
A D MISSION 1S prima , fecunda & terri a. On
diftinguoit à la cour des em p e r e u r s û & même ;
c h e z "des particuliers riches & p u i f la n s , les amis
qui avoient les premières entrées , les fécondés,
les troifièmes. Lampride 'd i t qu Alexandre-Sévère
ne dédaignoit pas de vifiter fes amis malades,
non-feulement ceux qui étoient admis les premiers
auprès de fa perfonne , mais ceux mêmes qui
rf a v o i e n t que les fécondés entrées.
Cette coutume de partager fes amis en plufieurs
cia (Tes, vint des confals C. Gracchus & Livius
Drufus , comme' nous l’apprend Sénèque f de
B eue fie. vi 3 c. 34. J : Apud nos primi omnium
C. Gracchus & mox Livius Drufus inftituerunt
fegrégaré turbam fuam3 & alios in fecretum recipere,
alios cum pluribus , alios univerfos’. Habuerunt
itaque ifii amicos primos, habuerunt & fecundos ,
nunqnàm ver os. « Ils eurent plufieurs clalfes d’amis,
iijnais point d’ami véritable. »
ADNA 3 roi inconnu.
Ses médailles font :
RRRR. en argent. (Pellerin).
O. en or.
O. en bronze.
ADNOTATIO. C’étoit un referit du prince ,
ligné par lui. Il contenoit ordinairement un pardon,
& rerfembloit à nos lettres de grâce ou de
rémijfiûn.
A DOD y nom que les Phéniciens donnoient au
roi des dieux.
A D O L E RE. Arnobe (lib. y .) dit que les
prêtres avoient coutume chez les Romains 3 de
n’employer dans les facrifices que des mots d’ori- 1
gine grecque ou barbare., afin de n’être pas en-?
tendus par la multitude. Le mot adolere nous en
fournit un exemple frappant. Au lieu de fe fervir
des verbes urere 3 cremare 3 pour exprimer la com-
buftion des viétimes , les pontifes avoient adopté
le mot adolere 3 dont l’étymologie & le fens propre
étoient plus détournés. Le mot augeri en fournira
un fécond exemple.
A D O L E S C E N C E . Les Romains appeloient
adolefcens les garçons depuis quatorze ans jufqu’à
vingt-cinq , & les filles depuis douze jufqu’à
vingt-un. On ne comprenoit dans le cens que les
adolefcens ou ceux qui avoient atteint l’âge de
puberté, j & les hommes faits.
Les juges déclarôient adolefcens les jeunes garçons
qui avoient .quatorze ans. Ceux-ci faifoient
alors couper leur chevelure qu’ils avoient laifie
croître pendant l’enfance , & ils prenoient la robe
virile. Les jeunes patriciens quittoient à cette
époque la prétexte pour fe revêtir de la toge 3
qui annonçoit leur aptitude à poftuler les charges'
de la république.
Les jurifconfultes font partagés fur la manière
dont les juges s’alfuroient de la puberté, & fur
Celle dont il faut rendre ex habita éorporis 3 qui
étoit un de ces moyens : mais la décence reftreint
le fens de ces mots à la fimple infpe&ion des
forces corporelles de l’individu habillé..
ÀDONEA , nom d’une divinité qui préfidoit
aux voyage^, comme Alcone.
A D O N É E . Les Arabes appeloient ainfi le
f©Ml 3 & l’adoroient fous ce nom, en lui offrant
chaque jour de l’encens & des parfums. Ils donnèrent
le même nom à Bacchus, dit Aüfone.
ADONIDIE. Voffius, liv. 3, ch. 13 de fes Infi.
p’&èt. , parle d’une chanfon à l’honneur d’Adonis 3
qu’il appelle adonidie.
ADONIE, air que les Lacédémoniens jouoient
fur les flûtes appelées embatêriennes 3 lorfqu’ ils
marchoient au combat.
ADONÏES ou A d o n ie n n e s , c’ étoient des fêtes
de deuil dans la Grèce, en l’honneur d’Adonis.
V. Ad o n i s . Ce fut un mauvaispréfage pour Nicias3
chef des Athéniens, d’être parti pour la guerre de
Sicile 3 lorfqu’on .célébroit lés adonies 3 parce que
c’étoient des fêtes de triftefle & de lamentations.
ADONIS étoit, félon Meurfîus, une danfe des
anciens Grecs. C’étoit une efpèce de ballet dans
lequel un pantomime imitoit Adonis , & repré-
fentoit fon infortune- Arnobe, liv- 7 , & Prudence
( TTEp; 5s<p) 3 hymne 10 , parlent de cette danfe ,
fans lui donner cependant le nom à’Adonis.
