
faucées après ConïUntin. Au relie, li les auteurs
des Catalogues de médailles avoient fait cette
attention , ils auroient évité de groflir leurs livres
d une longue fuite de médailles d'argent entre
Pofthume 8c Dioclétien 5 puifque toutes celles de
cette epoque ne font que de petit bronze couvert
d’une feuille d’étain.
Il eft tres-difficile de défigner la caufe pour
laquelle on cefla tout-à-coup de frapper des médailles
à*argent, tandis quon en frappoit toujours
en or. Car il eft conftant que dans le tems
«u plus grand affoibliflement , & même de l'anéanti
iffe ment prefqu’entier des efpèces à-argent3 celles
d or ont toujours été battues fur le fin. Le baron
de la Baftie croit entrevoir cette caufe dans l’ufage
ou etoient les empereurs de fe faire payer en or
une grande partie de leurs revenus. La plupart
des termes employés pour exprimer les tributs
& les autres impofitions , étoient des épithètes
d Aurum : aurum vicefimarium , aurum corona-
TlU(P’3\aurutn luftrQle* &c. Le fouverain étoit inté-
relfe à ne pas fouffrir qu’on altérât le titre de ce
métal, afin que fes revenus ne fouffriffènt pas
de cette altération.
Le tréfor impérial faifant fes paiemens en argent
ou en cuivre, trouvoit fon avantage à affoiblir
le titre de 1 un & Je poids de l’autre de ces métaux
} parce que cet affoibliffement des efpèces
n en faifoit pas changer la valeur dans le commerce
, & qu’avec une plus petite quantité d’or,
on pouvoit avoir du cuivre en malfe pour en faire
de la monnoie, a laquelle on donnoit la valeur
des. pièces d'argent, en y ajoutant une feuille
d’etain affiné. Cet expédient, qui étoit à la fin
ruineux pour l’Etat, a pu être l’effet de la fâ-
cheufe pofition ou fe trouvèrent les empereurs,
depuis Gallien jufqu’à Dioclétien 8c Maximien.
Ils achetoient prefque tous l’empire de leurs fol-
dats} les tyrans déchiroient l’Etat en-dedans, 8c
les nations barbares en-dehors.
Les médaillons d'argent font beaucoup plus
rares que les médailles du même métal j on peut
cependant entreprendre avec fuccès d’en faire une
fuite impériale, en y mêlant les médaillons de
potin frappés en Egypte, qui, par la qualité du
métal, y peuvent entrer naturellement.
Argent. ( couleur d’ ) C’étoit l’attribut dif-
tinélif d’une faéiion du cirque, que Domitien
créa avec la fa&ion dorée ou de couleur d’or.
Dion , {lib. 7 7.) : Aurigarum duo généra adjunxit,
quorum unum aureum , alterum argenteum appel-
layit.
ARGENTARII. Voyez Orfèvre , Changeur,
Usurier.
ARGENTINE, dieu de l’argent, fils de là
déeffe Pecunia ; <>u , félon S. Auguftin, ( Cité de
Dieu, 4. 21.) d ÆJculanus, dieu de la monnoie
de cuivre.
AKGES, nom d’un des cyclopes qui forgèrent
la foudre dont Jupiter frappa les Titans. Voyez
Cyclopes.
ARGIE, mère de Bithon & de Cléobis. Voye1
Bithon.
Argie, femme de Polynice. V. Adraste,
Polynice.
A RG IENNE ou Argolique, furnom de
Junon, qui lui fut donné à caufe de fon temple
d’Argos. Voyez Canathos. V.zutti Junon.
ARGIENS ( les) étoient une colonie égyptienne}
& le favant Jablonski reconnoît dans Io,
qu’ils honoroient d’un culte particulier, Xloh, c:eft-
à-dire, Ifis ou la Lune des Egyptiens. Euftathe
dit précifément ( Comment. in ■ DionyJ. Perieg. )
que la vache étoit le fymbole d’Io ou de la Lune 3
car, ajoute-t-il, io veut dire lune dans le langage
des Argiens. C’eft de leur langue primitive ou
égyptienne qu’il veut parler. Lorfque l’idiôme grec
lui fuccéda, les prêtres confervèrent le nom d'io ,
félon leur ufage d'employer des termes barbares
ou furannés, pour défigner les objets du culte ou
de la vénération.
