
avec fon fiftre pour punir mon parjure , pourvu
que je conferve, après mon aveuglement 3 ce dépôt
que j’aurai nié. » Ovide {de Ponto i . epifi. i. c i.)
parle de la même opinion fuperlHtieufe :
Vidi ego linigent Numert violaffe fatcntem
Ifidis , Ifiacos ante fédéré focos.
Alter ob kuic fsnulem privatus lumine culpam ,
Clamabat media , Je meruijfe , via.
Talia coelejles fieri preconia gaudent y
Ut fua 3 quid valeant 3 numina tejie probent.
« J*ai yu un malheureux étendu devant le temple
d’I fis 3 avouer que fes infirmités étoient la punition
du parjure qu’il avoit commis au nom dè
eette divinité. Un autre , privé de- la vue , crioit
dans le milieu du chemin, quîil avoit été puni
pour le même crime. Les dieux fe plaifent dans
ces aveux , qui apprennent aux mortels l’étendue
de leur pouvoir 8c de leur vengeance. »
; On croiroit, d’après une épigramme de Luci-
lius, (Antkolog. 1 3 cap. n 3 n°. 4.) que les Egyptiens
attribuoient aufli le même pouvoir à Har-
pocrate. «Si vous avez un ennemi, ne le livrez
pas dans vos imprécations, mon cher Denys, à
lias, à Harpocrate, ou à quelqu’autre divinité
qui aveugle les mortels", mais livrez-le à Simon :
vous connoîcrez bientôt que ce médecin eft plus
redoutable que les dieux » :
ü ' t l%&pov A u rhr it, (Ai Kceretpart)
Th» I eriy t 'ôtcù 3 futfoi tov A’ftCpizpurtj
Mqé' iiriç TvCpXisç lots! 3-soy. A*A2« 'Zl/zmct
Ka) yiô)G-tt ti SfW, xcà ri '2/lfiCûi. ê%yetTUt, .
A U F AN U S matronis. G r u t e r (90. n . ) rap -
f>orte une infcription trouvée à L y on , dans
aquelle on lit ces mots, qui fe rapportent au
cuite des Déesses mères. Foye^ leur article.
Aufaniis défigne fans doute un endroit dans
les Gaules, célèbre par leur culte. Muratori
(1985.2.) a publié une infcription avec les mêmes
mots.
A U F ID 1A , famille romaine dont on a des
médailles
R R RR. en argent.
RR. en bronze de Colonie.
O. en or.
Les furnoms de cette famille font O r e s t e s ,
R u st jcus , fur les médailles, 8c L u rco.
Goltzius en a publié quelques médailles inconnues
depuis lui.
A U F ID IU S L urco engraifla le premier des
Paons (yoye% ce mot) à Rome, & gagna de
grands biens par cette pratique-
AU G É , fille d’Aléus, ayant eu un fils d’Her-
cu le , le fit expofer aufli-tôt après fa naitTançe;
mais fon déshonneur étant devenu public, elle
s'enfuit poux éviter la colère de ion père, & fe
retira chez Theutras, roi de Myiîe, qui, n’ayant
point d’en fans, l’adopta pour fa fille. Ce
prince, quelques années après, eut une guerre
a foutenir, & promit de donner fa fille Augé ,
8c fa couronne à celui qui le delivreroit de fes
ennemis. Télèphe, le fils qu Augé avoit eu d’Her-
cule, déjà grand, étoit venu à la cour de Myfie»
par ordre de l’oracle, pour y chercher fes parens j
il accepta l’ offre du ro i, le défit de fes ennemis 3
8s demanda la princeffe. On célébra le mariage >
mais Augé, par Un fecret preftentiment, ditHÿgi»
qui raconte cette fable, ayant voulu tuer Télèphe
là nuit de fes noces, les dieux envoyèrent un
dragon pour les féparer. Alors Augé ayant imploré
le fecours d’Hercule, reconnut fon fils ,
8c retourna avec lui dans fa patrie.
