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obfcenes, pour emjÆcher que rien ne pût détruire
Teffet des aufpices de la main .gauche , ne quid
qbfit bons. fc&v& caufa de-là vint le furnom de
fc&vola.'
Aujpïci um viale , toute rencontre funefte. Si,
par exemple, une belette traverfe le chemin, un
fuperftirieux, dit Théophrafte, ne continuera pas
fa route fans avoir fait paffer avant-lui quel-
qu autre perfonne, ou fans avoir jeté trois pierres
au-delà du chemin. .
Jiujpiczum urbanum, aufpice que les magiftrats
appelés Urbani prenoient dans, la ville, &c.
A U S T E R étoit, comme les autres vents , fils
d'Aftrée & d’Aurore : c’étoit le vent du midi.
Voici comment Ovide le repréfente : « il vole
« avec fes ailes mouillées, le Vifâge couvert d’un
” puage épais & obfcur, 8c la barbe chargée de
” brouillards. Les nuées affembléesfur fon front,
39 ^ont couler l’eau de fes cheveux, de fes ailes &
de fon fein. Dès que ce vent orageux a raffem-
*> blé les nuages, & qu’il les a entafles les uns fur
” les autres, on entend un grand bruit, 8c la
99 pluie tombe en grande abondance. ».
x Le vent du midi eft brûlant en Italie ; il def-
feche les campagnes & les parterres. Auffi Virgile
dit-il (Eclog. 2. v. 58.):
Eheu ! quid volai mifero mihi ? Floribus Aufirum
P erditus. . . . . . immiß. . . . . . .
Et Stace (/. 3.filv. 3. v. 129.):.
Pubentefque rof& primos moriuntur ad Aufiros.
V Außer étoit auffi nuifible aux hommes qu’aux
végétaux 5 c’eft pourquoi Horace dit de lui (Od.
14. lib. 1.) :
Frufira per autumnas nocentem
Corporibus metuemus Aufirum.
Un autre écrivain l’appelle plumbeus Außer, a
caufe de la laffitude que l’on éprouve pendant
qu’il fouffle. . - *
AUS FERUS color, étoit chez les Romains
une couleur quelconque très-foncée. Pline {ix.
c- 3 ?-) dit de la belle pourpre : Nimiaque ejus
mgricies dut aufieritatem illam nitaremque qui qu&-
ritur cocci.
AUTEL. Hérodote (AV. 2. c. 4.) dit que les
Egyptiens font les premiers qui ayent confacré
aux dieux des temples, des ftatues & des autels.
C’eft pourquoi nous commençons cet article par
les autels égyptiens, auxquels on pourra rapporter
ceux des Perfes.
Autels égyptiens et des anciens Grecs.
Paufanias, décrivant Xautel de Diane à Elis, ob-
ierve qu il reffembloit aux autels égyptiens, en ce
qu’il aîloit en s’éJargiffant de la table fupérieure
jufqu a la baie. Dans un deffin rapporté de la
Haute-Egypte parv Paul Lucas, on voit quatre
prêtres facrifiant une oie qui eft placée fur un autel
formé par une colonne que fnpporte une bafe
a u s
s’ élevant en diminuant de largeur, 8c terminée
par une bafe femblable, mais plus petite & r e n -
Verféé, fervant de table & autel. Si l’on ajoute à
ces deux monumens l’autel égyptien décrit par le
comte de Caÿlus {Rec: d‘ant. 1. 6 7 .) , on .aura
une notion précife des autels de ce peuple, &
l’on verra que leur ,çaradtère diftindtif eft ae s’élever
en diminuant, pour s’ é l a r g i r ehfuite'v e r s la
table. Voici fes paroles:
. . « La hauteur générale de cet autel égyptien
eft de deux pieds neuf pouces trois lignes, 8ç
dans toutes fes parties il eli exactement rond fur
fon plan; mais comme il va en diminuant depuis
le pied jufqu’ à l’endroit qui dans la partie fupérieure
prend la forme d’une gorge, ce monument,
qui avoit quatorze-pouces de diamètre dans la
partie qui pofe à terre (n°. 4 )., n’en a que fix
& demi à l’endroit le plus étroit, déterminé par
une baguette ou moulure ronde d’ un pouce de
haut j & commençant de-là à s’élargir, il s’évafe
jufqu’à la hauteur de cinq pouces ; de façon que
le deffus du monument dont je donne le plan
au n°. y ,.T e trouve avoir cinq pouces de diamètre.
