
mum inde ofiium magnitudinem portâs kabet, qui
r atrenus dicitur , quo Claudius Cafar e Britannià
tnum.ph.ans , pr&grandi ilia domo venus quant
rtave intravit Adriùm. Il nomme la bouche fui- .
vante Caprafia , enfuite celle de Sagis , puis celle
«le Volane, qui s’appeloit OLane auparavant. Ce
font les Etrufques , ajoute-t-il, qui ont greufèces
canauxdepuis la branche que l’on nomme
Sagis ( inclufivement ) , & qui, pour diminuer
la rapidité du fleuve , en ont fait des «dérivations
au milieu des marais voifins. Ainfi le témoignage
de Pline juftifie le paflage de Polybe ; car fi l’on
excepte les canaux creufés, félon le premier, par
les Etrufques, il ne reliera plus de branches naturelles
du Pô que celles que lui donne Polybe ,
c’ett-à-dire, Padua , qui eft la Padufa de Pline,
& Volane ou Olane. Mais , outre cela, on avoit
«iré du Pô , au-deffus de l’endroit où il fe di-
vife en deux branches , un grand canal nommé
Fojfa Philifiina, &■ qui fe féparoit en deux autres
canaux par lefquels il étoit conduit dans la mer.
Celui qui étoit le plus au nord s’ appeîoit Fojfiones
P hilijlin& , & le plus méridional étoit connu fous
le nom de Foffa Carbonaria. L’Athefis 8c le To-
gifonus fe joignoient encore, félon Pline, à ces
deux canaux, & formoient le port voifin nommé
Brundulus ; de même que les deux fleuves appelés
Medoacus major 8c Medoacus minor, for-
moient , avec le canal nommé Fojfç. Clodia, le
port d'Edron. Le Pô communiquoit, fuivant
Pline , avec tous ces fleuves 8c canaux , par lefquels
il fe déchargeoit & formoit une figure à-peu-
près femblable au Delta du Nil.
La dernière branche dérivée du Pô par un
canal, étoit donc celle que l’on appeloit Fojfion.es
Philifiina, laquelle étant jointe au fleuve Tar-
tarus ( qui l’étoit lui-même à Y Athefis ) , fe ren-
doit dans la mer par la même embouchure : ce
qui a fait appeler indiflinéfcement le Tartaro Fof-
fiones Philifiina. , parce que ce canal y aboutiffoit.
L ’embouchure appartenoit cependant véritablement
au Tartaro.
Le canal nommé par Pline Fojfa Clodia 3 qui
formoit avec le Medoacus minor le port d’Edron,
étoit réellement cette branche qui partoit du Mê-
doacus minor 3 & qui, après avoir traverfé les
marais , fe rendoit auprès d’un lieu fameux qui
en droit anciennement fon nom, 8c qui fembie
l’avoir retenu jufqu’à préfent, puifqu’on l’appelle
Chiozza ( C hiver, ltalia Antiqu'a.). Il y avoit
encore , fuivant Cluvier, un canal nommé Fojfa
Neroniana , qui étoit tiré de la branche du Pô
appelée Volana , jufqu’au canal ou Fojfa Carbonaria
3 & qui eft encore navigable depuis Ha-
drianum , aujourd’hui Ariano , jufqu’au village
connu maintenant fous le nom- de Porto-di-Goro ,
à l’embouchure du bras appelé Pô-di-Arriano ou
Pô-di-Goro , qui a environ 1.2 milles de long
depuis le grand Pô jufqu’à la mer : ce can.il eft
jnarqué dans la belle carte de d’Anville.. ltalia
[ antiqua, 1764. ( Sa Géographie ancienne abrégée
, 1765), grand in-folio. )
C a n a l d’A u g u s t e a R a ve n ne. Le
plus célèbre de tous ces canaux , à caufe de fon
auteur 8c de fon utilité, étoit celui que l’on appeloit
Fojfa Augufii (LeBeau, Hifi. du Bas-Emp.
t. vi. p. 389.). Selon la defeription de Ravenne*
par Jornandes, une branche du Pô, appelée Foffé
d’Afcon , baignoit les nuirailles de Ravenne,. du
côté du feptentrion; 8c l’empereur Augufte avoit
encore fait tirer du même fleuve un canal profond
, qui circuloit jufqu’à la mer du côté du
midi y 8c dont une branche traverfoit là ville.
