
fuit H-S jr— -S. T, & s'appeler très libelle fembella
teruncius, qui font trois dixièmes, un vingtième
& un quarantième^ o u , en fournie, trois huitièmes
de fefterce , & par conféquent la valeur
de trois demi-as de cuivre. Les deux as de cuivre
feront marqués de ce caractère H-S S , & s'appelleront
quinque libelle, qui font cinq dixièmes
ou un demi fefterce, & par conféquent la valeur
de deux as. Les deux as & demi feront ainfî
notés H-S S — T , & s’exprimeront / ex libelle
teruncius car fix dixièmes & un quarantième
font cinq huitièmes de fefterce, & la valeur de j
cinq demi-as. Les trois as recevront ce caractère
H-S S ~ i , & s’appelleront feptem libelle
fembellai ce qui fait fept dixièmes & un vingtième,
o u , en Comme., trois quarts de fefterce ; c'cft la
valeur de trois as.. Les trois as & demi fe marqueront
de ce ligne HS S — £ T , & s’appelleront
°fi° libelle fembella teruncius, qui font
huit dixièmes, un vingtième & un quarantième,
o u , en fournie, fept huitièmes de fefterce, &
ainfi la valeur de cinq demi-as. Voici- l’abaque
du numéraire feftertiaire :
N O T E S .
T erundus » 8 T
2 Scrnhella , five fingula................................... H-S i
4 2 Libella. HS —
y 2 r I | Semis écris, libella teruncius....................... H-S — T
IO I n : 2 A s , du a libelle, fembella. . . . .
VJ
U
£w
>y 7 T s i 3 I f Très libelle fembella teruncius. HS £ T
20 IO y 4 2 Dupondius , quinque libelle. . H-5 S
I
2I 1 I 2 t (•i y 2 S ex libelle teruncius. . .. . H-S S — T
Septem libelle fembella. . . 3° 7 T 6 _ •3 ■
iS 17 Oclo libelle fembella teruncius. ï 8 j 7 ; S i
H-S S = 4 T
40 20 -IO 8 4 Sefiertius 3 decem libelle. HS
HS IV. S— 4 T. Total des notes
. Pour comprendre l’ ufage que faifoient les Romains
des lignes de ce tableau dans la tenue des
comptes, nous allons expofer la manière dont
Ils en faifoient l’addition. Prenez dans la colonne
des notes la fournie des térqnces, qui eft cinq;
écrivez T , & retenez deux fingules pour quatre
téronces. Ajoutez les lingules de la même colonne,
dont la fomme eft fept ; écrivez à la
droite 4 , & retenez trois libelles pour fix fin-
gules. Ajoutez-les aux libelles de la même colonne
, la fomme eft feize ; écrivez — , & retenez
trois femis de fefterce ( ou dupondius )
pour quinze libelles. Ajoutez?les aux femis de
fefterce de la colonne, la fomme eft fept; écrivez
S , 8c retenez trois fefterces pour fix femis.
Ajoutez le fefterce de la colonne , & vous
^prez ILS IV , 5ç pour le total de la çolpnnç
! des notes'H-S IV . S £ T ; c’e f t -à -d ir e ,
fefiertia quatuor Jex libeller fingula teruncius,
quatre fefterces fix libelles une fingule & un,
téronce.
Lorfqu’ il s’agiftoit d’effe&uer le paiement d’une
fomme exprimée dans ce numéraire, il falloit
auparavant favoir combien cette fomme valoit
Pfi monnoie réelle ; mais cela fe fàifoit fans calcul ;
1 infpedlion feule des notes de l’abaque fuffifoit
pour cela. On y voit, par exemple, que la fomme
que nous avons formée plus haut, vaut', en
monnoie effeétive , quatre fefterces, deux as
& demi, & une fingule qu’on nêgligeoit. Ce
calcul peut paroître ingénieux, fimple & expéditif.
Ce numéraire nous donne-t-il la cle f du tef-
taracot de, Curius,, dont parle Cicéron, écrivant'
à AttlCUS {lib. 7, ad Atticum, epifi. 2.) ? 11 lui
dit : Curius vous a déclaré fon héritier pour une
libelle, & m<?i pour un téronce : Fecit palam
te ex libellât me ex teruncio. Cela veut-il dire,
il vous a fait fon légataire pour un dixième, &
moi pour un quarantième ? en forte que Cicéron
& Atiicus auroient prétendu enfemble un huitième'
de la fuccefliori de Curius. C’eft ainfi qüe
l’entendent MM. Dupuy, Gronovius & d’autres
favans, & il me femble-qu’on ne feroit pas fondé
à fuivre une autre opinion.
Lorfque dans les- anciens tems, les as étoient
du poids d’une livre, que le denier valoit dix
a s , que la dixième partie d'un denier étojt un
as de cuivre du poids d’une livre, ou une libelle
d’argent; que la demi-livre de cuivre ou la fem-
belle d’argent étoit un demi-as, & le téronce un
quadrans ; alors, dit Volufius, foit que les comptes ^
fe tinffent par le numéraire dénariaire, foit qu’ils
fe fiffent par le feftertiaire, les fommes particulières
exprimées en libelles, en fembelles ou en
téronces , étoient repréfentées par les mêmes
notes, ces notes n’étant diftinguées que par les
caractères 5cd u denier, & HS du fefterce, dont
on les faifoit précéder, fuivant la nature du numéraire
qu’on employôit. Mais lorfqu’on eut
établi que le denier vaudroit feize'as, le numéraire
dénariaire fubit un changement, & devint
plus commode & plus expéditif dans la tenue
des comptes. A l’égard du numéraire feftertiaire,
il conferva fes notés primitives ; cependant, pour
augmenter les divifions de ce numéraire, la libelle
fut partagée en deux fembelles & en quatre téronces.
