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BITON Sc Cléobis, deux frères recommandables
par leur piété envers Cydippe leur mere,
tk qui méritèrent par-là les honneurs 'héroïques.
Solon, dans Hérodote, raconte ainfi leur hiftoire
à Créfus : cette mère devant aller au temple de
Junon à Argos fur un char traîné par des boeufs,
& n’ayant pas ces animaux près d’elle, fes deux
fils fe mirent fous le jo u g , & tirèrent le chariot
l’efpace de quarante-cinq ftadçs, jufqu’au
temple. Tout le monde félicitant cette femme
d ’avoir de tels enfans, elle pria la déeffe de leur
donner ce qu’un homme pouvoit fouhaiter de mieux.
Après cette prière, ils offrirent le facrifice, prirent
leur repas, s’endormirent dans le temple même,
oc ne s’éyeillèrent plus. La déeffe leur avoir env
o y é , pendant le fommeil, la mort, comme le
plus grand bien qui puiffe arriver à l’homme. Les
Argiens leur firent élever des llatues dans le
temple de Delphes.
B IT O V TU S , roi de Galatie, b it o y io . . , .
3 ASIÀEY2 .
Ses médailles font;
RRRR. en bronze.
O. en or.
O. en argent.
BITUME. Par ce mot générique il faut entendre,
dans les écrits des anciens, I’Asphalte.
ÿoye% ce mot. Us l’employoient en guife de
ciment, ou mêlé avec leur ciment5 & l’on affu-
roit que les murs de Babylone étoient bâtis avec
ce bitume. 11$ s’en fervoient auffx pour les embau-
memens. V. Momie.
J3ITUCUS, roi de Galatie. bitoykoc.
Ses médailles' font ;
RRRR. en bronze.
O. en or.
RR. en argent.
B I V I I S } Trivits , Quadrivits. Gruter
(8 4 . y. & iQ-i-y. 1 . ) rapporte des ipfcriptions
gravées en l’honneur des divinités qui préfidoient
aux carrefours, fous ces différentes dénominations.
B1Z Y A , en Thrace. bizyanjqn & bisy.
Hunter poffédoit deux médailles autonomes de
bronze avec les légendes précédentes, & des
types différens, que M. Combe attribue à By^ia ,•
M. Neumann en a publié une troifième.
Cette yille a fait frapper, fous l’autorité de
fes préteurs, des médailles impériales grecques
en l’honneur d’Hadrien, d’Antonin, de Marc-
Aurcle, de Fauftine jeune, de Sept.-Sévère, de
Çaracalla, de Gordien-Pie, de Philippe père.
BLÆSUS y furnom de la famille Sempronia.
BLANC. Les Thraces ont été les premiers à
diftinguer les jours, en jours heureux Sc malheureux.
Ils défignoient les premiers par des
cailloux blancs, & les féconds avec des noirs.
De-là vinrent chez les Grecs & les Romains,
placeurs loçutipns relatives aux jours.
B L A |
Chez les Egyptiens, les Grecs 8c les Romains,
les prêtres étoient habillés de blanc (Braun, de
Vefi. Hebr. /. I. c. 6 ).
Les femmes, qui avoient toujours porté le
deuil en habits noirs comme les hommes chez
les Grecs Sc les Romains, changèrent cet ufage
fous les empereurs, & le portèrent en habits
blancs y avec des bandelettes blanches. ( Noris
Cenot. Pifan. p. 357). (Hérod. Hift. 1. 4. c. 3).
Ceux qui briguoient les magiftratures à Rome ;
portoient des toges blanches ; d’où leur vint Iç
nom de candidats.
La couleur blanche étoit fouvent le figne de la
joie 5 & dans les fëftins, les anciens portoient des
habits de cette couleur. Les foldats en portoient
quelquefois dans les camps 5 c’étoit même autrefois
un caractère diftinctif des généraux - & des
rois, comme la couleur pourpre le devint enfuite.
Le bandeau royal étoit originairement blanc; de-là
vint qu’on reprochoit à Pompée d’affe&erla royauté
en enveloppant fes cuiffes avec des bandelettes
blanches, qne l'on affimiloit au diadème.
