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contraire , n'eft connu que par Je Thalmud & les
Rabbins.
A B A , dans la Carie, a b eo n .
Cette ville a fait frapper des Médailles Grecques
en l’honneur de M. Aurèle & de Sévère-
jAîexandre,
ABACÆNUM , en Sicile. A b AK.
Les médailles autonomes de cette ville font
R. en argent.
RRR. en bronze
O. en or.
Son fymbole ordinaire eft un fanglier. — Hanter.
On croit cependant avec fondement que ces
Médailles appartiennent à Ænus en Thrace , dont
elles portent le nom fur le revers A in i, & qu’ABAK
eft un nom de magiftrat. 11 ne refteroit alors d’Aba-
pænum que des Médailles en caractères puniques.
ABADIR j ou ABADDIR, ou ABDIR,eftle
nom d’une pierre que Saturne avala. Ce dieu
faifoit périr tous fes enfans 3 foit qu’ il n’eût
reçu de Titanus l’empire du monde que fous
la condition de ne point en élever 3 foit qu’ils
dûffent le détrôner fuivant l’arrêt des deftins.
Lorfque Jupiter naquit, Cybèle ouQps, fa mère,
trompa ce pere barbarç 5 elle enveloppa de langes
la pierre appelée depuis Abadir 3 8c la lui préfenta
comme fon fils. Saturne l’avala fur le champ. Il
la rendit fans doute a fa lumière ,• car on l ’honora
en Syriç d’un culte particulier. Les Grecs la nommèrent
Bw'toXio* 5 & les Phéniciens Abadir 3
q u i, félon Bochart, fignifie pierre rorçde.
Leçulte dont,on honora les pierres, eft de la plus
.haute antiquité. Tântôç elles étoient brutes 8c informes,
tantôt elles étoient figurées en cône. Les
Arabes firent de ce culte une partie de leur religion,
Ils furent imités par les S éleuciens de Syrie,
qui adoroient une pierre conique , ■ emblème du
Mont Cafius ou de Jupiter de même nom. Leurs
Médailles atteftent cette fuperftition, La Vénus
de Paphos étoit aufli adorée fous la figure d’une
pierre taillée en forme de cône. Les premiers
-.Grecs & les Lacédémoniens, entr’autres, rendirent
un culte religieux à leurs divinités , qui n’étoient
repréfentées que’ par des colonnes, ou par des
troncs bruts & informés. On entrevoit ici l’origine
du dieu Terme & 'de fon fîmulacre 5 mais on ap-
perçoit plus diftinélément encore la marche de
la fuperftition qui eft née dans l’Orient, & a propage
fon empire dans la Phénicie , dans la Grèce-
& dans prefque tout l’Occident.
Les Mythologues - hiftoriens trouvent dans
F Abadir, ou BalrvXiov, la vifîon de Jacob , la ville
à laquelle il donna le nom de Béthel, & c . Mais les
étymologiftes né reconnoiflent dans cette fiction
qu’une allufion à plufîeurs racines Phéniciennes
ou Chaldéennes relatives aux mots fils 3e
pierre.
ABADDIR , étoh auffi , félon S. Auguftin, le
nom que les Carthaginois donnoient à certains
dieux, Ab 8c abdir lignifient en langue Phénicienne
A B A
pere magnifique. Cette divifion des divinités Cartha-
ginoifes rappelle les dii minorum 8c majorum gen-
tium des Romains.
ABÆUS , furnom donné à Apollon > pris de
la ville d’A ba , ou Abée , dans la Phocide, où
ce dieu avoit un riche temple 8c un oracle célèbre ,
un de ceux que Créfus envoya confulter. Cet
oracle paffoit pour plus ancien que celui de
Delphes.
ABALLO dans les Gaules. ABALLO.
Les Médailles Autonomes de cette ville font :
RRR. en bronze.
