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Et (x iv . io y .) :
Frigida non défit J non décrit calda petenti.
Sénèque (de Ira i. 12.)
Idem faclunt , f i calîda non béni pr&beatur.
Iis buvoient auffi le vin chaud dans les parties
ce débauché , car Plaute le dit expreffément
(Cur. il. 3. i j .) calido inebriatos. De-là naît une
partie du fel que renferme le jeu de mots fuivant.
On appeloit par derifion Biberius C a ldi us Mero ,
1 empereur Tibère dont le nom était Tiberius
Claudius l\ero. Le mot caldius défigne ici la
boijfon' chaude. Au refte 3 nous ferons moins
étonnés de l’attrait qu’avoient pour les anciens
les boijfons chaudes j lorfque nous verrons que
tous les Orientaux ont encore le même goût pour
elles.
Ce goût régnoit à Rome même dans les
moyennes Sc dernières claiîès. des citoyens, 8c il
y a voit pluûeurs maifons où l’on vendoit au
pu.blic des biffons chaudes. Claude les ht fermer
& punit févèrement les propriétaires de ces mai-
fons qui contrevinrent à fon. ordonnance (Dio.
lx . p, 669). Elles avoient déjà été fermées par les
ordres de Caligula , & pendant le deuil de fa
foeur Drufîlle. Ce farouche empereur fit mettre
a mort un homme qui avoit vendu l’eau, chaude
pendant ce deuil 5 comme s’il fe fût rendu cou--
^u crhne. d’impiété envers cette nouvelle
divinité.
BOITEUX. Les Romains avoient la foiblefle
de croire que les boiteux ou leur rencontre pré-
fageoient des malheurs;
BOLATHEN, b^aasS-«».. C’eft un des noms que
les Phéniciens & les Syriens dennoîent à Saturne,
au rapport de Damafcius, dans la vie du. philosophe
Ifidore (Photii bibliut. cod. 24).
B O L E T A R , vafe de table. 1 1 avoit fervi
u abord a faire cuire & fervir les champignons,
boleti, d’où lui vint fon nom propre. Mais l’acception
du mot boletar s’étendit par la fuite à des
vafes larges & profonds- Martial nous apprend
ce détail grammatical ( x iv . iql.) : ,
Cum mihi boleti dedjtrint tam nobile nomen ±
Prototomis , pudet heu ! fer-vio cauliçulis.
Le poète a donné à la pièce d’où ces vers font
tirés le nom même de Boletaria.
Les boletaria étôient ci fêlés avec foin, Sc l’ on
conferve une ancienne épigramme faite fur un
boletar dont la nymphe Galatée faifoit l'ornement
du fond :
Indere fueta vadis privato nymphà natatu
Exornat menfasJ membra venuft.a moyens-.
Cçmp tas nolo dapes ; vacuum mihipone boletar.
BoAiS, ho lis , fonde des marins^ La defcrip-
tion que nous en donnent les Glofes ,.nous montre
qu’elle reffembloit parfaitement à la fonde moderne.
BOLOMANCIE, efpèce de divination qui fe
faifoit en entremêlant des flèches. Ce mot eft
compofé de fax* , flèche, Sc de partu* , divination.
Voye? ÉÉLOMANC1E.
B O L I T È S lapis , concrétion alumineufe.
Voyez Alun.
BO LUS , coup de filet, & coup de dés. Les
Romains fe fervoient fouvent de ce nom dans le
dernier fens. Dans le Curculio de Plaute ( v . 2.
13 .), un interlocuteur propofe à l’autre de jouer
fa cblamyde en trois coups de dés t
Quid ais.y, bone vir? audeo ,
Si v is , tribus bolis vel in chlamidem.
Dans le. Rudens du même comique ( iL 3. 30.)
un interlocuteur joue plaifammeht fur les deux
fens du mot bolus , en s’adreflant à Neptune,
qui avoit englouti dans les flots un marchand
d’efclaves: .
O Neptune lepide y falve :.
Nec. te aleator ullus eft fapiendor profeéio ,•
Nimis lepide jecifti bolum : perjurum perdidifti,.
