
d’ébranler la terre , on lui dottnoït iuflfï celui
de raffermir & de la rendre ftable.
ASPHALTE, bitume de Judée, ainfi nommé
du lac Afphaltite ou Mer-Morte, fur les eaux
duquel on le ramaffe. Les Egyptiens l’employoient,
ainfi que fe piffafphalte, pour embaumer les corps
& faire des momies.
ASPHODÈLE, genre de plante à fleur en lis,
que les anciens femoient auprès des tombeaux,
comme une nourriture agréable aux morts. Porphyre
fait parler ainfi un tombeau dans une inf-
cnption : Au-dehors, je fuis entouré de mauve &
d afphodele, & au-dedans, je ne renferme quun
cadavre. Lucien dit (de Luélu) que les mânes,
apres avoir traverfé le Styx , defcendoient dans
une longue plaine plantée d'afphodele.
A S P IC . Les anciens ont écrit beaucoup de
fables fur ce reptile, 8c n’ont pas cherché à le
définir avec exa&itude. Hippocrate dit que fa
morfure ne fe guérit point 5 8c c’eft un de fes apho-
rifmes. On croyoit qu’il caufoit la mort de celui
cjui cherchoit à l’enchanter, en fe rendant fourd
il fes conjurations. Avitus, (de Origin. Mundi. /ƒ.):
Interdum périt i néant ans , f i callida furdus
Adjuratoris contempfit murmura ferpens,
Les Egyptiens avoient lié à leur culte religieux
la vénération pour Yafpic. Ils le plaçoient, dit
Plutarque , (de Ifid. & Ofirid.') fur le front de
leurs divinités, 8c cet attribut fait reconnoître
leurs ftatues.
Quoiqu’ il fut l’attribut de toutes les divinités
égyptiennes, comme on le voit fur la Table iliaque
& dans Horapollo (1. c.. 1,) , il appartenoit cependant
à Ifîs d’ une façon particulière. Lorfque cette
déeffe étoit repréfentée fous le nom de Thermutis
ou de Tithrambo, c’eft-à-dire, d’Ifîs irritée contre
le peuplé, on voyoit un afpic fortir de fes cheveux
, 8c paraître fur fon front. Elle en étoit
coëffée, félon E lien, (de Anim. 10 .c. 31.) comme
d'un diadème ; 8c de-Ià naiffoit la vénération des
Egyptiens pour ce reptile dangereux. Cet attribut
cohvenoit fingtdièrement à Ifîs Thermutis, c’eft-
a-dire, qui donne la mort. Elien explique (loco
citato) la raifon pour laquelle on l’armoit d’un
efpicj <f 'étoit parce qu’on afluroit qu’ Ifis, courroucée
contre les fcélérats ou les impies, leur
lançoit des afpics, que le même écrivain appelle
ailleurs , les emblèmes de la Jufiice , a l ’oeil perçant
de laquelle, rien ne fauroit échapper.
' Les monumens égyptiens nous offrent ordinairement
Ifîs avec Yafpic fur le front, où il eft quelquefois
remplacé par la poule de Numidie. Ovide
nous peint toujours Ifîs avec cet attribut, (Amor.
tib. 2. eleg. 13.):
Per tua fifira precory per Anubidis or a verenda,
Sic tua fixera pzus femper Ofiris amet,
Vigraque labatur circa dçna/Ta ferpens.
Et dans les Métamorphofes, ( li t. j . tîg—.J ;
Inerant lunaria fronti
Cornu a , cum fpicis. nitido fiaventia & aur»
Plenaque fomniferi ferpens peregrina veneni.
Yalerius Flaccus, décrivant la métamorphofe d’Io
en Ifîs, n a pas oublié Yafpic y (Argon. 4 .41b«):
Hac procul Io
Speftat ab dree Phari tjam divis addita 3jamque
Afpide c india comas.
ASPLÉDON, dans la Phocide.
Goltzius feul a publié des médailles impériales
grecques de cette ville.
v ASPORÉNA, furnom de la mère des dieux,
a caufe d un temple qu’elle âvoit à Afporénum ,
dans 1 Afie-Mineure, proche de Pergame.
ASPRÉNAS, furnom de la famille Nonià.
