
Pa rm i les convives} il préfidoit au repas, 8c ré-
Sloit le nombre de coups que chacun devoit boire.
Celui qui amenoit le coup des offelets appelés
Vénus y étoit roi fur-le-châmp. Horace dit (Od. u .
7- MO :
Quem Venus arbitrum
Dicet bibendi ?
E t ( Od. 1. 4. 1$. ) :
Nec régna vînt fortière ta lis.
Ce roi du feftin porte différens noms dans les
divers auteurs. Horace l'appelle dans un autre
endroit fi race gus & pater cotn& ; Juvénal magifier ;
Varron modimperator ,* Gellius maître du feftinj
Sidoine rex convivii, 8c les Grecs le nommoient
rop-nosHccpfços 3 ficiarijktvç , çpdTijyoç.
ARBJTRATOR, nom de Jupiter : il y avoit à
Rome , dans la dixième région, un portique à
cinq colonnes, qui étoit confaeré à Jupiter Arbî-
rrarcv j.. qui règle tout.
A r b itr â tor caftrorum P. R . Gruter (1088. 7.)
rapporte une infcription dans laquelle cette dignité
militaire eft exprimée. C’étoit peut-être le juge
des différends qui pouvoient naître entre les fol-
dats..
A R B ITR A TUM Pontificum.. ( ad. ) Lorfque
le fénat vouloir remettre quelqu affaire de religion
aux jugemens des pontifies, il employoit cette
cxpreffion. On la trouve Couvent au fît dans les
épitaphes, pour fixer l’amende à laquelle dévoient
être condamnés ceux qui violeraient la. fainteté
des tombeaux.
ARBRES, Arbrisseaux & Plantes. Les
anciens avaient un rejfpeéfc religieux pour les forêts,
les plantes, Xts arbres & les arbriffeaux ifolés. Non
contens d’avoir mis les unes fous la garde des
Dryades, & chacun des autres fous celle d'une
Hamadryade , ils confacrèrent. plufieurs arbres 8c
arbriffeaux à des divinités d’ un ordre plus relevé.
V o ic i les noms du plus grand nombre de ces derniers..
Le pin étoit confaeré à. Cybèle 5 le hêtre à
Jupiter ‘y le chêne & fes différentes efpèces à Rhéa j
l’ olivier à Minerve 5 le laurier à Apollon.} le. lotus
8c le myrthe à Apollon & à Vénus} le cyprès à
Pluton ; le narcifîe & 1’adiante ou capillaire, à
Proferpine 5 le frêne & le chien-dent à Mars le
pourpier à Mercure 3 le pavot à Cérès & à- Lucine 3
la vigne & le pampre à Baechus 5 le- peuplier à
Hercule-} l’ail aux dieux Pénates 3 l’aune, le cèdre
le narcifîe & le genièvre aux Euménides5 le palmier
aux Mufes ? le platane aux Génies, &c„
Voye^ dans chaque article particulier les. raifons,
de toutes ces confécrations.
Elles firent di-vifer tous les- végétaux en- deux
cia fiés relatives à. la fuperftition, en. heureux 8c
en malheureux.. Cette- dernière claffé comprenait:
tous les végétaux, que- l’on croyoit être fous la.
protection immédiate: des divinités infernales 5
tcls.qufi. l’alateme. qu. nerprun dont le. fuc. eft. d â
couleur de fang 5 la fougère & le figuier , dont la«
baies 8c les fruits font noirs 5 l’alifier, le poirier
fauvage, le houx, l'églantier & autres arbriffeaux
épineux avec lefquels on brûloit les monftres §c
tontes les chofes de mauvais augure.
On confacra des arbres à des hommes même.
Les filles de Sparte en confacrèrent un à Hélène,
(Theocrit. idyl. 18.49)* Les Romains confacrèrent
fur le mont Palatin un cornouiller à Romulus. Ils
affuroient que ce héros ayant planté fa lance dans
, la terre, pour prendre les augures, elle avoit pris
racine & pouffé des feuilles. On voyoit encore
dans la fécondé région de Rome, un arbre consacré
{arbor fanéhi) à une divinité qui eft inconnue
3 fur le mont Palatin le figuier ruminai, fous
lequel on affuroit que la louve avoit alaité Remus
& Romulus 5 & dans les Comices le figuier de
Navius, planté par Tarquin l’Ancien, en mémoire
du prodige opéré par cet augure célèbre.