Pour arriver du côté de la terre , il n’y avoit qu’une
chauffée étroite à travers des marais. Mais Cluvier
trouve la defeription de Jornandes très-défec-
tueufe : il prétend que le Pô n’entro’.t point dans
Ravenne au midi de cette ville 5. que le foffé d’Afcon
exiftoit d’abord, & étoit tiré du Pô jufqu’à
Ravenne 5 qu Augufte ayant -enfuite établi , à
quatre milles de cette ville , une ftation pour
une flotte , qui donna à ce lieu le nom de Clajfis ,
cet empereur fit creufer un nouveau c an a lqui
partoit de ce foffé d’Afcon , paffoit par la ville de
Ravenne & le fleuve Bedefîs, & alloit porter la
quantité d’eau néceffaire pour i’ufage du port oit
•Augufteavoit établi fa flotte. Par la fuite, le foffé
d’Afcon étant joint au nouveau canal, l’un &
l’autre ne furent plus regardés que comme un feul
& même canal, qui porta le nom de Fojfa Au-
gufia ( ltalia antiq. I. i.pag. 398.). D’Anville le
place. 13 milles .au nord de Ravenne, depuis la
branche du Pô appelée Padufa, jufqu'à la mer.
II n’eft pas étonnant que la partie par laquelle
le Pô fe déchargeoit dans la mer, fût furnommée
les Sept-Mers j car tout ce pays, 8c principalement
la plaine de la Vénétie, n’étoit qu’un marais
, fouvent fubmergé par la mer. C*eft, pourquoi
Strabon (/. v. p. 212, ) dit qu’on avoit’été
obligé d’y faire des travaux confidérables pour arrêter
lesinondations, comme dans la baffe-Égypte;
qu’il avoit fallu faigner les terres & creufer des
canaux, dont les uns fervoient à l’agriculture, &
les autres à la navigation : on eft encore actuellement
dans le même embarras du côté de Fer-
rare 8c de Padoue.
Canal de Parme et de Plaisance. Les
marais de cette plaine aquatique s’étendoient juf-
ques fort loin dans la Gaule Cifpadane. On voit
dans l’Hiftoire Romaine les peines que l’armée
d’Annibal y effuya pour aller en Etrurie > & l’on
fait que ce grand capitaine y perdit lui-même un
oeil tStraS. p. 217.). Ces marais étoient formés
parles inondations dut Pô que caufoit la Trébie,
& les autres rivières qui fe déchargeoient dans
ce fleuve. Æmilius Scaurus les deffécha 115 ans
avant Jéfus-Chrift , en tirant des canaux navigables
depuis Plaifance jufqu’à Parme : il paroït au
moins très-fur qu’il y avoit un principal canal
navigable qui, partant de Plaifance , alloit fe
rendre à Parme, en traverfant les rivières qu’il
rencontroit fur fon chemin, & il fervoit beaucoup
aux habitans qui demeuroient entre ces deux
villes, pour la navigation & le tranfport de leurs
denrées. Æmiiius .Scaurus dont il s’agit, fut
conful avec M. Coecilius Metellus, l’an 638 de
Rome , 72 ans après le çonfulat de C. Flammius
Nepos & de M. Æmilius Lepidus, qui avoit fait
conftruire la voie Emilienne depuis Plaifance jufqu’à
la ville d’Ariminium , précifément auprès de
l’endroit où Æmilius Scaurus fit creufer depuis
le canal qui porta auflî fon nom (Tir. Liv. lib.
xxxvni.,).
Canal de Papirius. C’étoit la coutume des
anciens , 8c fur-tout des Romains, d’établir des
bourgades fur le bord des canaux qu’ils faifoient
creufer, &: même d’y bâtir quelquefois des villes.
Nous en avons des exemples-dans le lieu nommé
Fos en Provence , près des veftiges du canal de
Marius ; dans celui appelé Chio^a de l’ancienne
Fojfa Clodia, dont nous avons parlé , & dans
plufieurs autres. Ainfi, quand on trouve dans un
auteur ou fur quelque itinéraire un lieu nommé
Fojfa ou Fojfa 3 il y a beaucoup d’apparence ,
il eft même prefque fur qu’il y avoit eu quelque
canal pratiqué aux environs, quand même il n’en
apparoîtroit aucun veftige. C’eft pourquoi M. le
Blond met dans cette claffe le lieu nommé Fojfa.
Papyriane. dans la Ligurie , entre le port de
Lune 8c le bois facré de la déeffe Feronia, à 15
milles, du rivage de la mer. Quoiqu’il n’y eût
qu’un feul canal dans un endroit, les auteurs en
parlent comme s’il y en avoit eu plufieurs. -On
en a des preuves dans 1 tjcanalàe Drufus , 8c dans
plufieurs autres. C’eft ainfi que le 'lieu nommé par
Ptolémée & par d’autres Fojfa. Papyriane, eft
cité dans l’Itiiiéraire d’Antonin fous le nom de
Fojfa Papyriana. Ce canal avoit été fait vraifem-
blablement pour deffécher les campagnes voifines
qui étoient marécageufes , comme elles le font
encore aujourd'hui.
