
l'jart feulement. Les boucliers s’appuyoient alofî
ncfceffairement les uns fur les autres 5 ce qui lui
fit donner ce nom.
n pcTttliss troupes placées à la tête de Y armée.
TLxtrctiis, troupes placées à Tanière-garde de
J armée.
nfUuhs, évolution qui réuniffoit les troupes'
de la queue à l'une ou aux deux ailes, pour en
former la tête de ce même corps. '
T5r«r«|/f, évolution qui doubfoit les ailes, en
leur réunifiant fur un front courbe les troupes
légères ; de manière que toute Y armée offroit
Timage d'une porte triple.
_ e *txçis3 7rc£ps Ttxt,is ou irportirxiiç , évolution qui
difperfoit les troupes légères dans les intervalles
que laiffoient les troupes pefamment armées.
iixpifcÇoXti : cette évolution différoit de la précédente
, en ce qu’elle reinplifloit les intervalles
de troupes de la même efpèce.
ïvayuyK, évolution en colonne , par laquelle
les troupes marchoient à la fuite les unes des
autres.
Tieepayaiy» : cette évolution différoit de la précédente
, en ce que l’aile de la phalange ne mar-
chôit pas par pelotons , mais par divifîons , les
chefs fe plaçant fur l’un ou l’autre côté.
On diftinguoit quatre fortes d’tnxyayii & de
arupxycytj. Lorfqu’on faifoit face d’un feul côté.
Tune & l’autre étoient furnommées 5
lorfque c’ étoit des deux côtés, MnXtupos ; de trois,
Tpitrktvpos'y & de tous les quatre, TeTpxnXîopos.
Kxîrus j étoient les évolutions prifes en général.
K.xî<rtç in) J'opu, converfîon à droite : on tenoit
la lance de cette main.
îa-iç 3 mouvement rétrograde vers la
gauche.
Ka<«ç \iri xml à &, converfîon à gauche : on
tenoit le. bouclier de cette main.
MtrxSoxii, converfîon double du même c ô té ,
qui faifoit tourner le vifage du foldat du côté
©ppofé de fa première pofîtion. 11 y en avoit de
deux fortes : i°. ftiTxtoXK en tspar, converfîon de
la tête à la queue, fans changer de place.: elle
fe faifoit toujours par la droite j 2°. pttTxÇoM
àr spots 3 converfîon de la queue à la .tê te , fans
changer de place : elle fe faifoit toujours par la
gauche.
Emspotp'ti, converfîon de Y armée entière à droite
ou à gauche.
Atasptçii 3 mouvement contraire au précédent,
qui remettoit Y armée dans fa première pofîtion.
Tiipimatr/tos, double emspoeph : autrement, converfîon
de Y armée entière de la tête à la queue.
Exvtpimxcptos, triple tviçpoçh.
Eis 6pôbv xntiiixi OU 4% op&ot ànoxaruserai, évolution
qui remettoit Y armée dans fa première pofîtion
& dans fa première place.
E^iXiyftos, £1|îXiTftot ou iZtXtiiç, évolution par
laquelle toute Y armée paffoit de la tête a la queue,
de la queue à la tê te , ou d*un côté à TaütréV
les foldats marchand à la fuite les uns des autres.
Lorfque cette évolution fe faifoit par files, on
la défignoit par cette expreffion, kxtx x'oyss j &
par cette autre, kxtx fyya, quand, elle fe faifoit
par rangs. L ’une & l’autre de ces évolutions
étoient encore diftinguées en trois efpèces différentes.
i°. EttXiy/Mç 'Maximal kxtx xl^sç y cette première
efpèce étoit due aux Macédoniens, & elle fe
faifoit de la manière fuivante : La première file
fe tournoit à droite ou à gauche, & marchoit ; en-
fuite la fécondé marchoit du même c ô t é , &
s’arrêtoit, en laiffant un intervalle entr'elle & la
première file 5 la troifième & toutes les autres
faifoient la même manoeuvre jufqu’à la dernière ,
qui fermoit la marche. Par cette évolution, la
troupe fortoit par le front de fa première po-
fition, & tous les foldats fe trouvoient tournés
du côté où étoit. placée la queue avant l’évolution.
