
s’appuie. Les brodeurs employoient fans doute
auffi les ardillons ( acia) avec leurs agraffes , pour
tendre la toile qu’ils brodoient. ( Johan. Rkodius,
cap. 13 , 14 & i j .
ACIDALIE ou Acidalienne , furnom que les
Grecs donnèrent à Vénus , parce qu’elle caufe
fouvent des inquiétudes & des chagrins (r). II y
avoit auffi dans la ville d’Orchomène , en Béotie ,
une fontaine appelée Acidale 3 où les Grâces alloient
fe baigner 5 elle peut bien avoir donné fon nom à
Vénus.
ACIDINUSj furnom de la famille Manlia. ^
ACIER. Les anciens ont connu des procédés
our convertir le fer en acier3 & ils étoient auffi
eureux dans cette opération que les modernes,
quoiqu’ ils ignoraient les brillantes *lhéories de
ces derniers. Les Latins l’appeloient ckalybs j^parce
que le premier acier qui fut en réputation 'parmi
eux, venoit , dit-on , d’Efpagne 3 où il y avoit un
fleuve nommé Ckalybs , dont l’eau étoit la meilleure
qtit l’on connût pour la trempe de Xacier.
Pline le nomme actes.
Arillote ( Meteor. lib. iv 3 cap. 6 . ) dit que
» le fer forgé 3 travaillé même 3 peut fe liqüé-
y» fier de nouveau , & de nouveau fe durcir 5 &
» que c’eft par la réitération de ce procédé 3 qu’on
» le conduit à l’état jà’acier. Les feories du fer
» fe précipitent 3 ajoute-tTil , dans la fufion, elles
*> relient au fond des fourneaux > & les fers qui
» en font débarralfés de cette manière, prennent
» le nom d’acier. Il ne faut pas pouffer trop loin
» cet affinage, parce que la matière qu’on traite
» ainfi fe détruit, & perd confidérablement de
» fon poids. Mais il n’en eft pas moins vrai que
» moins il relie d’impuretés, plusl-acier ell parfait >».
Pline parle ^.la fèis de l’aciérie & de la trempe.
Fornacum 3 dit-il, maxima dijferentia eft 3 in iis
equidem nucléus ferri excoquitur ad indurandam
aciem , alioque modo ad den.fan.das incudes malteo-
rumque roftra. Il eft à préfumer que ce nucléus
ferri étoit une malle de fer affiné , qu’ils traitoient
comme le pratiquoient les Grecs > félon le pafîàge
<f Arillote, cité plus haut. Au relie, Pline ajoute
dans un autre chapitre : Ferrum accenfum igni3 nifi
duretar riHibus , corrumpitur; & ailleurs/ aquarum
furrema différencia eft qui bus immergitur. Les inftruc-
dons qu’il nous a lailfées font très-imparfaites,
& bien au-dellous de celles que nous devons au
naturalille grec.
ACIL IA, famille romaine dont on a des médailles
:
O. en or.
RR. en argent.
C. en- bronze.
Les furnoms de cette famille font Balbus ,
Glabrio.
Goltzius en a publié quelques médailles, inconnues
depuis lui.
(1) Du mot A r»«<JW r Ibm > foaeî*.
ACILIUM s en Italie. A Kl & ARiAmtf.
Les médailles autonomes de cette ville font :
O. en or.
RRRR. en bronze.
O. en argent.
Leur type ordinaire eft un vafe.
ACINACES, épée en ufage chez les Perfes &
chez les Parthes. On croit qu’elle relfembloit a
nos fabres longs & courbés.
ACINIPO, en Efpagne. Acihipo.
Les médailles autonomes de cette ville font:.
O. en or.
RRRR. en bronze.
O. en argent.
ACIS devoit le jour à Faune & à la nymphe
Symèthe. A l’âge de feize ans, il s’attacha a la
belle Galathée, & en fut aimé. Mars il eut pour
rival le terrible Poliphème, qui, l’ayant furpris
un jour avec fa nymphe, déracina un rocher
énorme , 8 c le jeta fur cet amant infortune , qui
en fut écrafé. Les dieUx, à la prière de Galathée,
le changèrent en un fleuve qui fort du Mont-Etna,
en Sicile. La rapidité de fes eaux lui fit donner le
nom d’Acisj qui flgmfie la pointe d’ une flèche ;
parce que, dit Hérodote, fon cours eft auffi droit
qu’une flèche. V . Galathée.
