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Recueil j reva par Grsvius u a publié l’ infcrip-
e»en fuivante: -
'A N N O N A E . S A N C T A E
A E L I U S. V I T A L IO ‘
MENS OR. PERPETUUS
DIGNISSIMI
CORPORIS. PISTORUM
SILIGINIARIORUM
D, D
On voit au-deffus un bas-relief repréfentant
«ne femme habillée , ayant feulement-le bras nud
amn que l'épaule droite, portant un crbifïant fur
>a tete , tenant de la main gauche une corne
d'abondance j mettant de la droite des épis dans
wn vafe qui en renferme d'autres, & enfin ayant
auprès d'elle un gouvernail placé fur un globe.
ANNONARIÆ regiones. Voye? PROVINCES
frumentaires & RÉGIONS urbicaires. :
, ANNONÀRII, ceux qui exerçoient le monopole,
fur les grains & autres produ&ions de la
terre.
ÀNNOTATORES, étoient des gens prépofés
poiir infpeéter ou contrôler, des .receveurs- des
impôts, afin d'empêcher qu'il n’y eût collufion
tntr'eux & les contribuables.
ANNULAIRE (doigt): C'eft le quatrième, &
le plus voifin du petit. Quoique les Grecs & les
Romains ayent beaucoup varié fur la manière
de porter les anneaux , c ’eft à ce doigt cependant
qu'ils les ont placés communément. On
1 appeloit encore digitus medicus, parce que les
médecins qui étoient apothicaires, s'en fervoient
pour délayer les portions des,malades.
ANOBRET, nymphe que Saturne rendit mère
deJéhud.
' ANOLUS, en Lydie, am îî.
Les médailles autonomes de cette ville font :
RRRR. en bronze. ( Humer. )
O. en or.
O. en argent.
ANOSIA, nom qui lignifie impie, & qui fut
donne à Vénus, forfoue Lais fut tuée dans fon
temple à coups d'aiguilles, par la jeuneffe Theffa-
lienfte. On l'appela , pour le même fujet, Aridro-
phonos , homicide.
ANSA fcuti. Les Romains donnoient ce nom
à l’anneau principal du bouclier, que les Grecs
appeloient Oymoi. C étoit dans cet anneau que
le guerrier paiïoit fon bras. Hérodote ( i .p . 78.)
fait honneur de cette invention aux Cariens.
Avant eux, on attachpit une longue courroie
aux deux côtés du bouclier, & le foldat paflbit
Ja têtp dans cette courroie, de manière que le
bouclier pendoit fur fon épaule. Les Cariens. inventèrent,
ce fort anneau, qui étoit indépendant
de deux plus petits, placés fur les bords'du bouclier
pour être faifis avec la main.
Le grand anneau étoit fixé au-dedans & au
A N T
milieu du bouclier. On le voit exprimé très-dif-
tin clement fur un deflin publié par Winkelmann
dans les Monumenti inedlti. C'eft Diomède, re-
connoiflable au bouclier rond des Argiens, fes
fujets, qui eft tombé fur un genou, & qui tient du
bras gauche un grand bouclier, dont la concavité
s’offre prefqu'entière aux regards du le&eur. Quant
à la manière de porter le bouclier pendu au col
avec une longue courroie., les pierres gravées &
les bas-reliefs nous ont confervé un grand nombre
de figures armées à Y héroïque ^ & portant le bouclier
ainfi fufpendu. •
ANSARIUM ou Ansurium , impôt qui fe per-
cevoit fur le beurre & autres comeftiblés , &-qui
fe payoit à raifon du nombre des vafes à deux
anfes dans. lefquels ils étoient apportés de la
campagne. .On donna le nom d'Aujurii aux receveurs
de cet impôt. :
Quelques philologues pnt cru que cet impôtf
étoit perçu fur la vente des javelots , appelés tcla
anfata.
AN S ATA tela. ,On appêloit de ce nom des
javelots auxquels étoit attachée une courroie,
amentum, pour en faciliter le jet. Anfe étoient,
félon d’autres, deux éminences placées a la moitié
de la longueur du javelot, & qui portoient aufli
le nom de mors., parce qu’elles arrêtaient l’arme
& l’empêchoient d’entrer toute entière dans le
corps de l’ennemi. I
ANSES des vafes. Nous ne pouvons nous taire
fur le goût merveilleux avec lequel les anciens
ont traité cette partie des vafes, qui eft ordinairement
oiféufe & groffière chez les artiftes modernes.
