
4 ' * B A N
Plaute (Mil. n i . i . 96.):
Utque eam hic ornatam adducas matronarum modo :
Cap i te compto crines vittafque ha beat, ajfimiletque
fe tuam ejfe uxorem.
Virgile (Æneid. v u . 403.) :
lo maires audite , ubi qu&que Latins, ,
Solvite crinales vittas.
Les femmes fe parôient de bandelettes dès le
jour de leur mariage. Properce (iv. 3. 1 3 . ) :
Que mihi deducta fax omen pratulit , ilia
Traxit ab everfo lum'tna nigra rogo.
Et fiygio fum fparfa lacu3 nec relia capillis
ritta data efi : nupfi non comitante deo.
Quelques commentateurs ont affiné que les
filles ne portoient qu’une feule bandelette 3 mais
que les femmes en portoient deux. Ils citent en
preuve ces vers de Properce ( ir . 11. 33.) :
Mox ubi jam facibus cejfit pratexta maritis ,
Vinxit & acceptas altéra vitta cornas.
Le fénat leur avoit acordé , félon ces philologues
, cette prérogative avec quelques autres,
en l'honneur de la mère 8c de l'époufe de Camille
: Vetuftifque crinium infignibus novem vins,
difcrimen adjecit (Va 1er. Maxim, v. 11).
Il étoit peut-être défendu aux courtifannes à
Rome de porter les bandelettes comme les femmes
des citoyens ; car on leur avoit interdit tout ce
qui fervoit à diffinguer ces dernières , Matronalia
decoramenta , dit Tertullien (de Cuit. Femin. c. 12).
Les bandelettes entortillées autour des cuilfes
furent-en ufage à Rome du tems de Cicéron * &
elles tenoient lieu de chauffes. Nous avons vu
ailleurs (Bandeau royal) .les reproches que la
couleur blanche de celles de Pompée lui attira,
à caufe de Taffe&ation de royauté que l’on croyoit
reconnoître dans le choix de cette couleur.
Les bandelettes faifoient l'ornement des lits ^
ou des chambres i coucher. Cicéron (de Divin, i l.
*T-) • Defert ad conjeciorem quidam y fomniajfe fe
ovum pendere ex fa f iâ le Eli fui cubicularis.
jLa ceinture que les femmes & les filles portoient
immédiatement au-delfous du fein , eft
appelée quelquefois bandelette du fe in, fafcia ma-
millaris. Ifidore (xix. 3 3 . ) : Fafcia efi quâ tegitur
p e élu s y & papille comprimuntur, atque crifpante
cingulo angufiius p échus arclaturT Ovide ( Remed.
Amor. n. 3-37.) :
Omne papille,
Reclus kabent tumida $ fafcia nulla tegat.
Et Martial (x ir . 134. 1.) r
Fafcia crefcentes domina compefce papillas.
Les anciens s’enveloppokm les jambes & les
pieds dans des bandelettes. Tantôt elles fervoient
a affujettir la chauffure 5 c’eft à elles que les modernes
donnent le nom de brodequin, & par
corruption celui de cothurne : tantôt elles fervoient
à couvrir les pieds & à les défendre de
l'injure des faifons. Ulpien (lib. 1$. §. fafcia de
auro. . . ) : Fafcia crurales y pedulefque & impilia
loco vefiium funt.
On voit un rang de bandelettes autour de la
jambe de quelques ftatues de femmes. V. PÉRis-
CÉLIDES.
•BANDES fur les habits. V. Bordure.
BANDIARBA. Muratori (ico . 3.Thefi infer.)
rapporte l'infcription fuivante' trouvée près de
Lisbonne :
AMMINUS
ANDIATTIAE. F.
BANDIARBA
RIA1CO. VO
TUM. -L. M. ||
On ignore quelle eft cette divinité appelée Ban-
diarba.