ACISCULUS, furnom de la famille V aleriA.
ACLIDES. Les Romains donnoient ce nom à
une arme de je t, fur laquelle les commentateurs
font partagés. Servius dit ( Æneid. v u . 730.) :
Aclides funt tela qu&dam antiqua adeo, ut nec
ufquam commemorentur in belle. Il eft étonnant
que Servius en parle comme d’une arme hors
d’ufage, puifque Trebellius Pollio & Valerius
Flaccus en font mention. Le premier àît (Claud.
c. 14. y t Huic dabis aclides duas.. Et le fécond
( vi. 5^9.) :
Nec procùl albentes gemina fert aelide parmas.
Et Virgile , dans l’endroit où Servius l’a commenté
:
. . . . . Fer e ce s funt aclides ilhs
Fêla j fed h&c lento mos eft àptare ftagetto.
Nonius (18. 10.) Tes appelle jacula brévia, des
armes de jet Courtes. Il paroît que les aclides
étoient des javelots gros & courts, herifles de
. clous 8c d’ afpérités , 8c liés à une forte courroie
de cuir. Cette courroie fer voit à les retirer, après
que l’on avoit chargé l’ennemi, fur qui on les
jetoit avec force , fans abandonner la courroie,
C’eft-ïà fans doute ce que Virgile appelle flagellum
lentum parce que les fouets étoient faits de
lanières de cuir.
Servius, dans un autre endroit, décrit de
petites maflues qui reflemblent parfaitement aux:
aclides, fi elles ne font pas la meme chofe : Sunt
clavA cubita fends fallu 3 eminentibus hinc 8? hinc
acumbiibus quibufdam ' que. ita in koftem jacruntiar
religate. loro , yel lino, vxperaHis vutnerious pojftnt
redire » II y a des maffues longues d'une demi-
coudée, tiériflèes d'afpérites ; on ies »
l'ennemi après les -avoir attachées avec des cour-
roi™ ou /es cordes, afin de pouvoir les ret re
après qu'elles ont fait d'énormes bleffures ». Les
aclides avoient beaucoup d'analogie avec les armes
de jet que les Grecs appeloient «y*»A*‘ i mais
elles n’ en avoient aucune avec le aes
feas-fiècles, efpèce de bâton avec quoi Ion pu-
nifioit les malfaiteurs. .
ACMON étoit chef d'une colonie de Scythes,
qui s'établit en Phénicie & en Syrie : on ignoroit,
fuivant Phérécide, quel étoit fon pere. Il mourut
pour s'être trop échauffé à la chaffe , & fut mis
au rang des dieux, fous le nom de Très-Haut ( i) .
Ses enfans furent Uranus & Titee, dont les noms
lignifient le ciel & la terre, & donnèrent heu a
la fable des Phéniciens, qui font Acmon pere du
ciel & de la terre. V. Hypsistos. ,
Suivant une autre tradition, il etoit fils de
Manès, qui fut le premier ou le plus puifiant
roi de Phrygie. Acmon étoit frété de Doëas : 1 un
& l’autre furent célèbres dans la Phrygie. Acmon
y donna fon nom à la ville d'Acmonie , & Doëas
à une plaine vôifine de Themifcirc, & de quelques
autres villes habitées par les Amazones.
Euftathe donne le nom d Acmon & au Ciel &
à l’Océan ( In II. 18. 4 1 0 . ) , en quoi il eft contredit,
auffi-bien qu’Hefychius, par Simmias de
Rhodes., q ui, dans fon petit Poëme des Ailes,
donne le furnom d’Acmonide ou fils d Acmon,
à l’Amour, qu’il fuppofe auffi ancien que le monde.
On voit par-là que le nom d’Acmon eft un de ceux
que les anciens ont interprêté de mille -maniérés 3
& qui dès-lors n’eft fufceptible d aucune explication
rigoureufe. Il y avoit des Grecs, félon
Strabon (lib. 1 0 ) , qui donnoient le même nom
d’Acmon à un des Daétyles du Mont-Ida j & il en
témoigne fon mécontentement , parce qu ite ne
fàifoient qu’ajouter des chofes incertaines a d autres
qui l’étoient déjà trop. A’#/*®» fignifie une
enclume j mais quand on en a fait un nom propre,
on a voulu qu’il fignifiât infatigable, de l’a privatif
& de je fuis abattu. Ce nom convient
bien au ciel, à cauie de fon mouvement,
que la fuite des fiècles ne peut ralentir ni accélérer.