A S S A B 1N , nom fous lequel les Ethiopiens
adoraient le foleil. Pline dit que, félon quelques-
uns ,. cçt AJfabin étoit Jupiter. Le cinnamome
(le canèllier moderne) lui étoit confàcré 5 & pour
obtenir la permifïioii de lé couper & d’en en*
lever l’écorce, il falloit offrir au dieu un facri-
fice de quarante-quatre pièces de bétail, boeufs;
chèvres 8c béliers. Vo-yt^ Table du Soleil. La
coupe fe^ faifoit pendant le jour ; 8c après qu’iHle
étoit finie, un prêtre, qui y a voit a ffilé , s’ar-
moit d une pique, 8 c s’en fervoit pour féparer
la portion qu’on réfervoit au dieu. Cette portion
neA manquoit pas , difoit-on, de brûler d’elle-/
meme j mais Théophrafte traite ce prodige dé
fable.
Le ^ même écrivain , 8c Solin , reconnoifiënt
AJfabin pour le fol.eil. Mais comme il étoit le
dieu fuprême de l’Ethiopie, les auteurs grées ou
romains que Pline avoit extraits, lui donnèrent
le nom de Jupiter, parce qu’ils vouloient trouver
dans toutes les Mythologies ce fils de Saturne'.
Pline a fuivi leur fentiment, & a partagé leur
erreur.
A S SAM EN TA ou A xa ment a , poèmes que
chantoient les Saliens. Voye^ A xamenta.
ASSAR, monnoie ancienne de l’Egypte & de
l’Afie. V. Phollis.
ASSARACUS, fécond fils de T ro s , fut père
de Capys, & grand-père d’Anchife. V. Gan y -
mêdë.
ASSAR TON, monnoie ancienne de l’Egypte
8c de l’Afîe. V. Phollis.
Les médailles de bronze de Chio offrent Yafr
fafiwn fimple, double, triple, 8c même 1 z demi-
ajfarion.
A s S A R i o n , lepton, kodrantès, quadrans J
«?opnoie des romains fous le grand Conliantin 8ç
fes fucccffeurs- Elle valoir de livre tour- .
nois. fais . . _■ . .
ASSECLA. Cet officier ou domeftique fuivoit
en tous lieux fon maître,- 8c fe tenoit à portée
de recevoir 8c d’exécuter promptement fes ordres.
La différence entre YaJJèclp & le c o r n e s , étoit de
voir fuivre le premier, tandis que le fécond mar-
ehoit à cô té , ou accompagnoit le maître.
ASSER. Vegèce appelle de ce nom un bélier
ou une poutre-bélière, dont on fe fervoit fur les
vaiffeaux : c’étoit une poutre longue, de moyenne
groffeur, fufpendue au mât comme les vergues,
8c ferrée par les deux bouts. Lorfque les vaiffeaux
ennemis venoient à l’abordage, foit à droite, foit
à gauche, on faifoit ufage de Yajfer. Pouffée avec
violence, cette poutre renverfoit, écrafoit les
foldats 8c les matelots ennemis, 8c perçoit auffi
le navire. De cette nature étoient les
dont parle-Athénée , en décrivant le navire de
Hiéron.
ASSESSEURS o u C o n jo in t s , p a r e d r i , noms
donnés à certains dieux, qui furent admis dans
l ’ affemblée des grandes divinités. Tels étoient les
héros & les demi-dieux, % u . ^ o t y q u i s 'a j fe y o ie n t
en fem b le .
A S SID A R IU S a été dit par corruption pour
E ssebarius.
A S SID U I. On donnoit ce nom à Rome aux
citoyens opulens qui fupportoient les charges de
l’ Etat & avoient droit de fuffrage dans les ço- ■
mices. Ce furnom étoit dérivé de leurs richeffes
ou des impôts qu’ils pay oient y ab a jfe . C’eft dans
ce fens qu’il eft employé dans les douze Tables.
- A S S IPO N D IUM , a s , as y monnoie des Rô-
■ mains. 11 v alut, depuis la fondation de Rome
jufqu’à l’an 587, une livre environ , monnoie
aéluelle de France. V o y e ^ As.
