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fijmme & une lyre dans la main. Augufte lui Bâtit
un nouveau temple, après la victoire qu’il remporta
fur Marc-Antoine , à la hauteur d’Aétium.
Actiaque. (Ere) L’ère aciiaque tire fon origine
& fon nom de la bataille d’Aérium, qui
rendit Augufte maître de l’Egypte & de tout
l’Empire Romain. Cet événement eft du 2 ou
plutôt du 3 feptembre de l’an 15 de l’ère julienne ,
723 de Rome. L’ère attiaque commençai chez les
Romains avec la 16e année de l’ère-julienne,
c’cft-à-dire, au 1 janvier de l’an 724 de Rome. En
Egypte , où elle fut adoptée la même année ,
& fe maintint jufqu'au règne de Dioclétien 3 elle
commença avec le mois thoth ou le 29 août, &
deux jours après 3 ou le 1 feptembre 3 chez les
Grecs d’Antioche. Ceux-ci la nommoient aufïi
l’ère d’Antioche 3 & nous voyons qu’elle étoit
encore en ufage chez eux au neuvième fiècle.
C’eft ce qu’attelle le patriarche Nicéphore dans-
fa chronographie. Met« 3 &c. Foft Julium
romanis imperavit Câfar ottavianus Jtugufius, ctnnis
c6 & menfibus [ex. Hinc Antiockeni annos [nos
numerant. On voit par-là que le cardinal Noris
s’eft mépris , lorfquil a prétendu qu’on a c e l l e
de compter par rère.d’Augufte, peu de tems âpres
la mort de ce prince : cependant , il eft vrai de
dire qu’elle n’éclipfa pas l’ère céfarienne d’Antioche.
Ce fut à l’époque de la bataille d’Aélium, que
les Egyptiens travaillèrent à la réformatio-n de
leur calendrier, fur le modèle de^ la correction
julienne, & non pas du tems de Céfar.
Actiaqùes , fêtes & jeux qu’on célébroit tous les
trois ans en l’honneur d’ Apollon. Us avoient pris
leur nom du promotoire d’Aétium, en Epire, ou
ce dieu avoit un temple. Pendant la c é l é b r a t i o n
ce cette fête, il y. a voip des combats d’athlètes,
des courfes de chevaux , des combats fur la mer,
& des danfes. On y tuoit un boeuf, qui étoit
enfuite abandonné aux mouches ; parce qù apres
s’être raifafiées de fon f a n g , e l l e s s ’ e n v o l o i e n t &
ne revenoient plus. Augufte , après la viétoire
qu’il remporta fur Marc-Antoine , à la hauteur
d’Aérium, & dont il fecrut redevable à Apollon,
renouvela les jeux attiaques. On n e les célébra
d’abord qu’à Adiurii, & tous les trois a n s 5 mais
Augufte en transféra la célébration à Rome , &
en fixa la reprife de cinq ans en cinq ans.
Quelques auteurs-ont cru , & A irgile femble
finfinuer, qu’Augufte étoit le fondateur de ces
jeux; mais il les rétablit fimplement, ainfi que
Julien le fit encore dans la fuite. Au relie, c’éft
par erreur que l’on attribue à Virgile le deffein de
faire regarder Enée comme le fondateur des jeux
aciiaqu.es, parce qu’il dit, (Æneid. n i , 280.) :
Aciiaque iliacis celebramus littora ludis.
Le poète fait, il eft vrai, allufion à ces jeux;
mais il veut feulement flatter Augufte , en_ attribuant
au demi-dieu dont il tiroit fon origine ,
A C T
une iriftitution que cet empereur avoit rétablie.
Servius, dans fon Commentaire fur Virgile, fait
cette réflexion.
Dion nous apprend qu Augufte fit célébrer les
jeux attiaques avec Agrippa, & l’on y donna un
tournoi ou combat à cheval, exécuté par des
patriciens & par leurs enfans. Omavoit conftruit
en bois, au milieu du champ de Mars| un llade,
dans lequel on donna au peuple romain le fpee-
tacle des combats d’athlètes & de gladiateurs. Ce
dernier fut exécuté par des captifs. Quatre collèges
de prêtres, les pontifes., les augures, les
feptemvirs 8z les quindecemvirs, furent chargés
de la célébration de ces jeux. Sur deux médailles
de T y r , frappées en l’hobneur de Marc-Aurèle
& de Philippe-Père, on lit : A ctïa , jeux actiaques.