La dénomination d'arbor fancla , arbre confa-
cré , fembloit être plus particulièrement réfervée
à ces arbres qui fe faifoient remarquer dans les
forêts ou fur le bord des chemins, par leur grof-
feur 8c par l'étendue prodkieufe de leur ombrage.
On leur rendoit un culte religieux 3. on les eritou-
roit de bandelettes 5 on y attachoit des couronnes
& des tablettes ou ex-voto. Ovide {Met. 8.743.)
a décrit un de ces arbres, chargé des monumens de
la fuperftition.
St abat in his ingens annofb robore qutrcus ,*
Una nemus : vittA mediamA memorefque. tabelîâ*
Sert a que ctngebant, votî argumenta- patentis.
Aînfî Xerxès appendit à un arbre facré des bijoux
& des offrandes précîeufes. ('Ælîan. var.. kift. Z.2,
c„ 14).. Ai-nfî Tidée, père de Diomède,, fait voeu
(Thebaid. /. 2 , v. 7-3.5}’.) d’appendre à un arbre consacré
à P allas , des bandelettes de pourpre , brodées
de. blanc..
Le payfage antique d’un pied de hauteur &
de fîx pouces de largeur, enlevé d’une frefque
fur la voieAppienne,1& confervé-à la Villa-Albanie
nous offre un de ces.arbres, faerés. Sur la gauche
du tableau, on apperçoit auprès de la rivière un
grand arbre„ ayant un petit: berceau- ou une niche-
placée entre fes branches 3 plufieurs rubans o u
bandelettes pendent de fes rameaux. Winkelmann.
a publié dans, fes Monum. ant.. inediti, n°. 20.8 ,
ce joli payfage qui fe-, diftingue des payfages-
d’Herculanum par. une meilleure entente des lointains.
«
Les voyageurs pieux ne manquoiènt pas de fa
détourner du chemin pour adreffer: des prières &
des voeux à ces arbres faerés. On plaçoit quelquefois
des autels fous leur'ombrage-, qui Servit;
de temple aux premiers Romains,. félon Pline,
{xit. !'.)' Arbores-fuère- numinum rempli,. prifto-
que ritu fimplicia rura etiam nunc JJeo■ pr&cellentem
arborejndiçant.. C’elî. pourquoi ils. y. fufpendoieut
«uff des lampes votives, comme nous Rapprennent
Martial & Prudence.
Mart. ( x. 6 . 3.)
Quando erit ille dies , quo campus arbor , & orrtnis
Lucebit Latia culta lucerna nurii.
Prudence, ( Cont. Symmack. 11. 1099.):
Et que. fumîficas arbor vittata lucernas
Sufiinuit, cadit ultrici fuccifa bipenni.
Les Romains voulurent tranfporter dans le fein
de Rome ces ombrages frais, qui leur rendoient
fi „ chères leurs maifons de campagne. Pour cet
effet , ils élevèrent des terraffes fur leurs palais,
& y tranfplantèrent de grands arbres. Seneque
(contr. y.) :leur reproche ce raffinement de luxe :
Non vivant contra naturam , qui pomaria infummis
turribus ferunt ? quorum fylvA in teclis domorum ac
fafiigiis autant, indé ortis radicibus , quo improbe
cacumina -egijfent. v, N’eft-ce pas aller contre 1 ordre
naturel, que de plantér des vergers fur des tours,
des forêts fur les toits des maifons, 8cc. ? » Horace
avoit déjà vu commencer ce luxe, comme il pa-
foît par l’ode 10e du 3 e' livre :
Audis y quo firepitu janùa , quo nemus
Intef paiera fitum tecla remugiat
Venus i
ARC. »Sur une pâte antique de Stofch,' repré-
Tentant Hercule combattant les oifeaux de Stim-
phale, Y arc de ce héros n’eft pas formé en demi-
cercle? il a la même courbure que Y arc dont il
eft armé fur une pierre gravée du iimfæum de
Florence (T. 1, tab.. 38, n. 1 .) , & fur deux bas-
reliefs de la première, manière de l’ar t, places
dans la Villa-Albani, où Hercule arraché fe tréf
pied à Apollon. 11 eft plié plufieurs fo is , 8c va ,
pour ainfi dire, en ferpentant5 tandis que Yarc
d’Apollon eft prefque droit, & n’eft plié qu aux
deux bouts. Hercule tenoit cet arc d'un berger
de Scythiê, nomme Teutarus. », . ..