ACMONIA, en Phrygie. Akmoni.
Les médailles autonomes de cette ville font :
O. en or.
RRR. en bronze.
O. en argent.
Cette ville a fait frapper des médailles impe-
.riales grecques fous fes Archontes, en l’honneur
d’Agrippine jeune, de Marc-Aurèle, de Sept.-
SéVère, de Julia-Domna , de Plautille, d’Alex.-
Sévère , de Gordien-Pie, d’Otacille*, de Treb.-
Gallus, d eT ra jan , d’Hadrien, d’Antonin, de
Caracalla, d’Elagabale, de- Maximin.
( î ) En grec T ’ i^icrrof.
ACNVA. Voycç Acêne.
ACOLYTHI. Les Grecs donnoient ce nom a
ceux qui étoient inébranlables dans leurs refo-
lutions. C'eli pour cette raifon que les Itoiciens
furent appelés àcolÿthi, parce qu’ils^ perfiftoient
dans l'opinion qu'ils avoient embraffee, fans que
rien pût les en détacher.
Il y avoit à la Cour des empereurs grecs, des
officiers appelés acolythes ; &r Curopalates dit
que le capitaine ou chef de la cohorte impériale,
étoit nommé Acolythe
ACONCE & C ydippe. Ovide décrit leur»
amours dans fes Héroïdes. Aconce etoit-de l ifle
de Cée, l'une des .cyclades, jeune homme d'une
belle phyfionomie , & mal pourvu des biens
de la fortune. Etant allé à Déios pour y affilier
à une fête de Diane, il vit pat hafard dans le
tempfe de la déelfe, une jeune perfonne d'unè
beauté ravilfante, nommée Cydippe î mais jugeant
à fon air quelle étoit d’une condition qui mettroit
obftacle à fon bonheur, il s’avifa de cet expédient.
H grava ces mots fur une pomme ! Je jure , par
Diane , de n’être jamais qu. a Aconce. Enfuite
ayant fait rouler la pomme jufqu’aux pieds de
Cydippe, la curiofité la fit ramaffer à Cydipper
elle lu t , fans y penfer, le ferment qui y étoit
porté, & fe crut engagée à Aconce ; car il y avoit
a Déios une loi qui obligeoit d'exécuter tout ce
qu'on promettoit dans le temple de Diane. Cependant
Cydippe -étoit promife en mariage à un
autre ; mais toutes les fois qu'il étoit queftion
d’effeâuer cette promeffe, elle étoit faille d'une
violente fièvre r-en forte que les parens furent
obligés de lui faire épôufer Aconce.
ACONIT. Les anciens botaniftes ont donné
ce nom à plufieurs plantes vénéneufes de diiférens
genres.
On difoit que fon nom yenoit d‘Acone, ville
de Bithynie, aux environs de laquelle Yaconit
croît en abondance, quoiqu'il vienne très-bien
dans mille autres endroits. Les poètes feignent
que cette herbe naquit ‘de l'écume jetée par^Cer-
bère, lorfque Hercule l’arracha des enfers. C’étoit
à caufe de cela que l’on trouvoit une grande,
quantité d‘aconit auprès d'Héraclée dans le Pont ,
où étoit la caverne par laquelle le héros defeendit
au tartare.
ACOPIS, pierre précieufe, tranfparente comme
le verre, avec des taches de couleur d'or. Pline,
qui en donne une defeription auffi vague, ajoute
que l'huile dans laquelle on la fait bouillir, eft un
remède contre les Iaffitudes, & que de-là a etc
formé le nom d’acopis. Nous éprouverons fouvent
dans cet ouvrage de grandes difficultés, pour
appliquer les noms des minéralogiftes modernes
aux pierres que les anciens ont décrites fi vaguement.
Nous effayerons cependant de le faire, en
priant les leéteurs de ne pas donner trop d'exten-
fion à nos effais en ce genre. Vacopis n’eft peut-
être autre choie que du criftal renfermas! «les