touï-tonga; enfin MM. Wilkinson et Kelso restèrent
avec le touï-kana-kabolo >. .
Le 25 juillet la fête solennelle du natchi eut lieu.
Son principal but semblait être d’offrir au touï-tonga
les prémices de toutes les productions terrestres 2.
Le D a f f reparut à Tonga-Tabou le 13 août 1797,
et remit à la voile le 7 septembre, laissant définitivement
les missionnaires entre les mains des insulaires 3.
Maintenant il faut avoir recours au récit de Mariner
pour avoir des notions exactes sur les événemens qui
eurent lieu à Tonga-Tabou, après le départ du D u ff.
Tougou-Aho exerça l’autorité suprême de la manière
la plus tyrannique, et l’on a cité de sa part des
actes d’une cruauté atroce. On dit qu’il fit un jour
couper le bras gauche à douze de ses serviteurs qui
avaient coutume de se tenir près de lui dans les distributions
de kava, uniquement par un sentiment d’orgueil
et de bizarrerie, pour distinguer ces hommes
d’une manière ostensible 4.
Ce trait, el beaucoup d’autres de la même nature,
irritèrent les esprits contre Tougou-Aho, et donnèrent
lieu à une conjuration qui changea complètement
la forme du gouvernement à Tonga-Tabou. Toubo-
Niouha, egui puissant, las de la tyrannie de Tougou-
Aho , jura d’en délivrer son pays ou de périr; il réussit
à enlrainer dans son projet Finau, son frère, chef des
iles Hapaï.
> W ilso n , p, 226 et 2 2 7 . — 2 W ih o n , p, 25g. — 3 W ilson , p. 281.
- 4 M ariner, I , p. 80.
En conséquence, un soir, et il parait que cet événement
eut lieu en mai 1799 , Finau el son frère, suivis
de plusieurs guerriers, se rendirent à Hifo, près
de Tougou-Aho, sous prétexte de lui offrir leurs
hommages et les présens habituels. Ce motif leur
donna la facilité de passer la nuit près de la résidence
du touï-kana-kabolo.
Vers minuit, Finau et Toubo-Niouha, suivis de
leurs gens en armes, pénétrèrent chez Tougou-Aho
qui dormait paisiblement, ainsi que toutes les personnes
de sa famille. Toubo-Niouha voulut que son
ennemi connût la main qui allait le frapper; il lui
donna un coup sur la figure , et Tougou-Aho s’étant
éveillé en sursaut, le meurtrier s’écria: « C’est moi,
Toubo-Niouha, qui frappe !... » Puis un coup terrible
priva le chef de la vie. Ensuite les partisans de Finau
firent périr toutes les personnes de la famille du
dernier Hou; Toubo-Niouha n’épargna que son plus
jeune fils âgé de trois ans G
Après cet exploit, les deux chefs et leurs partisans
furent obligés de se retirer dans le district de Hogui
pour éviter la vengeance des parens et des amis de
Tougou-Aho. Là ils réunirent tous ceux qui voulurent
embrasser leur cause, et retournèrent par mer à Hifo.
Ils détruisirent d’abord les pirogues de leurs ennemis,
puis ils marchèrent contre leur armée qui s’était arrêtée
à trois quarts de mille de Hifo. Il y eut un combat
opiniâtre et sanglant qui dura jusqu’à la nuit.
* M ariner, I, p. 81.
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