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droite au côte gauche, leur te n o it lieu de ceinture
& de baudrier. Leur condition, étoit fi mé-
prifée, que le fénat voulant flétrir une ville dont
les habitans s'étoient révoltés, l’aflujétit à fournir
les appariteurs des magiftrats.
Les appariteurs des cohortes étoient attachés
a ces corps, & ne pouvoient les quitter fans avoir
fini le tems du fervice des primipiles : de-là vint
cju ils furent aufli appelés conditionales , attachés
a leur état. Leurs enfans étoient obligés de l'exer-
cer à leur tour.
Les pontifes avoient des liéteurs qu'ils appellen
t appariteurs. On les nommoit aufli calatores3
de calare, appeler, parce qu'ils affembloient les
comices , qu ils marchoient avant les pontifes
pour faire ceflTer les travaux & retirer les ouvriers
qui auroient pu nuire aux facrifices. On a vu long-
tems fur un marbre de la voie Appienne, l'infcrip-
tion fuivante, d’un certain Parmularius :
APPARITORI
PONTIFICUM
PARMULARIO
Les appariteurs prétoriens ou du préfet du prétoire
, n'exerçoient leur emploi que pendant une
année , après laquelle ils paffoient à des fonctions
plus relevées, telles que celles de greffiers , de
trompettes, Scc. Ils étoient chargés d'exécuter
les ordres du préfet, d’amener a fon iribunal les
plaignans, d écrire les allés, les dépofitions, d'en
faite la lefture aux parties, de* rédiger les fén-
tences & de les faire exécuter. Ces mêmes appariteurs
alloient dans les maifons des femmes malades
& des citoyens diftingués, recevoir leur
ferment. Ils fe faifoient reconnoître dans ces fonctions
, en portant une lumière & quelques uftenfiles
particuliers à leurs ufages. Lorfque le préfet
du prétoire fortoit de fon tribunal, ils marchoient
devant lui.
On leur donnoit quelquefois l’rnfpeétion des
relais publics, de la levée des impôts; & les fol-
dats ftationnaires leur indiquoient les retraites des
voleurs ; ou les leur remettoient, lorfqu'ils avoient
été obligés de s’en faifîr.
APPARITION des dieux. Voye^ AorAsie.
A P P A R I T O R I U M 3 étoit l’endroit où lo-
geoient' les appariteurs.
A P PE L L A T IO N E S 3 appels. Les empereurs
établiffoient des commiffaires pour connoïtre des
appels , & leur nom étoit Cognofcentes ad facras
appellationes. On lit dans Gruter l'infcriptron
fui vante-:
L. VALERIO. POPLICIO
COS.-ORD. ITEM. COGNOS'CENTï
A d . SACRAS. APPELLATIONES.
A P P IA aqua j l'eau d’Appîus. Appius Paveugfe
fit conduire un ruiffeau à Rome vingt ans après
le commencement de la guerre des Samnîtes. La
jprife d’eau étoit établie dans le champ de Lucuüus,
A P P
fur la voie de Prénefte, entre le fixième- & le ftiiP
tieme mille, en s’écartant du chemin à gauche 1 efpace de fept cent quatre-vingt pas. Cette conduite
d'eau avoit de longueur plus de vingt deux-
mille pas. Elle entroit à Rome par la porte Ca-
pène, aujourd’hui de Saint-Sébaftien, & four-
nilfoitvde l'eau à huit régions jufq.u'au champ de
Mars, par le moyen de vingt châteaux d’eau. Or*
en tiroit l’eau pour donner des naumachies dans
le cirque. La principale fontaine , appelée Aqua.
Appia, étoit placée dans le forum dé Céfar, au-
deflous du temple de Vèn u sA p p ia d e ; & il paroît,
par un vers d'Ovide , qu’elle étoit jailliffante ,
c’eft-à-dire, qu’elle formoit une gerbe ou un jet
d’eau :
Appias ex-prejfts aéra pulfat aquïs.
A p p i a v ia . Voyeç A ppienne. (v o ie )
APPIADES, divinités dont les temples étoient
près des eaux ou fontaines d’Appius à Rome, non’
loin du forum de Céfar. On en nommoit cinq :
Vénus, Pallas, l'a Concorde, la Paix & Yefta,
Cicéron en excepte Pallas., Elles, avoient aufli*
dit-on , un temple commun, dans lequel elles
étoient reptéfentées à cheval, comme des Amazones.