Cette partie, creufée de quelques pouces,
repréfente aflêz bien une efpèce de plat ou de
patère, & il s’y trouve au centre un trou d’en-
. viron trois pouces de profondeur, dont je
donnerai plus bas l’ufage. Il eft aifé d imaginer
que l'autre trou de pareille profondeur qui eft
fous le monument, n’y a été pratiqué que pour
l’arrêter & le fixer fur le pavé du lieu où il
étoit anciennement placé. Il eût eu mauvaife
grâce, fi fon contour fût venu mourir crûment
fur ce pavé, & c’eft ce qui m’a engagé à
élever le monument fur une plinte ou moulure
carrée de deux pouces dix lignes de haut. »
« Malgré fa grande antiquité , & les dangers
qq’il a dû courir dans le tranfport, il n’eft endommagé
qu’en quelques endroits 5 encore ces
f r a c t u r e s n’empêchent-elles pas qu’on ne juge de
ce qu’il étoit avant qu’il eût fouffert ces altérations.
Les hiéroglyphes dont il elt enrichi, font
auffi entiers que s’ils fortoient des mains du graveur
; & l’on - ne fauroit affez admirer l’élégance
8c la fineffe avec lefquelles ils font travaillés.
»
«Je fuis perfuadé, dit-il encore (ibid. 6 o ) ,\
que celui ci eft un autel égyptien, 8c j’ efpère qu’on
en fera convaincu par les raîfons què je vais expo-
fer. Paul Lucas avoit deffiné dans la Hàute-Egypté
un monument où l’on voit.quatre prêtres occupés
au facrifice d’une oie. U autel fur lequel cet animal
paraît déjà immolé, eft fi femblable à çeluf
que j’ai fait graver, que ce feul exemple fuffiroit
pour décider la queftipn ; mais d’autres.;rapports
rendent encore la chofe plus claire. Hérodote dit
que les Grecs ont emprunté des Egyptiens, les
cérémonies r e l ig i e u f e s . On peut conclure de-la
qu’ ils en a v o i e n t r e ç u l ’ u f a g e & la forme des
autels y & il h# sVgit plus-que d’examiner II les.
A U T
premiers autels des Grecs avoient quelque reffem-
blance avec celui que j’ai d’abord décrit. »
Parmi les monumens que M. l’abbé Fourmont
avait fait deffiner dans fon voyage du Levant,
entrepris par ordre du r o i , il s’eft trouvé cinq
autels, que je mets fous les yeux du ledteur, afin
qu’il foit en état de les comparer avec celui que
j’attribue aux Egyptiens. Vautel du n°. 1, aurait
fuffi pour établir cette comparaifon ; mais les
autres nous apprennent que les Grecs ont mis
plus de variété que les Romains dans la forme
de leurs autels. M. Fourmont m’a affuré que les
cinq autels gravés dans cette planche, font un
peu évuidés fur leur furface fupérieure ; que dans
le milieu de cette même furface, on voit un trou
de quelques pouces de profondeur; & qu’ enfin
il y en a deux qui font percés fur les bords de
quelques autres trous plus petits, dans lefquels
il avoit trouvé du plomb 8c des relies de fou-
dure. Je croirais que les trous ont été faits pour
arrêter 8c fixer une baffine de cuivre, ou pour
affeoir plus aifément la vidtime, ou plutôt afin
d’en recueillir les cendres avec moins de peine.
Il y avoit auffi des fiches ou des pointes de métal,
auxquelles on attachoit la vidtime. »
Autels des Grecs depuis la guerre de Troye,
Autels des Romains. Les différences qui
peuvent exifter entre les autels de ces deux nations,
dont le culte fut à-peu-près le même,
font prefque nulles ; c’eft pourquoi nous les réunifions
dans le même article.
Un autel étoit une élévation deftinée à offrir
des facrifices à quelque divinité. Les Grecs lui
donnoient le nom général fia/e’oç, mais les Latins
créèrent ceux àXara & d*altare. Ils donnèrent le
dernier nom aux autels fur lefquels on facrifioit
aux divinités fupérieures, & ils dérivèrent altare*
ab altitudine. Ara défignoit indiftindement, chez
les Latins, les autels des dieux fupérieurs,, &
ceux des divinités inférieures.