BANNISSEMENT, Cette punition dif-
féroit de l’oftracifrae. Elle éloignoit le coupable
pour toute fa vie , fans autre efpoir d* retour que
de fe, voir rappeler par le même magiftrat qui
l'avoit condamné jau bannijfement. On vendoit a
l'encan les biens des bannis. L'oftracifme ne
s’exerçoit que pour dix ans, après lefquels l'exile
revenoit à Athènes, rentroit dans tous les droits
des citoyens & dans fes biens, qui avoient été
mis en féqueftre pendant fon abfence. .
BANQUIER. V. C h a n g e u r .
BAPHIA. Ce mot, dérivé de fiouph, teinture,
défignoit dans l'Empire Romain des atteliers où
l'on teignoit en pourpre ou en jaune les étoffes.
Les chefs de ces atteliers, procuratores , font mis
fous Tinfpe&ion du comte des Largeffes, dans la
Notice de l'Empire.
B À PH IA R Ï I , teinturiers. Us ne pouvoient,
dans l'Empire Romain , quitter leur profëffion >
& leurs enfarts étoient obligés d'exercer celle de
leurs pères. (Gsod. x i. 7. §. i l . ) r Murileguli 3 qui
dereliclo atque defpeBo propria conditionis officio „
vetitis fe irifulis dignitatum & cingulis peniths
denegatis munîjfe dicuntur 3 ad propria artis & ori-
ginis vincula revocentur.
BAPTES, prêtres de la déeffe Cotytto : ils
étoient regardés à Athènes , avec raifon, comme
les derniers de tous les hommes, a caufe des
infamies dont ils fe fouilloient impunément. Il
falJoit en effet qu'ils pouffaflèrit la débauche bien
lo in , 'puifque Juvénal dit qu'ils fatiguoiént leur
déeffe elle-même (Sat. 1 . 92.} :
Talia feçretâ coluerutit orgia tadâ ,
Cecropiam foliti Bapta laffare Cotytto*
Leur nom de baptes venoit du mot fiâislw' > fe I
baigner, plongerj parce qu’ils plongeoient dans
l'eau tiède ceux qu'ils initioient à leurs honteux
myftères. Eupolis les joua fur le théâtre d Athènes,
dans fa comédie intitulée : les Baptes ou
les Plongeurs. Mais ils s'en vengèrent en le pion- •
géant dans la mer, où il périt.
BAPTISTÈRE. On .trouve auprès de Rome
fur la voie Nomentane, hors de la porte Pie, un
bâtiment rond antique, auquel on donne communément
le nom de temple de Bacchus. Il renferme
un grand farcophage de porphyre , dans
lequel étoit dépofé le corps de fainte Conftance.
Sur ce farcophage font repréfentés la vendange
& le preffurage. Les mêmes ftijets fe trouvent
exécutés en mofaïquè fur le plafond de la galerie
extérieure de cet édifice, avec cette différence
légère, que fur le farcophage ce font de petits
génies ailés qui travaillent à la vendange, 8c des
faunes fur le plafond. Ces deffins ont fût donner
à l’édifice le nom de temple de Bacchus. Mais
nous favons que fous le règne de Conftantin,
la religion chrétienne n'étoit pas encore dépouillée
entièrement de toutes les pratiques qui tenoient
au paganifme, 8c qu'on ne craignoit pas de mêler
le facré & le profane. On retrouve d’ailleurs fur
plufieurs fépultures chrétiennes des raifins, des
vignes & d'autres attributs relatifs à la vendange,
que l'on peut expliquer par de pieufes
allégories. (Roma fotterranea Bofii). Cet édifice a
été connu plus anciennement fous le nom de
Baptifiere de fainte Conftance, à caufe de l'urne
de porphyre que l’on croyoit avoir fervi aux
cérémonies du baptême de cette foeur de Conftantin.
Le farcophage de porphyre qui eft placé dans le
cloître de Saint-Jean de Latran, & qui renfermoit,
dit-on, le corps de fainte Hélène, mère de Conftantin
, annoncé, par; fon genre de travail, le
même fiècle que le précédent. Au lieu d'attributs'
de vendanges, il eft orné de cavaliers qui combattent,
& deprifonniers placés au-deffous d’eux.