Que ceux-ci aillent à l’école des premiers,
& qu'ils, étudient les recùeils du comte
de Caylus , les monumens .d'Herculanum, & les
vafes étrufques du comte Hamilton. C'eft là qu’ils
verront avec quel foin & quel génie les anciens
motivoient: toutes les parties de leurs vafes, &
les anfes en particulier. Qui pourroit retenir fon
admiration à la vue des anfes d’un vafe gravé fur
une pierre du baron de Stofch ? Elles font formées
par deux Léda, embraffées par des cygnes
Deux boucs qui cherchent à boire dans le vafe,
forment les anfes d’un autre vafe gravé dans Ja
même colîeéHon, &c. Quelle fécondité & quelle
variété dans les anfes des lampes antiques! Mais,
il faut favoir fe taire à propos, lorfqu’on ne pourroit
jamais tout dire fur un fujet.
ANTÆOPOLIS, dans l’Egypte. an t a iÔ.
Cette ville a fait frapper une médaille impériale
grecque, en l'honneur d'Hadrien.
y'oye^ Antée , fon fondateur.
ANTANDROS, en Myfîe. a n t a n Api&n.
Cette ville a fait frapper des médailles impériales
'grecques en l'honneur de Vefpafien, d’An-
tonin, de M.-Aurèle , de Commode, de Sévère ,
de Paula.
ANTEAMBULONES , efclaves qui marchoient
devant leurs maîtres pour écajter la ftule es
A N T
criant : Faites place à mdtt mntx'z, date lo'cum \
domino meo._ Martial (2. 18. y.) en parle:
; Sum cornes zpfe tuas., tumidique anteambulo régis. P
Et (10. 74 .2 ..):,: \ ** *.
. . . . . . . . . Quamdiu falutator
Ântcdmbulottes , & iogatulos. inter,
Çehiutn tnerebor plumbeo's die toto.
ANTECESSORES. On appeloit de ce nom
•la cavalerie légère:qui marchdit devant les lë'-'
gions. On lui donnoit aufti le nom Antecarforesï
Suétone, (Vit. c. i j ,n . I .)*: Irrùperantjam agminis
antecejfores ; & Céfar, (de Bellô c iv il 3. 37v)>P
\Jt primi antecurforef Scipiônis- vider entur.
Ce nom fut appliqué depuis-à des jurifconfültes
qui n étoient pas profefleurs, & que les jugés'
appeloient quelquefois pour leur aider à rendre
lâ'juftiee.
ANTE-CCENA, les mets légers que l'on fer-
voit avant le repas. Macrobe appelle de cë nom
des ourfins, des huîtres crues:^{Saturn. 3: 12 .) :'
Ànte-coenam3 echinos '3 oftreas- crudas, quantum
vellent-.i
ANTEDEXTRA. Ce nom exprimoit chez les-
Arufpices les foudres, ou les oifeaiix qui venoient
du côté droit. EH
ANTEDON é toit, félon quelques-uns, pèrë
de Glauçus.
ANTÉE, roi de Lybie, que la fable dit être
fils de la Terre , & à qui'elle donne foixante-
quatre coudées de hauteur. Il arrêtoit tôüs les
paffans dans les fables de là -Lybie, loù il fe met-
toit en embufcadej il1 les tontràignoit de luter
contre lu i, & les étouffait tous du feul poids de
fon corps énorme. Antée.'provoqua Hercule à la
lutte î Hercule accepta le. défi, & le jeta trois
fois à terre demi mort : mais dès qu’Antée tou-
c io it lacerrey fa.mcre, il reprenoit fes forcés,
& devenoit plus fort & plus furieux qu'aupàra-
vant. Hercule s’en étant apperçu & Rayant fai fi
de nouyeau, le ferra fi fortement en l’air, 8é‘ le
tint fi long-tems en cette pofture, qu’il expira.
Cet Antée a voit bâti la ville de T i n g i f u r Je
détroit, de Gibraltar , où il fut enterré. On dit
que" Sertorius fit ouvrir fon tombeau, qu’on y
trouva des offemens d’une grandeur extraordinaire.
