
dont les fandales font de la même forme, 8c dont
le fculpteur fe nommoit A ntiochus d’Athènes: cette
chaujfure, entourée de trois rangs de différens
ornemens piqués , porte trois doigts de hauteur.
Les ckaujfures confiftant en un Ample cuir
lacé par-delfus le pied , & relTemblant à celles
que portent les gens de la campagne entre Rome
8c ?\aples , fe nomment , en grec 8c ;.zovox
tïjU tt uvs:d'-'ua ^ C a f iu b . JlOt, i:i A C Tl. t c t . C. 2 1 .
p. 84. ). Telles font les ckaujfures des deux Ra-
tues de marbre noir qui repréfentent des rois
de Th race captifs , & qui font au Capitole ».
« Les anciens de Lun & l’autre fexe, por-
toient encore des fandales de cordes, tilîues en
forme de ré féaux , comme on en voit aux figures
des divinités fur un autel de la Villa Albani ( Mo-
num. ant. ined. n9. 6. V II y a grande apparence
que ce font ces ckaujfures que les Grecs appe-
loient eW/«, parce que Julius Pollux explique ce
mot par L-xcè*/** , chaujfure tiffue de
plufieurs cordes ( Poli. onom. I. y.fegm. 94. ). A
Herculanum il s’.eft trouvé une autre efpèce de
fandales , auxquelles les cordes font rangées en
cercles ovales , la partie qui couvre le talon
eft suffi de cordés , & fe trouve attachée à la femelle
».
» Le cothurne émit une chaujfure plus ou moins
haute , mais la plupart du tems fa hauteur éga-
loit celle de la main j il étoit généralement
affeélé à la Mufe tragique ( Monum. ant. ined.
p. 248. ). Le cothurne de la ftatue de Melpomène,
à la Villa Borghèfe , a cinq pouces d’un palme
romain de hauteur. Il faut diftingùer de ce cothurne
du théâtre celui des chaffeurs 8c des
guerriers : ce dernier, quoique fouvent confondu
par les écrivains , étoit une efpèce de brodequin
( Scalig. poet. I. / , c. 13. p. 21. ; Pitt. Ere. t. I.
p. 18. ta-v. 10. 23. ). La courroie qui affujettiffoit
la'femelle & qui étoit placée fur le coude-pied,
fe trouve rarement aux figures des divinités, &
quand elle s’y trouve , elle eft placée fur le pied.
Pline fait une obfervation fingulière : il remarque
que les femelles de la ftatue de Comélie y mère
des Gracques, n’nvoit pas cette courroie (Plin. I.
34, c. 14. J’obferverai ici que parmi les différentes
ckû-jures anciennes, on ne voit point de talons
fur le derrière du pied fi ce n’eft aux fouliers
d’une fi?nre de femme dans un tableau d’Hercu-
lanum : h chaujfure eft rouge , mais la femelle 8c
le talon font jaunes ( Pitt. Ere. t. 4. tav. 23. )
Les talons des fouliers fe nemmoiènt chez les
Grecs **r?^«*r*, 8â ils étoient compofésde petits
morceaux de cuir ( SchcL Arifi. equit. vhou
Inc
pied
i a trouvé à Herculanum des femelles de
:r compofées de cordes. Il y en a de diffé-
; grandeurs., pour des en fans & pour des
a -s faits : elles reffemblent à celles que les
tiens attachent encore aujourd’huifous leurs
I ‘Le comte de Caylus a publié ( Rec. d'antiq. r i.
I pl. Si. ncs. 3. 4. y. ) le deffin d’un mime de
I bronze , & de fa chaujfure en particulier. Les ré-
flexions dont il a accompagné ce deffin , méritent''
d’être inférées ici.
» Ce mime eft nud, il n’a qu’une écharpe au-
• tour des hanches , & elle eft renouée fur le
ccté : fa chaujfure n’eft qu’un fimple chauffe n ,
qui paroît n’avoir point de couture j la pointe
au-defiùs du talon remonte affez haut & le
devant fe rabat fur les cordons qui le tiennent
en état. Nous favons qu’il y a voit des chdujfures
particulières pour les différens adleurs , & cette
précaution étoit néceffaire, car il n’eut jamais
I été poffible de danfer , par exemple , avec le ço->
i thurne. Chaque efpèce d’adteur avoit donc une
chaujfure convenable à fon objet : elles variaient
même fouvent cntre-elles , car celles des Mîmes
reffembloient quelquefois, ainfi que j’en ai vu,
à des bottines qui moritoient plus ou moins fur
la- longueur de la jambe ».
