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( de feutre ) , reflemblant à la tiare , & qui met- |
toit à l’abri du foleil; « Pollux (/i£, 10. fie cl, 1
163. ) & Suidas la comparent aufli à la tiare des
Perfes. La caufia avoit en effet, comme la tiare,
des bords qui fe rabattoient fur les joues & qui j
abritoient le vifage 5 comme elle aufli, la caufia \
étoit une coëffure fimple chez les particuliers, !
mais riche & ornëe au diadème fur les têtes
royales. Plutarque raconte qu’Antoine ( in Antonio
) donna à Ptolérraée , qu’il créoit roi de Phénicie
, de Syrie & de Cilicie, une caufia ornée du
bandeau royal, poç.
Quelques médailles de Philippe, roi de Macédoine,
portent pour type à leur revers un cavalier
( Goltrii Gr&cia. Tab. x x x .) coëffé d’un cafque
très-plat, dépourvu de toute efpèce de çimier
& d’ornement, mais garni d’ un léger rebord.
C’eft-là fans doute cette caufia que Suidas ( in
voeu. x*vnt). ) définit : « L’armure de tête ordinaire
des Macédoniens, qui leur fervoit de cafque
dans les combats , & qui les défendoit de la
neige & de la pluie dans les marches». D’autres
médailles grecques portent des têtes nues de
face , coëffées d’un bonnet peu élevé, aux côtés
duquel pendent des rebords légèrement relevés :
ce font-là probablement aufli des caufia.
Le pétafe des Theflàliens avoit Une grande
refîemblance avec la caufia y il n’en différoit que
par la pointe légère qui lui fervoit de cimier, &
par la largeur de fes bords qui le rapprochoient de
nos chapeaux détrouffés. De-là vient fans doute
que Dion ( l ix . p. 645.) donne à la caufia l’épithète
de thejfialïenne , lorfqu’il dit de Caligula
qu’ il permit au peuple romain de fe défendre du
foleil dans ies théâtres avec cette coëffure. Martial
parle de cet ufage dans un épigramme intitulée
caufia ( xi r. 29. ) :
In Pompeiano teftus fipeUabo theatro ,
Nam vent us populo vêla negare fioles,
Les matelots fe fervoient aufli de la caufia y &
Plaute {M.H. Glor. ur. 2. .41.) en fait mention
comme d’ un attribut diftin&if des gens de mer :
pacito ut yenias hue ornatu nauclerico ,
Caufiam habens fierrugineam. . . ,
On pourroit reconnoître la caufia dans un
bonnet moderne de cuir, garni de deux larges
rebords qui couvrent à volonté les tempes, les
joues & les oreilles. Les troupes françoifes l’empruntèrent
des Corfes, lorfqu’elles les combattirent
fous le règne du feu roi.
CAUTÈRE a&uel. L’application de ce remède,
qui fait aujourd’ hui une des principales branches
de la chirurgie, a été connue & pratiquée par
les anciens. Un aphorifme d’Hippocrate démontre
évidemment que ce grand médecin en faifoir
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ufage. D’ailleurs il en eft parlé fréquemment
dans les écrits de tous les autres médecins.
Quelques écrivains ont cependant avancé que le
cautère étoit une invention moderne j mais on
peut fe convaincre facilement du contraire, en
examinant ce qu’en ont dit Celfe & Coelius-
Aurélianus. Les anciens en ont certainement
connu l’ufage : peut-être feulement n’ont-ils pas
fu le placer & le continuer, comme nous le
faifons aujourd’hui.
C A U T E R IA , inftrumens dont fe fervoient
les peintres à l’encauftique, pour Taire fondre
leurs cires coloriées.
CAUTES Deus. Gruter (89. 4. Tkefi incr.)
rapporte l’infeription fuivante , dans laquelle jl
eft fait mention de ce dieu inconnu :
D E O . C A U T E
F L A V I U S . A N T I S T I A N V S
V . E. D E . D E C EM . P R lM I S
P A T E R . P A T R U M
CAUTO Pan. Gruter (89. y. Tkefi inficr.)
rapporte l’inrcription fuivante, dans laquelle U
eft fait mention d’un dieu Coûtas Pan abfolu-
ment inconnu.
