
La feule colle&ion des pierres gravées, du
baron de Stofch , offre jufqu’à trente figures de
Beicckus , depuis l’ inftant de fa naiffance , où
Mercure le porta chez les nymphes de Nyfa ,
jufqu’à fa décrépitude. On en voit plufieurs dans
les monumenti inediti de Winkelmann.
Bacckus paroît fur les médailles d’Hiérapolis
en Phrygie, de Naxos , des Thafiens , 8cc. On
Toit fes attributs fur celles de Sardes.
BACIS j taureau confacré au fo lcil, qu’on .
adoroit à Hermunthis , ville d’Egypte. Macrobe
dit qu’il changeoit de couleur à chaque heure
du jour , & que fon poil croiffoit en haut > en
forte qu’il étoit toujours hérifte 3 contre l’ordre
des autres animaux*. Il s’appeloit aufii P a c i s ,
ou Pa b a c i s 3 ou O n u p h is .
BACTES j BABACTES , furnom de Bacchus, •
qui fignifie criard 3 criailleur. II vient de iB<*Çe/v,
trier ; & il fe rapporte aux cris & aux éclats
de voix des gens pris de vin.
BACTRIANE. Les rois de Baftriane dont on
a des médailles 3 font :
Diodotus.
Lucratides , le fils. Voyeç ces mots.
On difoit du tems de Pline , que le bled de la
Baüriane avoit des grains auûi gros que les épis
des autres contrées.
BA C TR IA SM U S y efpèce de danfe très-
lafcive , dont parle Pollux. ( lib. 4. )
BACTROPÉRATE ou BACTROPÉRÈTE ,
furnom ironique des anciens philofophes. Il
fignifie un homme à bâton & à beface j & il eft ,
compofé de de fiâxllpn, bâton , & de v»pu 3 beface.
Saint Jérôme expliquant le chapitre X de
Saint-Matthieu, nous apprend que l’ on appeloit ;
autrefois de ce nom les philofophes. Du Cange
croit qu’il faut lire Bractopérites, 8c que c’étoient
des voyageurs portant un bâton 8c du vin dans
des outres ; ainfî que l’explique Papias-.
B A CU R D O facrum. Gruter ( 86, 9 , x@. ) ,
rapporte deux infcriptions trouvées à Cologne, .
fur lefquelles on lit ces paroles qui fe rapportent
â une divinité appelée Bacurdos 3 particulière '
au pays de Cologne- Elle eft d-’ailleurs abfolu-
ment inconnue.
B A D E ( dés de ). On trouve dans les campagnes
qui avoifinent Bade en Allemagne , un
grand nombre de dés â jouer , faits d’os comme
lés nôtres. On en voit au cabinet du roi. Les
conjectures que Ton a faites fur la caufe qui les
a multipliés dans ce canton , font affez frivoles.
Les uns veulent que des légions romaines, campées
dans ces plaines, les y ayent apportés pour
jouer 3 d’autres difènt que ces dés fervoient à des
fêtes fFIfis , établies dans ces contrées.
B A D lü S color 3 ou Baius. Cette couleur eft
celle de nos chevaux bais , c’eft-à-dire, un rouge-
brun plus ou moins foncé. Les anciens l’appe- j
loient auflî Pkoeniceus , fpadix 3 fi«'<«». Les
deux derniers mots étoient relatifs à celui de
fiuitç y qui défignoit un rameau, de palme, une
branche de palmier.
BADUE LA, roi d’ Italie.
Baduela , Rex.
Ses médailles font :
O , en or & en argent i il y a un coin faux
dans ce dernier module.
RRR , en M. B.
R , en P. B.
On trouve fon nom au revers de plufieurs médailles
d’Anaftafe 8c de Juftinien. Il n'eft guères
poflible de dire pourquoi le nom de ce roi fe
trouve fur les médailles d’Anaftafe , mort
vint-trois ans avant l’élection de ce prince. Il
faut que le Baduela d’Anaftafe ait été un roi-
barbare y qui a vécu fous fon règne 3. 8c que
l’hiftoirè n’a pas nommé.