L ’habit blanc étoit le fymbole de la bonne foi
Sc de la candeur. C’ eft dans ce fens que Virgile
appelle blanche la bonne fo i, cana fides. Horace
s’exprime plus clairement (Od. 1. 35. 2 j.) :
Te fpes , & albo rara fides colit
Velata panno,
•Symmaque le dit en propres termes ( epift. vnr.
47.) : Alba vêla mina 3 non fegmentati amiftus fidem
vefiiant.
Ce paffage de Symmaque feroit difficile à entendre,
fi l’onignoroit que les Romains mettoient
Une différence entre color al b us Sc color candidus.
Albus défignoit feul la couleur blanche naturelle
de certaines laines.; album naturâ, candidum cura
fit y (Fronto, x). Ifidore dit : Candidus quafi c'andor
datas< Studio enim accedit candor. Nam album
y 0 cari. naturs. efij de forte que candidus colorx défignoit
le luftre que l’on donnoit aux étoffes blanches
t foit en les paffant par une efpèce de.calen-
dre, foit en les impreignant de craie, cretats, veftes.
Le. luftre ou le brillant étoit fi bien indiqué par
les mots candidus Sc candens, qu’ils furent appliqués
à des étoffes de pourpre, qui certainement
étoient d’une autre couleur que la blanche. Horace
(Sat. i l . 6 . 107.)' :
Rubro ubi, cocco
Tinfta fiuper leclos canderet veftis eburnos.
Et v. l©.é ;
Ergo ubi purpureâ porreftum in vefte locavit.
C&fidus color ou c&ficius , exprimoit auffi un
degré de blancheur que l’art feul pouvoit donner ;
& il devoit, fous un certain rapport, être fyao-
nyme de candidus. Plaute {Epid. il. 1. 46.) :
Tmiçam rallam, tunicamfpijfatn., lintçolum c&fitiwn*
B L A
Nonius (x rr. 17.) dit que ce linge eft appelé
t&fiùum, ou parce qu’il étoit devenu blanc par
l’art du blanchiffeur, qui le battoir à plufieurs
reprifes, a c&dendo y ou parce que les bords en
étoient découpés ; C&fitium dicitur linteolum pu-
rum & candidum , a c&dendo , quod ita ad cando-
rem perveniat, vel quod oras circumcifas habeat.
B LAN D U S Sc languidus color, font oppofés
dans Pline ( 37. c. 7. ) à color aufterus Sc vegetus.
11 défigne par-là une teinte légère, qu’il oppofe à
la teinte foncée : comme blandus Sc aufierus font
les deux faveurs oppofées du goût.
B lan duss furnom de la famille R ubellia.
BLASON. Quoique les anciens ayent adopté
des fymboles particuliers pour les individus tels
que le dauphin du bouclier d’Ulyffe ; comme ils
ne les ont pas affujettis à des règles Sc à des principes,
on ne Tauroit-dire qu’ils avent connu le
blafon. Sous ce'point-de-vue , on doit le regarder
comme une invention moderne. Il y en a> un dictionnaire
particulier dans cette nouvelle Encyclopédie.
B LASIO y furnom des familles C o r n e h a S c
H e l v i a ..
B E A T T A,
B L A T TÆ U S .
B L A T T I A R I Ü S .
Les Romains donnèrent
B LATTOSERICUM. ^ .....................
d’abord le
nôm de blatta aux infe&es- Sc aux coquillages- en
général. Qe-lâ vint qu’ils en firent depuis une
application particulière au murex 3 cette efpèce
de coquillage qui leur fêrvoit à teindre la pourpre.
Les étoffes ainfi colorées portèrent alors le nom
de blatta , la couleur pourpre celui de color blat-
t&us, les teinturiers en pourpre celui de blatt-iarii ;
Sc enfin une étoffe de foie teinte en pourpre „ fut
appelée* blattofericum.