A d o n is , fleuve près de Byblos, en Phénicie,
dans lequel on lava la plaie à’Adonis. V. l’article
fuivant & B y b l o s .
Ad o n is , étoit le fruit de l’incefte commis par
Myrrha avec Cyn.iras fon__père. V. My r r h a .
Lorfqu’il naquit de fa mère, métamorphofée en
arbre, les nayades le reçurent dans leurs bras, &
l’ayant couché fur l’herbe, l’oignirent avec les
larmes que Myrrha venoitde répandre. Cet enfant,
dit Ovide, étoit fi beau, que l’Envie elle-même
auroit été forcée de l’admirer. Il reffembloit à
l’Amour, & la reffemblance auroit été parfaite,
fi on lui avoit donné un carquois & des flèches ,
bu fi l’on avoit ôté à l’Amour fes flèches & fon
carquois. Vénus, charmée de la beauté de cet
: enfant, le renferma dans un coffre, & ne le montra
qu’à Proferpine. Celle-ci protéfta qu’elle vouloit
le garder. Jupiter fut pris pour arbitre entre les
• deux déeffes, & prononça qu Adonis feroit libre
pendant les quatre premiers mois de l’année, qu’il
donnerait les quatre fuivans à Proferpine, & les
quatre derniers à Vénus. Mais Adonis: renonça
bientôt aux quatre mois que Jupiter lui avoit
donnés, pour les facrifier à Vénus.
D’autres ont dit que Jupiter, dans l’appréhen-
fion de mécontenter les deux déeffes, remit la
décifion à Calliope, qui ordonna qu’Adonis feroit
fix mois à Vénus & fix mois à Proferpine. Un an
fut employé à décider une querelle de cette importance.
Pendant ce tems4 a , Proferpine fut
maîtrelfe d* Adonis y & pour faire jouir Vénus des
fix mois qui lui avoiënt été adjugé's, il fallut députer
vers Pluton les heures, qui ramenèrent
■ Adonis fur la terre. Ce fut pour fe venger de ce j
retard, qui privoit Venus de la prefence de ion
amant pendant une année, que cette deeffe infpira
aux dames de Thrace un amour fi.violent P.olu
Orphée, fils de Calliope. Chacune d elles voulant
l'arracher aux autres, elles le mirent en pièces.
Dans les Dialogues de Lucien, Venus reproche
à Cupidon fon fils, de l'avoir fart brûler tantôt
fur le mont Ida pour Anchife, & tantôt fur le
mont Liban pour cet Adonis, dont il lui avoit
enlevé la moitié , en infpirant de 1 amour pour lui
à Proferpine. I , ,
D’autres auteurs ont dit que Venus 1 enleva ,
fe s'attacha à lui fi fortement, que le ciel meme
lui parut un féjour peu agréable, en comparaifon ,
des bois, des montagnes & des rochers ou elle
fuivoit Adonis à la chaffe. Cet enlevement devint
pour les anciens peintres, un fujet au!» frequent
de leurs .tableaux, que celui de Ganymede : Plaute
nous l’apprend dans fes MeneChmes. .
Les deux déelfes ne furent pas feules epriies
des charmes d’Adonis. Plufieurs ont prétendu que
ce chalfeur ayant les deux fexes, faifoit comme
homme les délices de Vénus, & comme femme
celles d’Apollon. D’autres, fans lui donner les
deux fexes , ont dit qu’il étoit le favori de Venus
& de Bacchus 5 ils ajoutent même qu’ il fut enleve
par ce dernier. On a dit encore qu Adonis avoit
été l’objet des complaifances de Jupiter. Quelques-
uns en ont même fait un des favoris d Hercule . &
félon eux, la jaloufie qu’en conçut Venus, 1 excita
à indiquer au centaure Neffus comment il pourroit
dreffer des embûches à ce héros. On trouve ailleurs
une anecdote bien oppofée à celle-ci. Hercule
voyant fortîr d’un temple fitué dans une ville de
Macédoine un peuple nombreux, y voulut entrer
pour offrir fes voeux 5 mais ayant appris qu’on y
adoroit Adonis, il fe moqua d’un culte aufli ridicule.
.