Auprès de ce cloître, eft l’édifice appelé le Baptifiere
de Conftantin.
B A P T IST E R IUM , f l * * l étoit un ré-
fervoir d’eau froide, dans lequel les^Romains
fe baignoient & nageoient même. Sidoine (epift.
i l. I .) : Pifcina forinfecus , feu3Ji Gracari mavis ,
baptifterium. Pline le jeune en avoit un dans fa
maifon de campagne (epift. i l . 17. 11)-
On appeloit du même nom les baignoires portatives
; 8c lès Chrétiens défîgnèrenr aufli par le
nom de baptifterium, les baffins dans lefquels on
adminiftroit le baptême, ainfi que les édifices
dans lefquels ces' baffins ou fontaines étoient
pratiquées.
B A R Æ C O. Muratori (roo. 4. Thef infer.)
rapporte l’ infcription fuivante trouvée dans la
Galice, où il eft fait mention de çç dieu inconnu:
REUVEANÀ
BARAECQ
AFER. ALBINI
F. TUROLUS
V. S, L; M.
BARAICUS. Voyez B uraicvs.
BAR A N G E , barangus. C'étoit le nom de
certains officiers chez les Grecs du Bas-Empire.
Leurs fonctions étoient de garder les clefs des
’portes de la ville où fe trouvoit l’empereur.
( Cantacuç. lib. I. & Codinus d: ojfîc. Confiant, c. j .
n. 4 j) . Ce dernier dit que les barauges étoient des
officiers qui fe tenoient à la porte de la chambre
de l'empereur, 8c à celle de fa Galle à manger. Le
même Codinus, Nicétas 8c Curopalate , conviennent
que le nom de barange eft anglois, que
ceux qui le portoient l'étoient aufli. Anne, Com-
nène afturent qu'on les faifoit venir de Tifle de
Tftuléj leur arme ordinaire étoit une hache. Les
baranges étoient celtes, fi Ton en croit Jean Scy-
litzes, 8c al emands, félon Nicétas dans la vie
d’Alexis. 11 paroît par Cedrenus, qu’il y avoit a
la cour de Conftantinople des baranges dès le
tems de Michel le Paphlagonieh ; mais ils ne
formoient alors qu’un des corps de la milice ,
8c n’étoient pas encore des gardes-du-côrps^ de
l'empereur. Leur chef s'appeloit AkoXxQoç , c’eft-
à-dire, celui qui accompagne toujours le prince.
Vers Tan 1305 , fous l'empire de Michel IV, un
barange ayant voulu faire violence à une ferm/.e
thrace, elle fe faifit de fon épée, 8c lui perça
le coeur : tous les baranges , loin de pourfuivre la
mort de leur camarade, donnèrent toute forte
de louanges à cette vertueufe femme, lui mirent
une couronne fur la tête , 8c le barange tué fut
privé de la fépulture.
BARATH.RUM>f2upciéoov, gouffre très-profond
• de TAttique dans la tribu Hippothoontis , où Ton
avoit coutume de précipiter les fcéiérats. 11 étoit-
revêtu de pierres de tailles; en forme de puits5
8c dans le revêtiflement on avoit fcellé des crampons
de fer ct'oçhus, dont quelques-uns avoient
la pointe en haut 8c d'autres de côté, pour accrocher
8c déchirer les criminels dans leur chute.
Les Grecs donnèrent par extenfion, le nom de
barathre à toute forte de gouffres, de cavités ; &
par analogie, aux avares 8c aux débauchés, dont
rien ne peut fatisfaire l'avidité. Les écrivains ro-
, mains l'employèrent aufli dans le même fens.
Martial donne ce nom à la cavité de Teftomac
: (-1. epigr. 88. v* 4.):
Extremo ruélus f i venit a barathro.
Horace le donne à un gourmand (1. ep. iy . 51.):
Permcies, & tempe fias , haratkrumque macelli ,
Quidquid quafitrat, vent ri donahat avàro.
G g g ij