Les mythologues grecs enfeignoient que l’Io
d’Argos, après avoir été changée en vache, s’étoit
retirée en Egypte, & qu’elle y avoit été honorée
fous le nom d’Ifis,
Ces traces d’une patrie 8c d’un culte communs
aux Egyptiens 8c aux Grecs, font trop précieufes
pour les paffèr fous filence.
Les Argiens portoient au fiége de Troye des
boucliers ronds $ & ce bouclier eft un attribut
diftinétif de leur roi Diomède.
Argiens. (médailles des) V. Argos.
ARGILE. On verra à l’article T erre-cuite,
tous les détails relatifs à Xargile .employée pour
les ftatues, les bas-reliefs, les frifes, les corniches,
&c.
U argile fer voit encore aux anciens à plufieurs
autres ufages} tels que celui de laver &rde blanchir
les draps de laine, celui de cacheter ou de
former des fceaux, & c. L * argile fut appelée affez
généralement par les Latins creta, quoique ce
nom dût être réfervé aux terres calcaires, à l’ex-
clufion des terres argileufes. Cette obfervation
préliminaire évitera beaucoup d’erreurs, aux lecteurs
de Pline 8c des auteurs de reruflicâ.
Les fceaux furent faits avec de Xargile dans-Ies
premiers tems. Hérodote ( lib. 2.) l’appelle
rt/ftdtTplé'x , terre figillée, & Cicéron creta a fia-
tica. L’ifle de Lesbos en fournilToit en abondance $
& aujourd’hui même la fuperftition des Turcs
leur fait acheter très-cher les pains de cette terre
figillée, fur lefquels un officier du grand-feigneur
a appofé fon cachet. Cicéron dit (place, c. 16.) :
Mac , q u e a nobis profata laudatio, obfignata erat
creta illâ afiaticâ, quA fere eft omnibus nota nobis :
quâ utuntur omnes non modb in publiais , Jed etiam
in privatis litteris. » La pièce que nous avons
produite eft fcellée avec cette terre afîatique
connue de prefque toàt le monde, & dont on
fc fert par-tout pour fcellcr les inftfumens publics
8c particuliers ». c
Les anciens employoiçnt Xargile pour le foulage
de leurs draps, ainfi qu’on le pratique encore
aujourd’hui : elle y faifoit l'effet du favon
pour degraiffer les laines. Ils en frottoient encore
ces mêmes draps, lôrfqu’ils étoient fortis du moulin
à fouler, afin d’y ajouter un nouveau degre de
blancheur. Ifidore (19. 24.) dit : Toge addita.
creta, quà candidior infigniorque effet.
U argile ou terre figillée , appelée aufli cimolia,
d’une ifle de ce nom dans la mer de Crete, où
elle fe trouvoit en abondance, entroit dans la
compofition du blanc des dames romaines. Horace,
en parle, (Epod. x n .9 .) :
Nec il H
Jam manet kumida creta, colorque
Stercore fucatus crocodili.
Les anciens fayoient corriger les vices des
terres quarzteufes & crétacées par le moyen des
marnes argileufes. Les auteurs de re rufticâ font
fouvent mention de cette pratique fi avantageufe
à l’agriculture.
ÀRGILETUM, quartier de l'ancienne Home
qui commençoit au Velabre, & finiffoit au théâtre
de Marcellus. Un paffage de Servius fixe cette dernière
limite, (Æneid. vu. 607.) : Sacrarium hoc
Pluma Pompilius fecit cire a imum Argiletum juxta
theàtrum Marcelli. Quant à la première 9 elle eft
fi incertaine, que quelques écrivains ont voulu
diftinguer deux Argiletum. Il paroît cependant
affez vraifemblable que ce nom défignoit les deux
rives duTybre, depuis le théâtre de Marcellus
jufqu’au Ponte rotto.
ARGIPHONTE. Voye1 Argéiphonte.
