
rendraient cette opération praticable à- ceux qui
agiroient fans théorie j mais les prêtres opéraient
faivant de certains principes dont ils ne firent
jamais beaucoup de myftère , püifqu ils les communiquèrent
même aux Juifs qu’on fait en avoir
fait ufage fous Jofué ( x vin. 8 .), 8c en fuite ifs
les communiquèrent encore à leur difciple Thaïes
, qui les tranfmit à fon difciple Anaximandre,
qu’Agathemer dit avoir fait les premières cartes
parmi les Grecs ( de veterum Geographiâ. Diogen.
Laert. in vit. anaxim. ). C’eft ainfi qu’eft née
infenfiblement cette fcience que nous nommons
la Géographie. »
C a r t e itinéraire. L’étendue des conquêtes des
Romains, 8c la diftance où étoient de l’Italie
les pays dans lefquels on envoyoit des armées ,
dont les marches dévoient être réglées d’avance,
firent fentir la. néceflité d’avoir des cartes itinéraires
; hir lefquelles les ftations des troupes &
la diftance d’une ftation à l’autre , p liftent être
marquées diftin&ement. Nous voyons par plufieurs
paflages de Pline , que fur les cartes itinéraires
d’Agrippa, on marquoit les diftancès avec une
précifion aflez grande., pour rendre fenfîble la
différence de quelques milles , qui fe trouvoit
entre la mefure d’un pays , donnée par les géographes
Grecs, 8c celle qu’en donnoient ces
cartes, aux généraux que l’on envoybït en expédition
, aux magistrats chargés de régler la marche
des troupes , & même à ceux qui avoient l’inf-
peétion des voitures publiques.
Les copiés de ces: cartes 3 diftribuées aux généraux
8c aux magiftrats, ne contenoient qu'un
pays particulier 5 Sc l’ufage que l’on faifoit de
ces copies, obligeant à les renouveler continuellement
, il eft vifible que l’on en devoir con-
ferver des prototypes ou des'originaux. Fréret
croit que la géographie de l’anonyme de Ra-
venne , écrite après la d e s t r u c t io n de l’empire
d’Occident, a été m a n i f e f t em e n t compofée fur
une femblable carte itinéraire , de laquelle l’auteur
avoit copié les routes, mais en omettant-
les diftancès. On doit conclure de-là, félon Fréret,
qu’il s’étoit confervé quelques copies de ces cartes ■
itinéraires dans les bibliothèques , même après
la deftruêtion de l’empire d’Occident. Cependant
il n’eft fait aucune mention de ces cartes itinéraires
dans les écrivains du moyen âge. Voye^
I t i n é r a i r e & P e u t i n g e r .
C a rte s militaires (L ’ufage des) étoitconnu
des anciens 5 Végèce ne nous laifle aucun doute
à cet égard. « Un général, dit cet auteur, doit
avoir des tables . dreffées avec exactitude, qui
lui marquent non-feulement la diftance des lieux
par le nombre de pas, mais la qualité des chemins
, les routes qui abrègent, les logemensqui
s’y trouvent, les montagnes & les rivières. On
afiure que les plus habiles généraux, non contées
de ces fimpies mémoires , faifoient lever
les plans du théâtre de la guerre, afin de déterminer
plus furement leur marche fur le tableau
même des lieux.. » On ne fait fi ces plans étoient
aufli parfaits que nos cartes topographiques , mais
au moins devoient-ils donner beaucoup de facilité
aux généraux pour leurs opérations-.
CARTHA, dans Tille de Ceos. XAP0A.
Les médailles autonomes de cette ville font:
RR. en bronze. .
O. en argent.
O. en or.
Leur type ordinaire eft un loup à mi-corps.
Haymles avoit attribuées mal-à-propos à Carrhs.
de Méfopotamie.
CARTHAGE , étoit fille de l’Hercule Tyrien,
qui étoit né de Jupiter 8c d’Aftérie, foeur de
Latone , au rapport de Cicéron {de Natur. Deor.
jil. n. 42.). Juftin (/. xv-iii. c. 6. ) dit que la
ville même de Carthage avoit été honorée comme
une déelfe , jufqu’au moment où elle fut vaincue.