» La chaujfure qüi fait l’objet de cet article,
& que j’ai fait développer, me paroît avoir beaucoup
de rapport avec la chaujfure gauloife. Peut-
être , comme elle étoit en ufage dans un pays
fitué au nord de l’Italie, elle a fait donner le
nom ou lé fobriquet de fept'entrion i c es fortes
de mimes ou de danfeurs. Car on voit cette dénomination
employée dans plufieUrs inferiptions,
nommément à Antibes , où j ai copie celle qui
fuit |
d . M.
FUERI SEPTENTRÏ
ONIS ANNOR. XII. QUI
ANTIPOLLIN THEATRO
BIDUO S ALT A VIT ET PLÂ.
CUIT.
« Je ne dois pas finir cet article fans avertir que
M. Gbri ( Fab. rvri: rom. 1. mîif E-truf ) rapporte
la même figure. Il la donne aux Etrufcfues j 8c la place parmi les Priap.es/. Gori .n’eft pas/eut
de ce fentiment, car la Chauffe ( Muf. rom. dijfert.
de Pauf ftmulac. ) la regarde auifi comme un Prfape,.
qu’il appelle ici SaLtatricuLus. Mais le bronze qui.
nous occupe, n’a aucun attribut de cette divinité,
fi cè n’eft les crotales., ou caftagnettes que-les-
mimes ont fouvent portées. Au. refte., comme.cet
auteur n’indique ni Ta matièreni la. proportion
delà figure dont il parle., .je ne- puis dire.fi elle
eft la même que la mienne >?.*
Pour ce qui eft des divinités, fauf peut-être le?
divinités'infernales , les arciftes peuvent les’ repré
fenter toutes avec Ats-cfiu.ujfures., On en voit
en effet douze fculptces fur un msrbre émifque
publiédansles monutnenti inédit i de Wintkelmann,
1 elles fout toutes chauffées avec une,femelle fieq
fur le pied par des bandelettes , excepté une
feule que l’on croit être Proferpine.
Pour achever cet article , le lecteur confultera
les articles des ckaujfures diverfes dont il y eft
parlé.
GHAIJVES; Les Romains des deux fexe s qui
étoient chauves, cachoient cette difformité fous
des perruques, c efi-à-dire, de fauffes chevelures,
appelées galerus 8c ga'ericulus. Suétone ( c. 12.
n. 3. ) parle de celle d’O thon. -Martial appelle
calceus une fauffe chevelure d’une femme chauve,
parce qu’elle étoit appliquée fur un cuir de
bouc :
Jî&dina tibi pelle contegenti
\Nud& tempora verticemque calvA >
Feftive tibi , Phoebe , dixit ille , .
Qui dixit cap ut ejfe calceatum.
, CHAUX (Four-à-). Les Romains condamnoient
des malfaiteurs au fervice des. fours-a-chaux VI-
pian. leg. 8- §. 10. ff. de. permis ) in cnlcariam quo-
que vel fulphuriam damnari folent.
■ CHÉBEL , chaîne ou corde , rnefure linéaire 8c
itinéraire de l’Afie 8c de l’ Egypte. Elle eft évaluée
à 8 toifes & |jj| de France, par M. Pauéfon.
Elle valoit en mefures anciennes, 6 décapodes,
Où 10 orgyes , braffes.,.
Ou 12 bême-diplou-n *
Ou 24 bême-aploun.
x e if ia e s „ gantelet des Grecs armés, 8c gants
qui défendoient les mains contre le froid. Homère
parle de ces gantelets , comme d’une partie de
î’armùre.
xeipomaktpon ferviette. Voye^ ce mot &
celui de voile..
x eipojionlA. Héfyehius défigne par ce mot
des fêtes céLébrées par des artifans ,
- KEAHS , SINGULARISA.
