
inférer de ce monument, & du pafifage de Denys
d’Malycarnaffe, qu’il y a voit chez, les Etrufques,
k s Grecs & les Romains, des chars dont l’attelage
étoit compofé de trois., ainfî que de deux
& de quatre chevaux, &c. On n’en a pas encore
vu d'exemple romain.
Le même favant comte a publié une pierre
gravee ( Rec. d Ant. i.pug. 166. ) , qui repréfente
un vainqueur des jeux fur un char attelé de vingt
chevaux. Suetone (liv. vi, ch. 34. ) nous apprend
que Néron voulant étonner la Grèce 8c briller
dans fes jeu x , emporta la viétoire en courant
avec dix chevaux. 11 eft véritablement bien plus
difficile d’en atteler vingt à un char j mais de
quoi ne vient pas à bout un empereur romain,
un maître du monde ?
Ces réflexions rengagèrent à n’attribuer l’événement
rapporte fur cette pierre, qu’à un des
fuccefleurs de Néron. On fait que celui-ci fut
I exemple 8c le modèle que tous les empereurs,
voulurent fuivre dans ce qui concernoit les jeux.
Mais la pierre gravée dont d s’agit ne contenant
point d e oque, il ne l’attribue à aucun Prince
en particuner
File avoir été trouvée depuis très-peu de tems
dans la • yréhuque, où l’on travailloit beaucoup
en ce genre d? gravures , comme nous l’atteftent
quelques endroits de Pline,. .
C h a r de Junon. Cette déeffe avoir deux chars y
l’ un pour traverfer les airs , qui étoit tiré par
des paons ; l’autre pour combattre fur la terre ,
attele de deux chevaux. Celui-ci étoit à Carthage ,
ville favorite de la déeife.
- Char (fur les médailles un ' traîné foit -par
des chevaux , foit par des lions, foin par des élé-
phans lignifie le triomphe ou l apothéofe des
princes, j our le char couvert tramé par des
mules , il n’eft ufité que pour les- princefles ; il
marque leur conLxrarion , 6c l’honneur qu’on
leur ra.’!Ô!t de porter leur image aux jeux du
cirque. Ce char des femmes fe nommait pilen-
zurn,. carpe■ uum. l e ch. r attelé de deux .. de quatre
ou de fix chevaux , ne marque pas toujours la
vi_:oire ou 1- .triomphe. 11 y ,v ;it d’autre1' céré-
mon es ou I on fe lervoic. de ch. s ; l'on y
portoir lis images des dieux dans les {applications
j l’on y pbçoit aux funérailles les images
à:1- famil.es illuft e s 8c de ceux dont on faifoit
J ap théofe. Enfin , l’on y condu-fait ies confuls
oui entroenr en ch a ge ,,eonme nous l’apprenons
p.r des m-d Iles de Max.c ice 8c de Conifantin.
L une 8c Fautre pv>rten.t : F d ix prosefias confubs
a u g u fti nt.fi; i.
CM A R Les Romains employoi'ent le char-
b ■ i pour former des fondations^ dans les tlptreins
humides, itruve ( h .. y. c. 12. ) le dit exp>efie-
ment .y . . S it autrn mollis locus erit , palis
ii;i 1l.1t's ni ,e-s . a-tt oie ij-si :eis, aut robufieis con-
figatur, o* carôonibus complectur , quemadmodum
in theatrorum & mûri fundationifius efi fcrîptum.
Ils s’en fervoie.nt long-tems avant Vitruve , pour
fixer les limites , 8c ils l’enfouiffoient alors à une
certaine profondeur, parce que cette, fubftance
eft indellmélible. Ces charbons qui déterminoient
les divifions des champs , étoient appelés 'carbones
fub terra defojfi (Baldus , de Officio judiçis.;ÿ). 11 eft
vraifemblable que cette pratique fit naître aux
architectes romains l’idée d’employer dans les
fondations les charbons , que l’humidité ne fauroit
détruire ou amollir.
