en Toit, un arpent de terre pouvoit procurer Ja
fubftiftance à foixante perfonnes adultes dans
ectie région favori fée de la nature. La culture
du Med dans la Babylonie ne demandoit pas plus
de travail , mais le produit y étoit confidéra-
hlement plus grand que dans les terres d’Egypte.»»
( Métrologie de M. Paneton. )
BABYLONIENS. Leurs chefs portoientla
pourpre & l’or comme les autres Afiatiques , une
efpéce de Prétexte ou de Trabea comme les
Romains, & des couronnes d’or ou de branches
d’arbres
Ils comptoient les jours depuis un lever du
foleil, jufqu’à l’autre lever.
Athénée ( x iv .) rapporte un paflage des livres
de Bérofe, confirmé par Ctéfias dans fes écrits
fur les Perfes , duquel on peut conclure que les
Babyloniens avoient inventé les faturnales : car
ils avoient établi cinq jours de fête , appelés
facées, pendant lefquels les efeiaves çomman-
doieiit aux maîtres. P~oye[ A ss yr ien s.
BABYS. Voye* CÉON.
BABIS & BEBON. Les Egyptiens défignoient
par ce furnom de Typhon , un vent violent renfermé
dans les cavernes. Babi ou Bebi , veut
dire en langue Cophte , félon Jablonskî , une
caverne dans laquelle on peut renfermer ou
cacher quelque chofe. Typhon étoit le vent qui
fouffloit fur la terre, & qui retardoit Pheureufe
inondation du Nil ; Babys défignoit Typhon fans
aétion, ou renfermé dans les cavernes. Delà
vint dans Homère la fable d’Eole & de fa caverne
j répétée par Virgile.
BACARIO j efpèce d’aiguière armée d’une
longue anfe , & appelée aufli tru.Ua. Les valets des
bains s’en fervoient pour puifer d e l’eaûj & pour
la verfer fur le corps de ceux qui fe baignoient.
Bacario devint le nom de ces valets mêmes,
qui fervoient les femmes publiques dans leurs
bains. Les Glofes expliquent le mot Bacario , en
ajoutant le mot grec Uopvqé'iéiKovaç.
BACCHAE. Ce mot défignoit les Bacchantes}
mais il défignoit aufli les couronnes de lierre que
l’on portoit dans les fêtes de Bacchus , pour imiter
ce Dieu.
BACCHANALE, endroit où l’on célébroit les
myftères de Bacchus. Plaute s’ eft fervi de ce mot
( Aulul. iiJ. i . 3. ) :
jWeque ego unquam , nifi hodie 3 ad Bacckas veni
in Bacchanal ooquinatum.
Les glofes d’Ifidore en donnent la même défi- j
nition : Bacchanal , facrarium Liberi Patris.
BACCHANALES, fêtes & myftères célébrés j
en l’honneur de Bacchus. Hérodote les fait naître
en Egypte, où elles étoient connues fous le nom
myftères d’Ifis & d’Orifis. Melampus les apporta
en Grèce 3 où elles furent accueillies avec
fureur, principalement à Athènes. Cette ville en
regardoit la célébration comme un objet fi important
3 qu’elle comptoit les années par les
Bacchanales 3 comme elle les compta depuis pat
fes Archontes.
Un Archonte en régloit à Athènes la forme 8c
l’ordonnance. On les célébroit dans le mois de
novembre , & tous les genres de débauche & de
diflolution y étoient admis. Les femmes ou Bacchantes
couroient dans les rues travefties en
nymphes & en héroïnes ; elles étoient fuivies des
hommes demi-nuds 3 couverts de peaux de bêtes,
' & déguifés en faunes ou en fatyres. Les fons de
la flûte les animoient à former des danfes laf-
cives & impudiques.
De la Grèce , ces fêtes impures pafsèrent dans
l’Etrurie, & de-là à Rome j mais l’auftérité des
moeurs républicaines fut offenfée d’une licence fi
effrénée, & le fénat rendit, l’an yûB, une ordonnance
qui en défendoit la célébration. Cette
fage ordonnance n’eut qu’un effet momentané ,
& les Bacchanales furent célébrées fous les Empereurs
avec encore plus de licence peut - être
qu’elles ne l’avoient été dans la Grèce. On leur
fixa d’abord trois époques dans l’année j mais le
libertinage fit renouveler tous les mois ces fêtes
impures. Voye^ Dionysies
Bacchanales ,
B a k x e ia i I I S de *etes In“ ltues p*
l’honneur de Bacchus. Voyez Dionysies..