Les Grecs admettoient une diftindion plus
fortement prononcée entre les diverfes efpèces
& autels.- Les uns étoient très-hauts ; celui
de Jupiter-Olympien (Paufanias , Eliac.) entre
autres, étoit élevé de vingt-deux pieds grecs; on
les cohfacroit au culte des dieux du c ie l, appelés
©ïû< èpéwot. Les dieux terreftres, tels que Vefta,
la Terre, la Mer, &c. & les Héros, n’avoient
que des autels peu élevés, appelés des
foyers. On creufoit des folles, a«*«»? , pour
facrifier aux divinités infernales, fouterreines,
bnotfoùots. Porphyre ajoute à ces trois efpèces
- autels, les endroits confacrés particulièrement
au culte deJ’univers & des nymphes; c’étoient
des antres obfcurs., Mais toutes ces diftindions
fe perdirent dans la fuite, & on les confondit
ordinairement les uns avec les autres.
On plaçoit ordinairement les autels du côté
de l’orient, à l’entrée des temples, & devant
les ftatues des divinités, qui en occupoient ordia
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nairement le centre. Lorfque le moment du facrifice
étoit v en u, on ouvrait les portes du
temple, afin que le peuple, raffemble fous les
portiques extérieurs, pût voir Xautel & la victime
; car les prêtres feuls, 8 c quelques personnes
privilégiées, entraient dans la cella, c’efl-à-dire,
dans l’intérieur des temples ; tout le peuple prioit
fous les portiques extérieurs : c’eft pourquoi les
temples antiques en font ornés fur le devant, 8c
quelquefois fur leurs quatre faces.
Les premiers autels ne furent faits qu’avec du
gazon ; & les poetes les rappellent toujours >
lorfqu’ils veulent peindre la fimplicité des premiers
tems. Ovide {Faß. 1. 341.) :
Ante deos homini quod conctliare valeret,
Far erat, 6* püri lucida mica fa its .. . ».
Ara dabat fumos herbis contenta fabinis.
Tertullien les appelle temeraria altaria (Apolog,
c. 2 y.) : F rugi religio , & pauperes ri tus, & nulla
Capitolia certantia coelo , fed t em -esaria de cef-
pite a l t a ria . Ces autels de gazon font défîgnés
dans Virgile fous le nom de grammes, ars. {Æncid.
XII. 118.)
In medioque focos, & dis communibus aras
Gramineas...........
On les élevoit fous des arbres, ou on les couvrait
des rameaux de l’arbufte confacré à la divinité
que l’on vouloir honorer, de chêne-verd pour
Jupiter , de laurier pour Apollon, de myrte pour
Vénus, de peuplier pour Hercule , de lierre, de
pampre & de figuier pour Bacchus, de pin pour
le dieu Pan , de cyprès pour Pluton & pour Sylvain
, 8cc. Ces rameaux étoient défignés ordinairement
par les Latins, fous le nom général
v e r b e n æ 3 qui étoit cependant celui de la verveine.
Horace {Od. 1. 19. 13..}:
Hic vivum mihi cefpitem , hic
Verbenas} pueri, ponite.
Ces monceaux de gazon, quoique confacrés
fur le fommet des montagnes aux divinités fupérieures
, & aux inférieures dans les vallées, ne
portoient pas toujours le nom <P autel ; car Héfy-
chius & Phavorin appellent les facrifices que l’on
y faifoit, bvrlctt , offrandes fans autel.
Les pierres remplacèrent le gazon ; & l’on
voyoit encore un autel de cette matière dans le
ftade d’Olympie, confacré à Hippodamie, félon
Paufanias. La brique, le marbre & les métaux
précieux fuccédtrent aux fimples pierres.
On fe fervit même de cendres pour fabriquer
des autels, qui n’étoient alors qu’un monceau de
cendres, cimenté par le fang des vidûmes. L‘autel
de Jupiter-Olympien, dont nous avons parlé pins
haut, & qui avoit vingt-deux pieds grecs d?élc-
■ yation, n étoit fait qu avec les cendres desvidUrnes'