O. émargent.
O. ©n
ABANO.Ïl y avoit dans cet endroit, qui eft aujourd’hui
un village de l’état de Venife , des eaux'
minérales célèbres du temps des Romains : ils
l’appelôient Aquoe Aponi , ou Aponus.T ib è r e
allant en lllyrie , confulta l’oracle de Géryon qui
étoit auprès de Padoue. 11 lui ordonna de jeter
des dés d’or dans la fontaine à‘Abano3 pour con-
noître l’avenir. Suétone dit que de fon temps
on voyoit encore ces dés au fond de l’eau,
ABANTES. C’étoit le nom général que l’on
donnoit aux habitans de l’Euboée. Sortis de
Thrace , les Abantes s’établirent dans la Grèce ,
où ils bâtirent Abée. Xerxès ayant ruiné cètté
ville , ils fe réfugièrent dans lme d’Euboée , &
s’y fixèrent. A l’exemple des Curétes qui avoient:
habité la même ifle, ils lailfoient croître leurs cheveux
par derrière & les çoupoient fur le fron t, de
peur que leurs ennemis ne pufifent les faifir par la
chevelure, 8c les terrafter.
ABAPTISTON. Les anciens appeloient ainfi
l’inftrument de chirurgie que nous nommons
Trépan.
ABAQUE , abacüs. Ce mot avoit plufîeurs acceptions
chez les Romains.
ABAQUE étoit chez lés géomètres une table
couverte de pouflière, fur laquelle ils traçoient des
figures : fouvent ils exprimoient leurs chiffres fur
l’abaque avec de la craie. On Ht fur le tombeau
d’une homme de lettres ;
SIVE. QUOD. EÜCLIDES. ABACO PRÆSCRIPTA,
TULISSET.
DE t ICI A3?. -HABUI. PARITER. LUSUSQUE.
PROCACES. Ferret.
L’ABAQUE qui fervoit à compter, étoit com-
pofé, chez-Ies Grecs, d’un carré-long, évuidé,fur
lequel étoient tendus des fils auxquels on enfiloit
des boules. La manière de S’en fervir étoit de faire
valoir chaque boule une unité , ou une dixaine ,
& de les ajouter en les réunifiant, ou de les
fouftraire en les réparant.
Fulvius Jurfinus & Çiaconius conjecturent, d’après
d’anciens monumens, que cet Abaque fut connu
des Romains; mais ils croyent que l’ufage décompter
avec des jetons , calculi , prévalut. Le cabinet
de Ste. Geneviçve renferme cependant un Abaque
qui
A B A
qui paroîtRomain. Cette antique, qui eftpeut être
unique en France , eft formée par une plaque de
bronze qucîrée. On y a pratique plufîeurs rangs de
lignes évidées, au travers defquelles paflent des
boutons mobiles, rivés par-dêfîbus. Des nombres
gravés au bas de chaque ligne évidée , expriment
les valeurs des différais boutons. De forte qu en
les avançant ou en les reculant, on peut faire toutes
les opérations de l'arithmétique. .
ABAQUE , ou table de Pytkagore , etoit une
table de nombres inventée par ce ^hilofophe.
Comme elle fervoit à faciliter les opérations de
l'arithmétique, il paroît que c'étoit la table ordi-
• «aire de la multiplication.
ABAQUE. On donnoit ce nom à la table
ou échiquier fur laquelle on jouoit à différens
jeux , foit avec des jetons, calculi, foit avec des
efpèces de dames ou échecs , làtrunculi.
ABAQUE étoit encore chez les Romains un
buffet' ou armoire deftiné à porter ou à- renfermer
les vafes. dont on fe fervoit dans les repas.
'Ce n'étoit fouvent qu'une table-fans pied, attachée
au mur, & fufceptible d'être repliée après le fervice.
Le mot abaque étoit ufité chez les Grecs dans
l’acception de buffet. C'eft auffi chez les Grecs-
Afiatiques & les peuples dé l’Afie ,cjue les Romains
prirent du goût pour ce meuble, devenu depuis l’objet
des recherches les plus difpendieufes.
Les Abaques étoient de marbre dans les maifons
de ceux mêmes qui yivoient- avec modeftie &
fimplieifé. Tel étoit Horace, qui dit de fon buffet :
Et lapis albus
Pocula cum ciatko duo fuftinet.
On en a trouvé plufîeurs de femblable matière
dans les maifons d’Herculanum & de Pompeïa. V .
B u f f e t . Tite-Live & Sallufte, parlant du luxe qui
fe répandit dans Rome aprèsla conquête de l’Afie ,
& en particulier de l’efpèce de fureur qui pofledoit
les Romains pour les Abaques 3 leur reprochent ce
goût inconnu aux Cincinnatus & aux Camille. Ils
nous apprennent encore que non-contens de les fabriquer
du bois le plus précieux , les Romains les faisaient
recouvrir de plaques d’ivoire &d e lames d’or.
