
légèrement cauftique.. . . On en fait des poudres
qui rongent les corps.. . . «
; Galien 3 fd e fimpl. med. fac. lib. 9. ) s’explique
d’une manière encore plus détaillée. « ]1 y a line
autre pierre, que l’on tire de la ville à'Ajfos,
d’où elle tire Ton nom d‘ajjienne ; elle n'eft pas
dure comme les pierres ordinaires. Sa confiftanc'e
& fa couleur font :les mêmes que celles du tuf ;
elle eft friable & d un tilfu lâche comme lui.
II fe forme fur cette pierre une fubftance légère
( une efflorefcence ) femblable à la farine &c à
fa fleur qui s’attache aux murs des moulins. On
lui donne le nom de pierre d'Afie. ( faute de
copifte. ) . . .. La pierre fur laquelle fe forme cette
fleur, participe de fon attion cauftique, mais avec,
beaucoup moins d'énergie. La fleur eft préférable,
non-feulement parce qu’elle ramollit & préferve
de corruption les fubftances, comme le felj mais
encore parce quelle produit çes différens effets,
fans une érofîon confidérable. Cet;e fleur de la
pierre d'Afit a un goût falé j ce qui fait conjecturer
qu’elle doit fon origine à une efpèce de
rofee , q ui, s’élevant de la mer , retombe fur la
pierre, & fe defsèche par l’ardeur du foleil. >»
Toutes ces propriétés médicinales ne l’ont cependant
pas rendue aufli célèbre que celles dont
parle Pline dans le chapitre cité plus'baut. Ily désigne
par le nom de farcophage , mange-ckair ( de
«r*p| chair, & de <p«yai, je mange,) une pierre
dont les anciens faifoient des tombeaux, dans
Jelquels on plaçoit les corps qu’ils ne vouloient •
pas brûler. Un cadavre s’y çlétruifoit entièrement,
félon Pline > 4 *n$ l ’efpaçe de quarante jours, les
! dents exceptées.
Depuis que l’Hiftoire Nafurelle a . fait des progrès
, on a cherché la fubftance qui pouvoit avoir
été appelée pierre ajjienne. Henckel croybit que
c ’étoit une pyrite qui fe vitriolifoit, & détruifoit
les cadavres par le moyen de fon efflorefcence
faline , comme la chaux vive le fait aujourd hui
dans les cimetières. M. Valmont de Bomare dé~
iïgne fous le nom de pierre ajjienne, une pierre
alumineufe , dont l’effiorefceH'ce produifoit le
même effet. Walle.rius prend pour la même pierre,
une terre calcaire, qu’ il nomme terra alcedema
Nierembergii. Boece de Bood dit qu’il eft très-
difficile de reconnoître aujourd’hui le lapis fatco-
phagus de Pline, a moins que l’on ne défigne
fous ce nom toutes les pierres & concrétions qui
contiennent de l’alun, du nitre, du fel marin ,
& qui font en même-temps légères & fpongieufes.
JPour ce qui eft de la propriété fecondaire que
lui attribue Pline, celle de pétrifier les corps, il
p a entendu par-là qu’une incruftation faline,
telle que l’on en produit artificiellement dans les
iâlines , en expofant les objets que l’on veut in-
crufter, à la chute d’une fouree falée.
Quant à la manière d’employer la pierre ajjienne
pour détruire les cadavres, il paroît que l’on ne
Édfoit pas les tombeaux avec une pierre auffi friable,
mais qu’on la réduifoit en poudre pouf en rempli*
les vuides que laifîbit le cadavre. C’eit ainfi que les
Egyptiens laiffoient pendant trente jours les corps
couverts de natron. L ’ expreffion de Pline eft très-
favorable a cette expoiicion. Corpora defunclo-
rum co/idita in eo. On -fait que le mot condire
defigne l’aétion de plonger dans un liquide, ou
d’envelopper d’une p âte, &c. pour conferver
les fubftances, ou pour les embaumer.
On trouve dans les mémoires de l’Académie- de
Bruxelles, tome IV , .un très- bon mémoire de
M. de Launay fur cette matière.
ASSOS* J| | ^^rre 4 ’) Voyez A ss iu s.
ASS.ORUS-, en Sicile, assoru .