C A U T O . P A N
C - M U N A T IU S
Q U IR . T I R O . I I . V 1R
I . D . E T . C . M U N
A T r U S . F R O N T O
F IL IU S . D . D
CAUTUS. V o y e i Catius.
CAYLUS. « Le comte de Caylus , ditlecélèbie
Winkelmann, a écrit avec cette grande circonf-
peétion, fruit d’une fage prudence qui ne veut
rien hafarder} on voit que fon pied a foulé
ignés
Suppofitos cineri dolofio.
On ne peut d’ailleurs lui difputer la gloire d’avoir
été le premier qui ait tâché de cônnoître le
cara&ère du ftyle des anciens ».
« Quoique Winkelmann, dit M. Dafldorf, dans
fes notes fur cet antiquaire, pofîedât une plus
grande érudition claflique que le comte de Caylus,
on peut dire que celui-ci fe diftinguoit par une
connoiflance profonde & étendue des arts meme
dont il connoiflbit parfaitement le méçhanifme »
deffinapt & gravant fupérieurement bien. Souvent
le lecteur réfléchi & qui cherche la vérité, fera
plus fatisfait de l’ inftru&ion fage & réglée de
M. le comte de Caylus, que de l ’infpiration par
fois impétueufe de Winkelmann, & de la manière
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prophétique & enthoufiafte avec laquelle il explique
les anciens monumens de l’ art 3 ainfi que
M. le profefleur Heync l’a remarqué dans ibn
admirable éloge de Winkelmann ».!
Nous nous acquittons autant qu’il eft en notre
pouvoir des fecours nombreux qu’a reçu Je dictionnaire
des antiquités de cette Encyclopédie, des
écrits du favant comte, en y inférant les éloges
qu’en ont fait deux étrangers , dont lés témoignages
ne fauroient être fufpeéts. Ceux des écrivains
françois auroient pu le paroître 5 c’eft pourquoi
nous ne les rappelons pas ici.
C A Y S T R IA N I , en Lydive. k a y s t p ia n i2n .
Le s médailles autonomes de ce peuple fo n t:
RRRR. en bronze. ( Pellerin.)
' O . en or.
O. en argent.
CAYSTRÎUS, un des héros des Ephéfiens,
qui avoit un temple &: un autel près du fleuve
Cayftre , dans le voifina^e d’ Ephèfe, félon Stra-
bon Oib. x iv .) .
CEA , ifle. Voye£ C eo s.
CEB ou C E P , efpèce de Satyre dont parlent
Solin (cA. 3 0 .), Pline ( liv. 8- ckap. 19. ) , &
Strabon ( lib. 16. ). 11 avoit, dit Pline, les pieds
de derrière femblables à ceux de l’homme , &
ceux de devant faits à peu-près comme nos mains.
Diodore lui donne une tête de lion, le corps du
panthère , & la taille d’une chèvre. Pline dit
que Pompée en fit venir d’ Ethiopie, & qu’on
n’en a jamais vu à Rome que cette fois-là. Il
paroïc que c’ étoit quelque efpèce extraordinaire
de finge. Les habitans de Memphis lui rendoient
un culte particulier. Voye% Cercopithèque.
CEB E SSUS, dans la Lycie. khbhccejqn.
On croyoit que cette ville avoit fait frapper
des médailles impériales grecques fous l’autorité
de fes Archontes, en l’honneur de Philippd père?
mais c’étoit une erreur de Vaillant, qui avoit
mal lu l’infeription KiAYHCCE£2N. Voyeç Ci-
dyessus.
CEBRENUS , fleuve, père d’GEnone. Voye%
(Enone.
CECROPIENNE, furnom de Minerve. Il lift
fut do nné après qu’elle eut impofé un nom à la
ville deCécrops, c’eft-à-dire , à Athènes.