Telle eft la notice que Beauvais a donnée
dans fon hiftoire des empereurs. Mais Pelierin „
dans le catalogue des médailles de rois qui terminent
le volume des rois de fon recueil em>
diftingue deux comme il fuit i.
Baduela î. roi des Goths-
D. N. BADUILA REX.
Ses médailles font 1
RR RR. en argent.
O. en or.
O. en bronze.
Baduela II. roi des Gothy.
Ses médailles font
RRR. en bronze.
O. en or.
O. en argent.
BAEBIA y famille romaine , dont on a dès.
médailles.
RR. en argent.
R. en bronze.
G. en or.
Le furnom de cette famiïïe eft Pollio.
BAÊTIQUE , partie de l’Efpagne ancienne>
qui renfermoit PAndaloi-fie 8c une partie dit
royaume de-Grenade. Les laines de cette contrée
étoient fort célèbres ; 8c Tertuilkn {de Pallio. 3.)
dit qu’elles étoient naturellement colorées , fans
doute parce qu’elles étoient noires. La fertilité
de cette province étoit fi grande , qu’elle rap-
portoît félon Pline ( üb. iR. c. x. c e n t pour
un, comme les terres des Léontins en Sicile , &
les plaines de l’ Egypte.
BÂÉTYLES y on BÉTYLES pierres informes
que les Orientaux acforoiènt , 8c qu’ils
croyoient repréfenter les divinités avant l’âge de
la fculpture. Les Grecs appelaient boetyle la
pierre avalée par Saturne , félon Hefychius &
le grand Etymologifte. Celui-ci dit dans un endroit
corrompu, qu:ilfaut corriger par Phayorinus,
'que le mot bcetyle défignoit une pierre formée ou
trouvée dans le Liban, près de la ville du Soleil.
Sanchoniaton anime ces pierres. 11 dit ( Eufib.
Proep. lib. 1. ) que le dieu Uranus frabrica des
pierres animées appelées boetyles. On trouve la
même affertion dans Phi!on de Biblos. Damalcius,
cité par Photius 3 8e qui écrivoit-fous Juftinien,
racontoit qu’il avoit vu une des pierres appelées
boetyles 3 fe mouvoir en Pair 3 8c que ce mouvement
étoit attribué, à un démon par le phiio-
fophe Jfidore. Selon ce même Damafcius, il y
avoit plufieurs boetyles confacrés à des dieux dif-
férens, tels que Saturne, Jupiter, le Soleil , 8cc.
Bochart ( Chanaan lib. 2. c. 2. ) a cherché, félon
fon ufage l’origine de cette pratique fuperf-
titieufe dans l’écriture-fainte > 8c il a cru la trouver
dans la pierre appelée béthel, confacrée par
Jacob après la vifion de P échelle myftérieufe.
BAGE , en Lydie, bafhnoen.
Les médailles autonomes de cette ville font:
RRR. en bronze.
O. en or.
O. en argent.
Cette ville a fait frapper, fous l’autorité de
fes archontes, des médailles impériales grecques ,
en l’honneur de G é ta , de Néron.
BAG1STANUS , montagne d’Àfie , entre la
Médîe 8c Babylone , confacrée à Jupiter, fuivant
le témoignage de Diodore de Sicile.
BAGNÈRES. On a trouvé dans cette ville du
comté de Bigorre > deux infcriptions qui font
mention d’un dieu Aghon, différent de Y Agon
qui préfidoit aux jeux. U eft probable que ce
dieu Agkon étoit la divinité de la fontaine de
Bagneres , ville appelée autrefois Aquenfis viens.
Muratori ( Thef. infer. Diatrib. 56. ). Voici
les infcriptions
DEO
. . . . GHONI
. . . . AULINI
• . . . . AURINT
Y. S. L. M.
BAGUE. Ÿ^oye^ Anneau.