33.Les favans ont cru que l’ a/'c-'dës Scythes avoit
la forme d’ un demi-cerele. Un ancien poète cité
par Athénée, introduit un berger, qui ne fachant
pas écrire le nom de Théfée qu’au lui demandoit,
tâche de s’expliquer en comparant les lettres de
ce nom avec les idées qui lui étoient les plus familières.
Il dit que le. figma ou la troifième lettre,
avoit la figure d’un arc de Scythe. D’après cela,
quelques auteurs ont cru que le figma , dans les
plus anciens tems , étoit formé comme un C latin.
Cette afîèrtion eft évidemment fauffe, puîfque
c’eft, au contraire , la forme îa plus moderne de
cette lettre , comme îl eft prouvé dans Haym,_par
une médaille avec la tête de Lycurgue, qui eft
fûrement d’une époque moderne. Cependant, le
P. Hardouîn a- eu tort de prétendre que le figma
S formé, en Ç , ne fè trouve ni du tems d'Augufte,.
ni des premiers empereurs. On voit le figma C fus
des. médaillés de Mithudate> 8c fux Mo laïque
du temple de la Fortune que Sylla fit bâtir à Pré-
nefte, "aujourd’hui P a le ftrin e , »
33 D’autres favans ont eu plus de raifon, en
voulant concilier la defeription du berger avec
le s. Car fi l’on examiné cette lettre fur le marbre
de Sigée {Chishul,p. 4 ) , monument de la plus
haute antiquité, on la trouve formée ainfi < , 8c
pliée de la même manière que Yarc d Hercule fur
plufieurs pierres qui repré (entent la défaite des
'oifeaux de Stymphale. On fait de plus, que le
Pont-Euxin a été comparé par les anciens^ à un
arc feythique j ce qui feroit faux fi cet arc eût été
un demi-cercle, 8c fi le figma n’eût pas refîemble
à celui du marbre de Sigée. Au refte, un des plus
anciens monumens où le figma foit formé ainfi S ,
eft une médaille de Haym , fur laquelle il prend
fauffement pour la tête d’Anthiftène , un mafque
tragique. (Winkelmann 3 Pier. de Stock).
On pourrait diftinguer ces deux efpèces d'arc
par des épithètes que fournit Ovide. L’ arc d’Hercule
ou Yarc feythe, qui a la forme de l’ancien
figma grec % , s’appelleroit arcus patulus. Ovide ,
' ( Mé tam. ) : " :
Impofitâ p a t u l u s c a lame finuaverat arcus.
Celui d’Apollon s’appeloit arcus finuofus. Ovide,
( Amor. I. I , eleg. I .) : )
Lunavitquë genu siptuosum fortiter arcum.
Arc. L’arc fur les médailles n’eft un attribut
d’Apollon, que dans le cas où fa figure l’accompagne.
Seul, il marque ordinairement le culte qui
étoit rendu à Hercule dans les villes où ces rné-
dailles ont été frappées.
Arc-en-ciel. Les poètes difoient que ce phénomène
célefte étoit la trace du chemin que fui-
voit Iris 3 meflagère de Junon, en defeendant des
cieux fur la terre.
Pline & Plutarque rapportent que les prêtres,
dans les offrandes 8c les facrifices, employoient
de préférence le bois fur lequel Y arc-en-ciel avoit
repofé, & qui en avoit été mouillé. Ils afîii-
roiènt, on ne fait fur quel fondement, que ce
bois rendoit une odeur beaucoup plus agréable
que les autres.
Arc de triomphe. On donne ce nom à de
grands portiques élevés à l’entrée des villes, fur
des rues ou fur des chemins publics, à l’honneur
1 d’un vainqueur qui avoit mérité les honneurs dix
triomphe , ou en mémoire de quelqu’évènement
important. Orr en élevoit à l’honneur des dieux
auxquels on affocioit quelquefois des mortels,
L ’infcription fuivante, confervéedans les regiftre*
de l’hêtel-dc-ville de. Lan grès, en fait foi:-
Q. SÆD.ULIUS FIL
SEDULI. MAJOR
DIS MARIS AC
AUG. A R CUM -
STATUAS IDEMl
K r & O