foutenir huit per-
fonnes de front. Des colonnes corinthiennes cannelées,
de quatre pieds anglois de diamètre, & de
t r e n t e - f ix d’élévation, portent.une voûte divifée
en compartimens fculptés. On ne fait lequel admirer
le plus', de la hardieffe de l’architeéhire,
ou de l’ é lé g a n c e du fculpteur. Les foffites, les
architraves,- les frifes & les frontons de Palmyre
8c de Balbek font ornés de fculptures recherchées
avec le plus grand foin, & variées à l’infini. Le
milieu des deflins eft rempli par des figures en
bas-relief. Heureux MM. Dawkins 8c Wood, qui
fe font promenés fur ces précieufes ruines, qui
en ont vu une partie braver la fureur du tems
qui dévore tou t, & qui ont fu rétablir dans leurs
planches ces temples auguftes! Bientôt la barbarie
ottomane, 8c l’avidité des bachas d’Alep, qui
brifent les colonnes pour enlever le.fer qui les
affemble, n’y laifferont pas fubfifter le moindre
débris ; 8c le voyageur curieux ne trouvera bientôt
plus de veftiges de çes magnifiques bâtimens.
Paris nous offre un motif de confolation : le temple
dédié à la. patrone de la France s’élève au milieu
des églifes gothiques que cette capitale renferme,
comme le chêne majeftueux au-deffus des humbles
arbriffeaux. Il offre à nos regards la hardieffe
des Goths réunie à l’élégance des Grecs. Balbek
8c Palmyre revivent dans cet augufte monument.
La richeflfe & l’élégance des fculptures les retracent
à nos yeux. Hélas! pourquoi Soufflot, cet
habile architecte, n’ a-t-il pu achever fon ouvrage.,
jouir de l’admiration de la France étonnée, &
voir les cris de l’envie étouffés par les louanges 8c
les appîaudiffemens de l’Europe entière 1
BALBIN.
D e c im u s Cæ l iu s B a l b ik u s A u gu stu s .
Ses médailles font:
RRRR. en or.
R. en argent ;
Il y a plufieurs revers RR.
Ç.R. en médaillons de potin d’Egypte.
R. en G. B. de coin romain j
Il y a des revers plus rares : la libéralité de
plufieurs figures eft RR.
RRR. en M. B.
O. de colonies, 8c de G. B. grec.
RRR. en nlédaillons grecs de. bronze.
RR. en M. B.
RR. en M. B. d’Egypte.
B A LB IS 5“ une ^ ne ( ^nea ) trac^e
dans les cirques devant les carceres, pour renfermer
fur un efpace déterminé les athlètes , les
cavaliers 8c les chars qui difputoient le prix de
la courfe-, jufqu’au moment où le préfident des
jeux leur donnoit le lignai. Un., héraut veifloit
fans ceffe fur eux , 8c les avertiffoit de ne pas
avancer au-delà de cette ligne, en leur criant :
«7rothsf, ÉÉ? irctpu , lïiizam r ende , ad.
lincam pedem pont;. découvrez la ligne, approchez
vos pieds de la ligne. Tertullien a pris de cet
ufage un grand nombre d’expreflions, telles que
Unes, injiflere, ad lineam dimicare, intra lineas
gradum colligere, &c. Quelqu’ un voyant lin orateur
s’agiter avec trop de véhémence, 8 c faire
de trop grandes digreflions, demandoit, félon le
récit de Quintilien, que le héraut f î t la proclamation
ordinaire, fia.xZlà* àncfoç.
La balais étoit, félon Harpocration, une cordc
que l ’on abaiffoit fous les pieds des chevaux :
Balbis dicitur linea qu& eft Jub repagu.iis , quàd
curfores fuper eam gradiantur in ftadium procur-
rentes. Selon un interprète d’Ariftophane, c’étoic
un madrier que l’on enlevoit; 8c il confond la
balbis avec les repagula, les barrières, (Equit. iv .
1.9.) : Balbis , feu valva, eft lignum quod ex tranf-
verfo in principio curriculi pofitum eft, quo Jub lato à
ubi fignurn datum eft, mittunt in curfum curfores-
Les Grecs appeloient le fommencement
& la fin de la courfe; parce que. les coureurs re~
venoient au même endroit d’où ils étoient partis ,
8c y recevoient leurs couronnes. Pollux nous fert
de témoin ( z i l. 30. ) : T»«* irhuotToii » rsXoç xtu
TiP/xct, Kcti fiarlip, ei'tôt fioexOç.
B A LBU S 3 bègue, furnom qui annonçoit une
difficulté dans la prononciation, à balando potius
quant loquendo , dit Ifidore, ( x. ). Il fut donné a
plufieurs familles de Rome dont nous avons des
médailles; aux familles Acilïa , Atia , Anto-
NIA , CoRNELIA , NÆVIA 8c ThORIABALDER
étoit, dans la théologie des peuples
feptentrionaux, fils d’Odin. On le repréfentoit
fage, éloquent, & doué d’une majefté fi frappante,
que fes regards étoient refplendiffans. En
un mot, ç’étoit l’Apollon des Grecs. Voye£
T y r . ,
BALEARES. Le? habitans des ifles Baléares
inventèrent, difoit-on, les frondes, 8c fe rendirent
redoutables par leur habileté à s’en fervir.
On allure que pour former les jeunes gens à cet
v exercice militaire, les mères plaçoient a une certaine
diftance leur nourriture, 8c ne la laiffoient
prendre qu’après la leur avoir vu abattre à coup
de fronde. La fronde des ifles Baléares devint
célèbre chez les Romains. Virgile, ( Géorgie. x.
309.) :
Stuppea torauetttem Balearis verbera fund&*
F f f ij