
anciens maîtres, pour leurs patrons. Enfin l'Empereur
I heodofe, après avoir réuni clans Ta Noveile,
de foftulando , tous les éloges -imaginables pour
les avocats , conclut que les privilèges' qu'il leur
accorde font T?eu de chofe pour un ordre aüffi no-
b Je 8c aufli neceflaire.
,^a prôfcffion d'avocat s’avilit à Rome dans la
fuite pendant le temps de la république. Ceux qui
afpirpient aux charges & aux honneurs , plaidoient
gratuitement , pour acquérir la bienveillance du
peuple , & pour fe faire des cliens. Alors les fé-
nateurs eunent eu honte de rendre leur éloquence
vénale ; ils ne cherchoient que la gloire & la réputation*.
Mais depuis que la faveur du peuple ne
iervit plus a parvenir aux dignités, & que les avocats
ut furent plus récompenfés par les charges
ils devinrent mercenaires. Ils vendirent, leur zèle
& leur colere. Ils rançonnèrent tellement leurs
parties, que le tribun Cincius fit une loi appelée
j I?om Cmczü pour corriger cet abus : elle
derendoit aux avocats de rien exiger de leurs cliens.
L empereur Augufte ajouta une peine à cette dé-
xenfe j & Claude regardoit comme un exemple de
lagelle , la loi par laquelle il ne leur permit de
prendre par caufe que dix mille fefterces , c’eft-à-
dné 2232 ou 19J3 liv. fclon M. Pauéton.
Dans les caufes d appareil, les avocats ne parvien
t que revêtus de la toge ,-ce qui rendit le mot
de toge fynonyme à ceux de Barreau 8c d’élo-
quence. Saumaife ( in Tenull. de pdll. p. 79 .) dit
qu ils plaidoient quelquefois avec la panula, mante;
1,11 de voyage : peut-être à l’époque où cet habillement
defhrïé à défendre de la pluie & du froid
devint d’un ufage commun dans la ville même.
Les avocats plaidoient debout auprès des fîéges
des juges ; mais pendant que l’accufateur plaidoit,
1 avocat de 1 accufé reftoit aflis fur lemêmç banc ,
& confondu avec les autres avocats quiafliftoient
f*- a,U£^ence j qu’il demeurât inconnu jufqu’à
I mitant de plaider. Cicéron fait mention de çet
ufage dans fa harangue pour Rofçius , c. 22. &
c. 2r.
Lorfqu’un accufé étoitammené fübitement devant
le tribunal du juge , il avoit droit de lui demander
un avocat, s’il ne vouloit pas fe défendre
kn-meme 5 ce qui s appeloit advocatorem petere. Le
prêteur lui en aflignoit un. Cicéron nous a con-
ferve le bon-mot d'un Sicilien , {de ohat. i l. ty .j]
a qui le préteur Scipion avoit affigné pour avocat
fon hôte, homme d’ une nalffance diftinguée, mais
d un efprit tres-borné : donnez-le , je vous prie ,
dit-il au prêteur, à mon adverfaire j enfuite ne
m en aflîgnez point : qu&fo 3 prator , adyerfario
meo- da iftum, patronum : deinde miki neminem de-,
deris.
Hadrien nomma le premier un avocat du fife :
il en eft fait mention dans le recueil d’inferiptions
de Gruter, fous le nom de advocatus fifçi. On y
trouve aufli advocatus reip. 8c dans Müratqri ad-
VQfatus de fngularibus. Les fmgulares ouJineularii
étoient des foldats ou des fergens attachés à tel
ou tel juge particulier.
A V O IN E . « Chez les anciens Romains,
l avoine j avena, bromos, ne faifoit pas un grand
objet de culture. On la femoit dans'l’automne,
avec les autres bleds d’hiver. Au printems, on
la coupoit pour la donner en verd aux beftiaux,
ou bien on la failoit fécher pour faire du foin.