Vaillant en' a conclu qu’on les avoit célébrés aTyr.
D’ autres ont penfé qu ac tia , dans cet endroit,
exprimoit des jeux célébrés fur le bord de la mer,
appelé en grec
ACT1UM, dans l’Acarnanie. Aktio,
Les médailles autonomes de cette ville font :
RRRR. en argent.
Q. en oi:.-
O. en bronze.
• Son type ordinaire eft Pégafe volant.
A C T 1US , furnom d’Apollon, pris du lieu
d’Aéliüm, où il étoit honoré. V. Actiaque.
A C T O R. Ce nom a été celui de plufieurs
; perfonnages de l’hiftoi-re fabuleufe \ le plus connu
| ell celui qui eut pour fils Ménétius , père de
Patrccle. Quelques-uns ont dit qu'il étoit Locrien,
& qu’il s’établit dans Pille d’Ænone , après avoir
époufé Egine, fille du fleuve Afopus, dont il
eut Ménétiiis. Selon d’autres, Attor étoit theffa-
! lien, fils de Mirmidon-, à qui Jupiter avoit donné
le jour. La nymphe Egine ayant eu de Jupiter un
enfant nommé Eaque, palia en Theffalie , ou
Attor l’époufa. Il en eut plufieurs enfans , qui
confpirèrent contre lui. Attor indigné, les chaffa,
& donna fon royaume, avec fa fille Polymele, a
Pélée. V. Pelée.
Ac tor, fut un des compagnons d Hercule,
dans la guerre des Amazones : il y fut blefle, &
voulant s’en retourner chez lui , il mourut en
chemin. Un autre Attor3 fils d'Hyppafus, fit le
voyage des Argonautes.
Un troifième Attor etoit fils de Neptune &
d’Agamède, fille d’Àugeas.
Ce nom fut encore porté par un fils d Axeus
ou Azéas. Il fut père d'Aftioché J dont le dieu
Mars eut deux fils y qui commandèrent au siège
de Troye les troupes d’Afplédom & d Orcho-
mène, villes de Boétie- V. AStio-che.
Un autre Attor, fils de Phorbas, bâtit une ville
dans l’EÏide, fon pays natal y à laquelle il donna
le nom d’Hyrroine, qui étoit celui de _fit mere.
Augias , roi d’Elide , que quelques-uns lui donnent
pour frère, & dont les étables nétoyées pat Hercule
, ont été chantées fi Couvent - partagea ton
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royaume entre cet Attor, Eurytus
deux fils, qui tuèrent
f^ s 'len om d e M i W « p a r c e que leur mère
î f c B un Attor
dont Virgile^ chanté la bravoure dans la guerre
I f S S étoit chez les Romains le nom qui
défignoit l’intendant de tous les biens ■d “ n “ to5'“ ;
Ce domeftique étoit le plus honore de tous , bc
veilloit aux biens de campagne, ainfi qu a ceux
de la ville. On l'appeloit auffi q u e l l e s att
bonorum & attor prtdiorum fundorumqur Cet office
différoit de ceux du procurator & àii aifpenfi o •
L-attor étoit celui que l’on appelle aujoutd_hu
majordome. Le roi Théodonc fixa a cent fous
l’amende que payeroit l’affaffinsiun io fes offi
Actor fummarum. Cet efclave_ avoit un
différent de Y attor rerum. Il n’etoit pue le caiffier
de fon maîtres & l’on juge quil ,eî 0It “ Offrir
par le fupplice de la croix que Domitien fit fouftrir
a un de ces attors. Suétone, (m Domic. c. n ,
U' ACTORIDES. Deux frères , ainfi appelés de
leur père Aélor, étoient fort habiles a conduire
les chars. L ’un tenoit les rênes, & 'autre le touet.
Pindare & Phérécydes en ont parle. C etoient les
mêmes que les Molionides. , ■
vâifteaux de charge, traînés ou remorques par les
grands pavires. ,
Ces bâtimens étoient de différentes grandeurs,
car Cicéron parle des plus petits connus fous le
m m d'attuarioU ( ad Attic. xvi> 6 .) : Corbitane.
Fatras, an attuariolis ad Leucopetram Tarentino-
rum ? Le nombre des rangs de rameurs fervoit 4
établir cette différence. Cicéron (adAttU. x n . ; •) :
Hac ego , conjeendens à Pompejam tribus attua^
• riolis deeem fcalmis. On refervoit le nom ai sa
, ris pour ces bâtimens, lorfqu’ils avoient vingt,
5 trente, quarante rameurs. . .