BAGUIER. Les Romains qonfaeroient dans les
temples des bqguiers remplis d’anneaux. On fait
que les ftatues des dieux portoient des anneaux y
& l’on peut en conclure que ces baguiers étoient
deftinés à renfermer les anneaux des ftatues que
l’on changeoit félon les fêtes. . Pline nous^ apprend
( 371. ) l ’origine de cet ufage fuperftitieux.
« Scaurus, beau-fils de Sylla, eut le premier une
colleétion de pierres précîeufes , appelée du
*> nom étranger daftyliothecq , baguicr. Ce fut la
» feule de Rome , jufqu’à ce que Fompée con-
» faCrât dans le capitule, a v e c d’autres prefens ,
» celle qui avoit appartenu à Mithridata, 8c
« qui étoit beaucoup plus précieufe. M. Varroit
» 8c les autres écrivains du même tems, nous
» ont tranfmis ce fait. Cet exemple fut fuivi par
93 le dictateur Céfar , qui confacra dans le temple
39 de Venus-genitrix fept baguiers. Marcellus ,
« fils d’Oétavie, en confacra un dans celui d’Apol-
33 Ion-Palatin.33 Gemmas plures , quod peregrino
appellant nomine daclylioihecam , prunus omnium
habuit Roms, privignus Sylla, Scaurus. Denique
nulla alia fuit , donec Pompeius magnus eam que,
Mithridatis regis fuerat , inter dona in capitolio
diearet y ut M. V^arro , aliique ejusdem atatis
àuclores confirmant , muLtum prslatam Scauri. Hoc
exemplo C&far dictât or fex daciyhoihecas in s dé
Ventris-Genitricis confécravit : Marcellus Octaviâ
genitus in Palatinâ Apollinis ede unam.
BAIGNEUR , balneator , valet des bains chez
les anciens. On en trouve un nommé dans une
infeription, anteros balneator. Athénée dit
que les baigneurs avoient une chanfon particulière.
Mais s’il leur étoit permis de chanter, il n’étoic
point honnête à ceux qui fe baignoient, de les
imiter. En effet, Théophrafte fai Tant la peinture
d’un homme groflier , le repréfente chantant dans
le bain.
BAIGNOIRE. Burette remarque dans les Mém.
de VAcad, des Belles-Lettres , qu’ il y avoit dans
les thermes des anciens, deux fortes de baignoires;
les unes fixes, & les autres mobiles. Parmi ces
dernières on en trouvoit faites exprès pour être
fufpendues en l’a ir , dans lefquelles on joignoic
le plaifir de fe baigner, à celui d’être balancé ,
8c comme bercé par le mouvement qu’on im-
primoit à la baignoire.
B A IL O , en Efpagne. baïlo.
Huntcr polïédoit une médaille autonome de
bronze de cette v ille , félon M. Combe.
BAIN. Les Egyptiens brûlés par les ardeurs du
tropique ou les vents du midi, fe baignoient fou-
vent dans le Nil } 8c ces ablutions facrées fai-
foient même une partie de leur religion.
Les Grecs des tems héroïques’ fe baignoient^
dans les fontaines 8c les rivières. Pour ce qui
'eft des bains chauds que le luxe inventa dans les
fiècles fuivans" > il paroît qu’ils furent deftinés
d’ abord à réparer les forces abattues par de longs
travaux , ou de violentes fatigues. Ainfi Aga-
memnon, au retour de la guerre de Troye ,
commença par gourer les douceurs du bain , pour
y perdre le fouvenir de fes travaux ; mais on fait
combien ce bain lui fut funefte : il y périt par
la trahifon de Clytemneftre fon époufe. C’eft ainfi
que Télémaque & Pififtrate arrivés chez Mené!as,
furent conduits fur le champ aux bains. Diomède
& Ulyffe étant revenus du camp desTroyens, qu’ils
avoient été reconnoître , coururent fe plonger
dans les eaux de la mer,
AGONI
DE O
LABUSIUS
Y. S. L. M.