Les! géographes grecs difent que cet Antéè avoit
fondé Antæopolis dans l’Egypte fupérieure, parce
qu’ils n’ont pas trouvé fans doute dans les tèms
fabuleux un autre frérot de cev nom. Diodore
de Sicile dit qu’Ofiris donna le gouvernement de
la Lybie & de l’Ethiopie à Antée. Voilà donc
ce nom confacré dans les fables facerdotàles de
l’Egypte. Mais quel rapport peut en trouver entre
cet Antée, Sc le géa-hf-de ce nom'quePompôniùs-
Mela fait roi de :1a Mauritanie.; à oui Plutarque
donne pour femme Tjngé , la ville de Tingi
A N T éè f
prit te nom, S: dont Hercule jouit après fa victoire
?
Far quel jdeftin fingulier les, Egyptiens ontrîîS
placé àu rang de leurs dieux cet Antée dés Grecs ?
pourquoi lui ent-ils élevé à Antæopolis un temple,
des autels ? pourquoi enfin lui ont-ils confacré •
des crocodijes ? Pocoke a vu les ruines d e . ce
temple , & y a trouvé le nom. d Antée fur une
infeription grecque brifée. 11 eft vraifemblabîe
que ce témple ,'ou étoit honoré Y Antée des anciens
| habitans de l’Egypte, fut ruiné , ainfi que plu-
î fieurs autres, par Cambyfe, & que les Grecs, fous
le règne des Ptolémées, fubftituèrent à ce culte
' prefqu’anéanti celui du géant de même nom ,
étouffé par Hercule.
Quant au premier Antée , on trouve dans Ma-
néthoB que lp huitième’ roi d’Egypte de la. première
dÿnaftië, s'appeloit o ’ufiitvrr, ; 3 mot qui,
prononce & interprète dans l'idiome desCophtes,
l'anciênne langue dès Egyptiens, veut dire Prêtre-•
d‘Antes ou d’"Entles; c'eft ainfi qu'Hérodote parle*
j (lib. 2 , c. 14I.) d'un autre roi appelé Prêtre de
Vulcain, & qU'Oti trouve dans le nombre des
rois de Thèbes , . confervés par Eratofthène ,
P-kônt-Atkor!3 grand prêtré de Vénus.
! (Lti Antes , ou plutôt Endês3 é to i t ‘fans doute'
la 1 même divinité que Mendes ou le bouc de
Mendès, dont les Grecs ont fait leur dieu Pan.
; Cétte conjecture de Jablonski eft confirmée par
■ leVoifinagë du Nome confacré à Pan, Panopolis ,
dans lé diftri«ft' duquel Antsopolis a pu être enclavée
fous les’ anciens rois d'Egypte.
ANTELUQIA. On appeloit de ce nom les
répétitions que faifoient les dànfeurs des ballets
qu'iEdevdient exécuter, foit aux jeux du cirque,
, fd it'à d'autrès folemnités. Apulée, (Met. x i %
; p. 368.) : Ecce pompe, magne paullatim procédant
\ in anteludià 3 votiyïs cujufque ftudiis exornata pul-
, cerrime.
ANTÉN.OR, frère de Priafn , fe trouva à la
; prifé de .Troye. Quelques auteurs ont'même dit
qu'il aida Enée’ à livrer la ville àüx Grecs. Voye^
Énée. Anténor pa'ffâ , comme Enée, en Italie ,
; s’établit fur les bords du P ô , où il bâtit,
dit-on, la ville de Padouç. Il avoit époufé Théano,
fille de Ciffèlts, roi de Th race, dont il eut dix-neuf
fils. L'âge lui avoit donné une prudence con-
fommée & une grande facilité à bien parler.
V. T elmeésè.
ANTENNE de navire. Plih'e dit que
Dédale en fut l’inventeur 5' Antenndm invertit Dédains.
ANTEPAGMENTA, jambages d’une porre,
appelés auffi ante, & par nos ouvriers pieds-droits ,
félon Philaiider dans fes notes fur Vitruve. Mais
on croit que c’eft une erreur.de ce commentateur.
1 Ante étôient les: jambages de pierre ou de
marbre ; 'antépàgmentd ■ étoient les ornemens en
placage, dé bois du de-cuivre, dont on les recou-
vroit. On lifoit fur une ancienne infeription :