Canaux d’Etrurie. Sous le règne de Tibère
& le çonfulat de Drufus-Céfar 8c de C. Norba-
nus Flaccus, on forma le projet de joindre la
Clanis à l’Arno, pour garantir Rome des inondations
du Tibre dans lequel tomboit le Clanis
(Tac. afin. I.). Mais les Florentins, ainfi que
les villes municipales 8c les colonies des environs,
envoyèrent des députés ~ à l’empereur pour le
prier de ne point détourner par un canal le
cours du Clanis, parce que cela leur cauferôit
un grand dommage. En effet, ajoute Tacite ,
foit que l’on eût égard à leurs prières, foit par
la difficulté de l’exécution , foit en un mot par
quelque autre caufe, il paroït que le fentiment
de Pîfon prévalut, & l’on n’y toucha point.
Cependant cette communication eut lieu par la
fuite 5 car là plus grande partie des eaux du Clanis
fe déchargent, avec les rivières‘qu’il reçoit, dans
un lac ou dans des marais que les habitans nomment
aujourd’hui le Chiane ; le refte de fes eaux
avec celles de ces marais fe rendant dans l'Arno ,
près d’Aretium , ou Arrezzo.
Malgré les oppofitions des. habitans à ce projet
de jonétion, il fembie qu’en établiffant par-là une
correfpondance entre 1 Etrurie, l’Ombrie & le
Latium, il ne pouvoit en ré fui ter qu’un avantage
réel pour tous ces peuples. Strabon, en parlant
des lacs qui étoient dans ces contrées de l'Italie ,
dit qu’ils contribuoient à la fertilité du fo l, qu’ils
fervoient à la navigation , qu’ils produifoient
beaucoup de poiffons & des oifeaux fauvages ,
8c que les rivières qui fortoient de ces lacs pour
fe rendre dans le Tibre , étoient très-utiles pour
porter à Rome toutes fortes de denrées ( Strabon,
l. v. p. 116. ). Tels étoient le lac Ciminius,
celui des Volfiniens, celui qui étoit près de Clu-
fium, le lac Sabatin, 8c enfin le lac de Trafi-
mène. Si ces lacs étoient fi utiles, celui qui étoit
près de Clufium devoit l’être enedré plus , lorf-
que les eaux du Clanis paffant au milieu, au-
roient établi une correfpondince entre l’Arno 8c le
Tibre, 8c par conféquent entre tous les pays
àrrofés par ces deux fleuves.
C a n a l de C lû e l iu s . On peut appliquer à
un lieu diftant de Rome de cinq miiles, & qui
fe nomme Fojfa Cloelia, ce que l’on vient de voir
fur celui de Ligurie, appelé FojfaPapyriana (813.):
il y. avoit autrefois un c&nal en cet endroit, il
aura été comblé, comme bien d’autres canaux ;
8c le bourg ou village bâti fur ce canal, en aura
retenu le nom. Tite-Live ( lib. 7. ) dit qu’il avoir
été ainfi appelé de Cloelius, chef des Albanois,
qui en étoit l’auteur; mais que, par le laps de
tems, le canal avoit difparu , & même qu’on en
avoit oublié le nom. Cependant Denys d’Haii-
carnaffe, qui, au-lieu de il ce lia } écrit Coeiia ,
KoiMccs y dit que de fon tems ce nom fubfiftoic
encore. Ce canal étoit près de la voie Appienne,
. vers le lieu qu’on appelle aujourd’hui Lajal Ri-
tondo. Le champ des Horaces étoit fitué entre la
cinquième pierre milliaire 8c-ce canal. Plutarque
en parle auffi-dans la vie de Coriolan , en difant
que Coriolan campa .près du canal nommé Fojft
Cloelia j l’on voit encore dans ce paffage , que
cet auteur a mis au pluriel le nom du canal, qui
eft cité par d’autres auteurs au fingulier.
Canal d e T raj-an. Pour préfer ver Rome
des inondations qui lui étoient fi funeftes, Trajan
fit creufer le canal qui porta fon nom.. Il commen-
çoit au-deffous de Ponte Molle, 8c paffoit par les
champs du Vatican , dans l’endroit qu’on a depuis
appeléé Strada délia va!le delTinferno. Pline le
jeune parle de ce canal dans fes Lettres, vm .
I7* ;
Le canal des marais Pontins fut dans ce
genre un des ouvrages les plus impertans de
lTta’ ie 5 il couduifoit du Forum Apii à travers les