Les médailles autonomes de cett.e^ville font:
RR. en bronze,
O. en or.
O. en argent.
A S S U R A N C E . Quelques Jurifcon fuites ont
confondu mal-à-propos les aétes de cautionnement
dont il eft fait mention dans lés loix Rho-
diennes , avec nos contrats & affuran.ee. Ce s derniers
, qui font d’ufage aujourd'hui dans tous les
pays maritimes, n’étoient pas connus des anciens.
Le mot barbare dont nous nous fervons en latin
pour l’exprimer, adfecuratio , eft de la plus baffe
latinité. On cite en vain Tite-Live & Suétone.
Le premier dit, ( lib. 23, §. 49. ) pojlujatum
fuit ut quA in ndves impofuijfent, ab hofiium tem-
pejlatifque vi , pericuto publico ejfent. Le fécond ,
( vie de Claude ) negociatoribus certa lucra pro-
■ pojuit, fufcépto in fè damno , f i cui quid per terri-
pejlates açcidijfet. Dans le premier cas, les publi-
cains fourniffènt à l’armée d’Efpagne ce dont elle
a befoin , à la charge que les malheurs feront
- fupportés par la république. On ne voit point là
de contrat d’affurance. Le fécond n’en renferme
pas davantage. Claude propofe à des marchands
des expéditions maritimes, qui pouvoient lui procurer
des gains confîdérables 5 &: pour les y engager,
il leur promet de fupporter lui feul toutes
vlés pertes, s’il y en a.
Loin que ce contrat fut connu des anciens ,
c’eft un fait inconteftable que nous le devons aux
juifs. Voici de quelle manière l’auteur du Guidon
■ des négocians & gens de mer leur rend hommage
fur cette invention utile. «Quand ces abominables
retaillés furent, pour leurs méfaits & par leurs
crimes exécrables, bannis de France, & leurs biens
confifqués, la néceffité apprit ces malicieux infâmes
de fe fervir de lettres fecrettes ( ce furent
les lettres-de-change),• & bientôt après la mé-r
fiance leur függéra l’invention de quelque rude
commencement des brevets ou polices d’aflurance,
de forte quelles font juives de naiffance. Les
Italiens, les Lombards, fpe&ateurs & miniftres.
de cette intrigue juive, en retinrent le formulaire,
s’çn fuient du depuis bien fervir, lorfqpe le«
tfialheureilfes fe&es des Guelphes & Gibbelins
s’effarouchèrent les uns contre les autres , qu ils
jouèrent au boute-hors , & mirent la chrétienté
en grand trouble & cùmbuftion. » LoixRhodiennes
de M. de Pafioret.
A S S U R G E R E , fe lever de fon fiége & fe
tenir de bout. L ’ufage qu’exprime le mot ajfurgere3
étoit pratiqué par les Grecs, lorfqu’ ils vouloient
témoigner leur refped ou leur confi dé ration pour
celui qui arrivoit dans une affemblée. Les Grecs
réunis dans les théâtres d’Olympie , fe levèrent
pour faire hdnnèuràThémiftocle. (Paufan. Arc ai.')
L ’hymne d’Apollon qui porte le nom d’Orphée,
dit que tous les Dieux fe levoient à fon arrivée
fur l’Olympe.
Les Romains en agiffoient de même. Les
chevaliers avoient coutume de fe lever lorfque
Claude entroit dans les- fpe&açles. (Suéton.) Quin
& Çpetlaculis advenienti Claudio ajfurgere folebant
équités. Virgile ayant récité des vers au peuple
romain affemblé dans le théâtre, tous les auditeurs
le levèrent, & lui témoignèrent autant de refpeél
& de confidération qu’ils en marquoient à Augufte
lui-même. (Auit. lib.de caufi. corf. eloq. c. 13-) •*
Populus, auditis in tkeatro verfibus Ujrgilii, furrexit
univerfus , & forté prafentem fpeciantemque Vir-
gilium fie veneratus eft qiiafi Augufium.
Lorfqu’un auteur lifoit en particulier fes- pro-
du&ions à quelques amis, ils lui témorgnoient
leur réconnoiffance & leur eftime en fe levant,
& même plufieurs fois pendant une le&ure > témoin
Martial (x , 1 0 ,5 . ) ::
SApius ajfurgam récitante carmzna ?' tu fias s
Et pari ter geminas tendis in ora manufi.