BACCHANTFS j “omm.es & femmes qui
fuivirent Bacchus dans fon expédition de l’Inde,
armés de thyrfes & chantant fes victoires. Ce
nom fur donné- depuis aux hommes 8c aux femmes
qui célébroient les Bacchanales. Les myftères de
Bacchus furent principalement confiés aux femmes ;
& dans les anciennes Bacchanales de l’A trique >
ces prêtrefîes étoient au nombre de quatorze.
L’antiquité fait mention cependant d’un grand-
prêtre de Bacchus, fi refpeété de tout le peuple ,
qu’on lui donnoit la première place dans les
fpeéfcacles.
Les Bacchantes couroient pendant la nuit ,
demi-nues, couvertes feulement de peaux de tigres
ou de panthères légèrement attachées fur
leurs reins avec des ceintures de. pampre ou de
lierre. D’autres, échevelées, portoient des flambeaux
allumés ou des thyrfes,cri oient & pouffoient
des hurlemens affreux. Elles répétaient" fouvent
ces mots : E ’uoi 'ZaQot, E ’voi Bctxfèe 3 OU a I*etK%e3
ou Va Béuc%e. A leurs cris fe^ mêloient les fons
des cymbales , des tambours, des clairons 8c
des clochettes attachées à leurs habits. Les
hommes,déguifés en fatyres 8c en faunes,fuivoient
les Bacchantes, les uns à pied, les autres montés
fur des ânes , traînant après eux des boucs ornés
de guirlandes, pour les immoler à Bacchus. >
Ce furent les Bacchantes qui déchirèrent le
chantre de la Thrace & le malheureux Penthée.
Euripide a pris pour fujet dune de fes tragédies
la mort de ce prince.
Les principaux objets du culte des Bacchantes
étoient le Phallus , le Van facre, de la Cifte
myftique renfermant un ferpent. Voyei ces mots.
Leur habit diftinétif, lorfqu’ elles n’étoient pas
couvertes de peaux de tigres , étoient la Bajfans,
ou tunique traînante, & la crocote : cette dernière
étoit faite avec la foie & tranfparénte, telle
à-peu-près que nos gazes Bacchus paroit fur
les monumens avec la crocote, qui fut depuis
adoptée par les Hiftoioris.
Les monumenti inediti de Winkelmann nous
offrent fept à huit bas-reliefs repréfentant des Bacchantes
8c des Bacchanales. On en voit fur le
beau vafe d’agate du tréfor de 1 Abbaye de Saint-
Denis en France. La Bacchante de la ville ..Mæ-
dame 3 porte une ceinture large comme celle de
Melpomene. . .
Au feul nom -de Bacchantes l’imagination des
artiftes s’enflamme > ils ne croient jamais rendre
avec aflez de force la fureur & livrefle de ces
femmes perdues de luxure 8c de vin ; & ils donnent
à leurs vifages des traits aufli forces que
le.font les attitudes de leurs corps. Winkelmann
leur apprendra que ces caricatures font contraires
à l’idée de la joie que les anciens exprimoient fur
les monumens. Elle n étoit jamais éclatante j
c’étoit l’expreflïon fimple & douce du contentement
& de la férénité de famé. Sur le vifage
d’une Bacchante.3 dit-il, on ne voit briller , pour
ainfi-dire, que l'aurore de la volupté.
Les anciens donnoient aux vifages des Bacchantes
. le caractère de la grâce comique , propre
aux Faunes , qui confifte le plus fouvent dans un
fourire de gaieté , exprimé par les angles de la
bouche, tirés en haut. On voit entre autres à
la ville Albani, une tête de Bacchante de la plus
parfaite confervation , qui ne peut pas etre prifê
pour un portrait, mais qui. doit etre placée
dans la cia (Te des beautésidéales. Elle a le profil
applati, les yeux élevés comme les Faunes , 8c
les angles de la bouche tires en haut. On voit
que les anciens artiftes ont cherche a imprimer
aux figures des Bacchantes, c eft-a-dire aiixfigures
idéales des Bacchantes , la grâce des Silenes 8c
des Faunes
La colle&ion du baron de Stofch offre plus
de trente pierres gravées avec des Bacchantes.