On fe contentoit d’en laiffer mûrir ce qu’il en
failoit pour la femence. Mais les Germains en
faifoient une culture plus férieufe ; ils en tiroient
leur nourriture, 8c en grande partie ils.vivoient
de gruau ou ae bouillie d'avoine. Pline, après
avoir rangé le bromos dans la claffe de la zea,
le range ailleurs dans celle de Y avoine j il dit
que cette^plante porte un épi qui reffemble à
celui de 1 herbe ou du gramen 5 que fa. tige. ■ &
fes feuilles ont beaucoup de rapport avec celles
du trincum, mais que fes femences pendent des
fommites de la tige en forme de. locules ou de'
petites bourfes 5 ce qui défigne parfaitement Ya-
voine.iy(Mctrol. de M. P a uclon). '
A U R A R IA , mine d’or. V. Mine.
A U R A R I I , étoient les ouvriers qui travail-
loient l’or. Muratori rapporte dans fon Thefaurus x
1 l’épitaphe d’une femme appelée Au r a r t a &
Margàritaria. Les perles faifoient partie de foa
commerce, ainff que l’or. .
AUR À TUR IS ( ab) Augufli;
D. M.
M. ULPIO. AUG. LIB. DIONYSIO
QUI. FUIT. AB. AURATURIS. 8CC.
(Fabret. infer, c, iç .p . 717), Ce Dionvlîus étoit
fans doute un affranchi occupé à l’entretien des
vafés d’or ou dorés du palais d’AùguRe.
A U R E A , furnom de Vénus, j
A urea. ( Rqma) Voyez A ureus.
A'Urea é toit, félon Feftus , un mors qui fe
? fixoit auprès des oreilles du çheval.
AURELE, ,( Marc ) | adopté par Antonin.
[ M arcus A urelius A nt&euh us AuGUSTiiSi
i Ses médailles font:
C- en or j quelques revers font R,
C. en argent ; il y en a très-peu de rares-
R. en médaille.?-,grecques d’argent.
C. eh G. B, dç coin romain.
RR. au revers dé Fàuftine.
RRR. au revers de Vêtus,
Il y a beaucoup cfautres revers, rares.
C. en M. B.
RRR. en G. B. de Colonies,
R. en M. B. 8c R R., avec fa tête & celle de
V érus.
RR. en P. B,
R. en G. B* grec. .
C. en M. B. 8c R R ., avec la têts du roi Ab#
gwe,
C. en P. B.
C. en médailles de bronze d’Egypte.
Il y a un grand nombre de médaillons de bronze
latins Sc grecs de ce prince.
Marc-Aurele fixa à Ficulneum, bourg fitué jadis
près de Rome , des revenus pour fournir aux
frais de l’éducation d’un certain nombre d’enfans
de l’un 8c de l’autre fexe. V. au mot A limen-
t a r i i , l’infcription qui en fait foi.
Un grand nombre cfè portraits de ce bon prince,
font venus jufqu’à nous. Mais le plus célèbre de
ces m.onumens , eft la ftatue équeftre de bronze
qui eft élevée fur le Capitole devant le palais- du
fénateur. Elle fut placée d’abord devant l ’eglife
de S. Jean de Latran , parce que la mai fon où
étoit né cet empereur , fe trouvoit dans cette région.
La ftatue qui montoit alors le cheval, a
probablement été enfevelie fous les ruines de
Rome dans le moyen âge j car dans la vie du fameux
tyran Colo diRien^o , il ri’eft parlé que du
cheval appelé à cette époque le cheval de Conf-
tantin. Lorfqu’il y avoit à Rome des réjouiffan-
ces pendant le féjour des papes à Avignon , on
faifoit couler pour le peuple du vin 8c de l’eau
de la tête de ce cheval :. du vin rouge de la
narine droite , 8c de l’eau de la gauche > car alors
on ne buvoit d’autre eau que celle du Tibre ,
les aqueducs étant détruits j 8c on la vendoit
dans les rues de Rome , comme on le pratique
encore à Paris.
Ayant vu dans le tréfor de l’abbaye de S. De-
ms-en-France une ftatue équeftre d'argent doré
en partie , qui fert de burette aux grandes folem-
nîtés, nous la reconnûmes aufli-tôt pour une copie
de l’ancienne ftatue équeftre de Marc-Aurele j
copie que l’on emploie encore au même ufage
auquel on faifoit fervir autrefois l’original dans
les fêtes publiques.