Lampride dit qu’ElagabaJe fit préparer des
cordages entortillés de pourpre, de foie & d e bandelettes
teintes avec le kermès (,c. 3.2 ), : Paraverat
fîmes RL ATT a y & ferico & cocco intortos'. Caffio-
dore demande à fon ami le préfent de pourpre
qu’il- lui fai foit tous les ans (epift.. 1. 2 .) : Cum
blatta, quam noftro cubiculo dare fingulis annis
cohfuevijh, venire feftina. Blatt&us défignoit des
matières teintes en pourpre. Eutrope (v u . 1.4.) :
Inufitats luxuri&- exemplum , ut qui exemplo Cali-
gul& retious aureis pifcaretur; qu& b l a t t e i s fu-
nibus extrader et ; & Vopifcus {Aurel, c. 46. ) s
foncefiit ut b l a t t e as matron& tunïcas haberent.
Blattea défigne' auffi (gloJJ&) un caillot ou une
nulle de* fàng : blattea r HtfuiToç.- Blatta
etoit par analogie le nom propre de- la- pourpre
rouge. Vioye1 Pou r pr e .
Vopifcus appelle bl'atteofericum un manteau* de
foie fans mélange d’autre fil,.& teint en pourpre
f[Aurelian. c. 45 ) , tel que l’époufe d’Aurélien lui
«emandoit l’a permilfion d’en porter un. A dieu
»£ piaffe,, lui répondit- l’empereur ^ que je paye
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du fil au poids de l’or 1 Tel étoit alors le prix de
la foie.
BLAUNDOS, en Phrygie. baaYNAëûn.
Les médailles autonomes de cette ville font :
RRR. en bronze.
O. en or.
O. en argent.
Cette ville a fait frapper,- fous l’autorité de
fes archontes, des médailles impériales grecques
en l’honneur de Néron, d’Antonin, de Marc-
Aurèle> de Caraealla, de Philippe fils , da Velu-
fien. |
B LAUTÆ x 1 v . .
BLAUTI A f eip^ce chauffure tres-umple:
Sc très-baffe. Les philofophes c yn iq u e s en n e mis
du luxe Sc du fuperftu, n’en portoient pas
d’autre. De-là vint que le bâton Sc lès blauts,
furent le fymbole de la Philofophie cynique
comme il paroît par une épigramme de Leonidas,
rapportée par Suidas au mot dans laquelle
Pofoéhari-s le cynique confacre à Vénus fon bâtoîli
& fes- blautia, toutu, t)a /ZhctuTiet.
Les Grecs s’en fervoient dans leurs maifonÿ
comme les modernes fe fervent de pantoufles.
C’eft' ainfi que l’on voit dans Ariftopha-ne (Equit,
i l. 4. 34,.) des convives preffés de fortir de table*
par quelques befoins , defeendre des lits, Sc
prendre pour cet inftant lés blautia. qui fe trou--
voient à leurs pieds. Le célèbre peintre- Parrha-
fius-portoit en public des blautia (Ælian. v'àriar.
hift. ix. y y qu’il- atcachoit avec des bouclés oiï
fibules d’or.-
11 paroît que* la' fîmplicité- de cette’ chauffare1
avoit déterminé les cyniques dans leur choix
c’eft pourquoi S. Clément d’Alexandrie (P&dagog.
11I. h .) recommande aux Chrétiens qui ne pou-
voient pas marcher fa-ns- chauffure , de ne porter’
que des blautia.-
BLED. Sous ce nom générique, nous comprenons
plufieurs efpèces de plantes, avec le£
grains defquelles on peut faire du pain ou de lai
bouillie. Les anciens fe fervoient de même du?
nom cx>WzGt\{ frumentum; & c’eft à en diftihguer
les différentes efpèces que les modernes ont traJ
vaillé. Béguillet a fait fur cet objet les- recherches
fuivantes, qui méritent d’être connues.
__ « Les Romains défignoient fous le mot générique
frumentum , plufieurs efpèces dé bleds. Ils:
en difîinguoient deux genres principaux : celui!
qu’ils nommoient far oui ador y Sc le froment
qu’ils appelloient triticum.- On peut voir cette:
diftinftion dans Columelle. Virgile femblé l’indiquer
dans fon immortel ouvrage des Gêor-
giques |
A t f i triticeam in mejfem robuftaque farta
Exercebis numum.-
Mais ü vous difpofiez- là- terre-; par des- labours £