
cet outrage j changea Hippomcne en lion, 8c Ata-
lante en lionne. C'eft depuis ce teins que ces
animaux féroces font attelés au char de Cybèle,
& dociles a fa voix. Ainfi s'accomplit 1 oracle
qui avoit défendu à Atalante de prendre un
mari. r
On a raconté autrement l’hiftoire de la même
Atalante. On a dit qu’elle étoit tille d'un certain
Jalus, d autres de Ménalus; & que fon père, ne
voulant avoir que des enfans mâles, la fit expofer
dans un lieu defert. Une ourfe la trouva & l'allaita,
}utqu a ce que des chalfeurs l'emportèrent & l'éle-
verent chez eux. Devenue grande, elle fe donna
toute entière a la chaiTe, & eut toujours grand
foin de garder fa virginité; Elle tua à coups de
«certes deux Centaures, qui vouloient lui faire
violence. Atalante fe trouva aux jeux inllitués en
1 honneur de Pelias, lutta contré Pelée, & remporta
le prix. Elle retrouva depuis fes parens;
& fon pere la preffant de fe' marier, elle n’y con-
U aux con<ditions dont on a parlé plus haut.
Menalion fe préfenta, 8c fut vainqueur parle
lecours des pommes de Vénus. Les deux époux
furent changés en lions, pour avoir profané le
temple de Jupiter. Avant ce malheur, Atalante
avoit eu de Ménalion, d’autres difent de Mars,
un fils nomme Parthénopée, qui fit la guerre aux
inebains.
La fécondé Atalante efl: celle qui fe trouva à la
chafle du fangher de Calydon, & q u i , par la
prererence que lui donna Méléagre, fut la caufe
innocente des malheurs qui ftrivirent cette chaiTe.
roye^ Me l e a g r e .
On trouve dans la collection des pierres gra-
vees du baron de Stofch, Atalante repréfentée
.dans fa courfe. Ce fujet a plu aux anciens artiftes,
car ils 1 ont répété piufîeurs fois.
ATARBÉCHIS fîgnifie, en langue cophte ,
ancien idiome des Egyptiens ville de Vénus
Apkroditopolis. C ar, félon Jablonski,
ou plutôt comme l’écrit Orion, a \9-à* éft Vénus,
«x baki veut dire ville,
ATARGATIS. Voye% Àt e r g a t i s .
A TA RN E A , en My.fîe. a t a p .
BDSDnédaill,es autonomes de cette ville font:
KKKR. en bronze.
O. en or.
O. en argent.
A T E , A*Ti , mal, injuflice, fille de Jupiter,
fie penfoit qu a faire du mal; elle troubloit l’ef-
prit des hommes pour les précipiter dans le mal-
neur. Devenue odieufe aux dieux & aux hommes,
Jupiter la faifit par les cheveux, la précipita du
haut des cieux, 8c fit ferment qu’elle n’y ren-
treroit jamais. Elle s'empara alors des affaires humaines;
fcc depuis elle parcourt toute la terre
avec une célérité incroyable, marche fur la tête
des hommes, en leur faifant tout le mal quelle •
peut. Les Pneres, fes foeurs., filles de
Jupiter comme elle, vont toujours après elle,
pour corriger, autant qu’il eft en leur pouvoir
, le mal qu elle fait ; mais étant boîteufes,
elles vont beaucoup plus lentement qu ’ A té. Cette
fable allégorique eft d’Homère ; & ce feroit la
gâter,que de l’expliquer. Voyez Prière s j Dis-'*'
COREE.
ATÈLE. 1 „ f f lH M BS
, > On appeloit a Athènes Âteless
a t e a e iA. 3 ceux qUj Soient exempts de la ■
plupart des impofitions, & a rfau» cette exemption.
Elle n’étoit pas entière j.car perfqnne n’étoït
difpenfé de contribuer aux frais des"guerres ; &
les novemvirs feuls étoient exempts deyl’impÔt
deftiné-à la conftruétion des trirèmes, &U refte ,
°i1 .tr®“ ve un Pet^ nombre d’exemples de cette
diftinétion honorable, entre lefquels ortremarque
les defeendans d’Harmodius & d'Àriftogitôn, qui
en jouirent pendant piufîeurs fîècles. Voyez Dé-
mofthène (i/z Leptinem) & fes interprètes.