CECROPS, originaire de Sais en Egypte ,
amena une colonie dans l’Attique. Il y époufa
la fille d’Aétéus ( Voye% Acteus. ) & bâtit la
ville d’Athènes, dont il fut roi après la mort
de fon beau-père. En bâtiflant cette ville , il
trouva un olivier & une fontaine. On confulta
fur cette découverte l’oracle de Delphes. II répondit
qu’elle annonçoit que Minerve , à laquelle
l’oli vier étoit confacré, & Neptune, dieu des
eaux, avoient droit de nommer la nouvelle ville.
Voye^ Min e r v e . On dit de Cécrops, qu’il étoit
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moitié homme & moitié ferpent. Il fut père
d’Aglaure, de Herfé & de Pandrofe. Voye[ ces
trois mots.
La chronologie des Marbres d’Arundel commence
à Cécrops , auquel fuccédaCran a iis.
k e k pyo a a ao s , efpèce de voile ou d’ornement
des femmes grecques. Ce mot veut dire
F il e t . Voye% cet article.
CÉCUBE , coecubuin. Entre la ville de Fundi,
fur la voie Appienne, & celle d’Amyclès, étoit
fitué le canton de cécube. Horace a chanté fou-
vent l’excellent vin qu’ il produifit, quoiqu’il fût
entouré de marais & de terreins plantés en peupliers.
Pline (lib. 14. c. 6 .) fe plaignoit cent ans
après de ce que ces plans de vignes de cécube
avoient dégénéré : antea c&cubo vino erat genero-
fitas celeberrima, in palufiribus populetis , finu
Amyclano.
CÊCULUS, fils de Vulcain & dp Prenefte ,
fut formé, dit la fable, par une étincelle qui
vola de la forge du dieu dans le fein de fa mère.
Elle nomma fon fils Céculus, parce qu’il avoit
de très-petits yeux, ou parce que fes yeux étoient
un peu endommagés par Ja fumée. Après avoir
été élevé parmi les bêtes fauvages, il fut trouvé
au milieu d’un feu fans être endommagé par les
flammes, ce qui confirma fa naiflance. Quelqu’ un
malgré cela ayant voulu la lui contefter, Vulcain
eu t, dit-on, recours au tonnerre de fon père,
& fit tomber la foudre fur ces téméraires. CécuU
bâtit en Italie la ville qu’il appela Prenefte , du
nom de fa mère , & il prit le parti de Turnus
contre Enée. Il amena au prince Rutule une
armée de payfans , q u ll avoit raflemblée des
environs de Prenefte. La famille Csci.lia préten-
doit defeendre de ce héros ( Virgil. Æneid. lib. 7.
v . 6 7 $ . ) .
CEDRE. Les écrivains anciens ont confondu
ordinairemènt fous ce nom trois efpèces d’arbres
très-différentes. Les modernes ont claffe avec
raifon les cèdres du Liban ou grands cèdres parmi
les mélézes, le cèdre ordinaire avec les genévriers,
8c le cèdre-blanc avec les cyprès. Cette diftinétion ,
que Pline feul avoit entrevuè , nous fervira à
expliquer les différens ufages auxquels les anciens
ont employé les cèdres.
C’eft en parlant du cèdre-gsnevrter que Pline
a dit des Phéniciens & des Syriens ( lib. 13. c. 4.} :
Juniperi fimilem habent Phcenices & cedrum
yiinorem. Mais c’eft avec le cédre-méleqc que ces
peuples & les Egyptiens conftruifoient des vaif-
feaux d’une durée prodigieufe. Pline nous l’apprend
(lib. 16. 40.) : In Ægypto & Syriâ reges , inopiâ
abietis, cedro ad clajfies fieruntur ufi. Les anciens
en faifoient aufli des boiferies très-recherchées
& les ftatues de quelques divinités , parce qn’rî
étoft incorruptible. II y avoit à Rome un Apollon
de cette matière, fcnlpté par Sofius, qui avoit
été apporté de Séleucie. La ftatue de Diane