Winkelmann a reconnu Augé qui remet foa
fils Télèphe emmaillotté à une autre femme, fur
un bas-relief de la ville Borghèfe, qu’il a publié
dans fes Monumenti antichi inediti , n°. 71 . Augé
elt repréfentée fans ceinture, comme une femme
qui vient d’accoucher. Elle eft aflvfe 8c a fes pieds
pofés fur un marche-pied : c’ étoit, chez les anciens
fculpteurs , une marque à laquelle on re-
connoifloit les perfonnes d’un rang diftingué. On
apperçoit fous fon fiége la biche qui nourrit
T elèphe.
AUGERIkoflU. C’étoit une de ces expreflions
barbares propres aux facrifices, dont les prêtres
affeâoient de fe fervir. Elle défignoît les nouvelles
victimes que l’on immoloit, lorfqu’on n’a-
voit pas trouvé dans les entrailles de la première,
des lignes favorables à ceux qui offroient le fa-
crifice. On demandoit alors d’autres victimes :
Augebatur hofiiarum numerus , augebantur hojlia.
Lorfqu’on découvroit le ligne favorable, on ache-
voit le facrifice, litabat hojlia, Paul Emile fit
immoler jufqu’à dix-neuf viétimes avant de le
découvrir, 8c il ne parut qu’à la vingtième.
AUGES. Les auges étoient le fupplice auquel
les Orientaux condamnoient les plus grands fcé-
lérats. Ils attachoient le criminel aux quatre coins
d’une auge, & ils couvroient fon corps d’une
autre auge qui lailfoit paroître la tête 8c les
pieds par des ouvertures pratiquées à ce delfein.
Dans cette pofture douloureufe, on ne lui refu-
foit rien de ce qui pouvoit prolonger la vie, afin
de prolonger fon fupplice ; & même on forçoit
ceux qui étoient fatigués de vivre, de prendre
de :1a nourriture. On .tempéroit la foif qui brdloîc
le criminel avec du miel délayé dans du lait 5 on
lui en frottoit le vifage, qui étoit expofé aux
rayons du.foleil, pour attirer les mouches, dont
les piqûures douloureufes augmentaient fes tour-
mens. Ils duroient jufqu’à ce que les vers engendrés
dans fes excrémens, lui rongeàflent les entrailles
; cette durée a été quelquefois de quinze
& de vingt jours. Artaxercès fit fouffrir ce cruel
fupplice ,à l’eunuque Mithridate*
AUGEUS fut père d’AGAMÈpE. ce mot.
AUGIAS, roi d’Elide, fut un des Argonautes;
il avoit une fi grande quantité de troupeaux 3 &
il y avoit ii long-tems que fes étables n’avoient
été nettoyées , que les exhalaifons qui en for-
toient, empeftoient le pays ; & l’on regardoit
comme un ouvrage au-deffus des forces humaines,
de les vuider. Hercule l’entreprit, à condition
qu’Augias lui donnerait la dixième partie de fes
beiliaux. 11 réuflit, en faîfant palier le fleuve
Alphée au-travers de ces étables. Augias refufa
Je Pilaire promis; alors Hercule le tua, & plaça
fur le trône Philée, fon fils ; parce que ce jeune
prince ayant été pris pour arbitre du différend
avec Augias, avoit exhorté fon père à lui tenir
la parole qu’il avoit donnée. Mais cette fable
eft rapportée différemment par différens auteurs.
Elle a donné lieu à l’ancien proverbe, nettoyer
les écuries d'Augias, pour exprimer l’entreprife
d’une chofe impoffible. i
A U G I L E S , -s
AUGILITES, J PellPles d’Afrique qui habi-
toient la contrée par laquelle les Garamantes
étoient féparés des Troglodites. Pomponius Mêla
dit de ces hommes fauvages, qu’ils ne recon-
noiflToient d’autres dieux que les mânes de leurs
ancêtres. Rien ne fe décidoit dans les aflem-
‘blées nationales 8î dans la vie privée, qu’après
leur invocation & des fermens faits en leur nom.
Les Augiles fe couchoient fur les tombeaux, pour
y recevoir des infpirations qu’ils prenoient pour
règles de leur conduite. Leurs mariages fe reîfen-
toient de leur barbarie 5 car l’époufée devoit accorder
, pendant la première nuit des noces, fes
faveurs à tous ceux qui l’en follicitoient & lui
donnoient des préfens. Les femmes attachoient
une gloire au grand nombre d’amans qu’elles re-
cevoient cette nuit-là. D’ailleurs, ajoute Pomponius
Mêla (1. 8 . ) , elles étoient d’une fagefle
& d’une retenue- dignes d’éloges.