B O M B U S , bourdonnement des abeilles.
Voye% Applaudissement. Gn donnoit ce nom
au bruit fourd Sc prolongé que rendent quelque 2
fois les trompettes. Catulle (64. 263.) :
Multi's. raucifonos ejftabant cornua bombos.
Néron l’avoit employé dans le même fens en parlant
des cors des Bacchantes (Perfi 1. 99.) t
Torva Mimalloneis implerunt cornua bombis«.
BOMBYCES. \ „ c
RO M B Y C IN J . J V °yel SoiEBOMBYLEUMATA.
Héfychius explique ce
mot par ceux-ci,. tu ftuyuptxx uprupuru, préparés,
avec foin*.
B O MB Y LIU S 3 vafe à boire long & étroit,
d’où la liqueur tomboit goutte à-goutte, U fiop.-
(smA/S xutu fcix,pov ‘•kZfi'iTîs, 6e rendoit un fon en
chaffant l’air par l’ouverture étroite , fi-t^Qüv
B O M B Y X , efpèces de chevilles creufes ou
de cornets qui entrent dans les trous de certaines
flûtes antiques, 8c qui font Caillantes à l’extérieur.
Voici la réponfe que fit-à leur fujet l’abbé Arnaud
au comte de Caylüs.
te Les clavettes que vous croyez avoir été imaginées
pour étendre, les fons étrangers aux modes
qu’on fe preferivoit dans telle ou telle cérémonie,
me paroiifent faites, au contraire, pour étendre
Pénergie de l’inftrument. Xes flûtes, pour n’être.
percées.qu’ à trois ou quatre trous.,, ne laiflbient
pas d’être propres aux chants les plus étendus Sc
les plus variés 5 au moyen de certains faux trous
appelés paratrypemes y dans 'lefquels .étoient inférés
de petits cornets percés eux-mêmes 8c ou-,
verts par le bout. Elles devenoient fufceptibles
d’une infinité de variétés 5 chacun dé ces trous
équivaloit à une corde 5 8c par le degré de pref-
fion' 8c d’abaiflement de ces petits cornets, on
donnoit à cette corde toutes les nuances poffibles.,
La preuve que ces clavettes étoient dés p l u s S c
non des moins, qu’elles étoient fonores en un
mot, c’eft qu’elles, font appelées bombici'enes, du
mot grec fiopÇos, qui fignifie le bruit des abeilles*».
Ces clavettes étoient appelées xépus ou fiop&d£.
On en ignoré le méchanifme. Peut-être les éle-
voit-on par le moyen d’une longue queue,-fixée
à ces efpèces de chevilles. C’eft ainfî qu’eft relevée
la plaque de métal doublée de cuir, qui
bouche le trou des notes dièfes dans les flûtes
traverfières.
B o m s y x , chalumeau des Grecs fort difficile
à jouer, à caufe de fa fongueur* on le con-
noifloit déjà du tems d’Ariftote, car ce philosophe
en parle. Le bombyx étôit fait d’une efpèce
de rofeau appelé en latin calamus, d’où eft venu
probablement le mot françois chalumeau. Bar-
tholin, au chapitre V de fon Traité de Tibiis
veterum , & d’autres, écrivains , expliquent le
paflage de YOnomafticon de Pollux, relatif à la
flûte appelée bombyx, dans le fens que cette flûte
avoit deux parties de plus que les autres > favoir,
Yolmes 8c Xeupholmie. La première fignifioit apparemment
la bouche ou l’embouchure ; fa fécondé,
la partie de la flûte qui eft au-deffous de la glotte,
6c la glotte même , fuivant Héfychius. Cette con-
jeélure paroît fauflfe > comment en effet s’imaginer
que les autres flûtes n’euflfent ni embouchure ni
glotte ?