BACCHUS. Les ' anciens connoiflbient plu-
fieurs Bacchus, qui n’étoient peut-être tous que
des modifications du même, relatives au culte
de chaque pays. Les recherches de M. Dupuis ,
Profefleur de Rhétorique au collège de Lifieux,
démontreront cette conje&ure. Nous allons les
donner ici telles qu’il les a fait inférer dans
l’Aftronomie de M. de la Lande } édition in-tf.
dernier volume.
Explication de cette divinité , selon-
M. Dupuis de Lisieux.
« L e voyage de Bacchus , décrit dans les
Dionyfiaques de Nonnus , contient d’une manière
beaucoup plus fuivie & plus complété
que les lambeaux qui nous reftent des poèmes
faits fur Hercule , la théologie aftronqmique des
anciens, 8c nous allons voir Bacchus voyager
comme le fils d’Alcmène dans le zodiaque , aux
équinoxes 8c aux folftices, d’une manière à ne
laiffer, aucun doute. Ce poème de Nonnus, connu
fous le nom d’aventures & de voyages de
Bacchus , ou de Dionyfiaques , eft écrit en grec,
& diftribué en quarante-huit chants , qui renferment
prefque tout ce que la Mythologie ancienne
a de plus intéreflant dans plus de vingt-
un mille vers. L ’auteur de ce poème étoit Egyptien
-, & , félon Suidas, vivoit dans le cinquième
fiècle. 11 travailla fur les mêmes matériaux que
les . grecs & les latins 5 & quoique ion poème
ne fur qu’une imitation des anciens poèmes fur
Ofiris ou Bacchus , il eft précieux par la fuite
qu’ont entre-elles les allégories agronomiques
& les traditions facrées qui y font beaucoup
mieux coniervées que dans aucun poème des
anciens.»
« Bacchus fut une divinité théologique, de la
même nature que Jupiter en Grèce , Pan &
Ofiris en Egypte j que l’Hercule Thébain : c’étoit
l’ame du monde & le fpiritus moteur des
fphères, peint avec les .attributs du taureau cé-
lefte & du ligne équinoxial du printemps , dans
lequel s’incarnoit le dieu de la lumière , lame
du foleil 8c du monde , quand la nature recevoit
le germe de là fécondité que lui communiquoit
1?Æther. Macrobe nous dit que dans la théologie
d’Orphée, Bacchus pafloit pour être la force
qui meut la matière, l’intelligence qui l’orga-
nife, & cette ame qui fe diftribué dans toutes
fes parties, & qui divifée dans fes effets & fes
agens, eft une dans fon principe. »» « Ipfurn au-
33 tem liberum patrem Orphaici *vv vXikov fufpi-
33camiir intelligi qui a b illo individuo na-
33 tus , in fingulos ipfe dividitur. Idco in illorum
33 Çacris '■ traditur Titahio furore in ntembra dif-
» cerptus & fruftis fepultis , rurshs unus & inte-
33 ger emerfijfe ; quia vus , quem diximus mentent
33 vocari , ex individuo pr&bendo fe dividendam ,
33 & rurshs ex divifo ad individuum revertendo ,
33 6* mundi implet officia , & nature, fus. arcana non
33 deferit,» ( Somn. Scip. c. 12 ) Cette Hyle , ob-
ferve très-bien M. Freret, eft la matière première,
la nature, receptaculum omni- formium
fpecierum. ( Défenfe de la Chronol. p. 367 ).
C’eft effectivement ainfi que l’explique Macrobe.
H a c eft autem Hyle que omne corpus mundi ,
quoi ubicumque cernimus , ideis imp'rejfa formavit.
Bacchus eft" donc l’intelligence qui préfide à la
matière, à l’arrangement & à l’organifation de