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 r i .   XCV. 
 La mère de la tamaha  se nommait Touï-Lakeba,  d’où  
 il  suit  qu’elle  n’était  que  soeur  consanguine  du  touï-  
 tonga  Foua-Nounouï-Hava dont la mère était Toubo-  
 Maoufa. 
 .le  saisis  le  moment  du  kava  pour  prendre  congé  
 de  la  tamaha ;  puis je me  dirigeai vers les  splendides  
 faï-tokas  des  Fata-Faï.  Comme  ces  monumens  sont  
 essentiellement  tabou  ,  en  l’absence  du  touï-tonga  
 personne ne veille  à  leur entretien ,  et  ils  sont maintenant  
 enveloppés, de  toutes parts  de sombres massifs  
 d’arbres  et  de  fourrés  presque  impénétrables.  Aussi  
 eûmes-nous  quelque peine à en approcher,  et  il  nous  
 fut  impossible  d’embrasser  d’un  coup-d’oeil  l’ensemble  
 de  ces  constructions,  qui  doit  avoir  quelque  
 chose  de  solennel  quand  le  terrain  est  convenablement  
 dégagé. 
 Ces  mausolées  offrent  pour  la  plupart  de  grands  
 espaces  rectangulaires  entourés  d’énormes  blocs  de  
 pierre, dont quelques-uns ont jusqu’à quinze ou vingt  
 pieds de longueur sur  six ou huit de  largeur,  et deux  
 pieds d’épaisseur.  Les plus  somptueux  de  ces  monumens  
 ont quatre ou cinq rangs de gradins,  de manière  
 à  former  une  hauteur  totale  de  dix-huit  ou  vingt  
 j)ieds.  L’intérieur  est  comblé  par  des  galets  et  des  
 morceaux  de  coraux  bruts.  Un  de  ces  faï-tokas  que  
 je  mesurai  se  trouva  avoir  cent  quatre-vingts  pieds  
 de  long  sur cent  vingt de  large.  A   l ’un  de  ses  angles  
 supérieurs,  je  remarquai  un  bloc  encore  plus  considérable  
 et  entaillé  d’une  forte  échancrure.  On  me  
 dit que c’était  le siège de la touï-tonga-fafine ;  c’était  là 
 qu’elle  se  tenait  assise  pour  présider  à  la  cérémonie  
 des  funérailles  du  touï-tonga. 
 Quelques-uns  de  ces  édifices  étaient  d’une  forme  
 o v ale,  mais  ils  étaient  beaucoup  plus  petits.  Chacun  
 d’eux  était  surmonté  d’une petite  cabane qui servait  
 d’oratoire  ou  de maison pour l’esprit du mort ;  la  
 plupart ont  été détruites  par  le  temps,  et il  n’en reste  
 que  les vestiges  épars  sur le sol. 
 Les  énormes  blocs  de  corail  employés  à  la construction  
 de  ces monumens  ont  tous  été  apportés  par  
 mer  de  Hifo  à  Moua.  C ’est au bord  de  la  mer  qu’on  
 les prenait  à Hifo,  on  les  taillait  sur  place,  on  les  
 transportait sur de grandes  pirogues;  puis  débarqués  
 à Moua,  ils  étaient tramés  sur  des  rouleaux jusqu’au  
 lieu de leur destination. Ces monumens,  étonnans par  
 la patience qu’ils ont dû exiger de  la part de  ces  insulaires  
 ,  déposaient à mes  yeux  du  haut  degré de  civilisation  
 auquel  ils  étaient  déjà  parvenus.  H  faut  que 
 ;  Ai