Quelques écrivains prétendent que le bombyx
étoit une efpèce de rofeau femelle dont on faifoit
les glottes ou anches. (F. D. C)
BOMONIQUES. Les Lacédémoniens don-
noient ce nom aux- jeunes gens de leur nation ,
qui faifoîent gloire de fouffrir conftamment les
coups de fouet qu’ on leur donnoit dans les facri-
fices de Diane. Ils fe défioient les uns les autres à
qui fupporteroit plus long-tems Cette efpèce de
fupplicè : quelques;uns le foutenoient une journée
toute-entière , 6c l’on en voyoit fouvent expirer
avec joie fous les verges. Leurs mères étoient
préfentes à ces défis, Sc elles les encourageoient
par des exhortations & par des.chants d’alégrefle.
Gn croit que les Lacédémoniens avoient eu en
vue dans cette inftitution, de rendre la jeunefle
mfenfible aux douleurs, 8c de l’endurcir aux fatigues
de la guerre. Le nom bomoniques vient de
fiupos3. autel3 Sc de vbctj 3 victoire, victorieux a
Lautel de Diane.
BQN iiùyjx;6'osy bon. Les anciens.donnoient .cette.
épithète aux divinités qu’ils croyoient leur être
favorables, ou qu'ils vouloient fe rendre telles.
On les trouvera à leurs articles refpeétifs.
Bon , ( le dieu) ùyudoç étos, avoit un temple
fur le chemin de Mégalopolis en Arcadie au mont
Ménale. Paufanias croit que ce titre défignoit
éminemment Jupiter, auteur des biens 6c des
maux.
Bon événement. Voyez B o n u s eventus.
BONI. Les Romains défignoient parce nom
les gens pieux qui s’occupoient des funérailles,
Ennius dit :
Tarquinii corpus bona femina lavit 6* unxit•
BONNE déejfe, bona dea3 divinité myftérieufe
dont les hommes ignoroient le nom. Il n’étoit
connu que des femmes. On croit que ce nom dé-»
fignoit Cybèle ou la Terre, comme la fource de
tous les biens. Plutarque la confond avec Flore.
Varron prétend qu’elle, fut femme de Faunus, &
qu’elle porta fi loin la ehafteté, que jamais elle
n’envifagea d’autre homme que fon mari. Lac-
tanee , au contraire, dit que cette femme de
Faunus ayant bu du vin, contre la coutume de ce
tems-là, fut fouettée par fon mari jufqu’à la
mort, avec des verges de myrthe 5 que, dans la
fuite, Faunus regrettant fon époufe, la plaça-au
rang des dienx.
On célébroit tous les ans la fête de la bonne:
déejfe, au premier jour de mai 5 on ornoit à grands
frais la maifon où;la fête fe célébroit 5 Sc comme
on choififfoit la nuit pour cette cérémonie, une
infinité de lumières en éclairoient lès apparte-
mens> Les Veftales fe tranfportoient dans la mai-
fondu fouverain pontife, ou d’un des premiers
magiftrats : mais on avoit grand foin de n’y admettre
que des femmes ; pour cela, on faifoit
fortir de la maifon où fe célébroient ces myftères,.
non-feulement tous les hommes,. mais auffi tous
les animaux mâles; Le fcrupule étoit porté jufqu’à
couvrir les tableaux où il y en avoit quelques-
uns repréfentés. Enfin , on croyoit fermement
qu’un- homme .qui auroit vu ces myftères , même
par hafard 6c fans defTein, feroft devenu aveugle-
Mais l’aventure de Clodiusdéfabufa tout le monde
il s’introduifit déguifé dans la maifon de Céfar^
où l’on célébroit les myftères de la bonne déejfe 3.
Sc vit impunément tout ce qui s’y pafloit.
Clodius aimoit Mucia, époufe de Céfar, qui:
étoit à cetre époque fouverain pontife, Sc chez-
lequel on célébroit à ce titre les myftères de la;
bonne déejfe. Il fe déguifa en femme, 8c profita?
du défôrdre de cette cérémonie pour s’introduire
auprès de fa maîtreffe 5 mais il fut reconnu par
une fervante qui répandit l’alarme par fes cris,,
8c il fut chaflfé ignominieusement. Cicéron plaidant
pour Milon contre Clodius, parle fouvent:
de cet attentat facrilége, pour rendre fon-adver*-
faire odieux au peuple,.