
ATHÉNA , forte de flûte dont on croyoît que
le Thébain Nicophèle s’étoit fervi le premier dans
les hymnes adreflfés à Minerve. Pollux (Onomajl.
4 j c. io ). Il y avoit aufli une efpèce de trompette
appelée Athéna.
ATHÉNÉE y Atkeji&um, lieu public dans lequel
les profefleurs des arts libéraux tenoient leurs
afîemblées, où les rhéteurs & les poètes lifoient
leurs ouvrages, 8c dans lequel on déclamoit les
.pièces, comme on l’apprend de Capitolin, dans la
vie de Pertinax, (c. il .) & dans celle de Gordien
(c- / i i . ) , de Lampride, dans la vie d’Alexandre-
Sévère (c. 3 y.) , & de Sidoine Apollinaire en plusieurs
endroits. On voit dans ce dernier écrivain,
que les Athénées étoient difpofés en amphithéâtres,
qu’ils étoient ornés de lièges appelés par
Sidoine cunei3 comme ceux des amphithéâtres
deftinés aux jeux publics. Alexandre-Sévère alloit
fouvent dans l’Athénée entendre les rhéteurs 8c
les poètes grecs &. latins. Gordien .s’y étoit exercé
dans fa jeunéfle à déclamer.
Les deux plus fameux Athénées ont été celui
de Rome.-& celui de Lyon. Pour ce dernier,
voyeç Ain a i . Aurélius Viétor (de C&far 3 c. 14.)
nous apprend qu’Hadrien fitcconftruire le premier.
On croit qu’il étoit placé fur le capitole 5 mais les
uns veulent que l’églife 8c le couvent a Ara-C oeil}
en occupent l’ancien emplacement j d’autres fou-
tiennent qu’il eft occupé par le palais moderne du
fénateur 8c par les prifpns.
On dérive le nom Athénée de A’6>in 3 Minerve,
parce qu’elle préfidoit aux arts & aux fciénces.
Athénées , fête que les Athéniens célébraient
en l’honneur de Minerve, & dont la célébrité
'attirait des fpeéiateurs de toute la Grèce : elle
avoit été inftituée par Eri&onius, troiflème roi
d’Athènes ; enfuite, lorfque Théfée eut raflemblé
les douze bourgades de l’Attique , pour en faire
une ville plus confidérable, la fête célébrée par
tous les peuples prit le nom de Panathénées.
Voye1 Lampadophories, Panathénées.
ATHÈNES. Cette ville capitale de l’Àttique
cache , comme prefque toutes les autres cités
fameufes, fon origine fous des fables 8c des allégories.
Ce que l’on en peut extraire de plus certain,
eft qu’elle fut bâtie par Cécrops. Elle fut
d’abord appelée Cécropie 3 8c depuis Mopfopie.
Cranaüs , fon fuccefîeur, changea ce nom en
celui d’Athéna, fa fille. L’analogie détournée du
nom Mopfopie, & de Tiotm^y celui de Neptune,
8c celle du nom Athéna 8c de a^jjn , Minerve,
ont peut-être fait inventer la difpute de ces deux
divinités, à l’occafion du nom que chacune d’elles
voulut donner à la nouvelle cité.
Elles Convinrent, pour la terminer, que cet honneur
feroit réfervé a celle qui feroît le préfent le
plus utile au genre humain. Neptune frappant la 1
terre de fon trident, en'fit fortir le cheval5 mais
Pallas produifit l’olivier, & elle donna fon nom
à Athènes'. J ê \z eft la fable qu’Ovide a chantée;
& qu’Hygin nous a tranïmife. Athènes fut bâtie
fùr une colline qui dominoit une plaine riante.
C étoit l’ ufage de fonder les villes fur des éminences,
& il a duré jufqu’aux fiècles qui / ayant
inventé les béliers & les baliftes, ont enlevé aux
forterefîes les avantages de leur fîtuation. Ilparoît
même que la ville de Cécrops confiftoit prefque
entièrement dans ces retranchemens de paliflades
qui entouraient la citadelle, appelée Acropole,
AKfUoXts 3 ville fupérieure. On fait les funeftes
fuites de l’équivoque occafionnée par c es palif-
fades._ Dans la guerre des Perfes, l ’oracle ayant
confeillé aux Athéniens de fe retirer dans des
murs de bois, le plus grand nombre s’embarqua
fur une flotte. Mais quelques-uns ayant cru trouve»
1 explication de l’oracle dans les retranchemens
de l’acropole, s’y renfermèrent & furent maffa-
crés par les Perfes.