Philippe, roi de Macédoine, voyant cette
évolution pratiquée par tous les Grecs, y ea
fubftitua une nouvelle.
2°. EçéAtyttç Aaxuv kxtx ao%iss y cette évolution
fut introduite par les Lacédémoniens 5 elle
étoit contraire à la précédente. Dans la première,
la troupe occupoit un nouveau terrein en avant,
& dans celle des Lacédémoniens, elle Toccupoit •
en arrière, les foldats faifant face au côté où étoit
précédemment la queue. Dans la première, la
troupe fe développoit de la queue à la tête j
& dans l’autre, au contraire, c’étoit de la tête
à la queue...
3°- E^iXiyftos IItpnxis OU KpKTtxos kxtx XÔvss i
cette troifième efpèce d’évolution étoit en ufage
chez les Perfes & chez les Cretois, & s’appe-
loit aufïî yspiïos, parce qu’elle s’exécutoit comme
les marches de deux choeurs de théâtre. Ceux-ci
alloient de l’entrée du théâtre au fond, & retournoient
enfuite occuper réciproquement la
place l’un dé L’autre. Dans cette évolution, toute
la troupe occupoit à la fin la même quantité de
terrein qu’au commencement ; c’eft-là ce qui la
diftinguoit des deux précédentes.
E|eAtypas xara Zyyx3 évolution par rangs, op-
pofée à l'évolution par files. Dans la première,
Y armée fe mouvoit fur fa profondeur de la tête
à la queue ou de la queue à la tête, de manière
que le premier & le dernier bataillon fe trouvoient
occuper à la fin de l’ évolution la place
l’un de l’autre. Dans l’évolution- par rangs, Yarmée
fe mouvoit par le côté, une aile prenant-la'
place du corps de Yarmée 3 ou même dépaffant
l’autre aile : de manière que les foldats de la
I tête d’une aile, fe plaçoiept à la tête dé l’autre,
& ainfi des autres rangs. L’évolution par rangs
étoit de trois efpèces, comme l’évolution par
I files.
J i° . -La macédonienne s’exécutoit en faifant
S paffer à la yue de Teuûemi l’une ou l’autre
aile, à I» droite ou à la gauche de la fécondé.
Elle reffembloit à une fuite. i° . La lacedemo-
nienne s'exécutoit en ramenant devant le front
de l'ennemi l'aile qui en étoit la plus éloignée.
2°, La dernière évolution-par rangs reffembloit
à la marche théâtrale des choeurs j & elle s exe-
cutoit fans changer de terrein, en tranfportant
chaque aile à la place de l’autre.
AiTrXxtrlxxxi, doubler ou ferrer la troupe; ce
qui fe faifoit de deux manières, en augmentant
le nombre des foldats fans agrandir le terrein,
ou par Tagrandiffément du terrein fans augmentation
du nombre de foldats , mais en dédoublant
les rangs. Ce , doublement s.operoit fur les
foldats ou fur le terrein, en profondeur ou en
largeur ; ce qui produifoit quatre doublemens
différens , ci'inxxmau-ptoi. \ ~
1°. AmXxTixirptos xvJ'pav kxtx fyya OU kxtx pwxos j
ce doublement s’opéroit en doublant le nombre
des foldats dans les rangs, fans augmenter 1 étendue
du front. . - v
20; AtnXxatxtrftos xvêpxv kxtx Xoyjss OU kxtx
PxS-gs , doublement ou ferrement des files, fans
augmentation de front. • ' | ^
3 jl&S,A tTrXairlXT/Xbs T07IS KXTX Çtl.yx OU,KXTX ftbxtç ,
doublement de terrein en largeur, fans augmentation
dans le nombre des foldats., opéré par
Tagrandiffement des intervalles entre les files.
40. AinXxnxrftts toît» kxtx XÔ%tss OU kxtx /èxB~os, 3
doublement de terrein en profondeur par le dédoublement
des rangs, fans augmentation dans
le nombre des foldats.
Toutes les dénominations précédentes étoient
relatives a Tordre de bataille félon lequel les
divifîons étoient formées. On en trouve encore
dans les écrivains quelques-uns qui étoient propres
à de certains peuples feulement : tels étoient
les ordres de bataille qui repréfentoient des figures
curvilignes de toute efpèce , comme celle de
Voeufi3 appelée W , & inventée par Ilion de Thef-
falie, rapportée dans laTaétique d’ hlien.'