Nu m é r a i r e d é n a r i a i r e .
Nous allons tacher de faire connoître le numéraire
dénariaire d’après cet auteur. Le denier,
dit Volufius, valut d’abord dix as , & c’eft delà
qu’ il a pris fon nom. Le quinaire, qui en eft la
moitié, valut cinq as, & c’eft ce.qui le fit ainfi
appeler. Le fefterce valut deux as & demi. A
préfenc^ le denier vaut feize as, le quinaire huit,
'& le fefterce quatre. De cette divifion en dépend
une autre, qui a des termes particuliers, & des,
notes ou des lignes pour les repré Tenter : fi vous
voulez tenir des comptes par le numéraire dénariaire,
vous défîgnerez l’as. éffeCtjf par ce caractère
X 3 .3 , & l’appellerez femuncia f c i Lie us {denarii) ;
car feize demi-onces & feize ficiliques de compte
font douze onces, ou l’as -effectif. Vous repré-
fenterez le dupondius ou deux as effectifs par
cette note X — S , & vous l’énoncerez par le
mot fefcuncia {denariï) ;• car feize fefconces de
compte font vingt-quatre onces, ou deux as
effectifs. Vous écrirez le trejfts avec cette note
X n 3 , & l’appellerez fextans ficilicus (denarii) ;
car feize fextans & autant de ficiliques de compte
font.trente-fix onces, our-trois as effectifs. Vous
marquerez le quanujfis , o u , comme d’autres
écrivent, le quadrajfis, avec cette note X ,
&T l’appellerez quadrans (denarii) ; car feize quadrans
de compte font quarante-huit onces, ou
quatre as effectifs. Vous écrirez le quinques, ou ,
comme on lit dans Feftus, le quinqucjfis, avec
cette note 5f 3r— i D , & l’énoncerez en difant
quadrans fcmuncia jicilicus ( denarii') ; car feize
quadrans, feize fémi-onces & autant de ficiliques
de compte, font foixante onces, ou cinq as
effectifs. Le fe x is , ou , comme il plaît à d’autres,
lefextujjis, s’exprimera parce caraCtère5c ~ “ —,
& s’appellera triens femuncia (denarii ) ; car feize
triens & feize fémi-onces de compte, font foixante-
douze onces, ou fix as effectifs. h t fept us 3 ou ,
comme difent d’autres, le feptujfis, s’écrira avec
cette note X G~~El D, & s’énoncera quincunx fid -
licus ( denarii)-5 car cinq onces & un ficiiique de
compte feront également fept as effectifs. U q ci us
Ou Y'ottujfîs s’écrira ainfi X S, & s’énoncera femis
. (denarii) ; car feize fémis de compte font quatre-
vingt-feize onces, ou huit as effectifs. Vous
écrirez le nonus' ou nonujfis ainfi X S S. D , &
l’appellerez femis femuncia ficilicus ( denarii) j car
un fémis, une fémi-once & un ficiiique de compte
valent neuf as effectifs. Le decu$ ou decujfis s’écrira
X S— S.3 & s’énoncerafeptunx femuncia ( denarii) ;
ce qui revient également à dix as effectifs. L‘ un-
■ décies ou ûndeci&re s’écrira X SÜH 3 , & s’appellera
beftcili eus 3 ce qui revient à onze as effectifs.
Le duodecies ou duodeçïere fe marque X Sffrrf;
& s’appelle dodrans { denarii ) ; ce qui équivaut
à douze as effectifs. Le tredecies ou tredcciere
s’écrit ainfi X S Gr~ CL D, s’énonce dodrans femuncia
ficilicus (-denarii) , & vaut treize as effectifs.
Le quatuorde ci es 's’écrit X S ~ X -S, s’énonce dex-
tans femuncia {denariï) , & vaut quatorze as effectifs.
Le quindccÎAs fe marque X S O , fe prononce
deunx ficilicus {denariï) , & vaut quinze as
effe&ifs.
La démonftration de Volufius eft un peu prolixe
& obfcure, & elle eft encore moins claire
dans le texte latin, qui parôît corrompu. L ’auteur
pouvoitraifonner avec plus rie précifion, & dire:
Le denier fe divife en feize as effe&ifs ; & dans
ce numéraîre-ci, on le divife par la pen fée en
douze onces fictives ; on n’a donc qu’à faire cette
proportion 16 . 12 : : 1 . f j dont le quatrième
terme eft la valeur de l’as effectif exprimé en
parties douzièmes, ou en onces du denier : or„
trois quarts d’once font une fémi-once & un ficiiique
; donc l’expreftion de l’as effectif en douzièmes,
ou en onces du denier, doit être femuncia
ficilicus 3 & ainfi des autres. Car on comprend
bien, quoique l’auteur n’ en avertiffe pas, que le
denier v confidéré ici comme un as , fe divife
en douze onces, vingt-quatre fémi-onces., &
quarante- huit ficiliques. Voici à préfent l’abaq
ue , ou la table logiftique du numéraire dénariaire.