Cimon , fils de Miltiade, fubftitua à ces fragiles
paliflades un mur très-épais, qui défendoit
la citadelle du côté du midi, & cet ouvrage porta
fon nom j mur de Cimon , Ki/uavtov Tt7%cç. Le côté
du nord avoit été depuis plufieurs fiècles fortifié
par une muraille que l’on appeloit le mur P é la f
giqtte 3 TïsÀaerytx.'iv, du nom des premiers habit
s de la Grèce, auxquels on en attribuoit la
conftruclion. ,
Quoique ce dernier mur fût aufli appelé E’m i-
woAû», à caufe de plufieurs petites portes dont il-
etoit percé, cependant on ne faifoit ufage pour-
entrer dans la citadelle, que d’unelèizle porte très-
grande , à laquelle on montoiypa'r des degrés
de marbre blanc, & qui étoit l’ouvrage de Pé-
riçlès.
L ’intérieur de l’acropole ou de la citadelle,
etoit occupé par un grand nombre d’édifices
facrés 8c profanes, par des ftatues 8c par différées
tnonumens qui retraçoient l’hiftoire des premiers
fiècles & Athènes. On y trouvoit, à droite
en entrant, un temple de Minerve-Viiïorieufeybzû
en marbre blanc ; t e au milieu le Parthénion , ce
temple de Minerve fi célèbre que les Perfes brûlèrent,
que Périclès rebâtit fomptueufement, &
que des ruines confidérablès, converties en mof-
quée', retracent encore.
Nèptune avoit dans l’acropole un temple qui
communiquoit à un plus petit, dédié à Minerve,
fous le nom de protectrice de la ville-, n oXiaS. On
en Voit encore des reftes avec des colonnes ioniques
cannelées. Le tréfor public 8c les tables fur lef-
quelles étoient écrits les noms des citoyens que
ce tréfor nourrifloit, occupoieht le fond du
temple de Minerve-Poliade. L’acropole renfer-r
moit encore de petits édifices confacrés à Jupiter-
Sauveur , à Minerve-Confervatrice , à Minerve
fous le nom d’Agraule, -fille de Cécrops 5 à Vénus
enfin, fous le nom d’Hippôlytéé.
La ville proprement dite, c'eft-à-dire , la ville
inférieure, qui comprenoit le château de Munychiâ
5c les. portes de Phalère & de Pyrée, étoit entourée
d'une forte muraille, dont les deux parties
qui joignoient le Pyrée à la-ville, s’appeloient
les longues murailles, Muapet rsl%n. Périclès avoit
bâti celle qui regardoitle nord, 8c Thémiftocle
celle du midi, appelée murs de Phalère, à caufe
du pont de ce nom ; le mur qui joignoit le château
de Munychiâ au, Pirée , s'appeloit
La longueur entière de cés murs étoit de cent
foixante-dix-huit ftades, évalués à vingt-deux
milles romains, antiques.
On comptoit parmi les plus beaux édifices de
la ville & Athènes, le temple de T h éfée, qui
ftibfifte encore, mais converti en une.églife dédiée
à S. Georges 5 le temple de Jupiter-Olym-
pien, qui avoit quatre ftades de circuit, 8c qui,
commencé par Pififtrate, continué avec une magnificence
fans égale par différens empereurs
romains, ne fut achevé que par Hadrien > le
temple confacré à toutes les divinités fous le nom
de Panthéon, orné de cent vingt colonnes de
marbre, qui fubfiftoit encore en 167 ƒ- > le temple
des huit Vents, de figure oébogone, orné de leurs
repréfentationS: en bas-relief, 8c qui eft encore
entier j les portiques, dont le plus célèbre étoit
orné de tableaux de Polygnote, de Mycon, 8cc.
qui donna fon nom général portique 3 rou3 à la
feéte de Zénon, & dont le nom propre étoit
HùiA>,y, ; le muf&um[AsohUv, endroit fortifié près
de la citadelle ; l’odeum, üA?«», ou théâtre de
mufique, bâti par Périclès, détruit dans la guerre,
de Mithridate, 8c relevé avec la plus grande fomp-
tuofité par Hérode Atticus.
, Les deux Céramiques fe faifoient remarquer.