A U G ITES 3 pierre précieufe dont parle Pline,
& dont le nom étoit formé de alyé, éclat. On
croit quelle eft la même que la pierre appelée
cullaïs.
AUGURA CULUM , étoit la même chofe
q u A r x , c’eft-à-dire, un terrein confacré uniquement
à prendre les aufpices. Il devoit être renfermé
dans le pomoerium, pour les aufpices appelés
urbana.
AU G U R A LE 3 endroit deftiné dans les camps
à prendre les aufpices, 8c à confulter les poulets
facrés. I l étoit toujours placé à la droite du prétoire,
comme nous l’apprenons d’un paffage d’Hy-
gin, corrigé par Rutgers {Variar. lett. u l.,10 .) :
Auguratorium parte dexterâ pr&torii. . . . . Car on
l ’appeloit aufli Auguratorium. Tacite {Annal, il.
.13.) le nomme Augurale : Nocie coeptâ3 egrejfus
augurali.
AU G U R A LE S libri, les livres des Augures,
qui paroilfent avoir été les mêmes que les livres
des Pontifes, Pontificales libri. Prifcien ( lib. 7
& 8.) dit que Jules-Céfar avoit compofé des livres
d'augures.
A U G U R A TO R IUM , la même chofe qu’Au-
guraculum 8c Augurale. 11 eft fait mention des
bâtimens, ou des portiques, ou des murs qui
l'entouroient dans l'infcription fuivante, rapportée
par Gruter {Thef. infer. novus, 128. 4 .) :
IMP. CAESAR. D IVI. TRAJANI
PARTHIC1. F. DIVI. NERVAE. N.
TRAJANÜS. HADRIANUS
AU G. PONTIF. MAX. TRIB. POT. XX.
IMP. II. COS. I I I . P. P.
AUGURATORIUM. DlLAPS
A. SOLO. P . . . . . . IT
AUGURE. On appeloit de ce nom ceux qui
prédifoient l’avenir par l’infpe&ion des oifeaux ,
des animaux 8c des météores. Le mot d’augure
défignoit auffi le préfage qu’ils tiroient de cette
infpeétion.
A g u r e s g r e c s . Leur art fut inventé,
félon quelques - uns , par Prométhée ou par
Mélampus, fils d’Amythaon 8c de Dorippe.
Pline, { lib.y. c. 55. ) dit que Carès, dont la
Carie porta le nom, obferva le premier les oifeaux,
8c Orphée les autres animaux. Paufanias, {Pkocicl)
attribue la première obfervation faite fur le vol
des oifeaux à Parnalfus, qui donna fon nom au
mont Parnafte. S. Clément d’Alexandrie en fait
honneur aux Phrygiens. Voilà tout ce que nous
apprennent les annales des Grecs. On fait d’àiL
leurs à n’en point douter, que les Chaldéens 8c
les Afiatiques, que les Égyptiens eux-mêmes,
s’adonnèrent les premiers à cette divination i 8c
S. Clément femble avoir connu cette origine., en
l’attribuant aux Phrygiens, peuple de l’Afîe-
Mineure.
Les oifeaux paroiflfent tout voir par la hauteur,
& fe porter en tout lieu par la variété de
leur vol j c’ eft pourquoi on leur attribuoit la
connoiflfance des chofes palfées 8c futures. De-là
vint le proverbe dont les Grecs fe fervoie.nt pour
dire que tout le monde ignoroit une chofe j per-
fonne , difoient-ils , n a vu ce que nous avons fa it,
excepté peut-être quelque oifeau. Ariftophane fait
dire à ces volatiles , dans la comédie qui porte
leur nom : nous fommes à votre égard autant
que les oracles d’Ammon, de Delphes, de Do-
done, autant qu’ eft Apollon lui-même :
Etruiv Pifuy Appav 3 , Auoavvt, (po%oç AnoXXav*
Les Augures, chez les Grecs, étoient vêtus
de blanc, 8c portoient une couronne d’or pendant
qu’ils exerçoient leurs fonctions. Ils avoient
un endroit particulier deftiné à cet ufage, appelé