ATE LL ANES, pièces de théâtre enufage chez
les Romains, & qui reflembloient aux pièces
fatyriques des' Grecs , non - feulement pour le
choix des fujets, mais encore par le caractère dés
aéteurs, des danfes & de la mufique. Diomede,
( lib. 3.) Après avoir été long-tems en vigueur
pendant la république, elles le furent encore fous
les empereurs.
On les appeloit ainlî &Atella3 ville du pays
des Ofques, ancien peuple du Latium, où elles
avoient pris naiffance, & d’où elles paffèrent
bientôt à Rome. Les perfonnages de ces pièces
confervèrent Je jargon des Ofques, comme les
aéieurs des comédies italiennes parlent chacun le
jargqn des pays d’o ù 'ils font cenfés avoir été
tires ; arlequin , celui de Bergame.> Pantalon, de
Venife j le deéteur, de Bologne, Ô£c.
Quoique les atellanes euffent de grands rapports
avec les pièces fatyriques grecques, elles
n’y refîembloient cependant pas en tout. Les
perfonnages des premières étoient toujours des
fatyres ou des^ gens ruftiques , auffi groffiers
qu’eux ; tels qu’un certain Autolycus & Burris :
ceux des ate lianes étoient ofques, & portoient
les noms ufités chez ces peuples du Latium, tels
que celui de Maccus.
Ces pièces étoient ordinairement comiques,
mais non pas abfolument ni exclufîvement à tout
fujet noble ou férieux : c’étoient quelquefois des
paftorales héroïques, comme celles des amours
de Paris & d’QEnone, dont parle Suétone dans
la vie de Domitien. D’autres fo is , c’étoit un
mélange bizarre de tragique & de comique. En
un mot, les atellanes étoient un jiffu de plai-
fanteries & de bons-mots. Mais il ne faut pas les
confondre avec ces groffières fatyres & ces bouffonneries
obfcènes,que les Latins appeloient exo-
Àia & tnimz.
Les exodia étoient des entrées fatyriques, par
lefquelles on terminoit & l’on coupoit même les
tragédies, afin de féeher les larmes qu’elles fai ' j
foient répandre aux fpeétateurs. Dans les atel- j
lanes , au c o n t r a ir e o n fuivoit un fujet dans j
toute fon étendue, 8ç on le divifoit en plufieurs
aétes. Vatellane mênie étoit entre-mêlée èîexo-
itia 3 ou plutôt on dônnoit ce nom à quelques-
unes de fes fcènes. ï
Quant aux m im e s le u r différence avec les
atellanes étoit,encore plus fenfible. D’abord, les
mimes étoient des farces obfcènes, écrites dans
le langage ordinaire des Romains. Ils ne faifoient
le..pîaifir que de la populace. Les atellanes 3 au
.Contraire , confervoient, malgré leur idiome grof-
» fier, une ^ forte de décence j leurs bons-mots
ne choquoient point ouvertement les bienféances
ni.les moeurs : de forte que les Romains les plus
lpirituels, les mieux polis, & de la plus haute
extra&ion, en faifoient leur paffé-tems 3 & même
en étoient les aéteurs. Les atellanes cependant
ne fe continrent pas tôujours dans les bornes de
la Biènféance qui les avoit caraétérifées d’abord j
elles devinrent lî licencieufes & fi impudentes,
que le fenat fut obligé de les fupprimer.
Les Romains les plus diftingués fe permettoient
d’autant plus volontiers cet amufement, que les
loix par lefquelles les aéteurs qui jouoient les tragédies
ou les comédies étoient rayés de leur
tribu, & déclarés incapables de porter les armes,
ne s’étendoient pas jufqu’aux atellanes. Les acteurs
de ces dernières n’étoient point obligés
d’ôter leur mafque, ou de fe dépouiller de leur
habit de caractère, perfonam ponere, lorfqu’ ils
déplaïfoient au public, comme il étoit d’ufage
fur les antres théâtres. Feftus ( i/z Perfonata).
A T E L L A N I , àéteurs des atellanes. Voye£
la fin de l’article Atellanes. Les plus célèbres
furent Nonius, Pomponius & Mummius, qui
donna un nouveâu luftre à ces pièces comiques.