ACTRICES. Chez les Grecs, les femmes ne
paroiffoient pas fur les théâtres pour déclamer ; elles
y danfoient feulement. Aulu-G.elle nous apprend
cet ufage. Un aéleur tragique, qui devoit repre-
fenter Electre, cherchant à fe penetrer du ro e
de cette infortunée prinCeffe, & a s exciter a la
douleur, entra fur la fcène en portant 1 urne qui
renfermoit les cendres de fon fils, mort depuis
peu , au lieu des cendres d’Orefte, qu il devoit
préfenter. La grandeur des théâtres anciens ren-
doit les femmes peu propres à la déclamation,
à caufe de la foibleffe de leur voix.
Les femmes étoient remplacées dans les tragédies
& les comédies par des eunuques, dont
la voix grêle a beaucoup de relfemblance .avec la
leur. Virellius, épris de la beauté de Sporus, ce-t
eunuque fi connu, dans l’hiftoire de Néron , le
contraignit à monter fur le théâtre, & a jouer
le rôle d’une nymphe que l’on enlevoit. Sporus
fut fi touché de l’infamie que cette çomplaifance
avoit fait rejaillir fur fa perfonnë, qu il fe perça
le fein avec une épée. . .
ACTUARÎÆ naves.. Les anciens donnoient ce
nom à des efpèces de navires, long? & légers. On
peut les'comparer 'à nos brigantihs. Noniu? dit
que leur nom verioit de leur légerete, qui les
rendoit très-propres pour l’expédition. Ces navires
alloienfà voiles & à raines ,, felo.nïfidore. Cependant
Saville, dans fon Traité ’de la JALilice Romaine ,
alfure que les navires attuarU, 11’étoient que des
A C T U A R IU S , étoit chez les Romains le
, greffier qui écrivoit les aftes en notes ou en
ab AcTUARXUS,faifoit dans les armées les mêmes
fonaions que les intendans d’armées modernes.
11 éèoit chargé de la paie & de la nourriture d «
foldats. On fourttiffoit devant lui les rations, iSc
il en donnoit des décharges.aux entrepreneurs des
vivres. L ‘attuarius avançoit de fes fonds des rations
ou de l'argent aux foldats ; mais il n en pouvoit
exiger d’autre intérêt que le tiers du total, qu aque
longue que fut la durée du prêt. On le contond
ordinairement avec ['aclarius ; & 1 on attribue au
premier cette infeription, dans laquelle le leconu
officier eft nommé : .
IM P . C Æ S A R I
M . A U R E L . A N T O
K IN O . P IO . F E L IC I . A U G
P A R T H I C . M A X . B R I T . M A X
G E R M A N . M A X , P O N T I F . M A X
.T .R IB . P O T . XVIIII. C O S . I I I I . IM P . 1«
p . P. P R O C
E Q U IT E S . IN . H IS . A C T A R I U S
L E G. Y I I . .G E M . A N T . P . F E L
D E Y Û T I . N U M IN I . M A J E S T A
Q . E JU S . Sttewectu
ACTUS, mefure. V. Acte. .
A. D. Ces deux earaftères dans les lettres que
s’écrivoient les anciens , fignifioient- dièm.
Des copiftes ignorans en ont fait tout fimplement
la prépofition A D , & ont écrit ad iv. bal. ad vt.
' id. ad III- non, &c. au lieu Santé dtem quartum
kalcndarum , ante diern fextum. idus , &c. Cette
remarque eft de Faul Manuce. On trouve dans
Valerius Probus A. D. P. ante diem fndit. .
AD. La prépofition ad jointe à un m ot, exprime
ordinairement, dans les auteurs latins, une charge
ou fonction relative à ce mot. Ad baculum, elt
un berger qui porte ce bâton : ad cyathos, elt
Téchanfon : ad letticamy tü un porteur de chaile
ou de litière, '&c. & c . i ^
AD A D , roi de Syrie, fut honore comme un
dieu ^près fa mort par les Syriens , fur-tout a
Damas, au rapport de Jofeph, dans fes Antiquités
Judaïques. On croit que c’eft le Dagon des Phi-
liftins. Ce nom fut dans la fuite commun aux rois
de Syrie J : il fignirïe auffi foleil. H it