Ils avoient pris tous deux leur nom de Céramus:,-
fils de Bacchus 8c d’Ariadne, ou plutôt des fours-
a-potier, ùho rîis x.tfa.tux.Kç Ttftvris, de l’art de travailler
en terre cuite- L’un étoit renfermé dans
la ville, 8c comprenoit dans fa vafte enceinte
des maifons, des temples, des théâtres, des, portiques
, des jardins, 8cc. Placé dans les faux-
bourgs, l’autre fervoit de cimetière public, &
renfermoit des maifons, entre lefquelles on re-
marquoit l’académie.
Dans le premier des céramiques étoit l’ancien
forum ou marché, qui fervoit à tenir les aflèm-
blées du peuple. Le nouveau forum étoit près
du portique de Zénon. Les marchands avoient
encore d’autres lieux d’affemblée, appelés fexsv-
TKptx ou Curies. C’étoient-là ou ils traitoient leurs
affaires 8c leurs intérêts, '.fous la protection des
lo ix , qui, bien loin d’avilir le commerce 8c les
négocians, les honoroient au contraire , &veil-
loient à leur fureté.
Les Romains donnèrent aux Athéniens le goût
pour ces aquéducs immenfes qui fubfiftent encore
en partie. Avant eux,. on ne buvoit à Athènes
que de l’eau de puits , parce que l’Eridan n’offroît
qu’une boiffon troublé & faumâtre. Hadrien fit
commencer un bel aquéduc, dont on voitçncore
des colonnes ioniques qui fupportoient le cha-»
teau-d’eau, & qui fut achevé par Antonin.
Les Lacédémoniens bâtirent les premiers gym-
nafes, 8c ces -établiflemens furent imités bientôt
après dans toute la Grèce 8c dans l’ Empire Romain.
Ce n’étoient pas des édifices particuliers, mais
la réunion de plufieurs bâtimens, jardins 8c portiques
capables de renfermer plufieurs milliers
d’hommes. Les philofophes, les rhéteurs, tous
ceux qui enfeignoient les fciences ou les arts libéraux
, les lutteurs, les fauteurs, en un mot tous
les athlètes s’y alfembloient fucceflivement pour
donner 8c pour recevoir des leçons publiques.
Les plus fameux d'Athènes , étoient le ly cé e ,
l’académie & le Cynofarge. C’eft dans le premier,
commencé par Pififtrate, achevé par Périclès
& orné par Lycurgue, qu’Ariftote enfei-
gnoit fa philpfophie, en fe promenant avec fes
difciples. L ’académie étoit renfermée dans l’enceinte
d'Athènes , 8c Platon y avoit développé
fes. fublimes conceptions à fon école. Dans les
fauxbourgs auprès du ly cé e , on voyoit le cynofarge
ou le chien-blatic. On jugeoit dans ce gym-
nafe les caufes de bâtardife. Il renfermoit plufieurs
temples dédiés à H ëbé, à Alcmène, à Jolaiis, 8cc.
8c il fut le berceau de la feéte des Cyniques.
Les trois ports & Athènes étoient le Pirée ,
Munychiâ 8c Phalère. Les noms particuliers des
théâtres de cette v ille ,, ne font pas parvenus
jufqu’à nous.
A thènes, (médailles d’) a ©e 8c a ©hna iqn .
Le P. Haraouin a dit fauflement qu’aucune
médaille- d'Athènes• n’avoit été frappée avant le
règne de Philippe de Macédoine 5 car il s’en, trouve
d’un coin très-difforme & très-antique.
On voit dans le cabinet Farnèfe du roi des
deux Siciles, un quinaire d’or d'Athènes. Du tems
de M. deBoze, on ne trouvoit point de médailles
en or de cette ville célèbre.
Les médailles autonomes de cette ville font :
RR R R. en or.
C. en argent.
G. en bronze.
Son fymbole étoit la chouette ; on en voit
fur fes médailles quelquefois deux, 8c quelquefois
une feule avec deux corps.
Cette ville a fait frapper des médailles impériales
grecques en l’honneur de Vefpafien & d&
Commode.
ATHÉNIENS. Nous ne parlerons dans cet
article que de deux objets, qui appartiennent
néceffairement aux antiquités & aux monumens j
l’un eft l’habillement des Athéniens, & l’autre
leur fupërftition exceflive.
Ils poufloient fi loin cette dernière, q u e ,
malgré le nombre infini de temples, d’autels 8c
de ftatues qu’ils avoient confacrés aux dieux dans,
l’enceinte de leur ville, ils élevèrent encore,par
le confeil d’Epéménide, un autel particulier à