ATER. ( coLOR) Les Romains diftinguoient
la couleur noire propremept dite, color ater,
de la couleur maron-foncé, telle que celle des
yeux, appelés improprement noirs , color niger.
Color ater, étoit le noir-plein, comme la couleur
du charbon. Térence, (Adelph. v. 3. 6 3.) :
Tam èxcoRam reddàm atque atram , quant efl carbo.
De-là vint à cette couleur le furnom anthracinus,
tfantrax, charbon.
A T E R G A T I S , eft le véritable nom de la
divinité que les 11ns appellent Adargatis, & les
autres Atergatis. Si l’ on en croit Strabon, c’ eft
le nom corrompu par les Grecs, de la déeffe que
les Syriens appeloient en leur langue Athara. Ce
géographe remarque auflï que Ctéfius l’a corrompu
d’une autre manière, par celui de Dercéto.
Athara, o u , comme l’écrit Juftïn, Atharès, étoit
la femme du premier roi des Syriens. Après fa
mort, fon fépulcre devint un temple, & elle y
| fut honorêé du culte le plus religieux. On la re-
| p.réfentoit fous la figure d’une femme dont le
j corps fe terminoit en poiffon. Elle étoit ornée
de rayons tournés vers le ciel, & accompagnée de
lions placés à fes pieds.
Suivant Antipater, philofophe ftoïcien de Tarfe,
auteur d’ un Traité de la fnperftition, Atergatis
étoit un mot compofé d’*rt/», qui fignifie fans, &
du nom propre Gatis, qui étoit, difoit-il, celui
d’une reine Syrienne ; qui, aimant extraordinairement
le poiflon , défendit à fes fujets d’en
manger fans elle $ A’Vep yâriiïoç, fans Gatis. Les
Syriens, à ce qu’on afïùre, ne mangeoient point
de poilfon. On en peut voir une raifon à l’article
Dercéto j en voici une autre qu’en donnoit
Xantus, hiftorien de Lydie. Atergatis fut prife
avec fon fils Jehthys par Mopfus, roi de Lydiei
Il les fit tous les deux noyer dans un lac qui eft
auprès d’Afcalon, où les poiffons le.s dévorèrent;
& de-là vint l’horreur que les Syriens conçurent
pour cette forte d’aliment. Voye^ Astarté ,
Dercéto.
ATEULA. Voyez Attila.
ATHà LANTE. royez Atalantb.
ATHALAR IC, roi d’Italie.
A t h a l a r i g u s r e x .
Ses médailles font :
O. en or & en argent.
R. en P. B. On y voit d’ un côté un tête qui
repréfente Rome, & de l’autre le nom à‘Atka-
laric. RR. au revers Athalaric debout.
. On trouve fon nom au revers de plufieurs médailles
d’argent des empereurs Juftin I & Jufti-
nien. Elles font : RR.R.
ATHAMÂNES, en Ætolie. a©amàn.
M. Pellerin a publié une médaille autonome de
bronze de ce peuple. 11 n’y en a point en or ni
en argent.
ATHAMAS, fils d’E o le , & arrière-petit-fils
de Deucalion, étoit roi de Thèbes : il eut trois
femmes ; Thémifto , fille d’Hirféus > Ino, fille de
Cadmus; & Néphélé. Il eft affez difficile de fixer
l’ordre dans lequel ces femmes furent époufées.
Les uns difent q\x Athamas n’époufa Ino qu’après
la mort de Thémifto, fa première femme, &
font entendre qu’ il n’eut point'd’enfans de celle-ci.
D’autres difent qu’ il n’epoufa Thémifto qu’après
avoir répudié Ino, & qu’il eut deux fils de Thémifto
: Orchomène & Plinthius. 11 eft enfin des
auteurs qui ne lui en donnent que deux, & lui
font époufer Ino après Néphélé. Voyez In o ,
Néphelé, T fïemisto.
Athamas ayant perdu fes enfans de la manière
dont on le dira à l’ article de chacune de fes femmes
, 8c ne pouvant plus fouffrir le féjour de
Thèbes, céda fa couronne à Coronus & à Ha-
liarre, neveux de fon frère Sifyphe; & s’étant
retiré dans la Béotie, il y bâtit la ville d’Atus.
Mais ces deux princes le laiffèrent dans la fuite
remonter fur le trône.