ASSIENNE."} Voye2, A s s i n s -
A S S IR A TUM , boiffon dont on faifoit ufage
dans les alliances,, ou lorfque l’on conclupit un
traité de paix. C’étoit une mixtion de vin 8c de
fan g. Feftus 8c Mêla en font mention.
ASSIS. Les fculpteurs grecs du premier âge
repréfentoient d jf ife s les déeffes 8c les femmes
d’un .rang diftingué. Telles étoient les ftatues des
Saifons placées dans le temple de Junon a Elis,
8c qui avoient été fculptées par Doricles, élève
rde Dipenus 8c de Scillus, les plus anciens artiftes
connus de la Grèce.
Cette attitude fait reconnoître fur les anciens
-monumens les dieux ou les héros qui goûtent
: les douceurs dti repos, ou qui font plongés dans
un profond chagrin , fur-tout fi l’ artifte leur a
fait croifer les jambes. V . Ja m b e s c r o if é e s .
Les anciens s a j f e y o i e n t pour prendre les au-
-gures-, comme nous l’apprenons de Plutarque,
•' dans la vie de. Marcellus & de Servius (Æ n . 9.4.) j
mais encore pendant les Sacrifices 8c autres cérémonies
religieufes. S. Auguftin (Cit, de Dieu. 7.)
8c Macrobe (Saturn. 1. 10. ) , .difent que ceux
qui facrifioient à Ops, la terre, fe tenoient ajfisf
Properce ( i l . 21. 4J. ) affure à Jupiter que
fon amie, reconnoiffante de la fanté qu’il" lui
a rendue, ira sajfeoir auprès de fes autels, 8c
lui adreffer des remerciemens :
Ante tuofque pedes ilia ipfia adoperta fedebit.
On fe tenoit dans la même attitude, lorfqu’on
faifoit des libations fur les tombeaux, & qu’on
y facrifioit aux Mânes. Tibulle, ( i l. 7. 1 5 . ) :
Illius ad tumulum fugiam, fupplexque fedebo,
Virgile, (Æneid. 9. 3.) :
Luco tum forte parentis
Pïlumni Turnus facratâ valle fe débat,
Martial, ( r i . 41. S.) :
Te moeJÎA decet ajfidere mat ri ,
Lugentique virum , piumque frat rem.
Properce, (r//. i4. 23.) : :
Adfèret hue unguenta mihi, fertifqüe fepulcrum
Ornabiteufios ad mea bufia fèdens.
Les femmes, dans leur appartement, les affranchis
& les efclaves, prenoient leurs repas affisj;
tandis que les maîtres & les convives, dans les
repas d’appareil , mangeoient à demi-couchés fur
lés , lits de table.
A SSIUS , lapis ajjius , pierre ajfenne, pierre
à’Ajfo, pierre &Afiey par erreur de copifte, 8c
lapis farcophagus at Pline , font les différentes
dénominations d’une feule 8c même fubftance
tirée du règne minéral. Voici les principales propriétés
que Pline lui attribue , 8c qui feryiront à
nous la faire retrouver. AJfius , dit-il, liv. ?6,.c.
X7 3 gujlu fa lfu s .... . ejufdem lapidis fios appella-
tur 3 in farinam mollis, ad qu&dam perindc cjpcax. :
eft autem fimilis pumici rufo... excrefcentia erodit..,
repugnantia curationi , ac fuppura ta ficcat. « L a
pierre d’ajfos eft falée au goût, fa fleur eft molle
comme la farine , utile à plufieurs chofes : elle
reffemble à de la ponce rouffe 5. . ■. elle ronge les
excroiffances de chair, defsèehe les ulcères invétérés
ou en fuppuration. Diofcoride décrit ainfi
çette mêm* fubftance , (de medica materia3 cap.
88. ) » H faut choifîr la pierre à’ajfos de couleur
de ponce, ’légère, fongueufe, friable, mêlée de
veines bleuâtres très-fiffiles. Sa fleur, qui eft falée,
a une couleur jaunâtre ; elle fe forme fur la pierre,
a peu -de confiftance , eft quelquefois blanche ,
quelquefois; poreufe comme les ponces & de
couleur grisâtre: mife fur, la langue, elle eft