Pline (lib. 3 6. L i m J fait mention d’ une, fubftance
que l’on peut aflîiniler au charbon, pour le
mélangé des ciments : ce font les cendres, fa^ilU,
que l’on petrifloit avec le fable 8c la chaux,pour
former un des lits fur lefquels on établiifoit les
• paves : Non negligendum etiam unuan genus, gr&-
; canicum :-folo fiflucato injicitur rudus aut tefiaceum
i payimentum. Deinde jp-'fse calcatis carbonibus ,
inducitur fabulo , calce, ac faviilâ rnixtis , &c.
J ai reconnu 1 emploi des cendres dans plufîeurs
efpèçes d’enduits, arrachés par nos jeunes architectes
aux ruines, des, édifices romains,;. & je pro-
pofe aux artiftes .d’en renouveler Fufage avec
celui du charbon. Ce feront des. fubftances de plus
à mélanger avec la. chaux ou les ciments.
CHAR1C LO , fille d’Apollon 8c femme du
centaure Chiron , accoucha d'une fille fur les
bords d’un fleuve rapide, d’au elle lui donna le
nom d Ocyroë. Vvye% Ocyroe. Elle eut encore
de fon mari , Endéis , femme d’Eaque. Voyr^
E ndeis. Evère la rendit aiiffi mère du-dévia
Tiréfîas.
CHARILE. l à .... $ . W M c1.
CH A RI LES V ^fian^e erï>lt ane jeune nlle
qui fe pendit de défefpoir, ayant reçu un fou-
flet du roi de Delphes. Gn inftitiu des fêtes
en fon honneur, appelées char îles , dans lef-
quelles les Thyades allaient enterrer la ftatue de
Charile , au-même endroit où elle, avoit. été
enterrée'elle-même. Le roi étoit oblige de s’y
trouver, 8ç même de p-réfider à toutes les cérémonies
, comme pour taire réparation à la nymphe.
Les ckariles fe célébroient tous, les neuf
ans par le confeil. de la Pythie ( Plut. Qu&ft..
î Gr&C. .
CHARIS, une des Grâces. Homère dit qu’elle
fut femme de Vulcàin ; pour marquer la grâce
& la beauté des ouvrages que Vulcain rravailloit
avec le feu Charités étoit le nom collectif des
Grâces.
CHARÏSIES, fêtes, en F honneur des Grâces,
que les Grecs appel oient Charités. Une des par-
{ ticularités de ces fêtes , étoit de dan fer pendant
toute la nuit; celui qui reftftoit le plus long-tems
à cette fatigue 8c au fommeil , obtenoit pour
■ prix un gâteau de miel & d autres friandifes > que
l’on nommait charïfia*
CHARISTER1E S , fêtes qui fe céléV>roîeiat à
Athènes lè io*du mois de .boëdrorqion , en mémoire
de la liberté’ que Trafibule avoir rendue
aux Athéniens, en chalTanrles trenté tyrans, ün
nommoit en grec Ces fêtes 3
eharifieria hbertatis.
CHARISTIES , fêtes que les Romains célé-_
broient/le .22 février, en l’honneur de la déefle
Concorde.: le motif, de cette inftitutiôn étoit de
rétablir la paix gc F union/entre les familles divi-
fées. On faifoit un grand repas dans les. familles,
auquel on n’admettoit aucun étranger., Ovide
parie des ckarifiies dans îes faftesf /I. 617. ) ;
Proxima cognati dixere Charifiia patres
Et venit.ad focios turba. propincita deos,
CH ARITÉ militaire , carita màlitare.
Les antiquaires,d’ Italie appellent de ce nom les
repréfentations desXolda.ts morts, que leurs compagnons
remportent du champ de bataille. On
en voit de belles fur un bas-relief du Capitole,
fur un pierre gravée du Mufeum de Florence, &c.
CHARITES ,.no.m grec que Fon donnait aux
Grâces. 11 lignifie joie , pour marquer que nous
devons nous faire un plaifir-de rendre de bons
offices., & de reconnoître ceux qu’on nous rend.
Voye\ Grâces. >
CHARLATAN. En parcourant Fhiftoire médicinale
des Egyptiens 8c des Hébreux, on y voit
partout des impolieurs, qui profitant de la foi-
bieffe & de la crédulité, fe vantoie-nt de guérir
les maladies les plus invétérées par leurs amulettes
, leurs charmes, leur divinations 8c leurs
fpécifiquësv
1 es Grecs 8c les Romains furent à leur tour
inondés de charlatans en tout genre. Ariftophane
a célébré un certainifudamus, qui véndoit des
anneaux contre la morfure des bêtes venimeufes.