Le fénat de Rome donne chaque année, un
bouquet de fleurs au chapitre de S. Jean de Latran
, comme un hommage par lequel il recohnoït
l’ancien droit de cette églife fur la ftatue de Marc-
Aurele. Lorfqu’elle fut transportée au Capitole ,
©n créa un office public , qui rapporte dix écus
romains par mois , 8c celui qui en eft pourvu
s’appelle Cufiode del Cavallo. Cet office en . rappelle
un autre de Rome plus ancien encore , aufli
inutile, mais plus lucratif. On l’appelle Lettura
di TitoLivio. Il rapporte annuellement 300 écus
romains affignés fur le grenier à fel. Ces deux places
, à la nomiuation du pape , font affeélées à
de certaines maifons de la plus ancienne noblefle
de Rome. La maifon de Conti occupe toujours
la dernière , lors même qu’aucun membre de
cette famille n’auroit vu ni connu l’hiftoire de
Tite-Live.
M. Falconnet, fculpteur célèbre, qui a fait
le modèle de la ftatue équeftre dn Czar Pierre,
a jugé le cheval de Marc-Aurele avec ujie févér
-rite qui paroît ■ outrée 8c déplacée dans un critique,
dont le jugement n’ a porté, de fon propre
aveu, que fur des plâtres. L ’illuftreWinkelmann,
qui nous fournit une grande partie de cet article
, 8c qui avoit vu 8c étudié mille fois le cheval,
en a jugé plus favorablement. En convenant de
quelques défauts de cette ftatue, q ui, ayant été
renverfée 8c enfouie, a dû néceflairement fouf-
• frir des altérations, il dit expreflement que la tête
du cheval de l’empereur Marc-Aurele , ne fauroit
être mieux tournée, ni plus fpirituelle. Un cheval
aufli défectueux que celui qu’a critiqué M. Falconnet
, n'auroit certainement pas excité-J’en-
thouiiafme du célèbre Piètre de Cortone, au
point de lui faire dire : Marche donc $ ne fais-tu
pas que tu es animé? paroles qu’il adrefla cependant
au cheval de Marc-Aurele.
11 y a peu de colleétions d’antiques dans Ief-
quelles on ne voye des copies de la ftatue équeftre
de Marc-Aurele. Le cabinet de Sainte-Geneviève
en renferme deux : l’une, qui a fept pouces de
hauteur, eft évidemment moderne, mais ancienne
de plus de cent ans j l’autre n’eft haute que de
trois pouces 8c demi avec fon piédeltal, 8c elle
paroît antique. 11 faut appliquer à ces nombreufes
copies les réflexions qu’a faites le comte de Caylus
fur celle qu’il pofledoit.
Peut-être, dit-il, les Romains ont-ils voulu
rendre hommage à la vertu , en reproduifant
plufieurs copies, 8c de différentes grandeurs,
de l’image d’un prince qui av'oit fait les délices
de l’humanité. Les Italiens eux mêmes ont fabriqué
dans des premiers tems , où l’on étoit
moins éclairé 8c moins en garde contre la fur-
prife, plufieurs copies de cette ftatue, une de
celles qu’on a retrouvées les premières, pour
flatter les étrangers , fur qui cette figure faifoit
toujours plus d’impreflion , parce qu’elle leur
rappeloit un prince aufli fage 8c aufli bienfaifant.
Quoi qu’il en fo it, on rencontre difficilement de
ces bronzes en petit, dont on ne puifle révoquer
en doute l’authenticité.
Celui dont je vais parler, mérite une exception
à cet égard 5 car il eft inconteftablement
antique. La figure de Marc-Aurele eft bien defli-
née , bien réparée, 8c très-bien à cheval. La
tête du prince, infiniment reflemblante, 8c tra-
. vaillée avec le plus grand foin, eft dorée du tems,
ainfi que les bras 8c les jambes. Ces bigarures
plaifoient beaucoup aux anciens > les Grecs en
.avoient donné l’exemple aux Romains. Les marbres
de couleur, l’o r , l’ivoire, le bronze, fe
trouvoient fouvent alliés dans leurs ouvrages de
fculpture en ronde-boffe. Nous avons heureufe-
ment banni cettefaufle magnificence, qui diminue,
interrompt l’effet, 8c ne produit aux yeux qu’un
papillotage dégoûtant. (Rec. d‘Ant. il.p . 299).
La fage défiance que témoigne ici le comte de
Caylus, n’a pas diété l’infciiption qui eft écrite