Si les anciens ont varié fur les amours d Adonis,
ils n’ont pas été plus d’accord fur fes occupations
& fur famort.Virgile, dans fes Eglogues, nous le
peint comme berger ; mais prefque tous les autres
en ont fait un chalfeur, & quelques-uns ont dit
même que cette inclination pour la chaffe étoit
l’ouvrage des mufes. Elles vouloient fe venger de
Vénus, qui avoit infpiré à quelques unes d’entre
elles de l’amour pour des mortels. Pour exécuter
ce projet de vengeance, elles chantèrent devant
Adonis quelques airs qui lui donnèrent une pafïton
violente pour la chalfe, dont les exercices pénibles
le tenoient fouvent éloigné de la déelfe. Tous les
auteurs s’accordent à dire qu’il fut tué par un fan-
glier j mais plufieurs ont afiiiré que ce fut un
dieu qui prit la forme de cet animal. Les uns ont
préfendu que ce fut Mars, jaloux & brûlant du
defir de punir Vénus qui lui préféroit ce rival j
d’autres ont attribué cette métamorphofe' à Apollon
, qui fe porta à cet excès de violence, ponr
Venger fon fils Erymanthe, que la déelfe avoit
A D O
rendu aveugle, parce qu il 1 avoit vue fortant des
bras à*Admis , & entrant nue dans le bain. Il refaite
confiamment de ces différentes traditions,
qu Adonis fut tué par un fanglier. On a cru'cependant
qu’il n’étoit pas mort de cette blelfuie, &
qu’il avoit été guéri par un certain Cocyte, difciple
du centaure Chiron. V. Cocytus. Enfin ,J e s
anciens ont feint que Venus cacha, ou meme
enterra le corps d’Adonis fous des laitues. ^
Après ces différentes traditions far l’hiftoire
d’Adonis 3 il nous refte à donner un précis de ce
qu’en a dit Ovide :• c ell la relation oe ce poste
qui ell la plus connue aujoiîrd hui, & à laquelle
les peintres fe font conformés^ Il le fait naître du
crime de Myrrha avec fon pere, & eut que les
naïades le reçurent quand il naquit de fa mère
changée en arbre. Un jour 1 Amour careifant\ enus,
.& badinant avec elle, la bleffa par hafard avec
une flèche qui tomba de fon carquois. La déeffe
fe fentànt piquée, repoulfa fon fils de la main >
mais la bleffure étoit plus profonde quelle ne
paroilfoit l’ê tre, & la déelfe y fat trompée elle-
même : elle devint fenfible aux charmes à‘Adonis ,
& dès-lors elle fat punie de la paffion infenfée
quelle avoit infpirée à Myrrha pour fop père.
Uniquement occupée de fon amant, Venus ne
peut plus fapporter le féjour de Cythere, de
Paphos, de Gnide &: d’Amathonte : celui de
T’Olympe même lui paroît trille & ^ennuyeux.
Cette déelfe, qui jufqu’alors île s’étoit occupée
que de fa beauté, court fans relâche les pieds nuds
à travers les rochers pour faivre fon amant; elle
anime les chiens, & pourfait tous les animaux
que l’on peut chalfer fans danger, tels queues
lièvres, les cerfs, &c. mais elle évite les bêtes
furieufes, & tâche d’ infpirer la même retenue à
fon amant. Après l’avoir un jour vivement exhorté
à faivre ce confeil, elle s’éloigna de lui pour aller
revoir l’ille de Chypre. Adonis fut à peine feul,
qu’il partit pour la chalfe , & blelfa un énorme
fanglier. Cet animal furieux pourfuivit Adonis, lui
enfonça fes défenfes dans le côté, & le renverfa
mourant far lapouflière. Vénus, rappelée par fes
cris, le trouva; baigné dans fon fang , & près
d’expirer. Elle le changea en anémone.
Après fa mort, Proferpine confentit à ne l’avoir
que fix mois dans fes états, & à le lailfer pendant
les fix autres mois à Vénus. Cette réfurreélion
fabùleufe le fit mettre au rang des dieux, & fon
culte commença dans la Phénicie, où ce prince
avoit régné. 11 fe répandit dans les pays voifins,
ën Egypte, où l’on donnoit à Adonis le nom
d’Ofiris, & quelquefois celui de Thammus, dans
la Syrie, dans la Perfe, dans l’ifle de Chypr« , &
enfin dans la Grèce. Sa fête duroit huit jours, &
commençoit dans le tems où les eaux du fleuve
Adonis3 qui tombe du Liban, font chargées d’une
couleur rougeâtre, quellesconfervent affez avant
dans la mer ; -c*eft ce qui «arrive quand après avoir
i été groffies par les pluies, elles entraînent une