Les Grecs excellèrent dans la Taétique, parce
que n’ayant à oppofer aux armées innombrables
des Barbares qiie de petites armées, ils com-
penfèrent le défaut de foldats par l’habileté des
manoeuvres. ? ;;i v .
A r m é e s romaines. Ce que nous avons a dire
fur cet objet, fe place de foi-même fous les
mots Àcies, Agmea & Exercitus. C’eft pourquoi
ils formeront la divifion de cet article. Car les
Romains firent très-peu d’additions a la tactique
des Grecs. - '
A c i e s . Les Romains exprimoient par ce mot,
pris dans fon fens propre , le tranchant d un
inftrument coupant ; & ils s’en fervirent par extension,
pour défigner les premiers rangs ou la tete
d’une troupe, qui fe faifoit jour la première au
travers des bataillons ennemis, comme le tranchant
d’une lame pénètre les corps qu’elle divife.
Aufli Arrïen, dans fa Tactique, exige-t-il, pour
former les premiers rangs d’une troupe. les foldats
les plus expérimentés & les plus corna-
ge.ux.
Tite-Live nous a confervé Tordre de bataille
dans lequel on rangeoit une légion romaine (8.8).
» Chaque rang, dit-il, étoit compofé de foixante-
deux foldats, d’un centurion & d un porte-en-
feigne. Les haftaires formpient l’avant-garde avec
quinze manipules, féparés les uns des autres par
de petits intervalles. Chaque manipule compre-
"noit vingt foldats armés à la legere, & une
troupe de foldats pefamment armés. Les premiers
ne portoient qu’une lance & des javelots.
Le front de la légion préfentoit ainfi l’ élite de
la jeuneffe militaire. Elle étoit fuivie par un
nombre égal de manipules compofés de foldats
chargés de boucliers, d’armes pefantes, & d un
âge mûr, appelés princes. Ces trente premiers
manipules portoient le nom général Antepilani,
parce que Ton plaçoit après eux auprès des en-
feignes dix manipules, divifés chacun en trois
rangs, dont le, premier étoit appelé pilum. »
Ordo fexagenos duos milites , centurionem, &
vexillarium unum habebat. Prima acies haflati
erant, manipuli quindecim diftantes inter fe mo-
dicum fpàtium : manipulus leves vicenos milites,
aliarn turbam feutatorum habebat. Leves autem,
qui haftam tantum g&faque gererent, vocabantur.
H ac prima frons in acie fiorem juvenum pubef-
centium ad militiam habebat. Robuftior inde Atas
totidem manipulorum, quibus principibus eft nom en ,
hos fequebantur , feutati omnes , infignibus maxime
armis. Hoc triginta manipulorum agmen antepi-
lanos appellabant, quia fub fignis jam alii decem
5 ordine locabantur ex quibus ordo unufquifque très
partes habebat ; earumque unam quamque primam ,
pilum vocabant.
» La première divifion de chaque manipule,
appelée pilum, comprenoit trois enfeignes, qui
étoient compofces chacune de cent quatre-vingt-
fîx foldats : fous la première enfeigne marchoient
les triaires, foldats vétérans & . éprouvés ; fous
la fécondé les roraires , plus jeunes & moins
anciens dans les armées y fous la troifieme les
accenfes, foldats fur lefquels on comptoit moins j
& que l’on plaçoit en arrière par cette raifon.
Lorfque la troupe étoit formée, les haftaires
commençoient le combat : s’ils n’enfonçoient
pas l’ennemi, ils rétrogradoient & s’arrêtoient
dans les intervalles qui féparoient .les princes.
Ces derniers combattoient alors, & étoient fou-
tenus à -leur tour par les haftaires. Pendant l’action
, leS triaires aemeuroient fermes fous leurs
enfeignes, le genou gauche avancé, le bouclier
affermi fur l’épaule ; & tenant leurs lances inclinées
& fixées en terre par la pointe, ils offroient
Timage d’ un retranchement couronné de palif-
fades. Si l’attaque des princes avoit été trop
foible , ils fe repl-ioient infenfiblement fur les
’ triaires 5 ce qui ayoit fait naître le proverbe •• c efi