On appe l oit o^aycoyoi, ou Amplement agyrts,
du mot évyiiçuv, ajfcmbler j ceux qui par leurs
difeours- aflembloient: le peuple autour d’eux ;
circulatoris ,’ circuitores , circumforanei, ceux qui
couroient le monde, & qui montoient fur le
théâtre pour fe procurer la vente de leurs remèdes
; cellularii medici, ceux qui fe tenoient affis
dans leurs boutiques , en attendant les croyans.
C’ é.toit lé métier; .d’un Chariton, de qui Galien
a tiré, quelques defcr.iprions de médicamens ;
c’étoit;celui d’un Clodius d’Ancône , qui étoit
encore empoifonneur , & que Cicéron appelle
pharmacopola circumfordneus. Quoique le mot
pharmacopola s’appliquât chez les anciens à tous
ceux en général qui vendoient des médicamens
fans les avoir préparés , on le donnoit néanmoins
en partieuher à ceux que nous dé lignons aujourd’hui
par le titre de batte leur & de charlatan.
Outre cette efpèce,de charlatan qui promettoit
la fanté, les anciens en connoiftoient, comme
flous, une fécondé,, celle des joueurs de gobelets,
à c e t a b u l a r i i ( Vpye[ ce mot ) , des faifeurs
de tours de force , des idiieurs de bonne aventure
, &.c. Les Romains appeloient chtopi ct& des
femmes qui exerçqient cette vile proleffion, qui
1 fauroient par-deifus des épées , qui vomiftoient
des flammes, &c.
Les ‘charlatans fe tenoient ordinairement dans
le ‘ forum , d’ou leur vint le nom circumforanei ,
& danslë cirque ,t hors; le tems des courfes.C’étcit-
là qu ils laütôient au travers des flammes ,. qu’ils
fou le voient des fardeaux fupérieuis en apparence
aux forces d’ uri feul homme. D’autres defeen-
doient dans , les théâtres du haut de la fcène ,
fulpendus dans une ma.diine qui lançoit des feux
des flammes fur les fpeétateurs, fans les bleiîer.
D’autfescouroient en rond vomifîant des feux,
& en'tenant dans’ les mains. Claudien a décrit
ces faifeurs1 de tours (de Confiai. Mail. Theodof
Mobile ponderibus defeendatpegma reducîis ,
Inque chûri fpeciem fpargentes ardua jiammas
Scena rot et : variés ejfmgat Mu Ici ber orbes
Per tabulas impune vagus.
Quelques-uns danfoient fur des cordes, ou y
fàifôiént danfër les animaux les plus inafi’ifs , tels
que des chameaux & des éléphans ; pliifieurs fe
promenoient dans le cirque en portant fur le
front de longues perches en équilibre, 8c ces
perches étoient quelquefois chargées dans le
haut d’un groupe de deux petits en-fans.
De-!..tous c e s charlatans, ceux qui étoient fui vis
le plus conftamment étoient les dileurs de bonne
aventure. La plupart étoient Chaldéens, Arabes,
Egyptiens 8c J u ifs , 8c ils faifoient leurs prédirions
dans le cirque. Les Magiitrats de Rome
les chaftoient fouvent ; mais la- crédulité 8c la
fuperftition du peuple favorifoient toujours leur
retour ( liy. 39. 19. ). Quoties hoc patrum avorunique
stdté nègotium efi magifiratibus datum , ut facra
externa fierr yetarent ? Saçrificulos , Vatefque foro ,
ciroo-, ürbé prohibèrent ?
CHARMES. Ce mot vient du latin' cafmcn ,
vers,, poéfie, parce que, dans leur origine, les
conjurations 8c les formules des magiciens
étoient conçues en vers. C’eft en ce fens qu’on
a dit :
Carpiina itel coelo pojfunt deduCere tunatn.
On comprend parmi les charmes, les philaélères,
les ligatures, les maléfices , & tout ce que le
peuple appelle forts.
La crédulité fut cet article a été de tous les
tems , oü du moins il y a eu de tout rems une
perfuafion universellement répandue , que des
l hommes pervers, en- vertu d’un pacte fait avec