Les Nymphes que l’on a déterrées depuis peu
dans ce même emplacement, déterminent le fens
du furnom Appiades, & femblent le revendiquer
feules.
APPIENNE, ( la v o ie ) grand chemin de
Rome, qu'Appius Claudms l'aveugle fit conftruire
pendant fa cenfure, l’an 442 de Rome. Une inf»
cription rapportée par Gi uter en fait foi ;
• APPIUS. CLAUDIUS.
C. F. CÆCUS
CENSOR. COS. BIS. DICT.- INTER-
TEX. II. PR. II. AED. GUR. II. Q. TRr
MILIT. III. COMPLU R A- OPPIDA.
DE. SAMNITIBUS. CEPIT. SABINO-
RUM. ET. TUSCORUM. EXERCI-
TUM. FUDIT. PACEM. FIERI. CUM
PYRRHO. REGE. PROHIBUIT- IN..
CENSURA. VIAM. APPIAM. STRA-
VIT. ET. AQUA M. IN-. URBEM. AD-
DUXIT- AEDEM. BELLONAE. FEÇIT.
La voie Appienne commençoit à la. porte Ca-
pène, aujourd’hui de Saint-Sébaftien, paflbit fur
la montagne de Sanâli-Angeli, traverfoit les marais
Pontins, & finiffoit à Capoue, qui etoit alors
la limite de l’Empire Romain. Elle fut depuis
continuée jufqu'à Brindes, on ne fait par qui, ni
à quelle époque. Cette voie, que Stace a nommée*
avec rajfon *la reine des grandes voies,. (Sylv. il».
2. il.) :
Qua limïne noto
Appia longarum teritur regïna yiarurrtç,
A P P
avoit vingt-cinq pieds de largeur, avec des rebords 1
éri pierres, élevés de douze en douze pieds, pour
fouienir le pavé, qui étoit fait avec de longues &
fortes dalles de pierres. On y avoit ménagé d'efpace
en efpace des montoirs de pierres, pour
fervir de fiéges aux piétons, & d écuyers aux cavaliers.
C. Gracchus y ajouta de petites colonnes
qui m'arquoient les milles.. Pomponius Atticus,
l'empereur-Sévère, le médecin Theflalus, eurent
leurs tombeaux le long de cette voie.
La voie Appienne nouvelle , étoit le chemin
que fit conftruire & paver Caracalla, depuis fes
thermes jufqu'à la porte Capène, où il fe réunif-
folt a la voie Appienne.
APPIO ( RIO d' ). Voye£ ALMON.
APPIUS ( ruisseau d' ) . V. A lmon.
A ppius , furnom de la famille C l a u d ia .
ÀPPLAUDISSEMENS. Les applaudijfemens
étoient diftingués des acclamations,-en ce que ces
dernières étoient des cris ou des éloges donnés
à haute voix ; & que la voix ne fervoit point
aux applaudijfèurs. Ceux-ci n'employoient que
leurs mains, & quelquefois leurs toges, dont ils
faifoient voltiger un pan. L'empereur Auréhen
diftribua au peuple des bandes d’etoffe, pour être
employées à applaudir, à la place des habits.
C'étoit dans les théâtres, les cirques & les
amphithéâtres, que l’on entendoit les plus fré-
quens applaudi(fémens. Aufli étoit-ce dans ces
lieux d’aflemblée que l'art d’applaudir fut fournis
à des règles. Les Romains Amples & grofliers
applaudirent long-tems fans mefure & fans ordre.
Ils fe livroient machinalement à l'enthoufîafme
ou à une admiration réfléchie, qui leur arrachoient
dés applaudijfemens proportionnés à leurs véritables
fenfations. Cette fini pli cité indiquoit les
premiers tems de Rome; car Ovide, parlant de
l’enlèvement des Sabines, dit qu’alors les applaudijfemens
n'étoient encore fournis à aucune règle :
In medio plaufu, plaufus tune arte carebat.
Les derniers tems de la république & les premiers
des Céfars, virent introduire à Rome ce
nouvel art, qui avoit fans doute pris naiflance
dans la Grèce, & qui s'étendit dans ('Italie, par la
communication habituelle entre les deux contrées.