Carthage , en Afrique. Karthago.
Les médailles autonomes de cette ville font :
R. en or.
R. en argent.
C. en bronze.
Leurs types ordinaires font :
Un cheval, ou entier, ou à mi-corps, ou la
tête, feule du cheval. — Un palmier.
On a des médailles impériales grecques de cette
ville dans Goltzius feul.
Vaillant lui avoit attribué mal-à-propos des
médailles avec la légende c. 1. c. A., que l’abbé
Belley a reftituées à A pâmée de Bfthynie.
Devenue Colonie Romaine, Carthage a fait
frapper avec cette légende : c. 1. c. Colonià Julia
Carthago , & avec fon époque , des médailles
latines en l’honneur de Céfar, d’Agrippine mère,
d’Antonin , de Commode, de Géra, d’Elaga-
bale, de Philippe jeu n ed e Gallus, de Gallien,
de Maxime. On lui attribue aufli fans fondement
les médailles fur lefquelles on lit c . c . 1. P .,
dont une eft frappée en l’honneur d’Agrippa. Elles
font de Parada.
On attribue encore à Carthage, un grand nombre
de médailles impériales, fur lefquelles on lit
à l’exergue , c a r . k a r . k a r t . ka. ke. kptc.
K. R . T. S. PK. SMK. SMKA. SMKE. SMN3ÇAB,
abréviations que Ton croit défigner les officine,
ou hôteîs-des-monnoies établis dans cette ville.
C A R T H A G £ N E d’Efpagne. ( Médailles de )
Voyez Carthagç nova.
CARTHAGINOIS (les) fe nourrifloient habituellement
de bouillie , appelée aujourd’hui couscous
par les habitans de la côte de Barbarie ,
qui en font encore leur principale nourriture.
Les Grecs, qui fe nourrifloient de pain', appelèrent
par dérifion les Carthaginois paltophages3
mangeurs
»angeurs de bouillie > 8c les Romains confervè-
rent cette dénomination , que Ton trouve plu-
fteurs fois dans les Comédies de Plaute. ,Caton
(de re Rufticâ, c. 86. ) nous apprend la manière
dont on faifoit la bouillie Carthaginoife. « Faites
détremper une livre de farine dans l’eau, mêlez-
y du fromage nouveau , du miel 8c un oeuf, 8c
faites cuire ce mélange ” . Pultem punicam fie
coquito. Libram alics in aquam indito , facito , ut
bene madeat. Idinfundito in alveum. purum , eo cafei
recenti P. ni. mellis P. S. ovurn unumt omnià una
permifeeto bene.
Les Carthaginois étant une Colonie phénicienne
, avoient les mêmes habillemens que leur
métropole. Seulement ils ne portaient pas ordinairement
de manteau} mais ils paroiffoient en
public vêtus d’une fimpîe tunique. Ennius les
appeloit par dérifîon {Aulu-Gell. N. A. xiv.11.)
gens à tunique.
Leur mythologie étoit la même que celle des
Phéniciens ; ils y avoient ajouté les facrifiçes
cruels des enfans des premières familles. On les
brûloit en l’honneur de Saturne ÿ jufqu’à ce que
Gélon , vainqueur , abolit cette barbarie,par un
article exprès du traité de paix qu’il conclut avec ;
les Carthaginois.
Juftin dit que les Carthaginois étoient dans
f ufage d’enterrer.leurs morts, ( xix. a| //.) ; mais
que fur les repréfentations de Darius ils les brûlèrent.
Pendant le tems du deuil, ils paroiffoient
en s’arrachant les cheveux 8c avec le vifage meurtri
de coups.
On voit dans Xénophon que leurs foldats ne
buvoient jamais de vin, de même que leurs magiftrats
pendant l’exercice de leurs charges.
CARTHAGO xova, en Efpagne.
Florez 8c M. Combe attribuent à cette ville
quelques médailles autonomes de bronze en très-
petit nombre.