C ’eft pourquoi Pline, fe plaint amèrement de ce
qu’à la leéture qu'avoit faite de fes produ&ions
un de les amis, les auditeurs ne s’ étoient point
levés , pas même pour fe déiaffer du malaife
que l’on éprouve en reftant long-temps zfCisiNo/u,
labra diduxerunt, noti moverunt manum non de-
nique ajjurrexerunt faltem lajjitudine fedendi.
AS S U S , en É o i ie . ASSi & a c c U2N.
Les médailles autonomes de, cette ville font ::
O. en or.
RR. en bronzer.
O. en- argent.
Leurs types ordinaires font un grfffon aflTs 5,
une tête de boeuf.
Cette ville a fait frapper „fous l’autorité dé fes-;
préteurs , des: médailles impériales grecques en-
ÎTionneur d’Agripine & de Glande., de M. Aurèle,,
de-Commode , de Domna , d’Aîex.-Sévère.
ASSYRIENS. Ces peuples anciens avoient en.
horreur les poiffons- & adorofent les colombes ,
qu’ ils croyoient être, l’ame- de leur reine Sémi-
ramis. Quelques - uns d’eux adoroi’ent le feu.,,
comme l’attefte Plutarque. Ils coupoient leurs
fearbes dans; le. deuü,, lorfqu’ils afliftoient. à. des
funérailles î & alors ils laiffôient flotter leurs
cheveux au gré des vents.
Pour connoître leur habillement, on pourra
voir la ftatue de Sardanapale , que Winkel mann a
publiée dans fes Monumenti anticki inediti. On
lait de plus que leur religion défendoit de porter
des bâtons d’appui, des feepires , qui ne fuflène
pas furmontés par quelque objet tels que des
oifeaux entiers, & des têtes d’oifeaiix, &c. Cette
pratique eft égyptienne, & on la retrouve dans
les monumens de Perfépohs.
Les parfums de YAJfyrie étoient très-recherches
des Romains, qui comprenoient fous ce nom tous
ceux de l’Orient. — Stace, ( Theb, 6. 209.) :
Uec non Ajjyriis pinguefeunt robora fuccis,
Virgile. ÇEclog. 4, 25.) ;
Ajfyrium vulgo najcetur amomum.
Martial. ( vtjj, e p ig .j] . 3.):
Si fapis, Ajfyrio femper tibi crinis amont*
Splendeat.
Horace. ( 1 . od. 2. 1 3 .) :
Car non. . . . . . ,
Hum licet , Afpyriâque nard*
Potamus u n c ti ?
Catulle. ( Epi g. 69, 144. ) 5
Frdganteoe Ajfyrio v'enit odore domunt.
i Les anciens comprenoient ordinairement he
Phénicie & les pays adjacens,. fous le nom gé-?
néral d’AJfyrie ,* c’eft pourquoi1 ils ont dé ligné1
fouvent fous ce même nom la pourpre de Tysr
& de Sidan. Virgile. ( Géorgie. 1. 465. )
' Alba nec ÂJfyrïo fucatur lana veneno.
Claudiem (fie raptu■ Prof erp. liv. 1 . v. 96.)?
; Hitibus Ajfyrii Jpumis fufeantar aheni.
A STAGES,, fleuve' du- Pont. P l i n e ( /. ï . *;•
: 103. ) dït que les jumens qui paiffent fur fes*
bords ont du lait noir. Ce fait mériteroit d’être-
vérifié avant que. d’être rejeté; car on fait combien
la. variété des plantes influe fut la. couleur-
& le goût du lait des vaches-
AS-T A-N-D Æ- Ce mot eftperfan-, ainftquer
Pétabliffement qu’il défigne ; & il eft fynonyme-
à celui d’Angari.- C’étoient des conriers placés
différentes poftes ,. pour recevoir les paquets
les ordres du. roi de Perfe,, & Ce les tranfmettre:
fùcceffivement avec une vîreffe extraordinaire^
Darius Codoma-n, qui fut détrôné par Alexandre
avoi’t été ajlanda dans fa jeuoeffe, félon Plutarque-
I (fie fort. Alex, 1. ) & c’eft-de. lui peut-être qu’a*