ARGO, navire des Argonautes, dont il eft
parlé fi fouvent dans les poètes. Plufieurs écrivains
ont cru qu’il avoit pris le nom de fon conf-
trufteur, Argus ou Argo. C’eft le gentiment de
Diodore de Sicile, d’Apollonius, de Tzetzès,
de Servius, du feholiafte d’Euripide, &c. Mais 1
comme il y a eu plufieurs Argus, on ne fait auquel
il faut rapporter ce travail. Quelques-uns ont penfé
que ce navire avoit été appelé argo-, du mot grec
tipyoçy vite, léger. Quidam, dit Servius fur la
quatrième églogue de Virgile, Argo a celeritate
iictam volant. Homère appelle en effet Kov«? «pyW
les chiens qui font bons coureurs. D’autres affurent
que ce navire tiroit fon nom de la ville d’Argos,
où il avoit été conftririt.
Cicéron,.dans fa première Tufculane, rapporte
une quatrième étymplog*e 3 exprimée dans ces
deux vers d’un ancien poète latin:
Argo, quia Ârgivi in ea. deleBi viri
Vecli, petebant pellem inauratam arietis.
Ce poète fait dériver le nom dé Argo, des Argives
ou Grecs qui le montèrent.
Ovide , dans l'épitre de Hypfipyle à Jafon ^
appelle argo un navire facré : Sacrum coafcendis
in argo. Peut-être fut-il regardé comme facré,
à caufe que Minerve en avoit donne le deffm , 8c
qu’elle avoit aidé elle-même à le conftruire. Ce
fujet eft exprimé fur un bas-relief de terre cuite
confervé à la Villa-Albani. Winkelmann 1 a publie
dans fes Monunienti antichi inediti, 8c dans ion
Hiftoire de l’Art. On v voir Argo ou Argus, travaillant
au vaiffeau aes Argonautes} une autre
figure d’homme, peut-être de Tiphys, pilote
d'Argo, & Minerve, qui lui enfeigne à attacher
des voiles à une vergue. / f
Peut-être auffi a-t-il été appelé (acre, parce
que fa proue étoit faite avec un chêne pris dans
la forêt facrée de Dodone, qui parloir 8e rendoit
des oracles. Le refte du bois néceffaire a la conf '
truélion d’Argo, avoit été coupé fur le mont Pe-
lion, d’où lui vinrent les furnoms de Pelias8cdc
Peliaca ; de même que ceux de Loquax 8c de Fa*
tidica faifoient^allufion aux oracles.
Quant à fa forme, c’étoit un vaiffeau long,
femblable à nos galères. Le^ feholiafte d Apollonius
a remarqué que, félon l’opinion commune,
c’étoit le premier navire longqui eût ete^conltruit.
Pline {lib. 7 , c. 58.) a obfervé la meme choie
d’après Philoftéphanus : Longâ nave Jafonem pn-
mum navigaffe, Philoftéphanus auBor efl. On fait
que par un navire long j les Grecs defignoient un
vaiffeau de guerre, 8c que par un vaiffeau rond ,
ils entendoient parler d’un navire de charge ou
marchand. . . . 1
Une circonftance particulière du voyage des
Argonautes, nous prouve évidemment que / Argo
ne pouvoit être d’un grand volume : ces héros le
portèrent, fuivant l’ancienne tradition, fur leurs
épaules depuis le Danube jufqu à la mer Adriatique.
Jafon ayant achevé heureufement fon entre-
prife, confacra fon navire a Neptune fur 1 ifthme
de Corinthe, 8c depuis Argo fut tranfporte dans
le ciel 8c mis au nombre des conftcllations.
ARGOLIQUE, furnom de Junon. Voye1 Ar -
GIENNE. .
ARGONAUTES} c’eft ainfi qu’on appela les
princes grecs qui entreprirent de concert d’aller
à la conquête de la toifon d’or, 8c qui firent le
voyage par mer fur le navire Argo. On croit qu ils
étoient au nombre de cinquante-deux, non compris
les gens qui les accompagnoient. C’étoit l’élite
des Grecs les plus diftingués par la valeur 8c par
la naiffance. Jafon, qui étoit le promoteur de
l’entreprife, en fut aufli reconnu le chef. On
nomme enfufte Acafte, fils de Pélias; Admète,
roi deTheffalie, Ætalides, fils de Mercure} Am-
phiaraüs -, Amphidamas, arcadien , fils d’Aléus ,
Amphion, fils d’Hypérafius, roi de Pollène en
Arcadie} Ancée, fils de Neptune 8c d’Aftipalée}
Ancée, fils de Lvcurgue, roi des Tégéates en
ArcadiçjArgus,filsdePhrixus 5 Aftérion, de larac®
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