Devenue colonie romaine , elle a fait frapper
des médailles latines avec les légendes fuivantes :
C. I. N. C. .. . Colonia julia nova Carthago, 8c
V. I. N. K. . . . Viclrix julia nova Karthago , en
Thonneur de Marc-An tome, d’Àugufte,de Néron
avec Drufus, de Caligula.
On doute cependant que celle d’Antoine lui
appartienne , parce qu’on en a reçu de pareilles
du Levant.
Le P. Florez .8c Pellerin lui ont attribué une
médaille d’Augufte , au revers de Caïus avec
Lucius, attribuée mal-à-propos par Vaillant à
Norba.
CARTIBULUM, nom furanné d’une table de
pierre carrée, fùpportée par un fût de colonne ,
que Ton plaçoit à Rome dans les cours des maT-
fon-s. ( Vairo , de ling. lad. iv. 16. ).
CARTOPHILAX Aug. Gruter (^87. 11. Tkef.
infer. ) rapporte Pinfcription fui vante :
Antiquités 3 Tome 1.
DÎS MANIBUS
M. AUREHO. M. F. R.OM
VETURIO
AUG. N. CARTOPHILA
AURELIA. PROCULA
UXOR. ET
AURELIA. PROCULINA
MAT. FIL. PlISS
FECÏT
CARTULAIRE.Les Cartulaires font les papier»
terriers des églifes ou des monaftères, fur lefquels
font écrits les contrats d’acquifition, de vente ,
d’échange , les privilèges, immunités, exemptions
, chartes 8c autres titres primordiaux. Ces
recueils font de beaucoup poftérieurs à la plupart
des a êtes qui y font compris j on ne les a meme
inventés que pour conferver les doubles de ces
a des. De-là quelques critiques ont voulu élever
des doutes fur l’authenticité des cartulaires ,• mass
ils ont été folidement réfutés par les favans Bénédictins
auteurs de la nouvelle Diplomatique 3 que
nous allons laifler parler.
c< D. Mabillon fait honneur à Folquin, moine de
l’abbaye de S. Bertin, fur la fin du dixième fiècle,
du premier 8c du plus ancien cartulaire ( de re
diplötn. Hb. I. c. l.p.j. 8. lib.^.p. 23 y. 237- ) dont
on air. connoïfîance. C’eft un recueil de chartes da
monaftère , arrangées fuivant l’ ordre chronologique.
On feroit remonter bien plus haut l’origine
des cartulaires , fi Ton prétendoit les reconnoître
dans-ces tomes de chartes 3 tomi chartarum, dont
parlent quelques auteurs du VI 8c v n fiècles, 8e
entr’autres S. Grégoire de Tours. ( hifi. Franc or.
lïb. 10. c. 19, ). Mais les éditeurs de du Catige n'y
voient que des archives ou des charniers. Il femble
néanmoins, 8c c’eft le fentiment de M. Maffei,
( iftor diplom. p. 97.), qu’on devroit plutôt le*
prendre pour les minutes des notaires , ou les
regiftres dans lefquels un prince ou un prélat con-
fervoit également les lettres qu’il avoit reçues 8c
celles qu’il avoit écrites >*.
« En fait de cartulaires , le même auteur ne
connoît rien. de plus célèbre en Italie que ceux
des abbayes du Mont Caflin 8c de Farfa. Le premier
, fouvenÉ cité dans les notes d’Angelo de
Nuce, archevêque de Roflfano, fur la chronique
de Léon Marfîcan, eft l'ouvrage de Pierre Diacre.
Le fécond, de Tan 1080, eft écrit en beaux caractères
, 8c n’a rien de commun avec la chronique
de l’abbaye de Farfa. En 1200, le camérierCenci®
drefla un fameux recueil, à pen-près dans le
même genre , concernant les cens 8c autres droits
; de Téglife romaine. Il en eft parlé dans Baronius.
fous Tan 1076. En 1120, Bernard , ( Maffei. ibid.
p. 98.) trésorier de Compoftelle, fit un cartulaire 9