L'adulation en fit bientôt un moyen général de
capter la bienveillance des empereurs, en les
. applaudiflant artiftement à leur entrée dans les
lieux publics, ou en prodiguant les mêmes marques
de bienveillance aux chanteurs , aux cochers
& aux gladiateurs que ces defpotes afleéfionnoient.
Ce délire méthodique fut porté à fon comble fous
le régne de Néron, qui, devenu lui-même chanteur
& joueur de flûte, vouloit être applaudi,
fous peine de mort. On fait avec combien de peine
un fénateur, homme confulaire, évita la fureur
de ce prince , qu'il avoit encourue en dormant
pendant qne tous les flatteurs de Rome applaudif-
foient à l’envi le chanteur couronné,
A P P 2)3
Afin de les y engager, Néron avoit choifi de
jeunes gens de l'ordre des chevaliers, 16: plus de
cinq miiie plébéiens lorts de vigoureux, cyi appre-
noient l’art d'applaudir, '6c fe divilant en plusieurs
troupes, occupoient tous les gradins, qu'ils faifoient
retentir de leurs applanaijfemens. Suétone*
{cap. 20, n. 6. ) : Neque eo fegnius adolejeentes
equejlris ordinis , & quinque amp Lias millia e plcbe ,
robufiijjims. juveritutis , undique elegit, qui diviji in
factiones , plaufuum généra condifccrenty bombos , &
imbrices , 6’ tejias vocabant.
Ces applaudijfemens étudiés étoient donnés avec
la robe, comme nous J'avons dit plus haut, ou
avec les mains : c’eft de ces derniers qu’il nous
reftè à parler. On y emplovoit les doigts feulement,
ou les doigts d’une main appuyés fur la paume de
l’autre, ou ïes paumes des deux mains fortement
appuyées l'une fur l'autre, comme dans nos bat-
iemens de main modernes.
Le fouvenir des applaudijfemens donnés avec
les doigts d'une feule main, nous a été conferve
à l'occafion' d’une ftatue de Sardanapale, décrite
par Strabori ( liv. 14 ) : on voit, dit-il, dans cet
endroit, le tombeau de Sardanapale avec fa ftatue
de pierre, qui rapproche les doigts de fa main
droite, comme pour leur faire rendre un fon.'
Mangez, buvez,, jouez, femble dire encore ce
monarque voluptueux; car tout ce qui occupe les
hommes ne vaut pas le fon léger que rendent ces
doigts. Athénée {lib. 12) parle de-ce tombeau,
& dit qu il n'y avoit qu'une main feule fculptée
fur le monument. Du refte , il s'accorde avec
Strabon fur la pofition des doigts, & fur l’intention
que le fculpteur avoit prêtée à Sardanapale.
Les enfans s’exercent encore dans leurs jeux à
faire rendre ce fon à leurs doigts. Ils appuyent
le plus grand doigt feul fur la dernière phalange
du pouce, & le faifant gliflfer & retomber fur la
paume de la main, ils entendent un bruit qui les
réjouit par fa refiemblancé avec le fon des cafta-
gnettes.
Sénèque indique les différentes manières d’applaudir
avec les mains, (Nat. qu&jl. 11. 28. ) :
Averfg. inter fe manus collif& non plaudunt , fed
palma cum palmâ collata , plaujum facit. Et pluri-
mum inter efi utr'um cav& com.ntian.tur3 an plana &
extents.'. » Si l'on frappe les parties extérieures des
mains l'une contre 1 autre, elles ne rendent aucun
fon ; le contraire arrive lorfqu'on frappe les deux
paumes l'une contre l'autre ; & I'efpèce du fon
qu'elles rendent dans, ce dernier cas . dépend encore
de la pofirion des mains dans ce battement.
Il faut favoir fi elles font étendues, ou fi elles
forment deux creux n. Dans le premier cas, elles
rendent un fonfec, qui, étant répété parpluiieurs
perfonnes avec promptitude, mais fans beaucoup
de force, imite aflez bien le bruit dune pluie
d'orage ou d’une grêle tombant fur des corps k>-
nores, tels crue les tuiles. On appeloit conféouem-
jnent cette manière d’applaudir imbrices, tuiles*