Pindare parle fouvent d’un cheval défigné dans
. 1-es eourfesde chars fous ce nom, que les Romains
ont'rendu- par celui de fmgularis. Un- feholi-afte
Gréé applique ce nom à un cheval de Telle légei-
& vite, M. Fogginï {Muf Capitol, iv. 25-4.)
expliquant un- bas-relief du Capitole , fur lequel
on voit des génies ailés conduiiant des chars
dans un cirque , donne le nom de ou de
fingularis au troifième cheval- qui tire le char 8c qui eft conduit par fon cavalier , tandis que
le cocher du char, conduit lesdeux autres.
CHELIDONIA. Les. Romains défîgnoient fous
ce nom des vents doux qui foufEoient ordinairement
fur la fin de février, parce qu’ils croyoient
qu’ils leur ramenoient les hirondelles A chelido.-
%.e& { Plia. il. 47. %
CIIÉLTDONIE . fille de Fandarée j & foeur
d’Aüdo. Vuyc[ PAKDAREE.
CHÉLMiNAR. Vo-j'i Persépolis.
CHÉLONÉ, nymphe qui fut changée en tortue.
Jupiter j pour rendre les noces avec Junon
plus folemnelles ordonna à Mercure d y inviter
tous les dieux, tous ies hommes & tous les
animaux ; tous s'y rendirent excepte la nymphe
Cftéhnè, qui fut a fiez téméraire pour fe moquer
de ce mariage, & pour chercher des prétextes pour
n'y pas al fi (ter. Mercure s’étant apperçu que cette
nvmphe feule manquoit, fe rendit dans la mii-
fon qui étoit fur le bord d un fleuve , 1 y précipita
avec cette maifon, & la changea en tortue ;
animal qui eft depuis ce tems-là obligé de porter
fa maifon fur le dos : pour la punir de les
railleries , il la condamna à un filence éternel. ■
Chcloné fignifie en grec tortue. Cet animal fut
depuis le fymbole du filence.
CHELYS, nom propre d’une efpèce de lyre ,
qui différait du barbytos ( Voyei ce mot.). Une
épigramme d’Antipater ( AnthoLog. 1. 4. c. iz. p.
3 3 4 .nous a confetvé cette différence en parlant
de trois ftatues de Mufes faites par des Grecs
célèbres : l’une, de la main de Canachus de
Sicyone , tenoit deux flûtes ; 1 autre , faite par
Ariffiocle, frète de Canachus , avoit une lyre
nommée chrtys ; 8c la troifième , qui étoit un
.ouvrage d’Agéiadas d’Argos, portoit une lyre
appelée barbytos.
La ckelys étoit certainement faîte d’écailîe de
tortue, comme fon nom l’indique, telle qu’on
en voit une aux pieds de la ftatue de Mercure
de la Villa-Négronr. Mars cette matière étant
commune à toutes les lyres, il faut chercher fa
différence dans la forme. Aratus (:Phoer.omen. v,
264. ) appelle petite lyre la ckelys j on peut conclure
de-îà que le barbytos étoit beaucoup pius
grand que la ckelys. C’eft-là tout ce que V.’in-
ielmann a pu déterminer. Peut-être encore fa
ckelys n’avoit-elle point-de magade (voyez ce
mot ) OU pttyctïïor.
Ckelys devint par la fuite le nom générique des
deux efpèces, de lyres-
CtOELYSMA. Les Latins avoient emprunté
ce mot des Grecs, chez qui il défignoit une pièce
de bois, placée en avant du bordage des vaif-
feaux pour les défendre ‘contre le choc des corps
étrangers.. . .
CHEME, Xïy««(, rnefure employée par les
médecins grecs & romains. Elle valoir j de
cyathe.
CHEMIN. Cet article appartient en enrer
aux Dictionnaires d’architeéture & a'tco no nie;
politique.
CHEMINEE. Jufte-Lipfé 8c plufieurs autres
favar\s ont cru que Jes Grecs 8: les Romivs : 4
eannûîffoient pas Tes cheminées,, & qa 'iis a.’éd.'irro*
il
W i