ABAQUE , abacus. Vitruve appelle de ce nom
des plaques de bronze quarrées que l’onarrangeoit
par compartimens, &dont on incruftoit les toits
des palais ou des maifons fomptueufes. On leur
avoit donné le nom d'Abaques , à caufe de leur ref-
femblance avec les tablettes de bois fur lefquel-
les on calcüloit ou l’on jouoit. Lorfque ces plaques
de bronze étoient rondes , elles rappeloient
l’idée des miroirs, qui avoient ordinairement cette
forme chez les anciens, & elles pdftoient le nom
de fpecula. Vitruve,( 7. 3.) itaque veteribus parie-
tibus nonnulli crufias excidentes pro Abacis utuntur,
ipfaque teëtoria abacorum3 & fpeculorum divifionibus
eircafe prominentes habent exprtjjiones.
ABAQUE, Abacus dans Vitruve. On entend par
ce mot la partie fupérieure ou le couronnement du
A B A ?
chapiteau de la colonne. Il eft quarté dans 1 Ordre
tofean, le dorique, l’ionique antique, & echancre
fur les faces dans le corinthien & le compofite.
Il p o rte c om m u n ém e n t le n om d e t a i l l o i r ,
p a rc e q u ’é ta n t q u a r r é , il re ffemb le au x a ftie tte s d e
b o is q u e l’o n n om m e ainfi.
ABAQUE, abacus3 étoit enfin chez les Romains
un alphabet ou une table fur laquelle on traçoit
les lettres pour apprendre à lire aux enfans. Les
Grecs lui donnèrent le même nom dans leur langue;
& c’ eft de leurs deux premières lettres 8c
beta, que les modernes ont fait le mot alphabet.
ABARBARÏA, étoit, félon le Dittion. Mythologique
, la déeife du fleuve Nais.
ABARES. C’étoit un refte des Huns contre
lefquéls Sigebert alla combattre dans la Thunnge.
Ils étoient pour la plûpart d’une taille gigantefque
& d’une laideur effroyable. Leur chevelure, tres-
longue , étoit rejetée fur les épaules , & feparee
en treftes par des cordons , ce qui les rendoit
femblables aux furies dont la tête étoit heriuce de
ferpens. ,,
ABARIS, Scythe de nation. On n’eft pas d accord
fur le tems où il vivoit ; mais l’opinion la plus
commune eft qu’il fut contemporain dePythagore.
Il étoit prêtre d’Apollon l’hyperboréen. On die
~ que ce dieu lui fit préfent d’une flèche d or qui
avoit une vertu merveilleufe. Abaris étoit porte
fur fa flèche au milieu de l’ air , comme un autre
Pégafe : enforte que les mers, les rivières 8c les
lieux inacceflîbles aux hommes, ne lui caufoient
aucun retardement. Il fe mêloit de prédire 1 avenir,
! Sc femoit fes prophéties par-tout où fon humeur
vagabonde le conduifoit. Abaris prédifoit encore,
i félon l’ancienne croyance, les tremblemens^ de
terre, chafloit la pefte & appaifoit les tempêtes ;
8c il fit des facrifices dans Lacédémone , qui eurent
tant d’efficace, que ce pays là , fort expofé à
la pefte , n’en fut jamais afflige depuis. Enfin , on
difoit de lui qu’ il ne mangeoit jamais. Quelques-
uns ajoutent qu’il fabriqua le palladium avec un
des os de Pélops. (Voy. Palladium, Pelops.) Cette
opinion le rend bien antérieur à Pythagore.
A B A S , un des- Centaures qui combattirent
contre les Lapythes : Héfiode le met à la tête
de ceux qu’il nomme au nombre de quatre-
vingts.
A B A S , fils de Lincée & d’Hypermneftre ,
père d’Acrifius 8c de Prætus, fut le douzième roi
des Argiens.
On lui attribue l’invention du Bouclier.
A B A S eft auffi le nom de celui qui fervoit de
devin à Lyfandre, quand il défit les Athéniens
en la vingt-fixiéme année de la guerre du Pélopo-
nèfe. Les Lacédémoniens confacrèrent à cette oc-
cafion plufîeurs ftatues à Delphes , & joignirent
à celle de Lyfandre celles d’Abas 8c d’Hermon ,
pilote de fon vaiffeau.
Il y a eu plufîeurs autres Abas. Par exemple,
Abas , fils de Neptune & d’Aréthufe. C'eft, fui-
B